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594

MOR

c•en ce que ne eomprirent point ceux qui : dego1ltés

de la philofophie feéhire

& ·

du pirrhonifme, chercherent

a

s'inflruire des fciepces naturelles daos les fources ou

la fcience du falut éroit

&

avoit été jufqu'alors la feule

-~

puifer .

Leo

uns s'en tinrent fcrupuleufement

a

la let–

tre des écritu res ; les autres comparant le récit de

Moi"f~

avec les phénomenes ,

&

n'y remarquanr pas toute la

c onfor mité qu'ils deuroient, s'embarralf<rent dans des

explicalions all égoriqoes : d'ou ll arriva qu'il n'y a point

d'abfurdités que les premiers ne fourinrent; point de dé–

couvertes .que les autres

n'apper~ulfem

dans le

m~me

ou-

vra~e.

-

Cette éfpece de philofophie n'éroit pas oouvelle:

voy<.t:

ce que nous avons dit de celle des Juifs

&

des "premiers

~)uetlens,

de la cabale, du Platonifme des

~ems

m0yehs

de l'école d'llleundrie, du Pilhagorico•platonico-caba·

Jifme,

&s.

·

Une obfervation alfe1. générale, c'ell que les rr.nemes

philofophiques ont eu

d~

rout íei'ns une infloence

1fll–

cheu(e fur la Médecine

&

fur la Théolo¡!ie .

La

h\ethodc

des Theologiens

e!l

d 'abord d'anathémarirer•li,¡ opinjons

nouvelles, enfuire de les concilier avec 'leurs dogmes;

celle des M édccins, de le1 appliquer tout ·de fuite

i

la

théorie

&

me

me

a

,1•

pmlque de leur arr. Les Théo–

logiens retiennent long-tems

l_~!s

opinions philofophiques

qu'ils ont une fois adoptées. l,es Médecjns moins opi–

ni~tres,

les aban'donnent •fans · peine ; ceoX'·ci circulen!

pu riblement ·au gré des fynemiriques, dont les idees

palfent

&

fe renouvellem; ceux·la font grand bruit, con–

damnant comme hé'rétique dam un moment ce qu'ils

ont approuvé comme

catholiqu~

dans un

~utrc

&

mon–

trant

~oujaurs

plus d';indulgence ou d'averfion' pour un

f~ntim®_t, J"el~~

qu'il

~n

plus a(birraire o

a

1

p11Js obfcnr,

e

efl·i·~Ire

qu

il

fourn¡~un

plus grand nnmbre -de poiñu

de canta&, par leCquels

·""1

peut s'attacher au:r dogines

doot ti ne leur e(L pas.-Permis ·de s'écarter.

-~

Par.mi

,

ce~x .

<¡ui _embralferent l'efpece de philofophie

doot JI

s.ag¡

t !Cf,

_"11

y

en eu.t.qui ne confondant pas

tout·~·fa¡r

les . l¡rmres de la ra1fon

&

de la foi fe con·

tent~rent

d'éclairer qnelques points de "l'Earitn;e, en

y

apphqu":ut les dé'Couvertes des Philofaphes. lis ne s'ap·

percev?¡~ot

pas que

le

pen

de

fervice qu'ils reAdoieot :\

la

Rehgwn, ¡neme dans les cas ou leur travail étoit

he~reux,

ne ppuyojt jamais compenfer le danger du mau–

vazs exemple qu'¡ls donnoient4 Si l'on en étoit .plus

di–

fpofé

~

croire le perit nombre de vérités fur leCquelles

l'hilloire

faint~ [~

concilioit avea les phénomenes natu.

rels, ne prenoJt-on pas une peme toute contraire dans

le

gran~

nombre de .cas ou l'expérience

&

la re vélation

fembl01ent parler d¡verCement

>

C'eCI·I a en effet t0ot le

fruit qui réfulre des ouvrages ·de Severlin, d' A lfledius,

de Glaffius, de ZuCold, de Valois, de Bochart , de

Maius, d'Urlin,de

Scheuch1.er

de Grabovius

&

d'une

infinitc! d'autres qui re font etro'rcés de trouve; daos les

fainres Ecritures tour ce que les Philofophes ont écrit

de la l:ogique, de la Morale , de la M étaphyfique, de

la Phy_h_que, de la Chimie, de I'Hinoire N aturelle, de

la _Pollllque .

ll

me femble qu'ils auroienr dd imiter les

Phtl~fopnes d.~ns

lenr précaution. <.:eux-ci n'onr point

p_ubiie

d~ fyfi~mes ,

fans proover d'abord qu'ils n'avoient

ne~

de coatraire

a

la Refigion : ceux-13 n'auroient ja–

ma¡s d_t1 rapporter les fyflemes des P.hilofophes

a

l'Ecri–

ture-fa¡~te,

fans s'etre bien afJurés auparavant qu'íls ne

co~reoo¡eot

ríen de conrraire

a

la vériré.

Né~ liger

ce

preala~le,

n'éroit-ce pas s'expoCer

a

faire dire beaucoup

d:

fomfes

a

!lefprit fainr

~Les

réveries de Robert Fulde

ll hon.oro!enr-elles pas beaucoup Mo"ife? Et quelle fa tyre

plus tndecente

&

plus , cruel!e pourroit-on faire de cet

aute~r

.fubltme, que d'erablir une concorde exaae enrre

fes.

Jd~~s

&

cell~s

de plu6eurs phyuciens que je pour–

roJs cner?

Lai(fons done

13

les ouvrages

d~ ·Bigot,

de Fromond,

d~ Cafma~n ,

de Pfeffer, de Bayer, d' Aslach, de Da–

llee, de D1ckenfon,

&

hfons M oi"fe fans chercher dans

fa

Gene~e

des découverres qu¡

n'étoi~nt

pas de fon tems

&

dont

•.1

ne fe propofa jamajs de nous innruire.

'

,'\lned¡us, Glaffius

&

Zuwld ont cherché

a

concilier

b

L ogique des PhiloCophes avec celle des Théoloaiens ·

bell•

~ritreprife!

·

"

'

Valois, J3ochard, Mailts, Urun, Scheuchzer ont vu

daos Mo)"fe tout ce que nos philofaphes nos naturali·

fies, nos

math~marjciens

méme ont

déc~~vert .

Buddé~

vous

do~nera

_le catalogue .de ceux ·qui ont

.démonrr~

que la d¡aletl¡que

&

la mer•phyrique d' Ari-

fiore en la méme que celle de Jefus-Chrifl

·

Parcoure1. R udiger , W ucherer

&

W olf ,'

&

vous les

"erren fe toormentanr pour amibuer aux auteurs n!vélés

tour ce que nos philc(ophcs ont écrit de la nature,

&

tour -~

qu'ils ont révé

de

fes caufes

&

de fa fin .

MO "R

Je ne fais ee que Bigot

.¡,

pr¿rendu, mais Fromond

veut abfolument que la retre foit_ immobile. On a de

cet aureur deux traités fur 1'3rhe

&

fur les météores

1

moitié philofophiq ue<, me>itié- chrériens.

Cafmann

.a

publié ur\e biographie naturelle, morale

&

économique, d'ou il déduit une morale

&

une po·

litique théofophique : celui·ci pourtant n'afJtrvilfoit

P.U

tellemeor la Philofophje

a

la révélarion, ni la revela·

tion

a

la Philofophie, qu'il ne

prooon~h

tres-nettement

qu'il ne valO't mieux s'en teujr aux faintes E critures fur

les préceptes de la

vi~.

qq'a Ariflote

&

aux philofophes

anciens;

&

a

AriClore

&

aux philofaphes auciens fur les

chafes naturelles, qu'a la Brble

&

.a

l'ancien Tetlameot.

Cepeodant il défend l'ame du· monde d' Ariiloie contre

Piaran;

&

il promet une ·grammaire, une

rhétoriq.ue

, une

lag.jque, une arirhmétique, une géométríe, une.optique

&

une mu!ique chrétienne. Vojl a les extravaganccs oll

!'oo

~Cl

cooduit par un 7.ele ltveugle de tout chriflianifer.

AICledius,

malgr~

fon favoir

1

prétendjt auffi qu'i'l

-falloit conforrner la Philo[ophie aux Cai ntes Ecritures,

&

'il en 6t un elTai fur • la Jurifprudence

&

la Mede·

cjne, 01l l'on a bieq de

.1~

'l'eine • retrauver le.

jugc•

ment de cet auteur ,

.

.,

.Bayer encouragé par les tentatives du chancelie.

Ba·

con, .publ-ia l'oovrage

int~tulé,

lt

jil

¡1,.

/abyrilt<h•.;

oc

ne fonr pl',s des fpéculations frivoles; plulieurs aureors

ont fuivi le

61

de .Bayer,

"&

font arrivés

i

des décon•

vertes

importante~

fur la

natur~,

'lll&Í$

Qet hommc

11'ctl

p~s

excmpt de.

1•

folie de {po•tems .

-

A¡lach aiJroit- un

riom

bien

m~r..irc!

parmi les 'l'hilo•

fophes,

le méine défaur o'etlt

d¿figu~¿

fes

~rito;

tt

avoit étudié, il avoii

~a,

ji avoit voyagé; ijl !'avoit,

mais il éroit philofophe

'&:

théo!ogieo ·

'6'

il n't

j~Diais

pu re refoudre

a

féparer ces deu.x caralieres .

S

a

lrellgion

en philofophique

l

&

fl phy!iqu'e en ehrc!riéhné...

.

l1

faut porter le mc!me 'jugemeot lde l.smben

Jl)~ ,

Dicken[on o'a pa's été plus fage . Si

"(IQUS

en orayet.

celui:ci, Mo"ife a donn'é en th pages tOílt

e~

q'll'on •

dit

&

tout ce qu'on dira de tb'oone

cafmalo~ie.

11

y

a

deux :mondes, le ('opé"rieur 4mmát"étiel, l'il1fé·

rieur ou le inatériei ,·Djeu, lesr101ges

~

le5 e!Pf.its bien•

heureux , habitent le pmñier;

1~

feéond eit le o6tte

1

done

il

e~plique

la forrnauon

p~r

le concours

~es

atome5

gu'l!

le

To~r-puilfarlt

a

mús ll¡

dir·l~<ls_.

i\dqm_a ' tout f"q.

LCIÍ

cono01ífances du

prem~er

"ho¡qme 0nt

p-(f~

il

A'tlraba~

&

d'Abraham

a

Mo"t"fe,

.{,es

théogdnjes des

anejen~

'ne

font que la vraie coCn¡ogonie déqgurée par dest;f.ymbo- /

les. Dieu crea des partictrle"s dettaúte efpece. li:iaós le

commencement elks erojenr

~inth'!lbilés

;.qe petits vuides

le¡ féparoieot. Dieu leur·ce rtuininiqua

deu~ molfv~meRs

l'un doux

&

oblique, l'llutre-c irculaire : celui·cÍ fui t ont•

mun

a

la maffe enriere, <;duj-la propre

~

ahaquo blalcb–

cule. De-13 des collifions, des

f~paration1, de~

uoions ,

des combinajfons; le

f~ú ,

l'air,

re~u,

lá terre, le ciel,

la luue, le foleil, les

~ilres,

ll¡

tour cela cómme MoH'e

l'a enrendu

&

l"a

écrit. ll y a des eaux -fupérreutes , de$

eaux inféri<ures, un jour

fah~

foleil , de la lumíere fans

corps lumineux; des germes , des, p1anres , des ames , le·S

unes matérielles

&

qui tentent; des ames fpiritti<;llis

6U

ilnmarérid les; des forces p1afliques, des f*xes, des gé·

nérations ; que fais-je eucore ?

Di~~iníbo

appelle

a

fon

fecours toutes les vérirés

&

touces les folies

a,nci~dnes

&

moderñes;

&

quan·d ji en

á

fsjt une

fabl~

qui "fatis-..

fait aux premiers chapitres de la G enefe ,

il

croll avoic

ex pliq ué la nature

&

CQncilic! M o"i(1:

~·e~

1\.riflo¡e

1

E;

pi•

cure, Démocrite,

&

les PhjlofgP.hes ,

Thomas Burnet parur fur la Ccene apres D ickjnf0IJ ,

JI naquir de boone maifon en

tli3~

1

dans le. vjlla

e

de

R ichema nd .

11

continua daos l'univeruté

a~ Calnbddg~

les érudes qu'il avoic

commenc~es

áu fi:in de

f~

famille.

11

eut pour ma!tres C11dworth, W iddringhtoo, Sharp

&

d'aurres qui profe(foienr le platonifrne qq'ils avoieht rer–

fufciu! .

11

s'iónruifir' profonde!nent de la philofoph'e des

anciens. Ses défaurs

&

[es qualités

n'éch~pperenl

point

a

un homme qui ne s'en laitfoir pas impofef,

~

qui

a~

voir un JUgernent

a

lui . Piaron lui plur comme mora<

lifle,

&

lui depl ut comme cofinologue . Perfonne

o·~~~f"

~a

mieu

t

la liberté eccléfiaClique; il ne s'en départit'

p'!s

meme dans !'examen de la religla 11 chrérienhe , Ap(es

avais épuifé la letlure des auteurs de reputation, il voya–

gea.

11

vit la France, l'ltalie

&

l'Ailemagne . Ghemin

faifat:Jt ,

il

recueilloit fu r la rerre nouvelle ront ce qui

pouvoirle eonduire

a

la c'ounoilf•nce de l'aoeierlne. De

retour, il publ ia la premiere

part.ie

de la Théorie facrée de

la terre , ouvrage ou il fe prop0re de concilier M o"ife avec

les phénomenes. Jamais raót de recherches , tant d'éru·

dition , rant de connoilfances, d'efprit

&

de talens ne férent

plus mar employés.

ll

obtint

fa

faveiU de C harles

Il,

Gui!·