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MOR

Un homme qui feroit féqueltrt! de bonne heore du

commerce des autres homme>, n'ayant poim de moyens

de s'éclairer fur

Con

origine, croiroit non-feulement

n'~tre pas né, mais

m~

me ne

jamais

tinir.

Le

fourd de

Chartres qui voyqit mourir fes femblables, n.e favoit

p~s

ce que c'étoit que la

more.

Un fauvage qu¡ ne verrott

mourir perfonne de ron efpece, fe croiroit immortel .

On

nc craim done

(i

fort la

more,

que par habiu¡de, par édu–

oation, par préjugé .

M ais les grandes alarmes tegnent princip1lement chet

les perfonnes élevécs mollemcnt dans te fein des vil!es,

~

devcnues par leur éducation plus fcnfihles que les au–

tres ; car le commun des hommes. fur-tout ceux de la

campa¡¡ne, voient la

"7ort

fans effroi; c'erl

la fin des

~ha,.¡rins

&

des calamit¿s des miférables. La

mort,

di–

foit Caron, ne peut J•mais etre

prémat~ée

pour

UD

con–

fitliire , fachoufe ou deshonorame ponr un ,homme

ver~

tueux;

&

mal lteureufe pour un homme Cage.

R ien de violent ne l'accompagne dans la yleillelfe;

les feos Com hébétés,

&

les

vaiíf"'lu~

fe Com effacés,

collés, o tfifiés les uns apres les aQtres; alors la vie

cer~

fe peu-il -peu ; on Ce Cent mourir comme on fe

C~n1

dor–

m ir : ou tombe en foiblefle. Augu fie nommoit cette

m ort

mthanafit;

expreffion qui fit fortune

~

Rome,

&

dom

tous les au[eprs

Ce

ferv irent

q~puis

dans leurs qu–

vra¡¡es.

ll femble qu'on paye un plQs grand tribut de dou\eur

quand on vicnt ay !TlOnde, que

qu~nd

on en fort: la

l'enfanr picure, ici te vieillard foupire.

Du

m nins etl-il

vrai qu'011 for! de CC

ll\OOde COiniOe 00

y

vient

>

f~OS

le fa • oir. La

r,;?rt

c5¡

l'amnur

Ce

cilqfomm<nt par les

mémcs voics, par l'expiration . Qn f!' reprqdqit qt¡atlq

c'efi d'anwu r qu'qn meurt ; on

s'ané~n¡it,

( je parle ¡ou,

jours du corps ,

c5¡

qu'on ne vicnne pas m'accufer de

matérialifme ) , quar¡d c'erl par Je cifeaq q'o\trupos.

Re.

m ere• ns la

n~ture,

qui ay,nt confacré les plai!irs les

plus vifs

ii

la prqduélian de nutre efpe:e,

t:mouff~

Rrcf,

q ue toujo<H• la fcn fation de la dq uleur, dans ces

a¡q:

m ens ou ello ne peut plus

r¡ou~

cqnferver la yie,

La

m•rt

n'efl done pas une €hofe

au.trj

form ida\!le

que qous

¡toq~ 1

1

imagiqon~ .

N ous

1~ ¡u~eons

O)al

d~

loin; c'cil on fpe41e qqi nous <'pouvanre

a

une cerpine

dilbqce ,

&

qqi difparo\t lorfqu'on

v i~ll\ ~

en apprncher–

de

pr~s.

N ous

q'~n

prenons que des na rions

faulfes ;

n ous

1~

r•gargqqs non· feulemeqt cqmq1e \e

plu~

g¡a'ld

m~lheur, mqi~

encare com:ne un mal

aocompagn~

qes

plus pénibles

angoifle~.

l'ol'ous avons

m~me ~h~rch6

a

groffi r daos notre imagination fes fqneile

it11ages,

eS¡

~

aug111emer nqs craimes en raifonnant fur la nature de

cet¡~

dpqlcur.

Mai~

rien n'etl ptus 111al fondé

¡

car

'qu~l­

le Q•llf<; pcu¡ la produire o u l'occa!ionner ? La fera-t·an

ré ud~r

daos l'ame, ou

d~ns

le corps ? L a douleur qe

!'ame q;: peu t

~tre

produite que p'ar la penfée ;

cell~

qu

corps

~n

touJours proportioqnée

il

fa force ou

1

fa foi–

blelfe . D ans l'inflant de la

mort

naturelle, le corps efi

plus foit>le que

j~mais

; il ne peut done éprouver qulune

tres· petile

~puleur,

a.

m~

me il en éprnuve aucune.

Les ho mmes craigne111' la

more,

'comme le< enfans

craignent les ténebres,

&

feulet11e nt paree qu'.oo a effaré

leur ima)\ination par des fant6mes auffi va•ns que terri–

bles. L'appnreil des .icrn,ie¡s

•~ienx,

les pleurs de n.o.s.

amis,

1~

deuil

/!!

1~

córémonie des

funér~illes,

les con–

volflons de la machine qui fe dilfo ut, voila ce qui tcnd

a

nous cffrayec .

o

o

o

00

o

'

o

o

o

L es

Sto'¡'cie~s

alfeé\oient trop

d'appr~ts

po,ur ce der–

nier mqmeot . !fs u'fo1cnt de. trop de

co~fola,tions

pour

adoud r la pene de la, vie . T ant de remedes c.untre la

crainre de la

mo,rt.

conrribuent

a

h

rcdoubler qans notre

ame . Qnand. qn, arpelle la vie une connnuelle prépara–

tion

a

)3

mlrt'

o~

a lieo de croire qu'il s'agi[ d'un en,–

nemi

bi~n

reqqutahle, puifqu'on co nfeill e de s'artl)cr 'de

tootes pieces ;

&

cependam cet ennemi n'e(! ríen . P,ou r–

quoi l'appréljenqer

'ri

vivemcm ? enfin, pourquoi crain,dre

la

more,

quand on a alfe1. bkn vécu pour n'en pas crain–

dtc les fqites? · · ·

pua!iQI'\

d.'

~v.ec

~e

fO,rps

fn~{r ~n j~gcment

(

ouvcrain

&

fan•

ap–

pel, qui Jc

dde

pour toujqqu

4e

(Qr'l

fort

ou

par

une recompen(c:

~u~r~eHc ~e

fe• vena',

o~ ~ar

une punirían de

fes

"Vice• .

QoC'h

proJ1ges

p,arconfequent 11e

f"e-UVCI'\t

ra•

o~rer

IC't eafane d'Efcula·

~. ~clairé•

'4c

la

fyi

C1tl'toliq¡le,

lorfqtte

v•l:lnt

la

m.:acbine du

corJ1f tbr.:anlée

&

pféle 1 écholiC:r,

en a"Vertirfent

le

moribond a.

'"

~u,

e le' boa" lel:u d'onc.(plle

efper~nc:e

lev¿ . il ait re..

oun

a

la

n 01ie

fourct

ck lamiere, eq

fai(an~

a(age de ce• dc:rnicn

moyen1,

'

MOR

Jt fai 'l'"

/11

mortalitl

DN gtllrt bumaiH

•fi

rappaltDgt:

Pour'{lloi do>u fuoir-jt tx<tptn

La vtr n'tfl 'lu'un

pllrri~tagt!

Dt Jow

fOT<rJ

/a rapiditl

Loil! dt m'a/larmtr, mt foulagt;

S

a flw , lorjt¡xt

i'

m

tn1Ji[agt

L 'infailliblt nl<t!Jitl,

Nt

P<l'l

.lbranltr moH eo,.rttgt.

Brültz dt l'or tm¡.a'{Uttl,

/1

,•

m plrit '{Ut

'tmballagt,

C'tfl tout: smfi

llgtr

dommaJ~

Drvroit-i/ ftr< r•grtttl! (D.

J.)

MoR

T LE, (

Criti'{,

f<~crlr . )

il e(! dit dans te Deu–

téronome,

ehap, xiv.

'f,r,

I.,

vons

n~

V:->US fere'Z. point

d'iocilion,

&

VOUS Ue VOUS raferez p0101 !OUtC la ti!·

" te pour te

mort

, •

Ce

"'Ort

e~

Adonis , paree que

daos

C:¡

f~te,

on

pr~tiq11oit

toutes ces chafes . ll e(! par–

lé de la fúto d'l\donis

~ans

Ezéchiel,

·viij.

14.

A u refie •

les Juifs avoient l'icjée fqperflitie»fe, que tous ceu1 qui

fe trouvoient dans la maifon o

u

il

y

a voit un

mort,

ou

qu;' toucpÓient aQ

cada1·~e,

éto_ient foui!h!s

&

obligé.'

de fe puri fier, comme ti

parot¡

p~r í~1ot

Luc,

;rxrJ.

(D.

J.)

.

MoR'I', (

Mytbol. )

les anclens pnt fait de

1~ m~rt

une

divinit~ 611~

de

13

N uit; ils lui

dopn~o!

ppor frere le

Sommeil éternel, dont le fommei l des vivnns n'e(! qu'one

foible image. Pal¡fanias parle

d

1

un~

lla!QC

~~~

la N .uit,

qui tenoit entre fes bras fes deux enfans

1

le l;omme•l

&

la

More¡

l' un qui y dort profond6q)ent,

~

l'autrc qui

fait

fctnbtan! de dormir .

Qu

pciuqoit la

Mort

comme un fquelette, avec une

faux

&

d~s

grlffes : on l'habilloit d>me robe feméc d'é–

¡oil~s, d~

coQ)qur noire avec des atles nones.

Jl1urr qtrir circttn¡vulat q{ir

1

di! Horace.

O

o

lui facrifioit un c_oq, q.ooiqu'on la regarda

t

com–

me la plus impironbte ejes Qtvio!tés; c'ell ce

qm

fait di–

re

a

Malh~rbe,

Ld M o't

a

da rigsuurr

a

nulle autre pareillts,

O

n o

beau la

pri~r,

La erutll< qu't!lt

t{f

jt

bot~ehr

fe! oreilltr,

Et noru !ai!p fritr.

Les Phéniciens

luí b!tirent qn temple daos l'lle de

~aqira,

qui oe fubfi(\a pas lOP.J\'\ems ; tn1ls i\ n'en Cera

pas •de méme de celui du duc <le

Buckiogh~m,

dont le

~~ni~

de la poéue

:~,

fait les

f~ais ;

le voici.

Ttmplt

'?f

Deatb .

bt

tboft eold elimatti 1fJhtre tbt fu• apptars

Unwillin)!ly , aud

bid~{ h.i~

faa in tt11rs;

A drtadful Vak, lit{

i'!

a

dtfort iiit,

On wbieh

indul~t'fH

/-(tavln d•4

>I<'Vtr

fmi/J .

T htrt a tbifk grow of

~gt'

d

Cypr~r'ftru¡,

Whieh nont without

~"

awful hqrror fon,

lwto itr with,'d a,rm¡ tl,tpr,iv'á of Ltavn,

Whole fioe/u of i/1-pr.fagr'!,K birdr, rutivn:

P oif oni are al/ eht plan,t

~

tbt foil will

be~ri

Awd Wi>Jttr ir tht only Jta(on th,trt¡ ,

Mil/ion; of grava

c~'Vtf:

th,e

J!a~!ou~

fit!d,

AndJpringr of

b/u~d

t1

thou{'iJwd rrveri yr<ld,

W hofo {lr.anu opprefrlá w)th careaffa

ilnd

bontt,

ln{lttrd of gmtft. murm,urr, po,ur fqrth. J¡roaltl;

W ithi,. ehis V>a/t.,

a

{an&O,u'.

tt~plt;

ft.af

!ds

OId

'"

tbt wpr/d it Jtl[' 'WA&h. (t eo

m."!

andi:

R ou>Já ir itr

ft¡:t<Tc.,

amt four iron Qatts

Dividt Mankmd.

BY,

ordtr of tht fatn,

T htrt eomt in cra,wdr'. d,o,QJn'

á

to

""!

&onJ.mUit grave ;

T ht yotmg, the old, tbe. monareh., a'ld ebc.sla'llt.

0/á

ag~

and pttini

wh~eh

mankind

mo~

dtplor•s,

Are Ja•thful J.:u ptri of tho{t facreáJ áoor,s:

Al/ ciad iw

mot~rnful bl<~cks,

whieh 11l[u lOAd

·

'Ihe

que la

r~ligion

offrc

&..

iofpi~e .

pour

re,

munir

&:

fortifier

dans

ce moment cririqne copu;,e. le-. .:approch

&c.

lea

(uue• du

pl~.• g~an4

de tou• le•

malheuu,

qu.,'il

pourro

1

t

encourir

2pri!•

la

mon. • 1!

n

em–

plnyoir

le

miniftereo

des pn!t're

1 ,

pour le

prtveoir,

en

•'e':' appJj_

qu1.ru

i

tems le

r~ede

c:on.vellflbl':,.•

.V.o~

6 fage

préc:aat•on

el

4ibfolu

menc

néccff:urc ·

ce

(~roit ~ere.

bu~n

tmprudcm que de

la

ne–

&liger. ne

pouf'~nt

i.,.oir duranr

(a

f.ic

6 en

el

tli&ct Ce laa.iae

~

d'a111oor

aupr~o

ole

Diu .

(W)

,