MOR
J
0 .
Les
injeaions acres, irritantes, eorrofivcs
&
can·
ft ique , faites dans le nez; elles fonr crifper
&
relfener
les exrrémirés cies vajlfeaux de la membrane pitoajre;
de-11 l'en)(orgemcnr
&
l'infiammarion.
4°.
L e froiJ. L orfque te chcvat ett echautfe, te froid
eondenfe le fang
&
la lymphe; il fair relferrer les vaif–
feaux; il épaiffit la mucoGu! ,
&
eqgorge les glandes ;
d~Ia
l'inftammarion.
f
0 .
Le farcjn. L'humeur du farci¡¡. s'etend
&
atfeéle
fucceffi vemem les ditf¿reqtes parties du corps; lorfqu'el–
le vienr
a
gagqer la membrane pituitaire, elle y
form~
des ulceres,
&
caufe
la
mor11•
proprement dite.
Symptomu.
Les principaux fympromes font
l'écoule–
mcnt qui fe
fa
ir par les nafeaux, les ulceres de la mem–
brane pítuitaire
1
4
l'engorgement des
gl311d~s
de de!fo11s
la ganache.
a
0 .
L'ecot¡l~meqt
en ptns abondant que dans
l'~ratde
famé,
p~rc~
que l'inftarpmarion diflcnd
les
fi~res,
les
follic ire
a
de fréqueqres ofcilliatjons,
&
fait par·U fépa–
ror une plus grande quamjté de mucofite; ajon¡el
~
ce–
la
qu~
dans l' jnflammation le fang abo11de daqs lq par tic
cnftarnmée,
&
fournit plus de maticre aux fecretion.s.
~
0
•
D am
1~ ~?~Orve con:¡men~ame,
l'écoulemer¡t en de
couleur narurellc, traqfpar<nte comme le blanc d'qJuf,
paree qu'jl n'y a c¡u'unc fimple inftaml')lation, fans ql–
ccrc.
3°.
Dans la
morve
cor¡firn:¡ée, l'écouloment ell puru–
lent, paree que !'ulcere efl forn:¡é
1
le plus qu¡ er¡ décou·
le re
m~le
avec la
>norve .
4°.
Dans la
'V•rw
invéter~c,
l'ecoulement e!) noira–
rre
&
fanieu~,
paree que le pus ayanr rompo quelques
vailfeau~
fan.guins,
le fang s'extravafe
~ f~ ro~l~; ~vec
le pus.
f
0 .
L 'écouleroenr dimjnue
&
cclfe
tT]~me
qllelque:
fois, paree qoe le pus tnmbe dans quelque grand cavite
comme le linus
ly~omatjque
&
maxillaire
1
d'o4 jl ne
peut fortir que lorfque la
~a
vire en pleine.
~
6
9 .
La
mqrv•
aff•éle ¡anrót les • linos
frqntaur , taq–
tót les (¡nus
~htmo"idaux,
tantót les finus
~ygomarjque1
&
maxillaires, ¡anrót la cloifon du nel, tant6t les cor–
ncrs, t3!lt<'lr toute l'erendue des "fo(les nafales, ranr6r une
ponion feulem enr, tanrf>t une de oes parties fculemmr,
unr6r deu.x, Uf!IÓt troi1, fouvenr plulieurs,
quelqu~t"ois
toutes a-la.fojs , fuivanr que Ja membrane pitujralrc efl
enfiamrrrt!e dan.s un er¡droit plut6t que dans un autre, ou
que l'infiatnmatioq
~
plus qu moins d'ércndue. Le plus
ordinairement cependanr elle n'affeéle pas do too¡ les f¡nus
'Lygorqarjques
1
masillajres
~
frnntaul; paree que dans ce1
ravit ~s
la rnemprane piruiraire cfl exrri:rr¡emtnt minoe
qu'il n'y a poinr de vaitleaur
faq~qjqs' vifi~les,
ni de
gland~s:
on a
obfcrv ~
rl?. qu'il q'y a jarr¡ais qe ¡:han–
eres dans
CCI
~avir¿s ,
paree que les
chancre~
nc fe Poi:
men¡ q4e dai\S les glandes de la n:¡cml:¡rar¡e pitu jia!re;
lo.
que les
~hancres
fonr plus al:¡ondans
&
plus
ordinaire~
dans l'étendue de la cloifon, plrce que c'efl l'endroit
ou
la membrane ell la plus épairfe
&
la plus parfcr11ée
de glandes: h;s char¡cres
fo!lt auffi
for~ ordinajr~~
r"r
les corne¡s d4
pe~.
•
L'engorgemem de defj"oos la ganache éro(¡ un fympto–
mc embarqlfar¡r .
Qn
nc col\cevoit guere pQQrquoi ces
glandes ne rnanquojenr jamais de s'engorger dans la
m.-–
"' proprcment ¿¡te; mais on en a enfin trouvé la caufe .
Affitré 9t1e ces glande "fotlt, non des glandes faljya¡rcs
~uifqu'~ll<l
1\'ol\r po(r¡r
!le tuyau qui aille poner la fa–
hve dnqs la bouche' nvis des glandes
lyn•phatiqlles'
puifqu'ºlles om chacune up tuyau contidérable q11i par¡
de leur fub thpce pour aller fe ren re dans un [1.1\1< ¡¡ros
ruya11
lymp~atiqoc
qoi qefcend le long de la
trach.ée-ar,
tere,
<1¡
va
~nfin
verfer.
1~
lymphe dans la v
e.\ne foucla–
viere¡ on a
remnnr~ ~ 1~ ~lrculation
de la li'mphe,
&
a
la flruaure des glandes
~
des vein<l
lym~hatiqu'es
.
.
~s
veJ"e1
lymp~adqu~s
font .<les tuyaux cylindriJ,ues
q ua rappqrre11r
1~
lymphe nourriciere des parrjes du corps
dr.m
.1~ r~fervoir
c;ornn;Hlñ 11omme dans l'hommc
¡,
~~fu.volf
de
1~~"'1"",
ou dan<
la veine
fot~claviere :
ces
vernes
íon.t coupées d'inrcr"volle en
intervalle par des
glandes qu¡ fervcm cotllrne cj1cmrep6t
a
la lymphe. Cha–
quc glande a. deux
tu yaux . llun qui vient
a
la
~lllnde
apporter la
lyll)ph
e; l'amr~
qu( en fon pour porrer la
lymphe plus [oro.
L.esglat~q~~
lyrnphatiques de delfous
la
~anache
Qpt de
méme deux ruyaur, ou,
ce
qoi etl la
me!me chofe, deox veines
ly rnp~arjques;
l'une qui ap–
porte ,la ty¡nph_o de
1~
¡nembrane p\!uitaire dans
ces
glan–
des; 1autrc qut,
rc~oat
la
lymp~e
de ces glandes pour la
porter
dat~s
la veine foufclaviere
1
Par certe th eorie,
il
ell faci le d'etpliquer
Jleqgorgeme~t
<!es
~!andes
de def–
fo~
la
ga~~the :
c'etl le propre de l'inRammat io n d'é–
paaffir toutes les hume11n qui fe
fil1reot
dans les parties
MOR
v.oilines de l'in6ammaúon; la lymphe de
lt
mernbrane
pitoirnire daQs la
mor11e,
dnit done contraélcr un c:ara·
élere
d'~paiffitTemcnt;
elle íe reod avec cette qualité dan¡
les ¡¡laodes de
detTo~s
la
gaua~he,
qui en font comme
les
rend~-vous,
par plulieurs
p~r!ts vai lf~ux
lympha·
tiq aes, qui
apr~s
s'Etre réunjs forrnenr un canal com•
mun quj pénetre dans la fubtlaoce <le la glande. Coro–
me les glandes 1ymphatiqoes font compofees
d~
petit.s vaif·
feaux
replj~s
fur
eux- m~mes,
qui fonr mille contours,
la lymphe dé¡a épaiffie doir
y
cjrculer difficilemem , s'y
arr~ter
enfin,
&
1~
engorger.
11 n'efl pas djfficile d'expliquer par la mt!me théoric,
pourquoi daos la gourme, dans l3 morfondure,
&
dans
la pulmoníe, les glandes de delfous la ganachc Conr qucl·
quefois
engnrg~es ,
quelquefois ne le font pas; ou, ce
qui en la
m~n:¡e
el¡ofe ' pourquoj le
~heval
efl quclquc–
fois glandé, qoelquefois ne l'cfl pas.
D aos la morfondure, les glan<!es d
e delfoosla gana–
che oe fonr pas engorgées, lorfque
l'
~coole.me~lt
vient
d'un limplp reftux de l'humeur de la
tranfprrauon dans
l'intt!rieur du nel
fans
inRammarion de la membrane
pituitajre; majs elies font
cngorgé~s
lorfquc l' jnflamma–
tion gagnc cette membrane,
· Dans
1~
gourroe bén!gnc, le che••al n'efl pas glan–
dé, paree que la membrane
pirultair~.
n'<fl pas
af!eaé~;
mais dans la gourme maligne , lorfqn ti fe forme un abccs
dans l'aniere·bouche, le pus en palfant par
l~s
nafeaux,
corrode qqelquefois la membrane pituitaire par fon acre•
té ou fon fújour, l'cnftamme,
&
le
eh~
val devient glandé .
Dans la pulmonic, le cheval n'efl pas glandé, lorfque
le pus qui vienr du poumon e(l d'un bon
car
a~e~c 1 &n'efl pas alfez acre pour ulcérer
1~
mcmbrane
_puuttar.re,mais
a
la longue, en íc!journaor daos le oe?,, al
acqutcrtde l'acreté, 11
frrire les libres de cetrc membrane, l'cn•
Hamme
&
alors les glandes de la ganache
s'en~orgeot ~
Oans' tootes ees maladles
le cl¡eval n'efl glandé que
d'un c6ré, Jorfque la membrane pituftaire n'ctl atfeélée
que d' uq córé ; au lleu qu "il efl
~landé
des deu t
c6t~s,
lorfq ue la
membran~
efl afttélée
d~s
deut c6tés: atnú
dans la pulmonie
&
la gourme
malt~ne,
loríque le che–
val efl glandé,
il
l'efl qrdinairement des deux c6tés,
paree que l'écoulcmen¡ vcnanr de l'arriere· bouche ou du
poumon, il monte par-deffu<
le voile du palais, entre
dans le nez égalemenr des deut cóuls,
&
atfeéle é¡;a–
lement la membraqe pituiraire.
Cep~ndant
dans ces deux
cas
m~mes,
il ne feroit pas itnpoflible que le cheval ftlt
gtsnM d'un aóté,
&
QOI1
de l'aurre
¡
foi¡
p~rcc
que
le
pus .en féjournar11 plus d'un cOté quo de l'autre,
atrcae
plus. la membr(\ne pitoitaire de ce c6té•la, foit paree que
la membrane pitoitaire ell plus difpofée
:1
s'enftammer
d'un cóté que de l'autre, par qQelq\le
vic~
lqcal, com-
q¡e par quelque coup .
·
Qiag>~of/i<.
Rien n'ell plus impor¡ant ,
clt
rico en mé–
n:¡e tems plus difficile, que de bkn djtlinguer chaquc
~cqqle¡r¡ent
qui fe falt par les nafeaux, 11
faut pour .ce–
la qn¡¡rand ufa¡¡e
&
une longue
~tudc
de ce1 tnaladres .
f.owa¡!ojder avec filrrté,
il
fam
erre
familier
ave~
ces
écoulemet~l;
autrement on
ef!
expof~
a
poner des
JUge•
meo~
fa
u~,
&
a
donncr
a
tQC[ moment des dtcrfions
qui ne font pas juOes . L'ooit
&
le
t~él
font d'utl grand
fecflurs pqur prononcer avec ju(le(fe f11r ces m3ladics.
La
morv•
proprement dite , étant un
écoulem~nt
qoi
fe fa ir par les nafeanx, elle efl
~it"étnCI\t ct;~nfon<lue
avec
les ditleren1 écoulcmens qui fe fQn! par le mtme endroit
auffi il
n'y.
~
jamais eu de malad¡e
(\tf
la~uclle
il
y ait
ram eu d'op.lnions ditft!rente<
&
1~11,1
de dtfpu.res,
&
fur
laquelle 011 air tant débiré de
fa~le~ ;
fur la q¡oindre ob–
fervation
'c~acun
a
l;iti un
fyll~rne,
dc-li e{\ venu cene
foulc de charlarans qui crient ,
~~~~~· ~ 1~
cqur qu,'2 l'ar·
mée,
qo,l(ls
Ollt un focret pou,r la
~orve ,
qui font roil–
jour~
fd.rsde guérir,
&
qui ne
gllérilfcn~ ja_m,~is
,,
Lt~
diainélion de la
morve
n'e{\
p~s
une cl\o(e aifée,
ce
n,'<:(\
pas 1'-affaire d'un jour;
1~
couleur fcule q'efl pas
un
~~~!le
fuffifant, elle ne peut
p.~
ferv ir de regle, oo
f~~nC;
ftul lle fttffit paS;
iJ
faut
J~
réunir tOU,S pour faire
une difl inélion filre.
... Voic\ quelques obfervations
<!,U.i •
~ourron!
fervir de
regle.
·
•
' L o\lque le che•·al jette par
le~
deux
oafe:~,u~
•. qu'
11
il
e~
glande des d,eux cótés, qu'il ne \Oulfe pas , qu,'il e
gar
comme 3 l'<>rdinaire, qu'i\ boit
&
mange comme de
courume ,' qu'il ell gras, qu'i\
a.
bon poil '·
&
que l'é·
coulerJ.l.<nl
~n
glaireux, il
y
a lieu de crorre 9ue c'eft
la
mvv('
1?1\>Prement dite , L orfque le ch.eval ne JCtte
q~e
d'un
~~e.,
qu'il efl gl an<l,é, que
l~ulement e~.
glar:
reux
q_u.'il n'ell pas trille qo'il oc rouCJe pas, qo al boa
&
~~nge."
t<Ó.mme de
cout~mc,
i_l y a plus lieu de croirc
que c'cfi la.
morCJe
proprement due.
Lorfque
/