MOR
'I'he facred wqliJ of thii obfcf'r< 11&oJe;
A11d tapas of a pitcby fubftance
mad~,
Witb douds of (moak, mcreaft the tiifmal shlfdt.
A Mon.fla void of r•afo", a11d of figbt,
'fbe Goddefs wbo fways this reo/m of night,
Her power tJ<tmds o'tK al/ things that havt h'tath,
A
cr¡¡el tyranl, an4 ber name is
Death.
~D.'].)
MQR
T,
f.
m. (
ltfldiCine.)
la
mort
unf.qu~men~
con·
fidéré.e fou& le point de vue qui nous conc.erne, l)e doit
l!tre
r~gardéc
que <1:omme une ceffation cmicrc des fon·
étio¡¡s vitales,
&
par coufóquent comme l'état le plus
grave, le plus
contrt·lfatu",
daos !equel le corps puiffe
fe trouvN, comme le dernier période des m•ladies;
&
c:~ti11 co~me
le plus haut dep,ré de fyncope. EB l'en·
:rafageaot lous cet afyeét, nous a!Ion& t1cher
d'~n
détail·
ter les pbénomenes, les caufes , les fi gnes diagnollics
&
prognollics;
&
d'expofcr la méthode
curative
qui ef}
couronoée par le fucces
k
plus confbnt,
&
qui efl
la
plus approprite daos les différens genres de
mort.
La fé–
paration de llame d'avec le c 0 rps, mfflere
peut-~tre
plus
IOCc;>mpréhenfible que fon union, efl un
do~
me théo–
l.qgrque certifié par la Religion,
&
par aonféquem in–
comeflable; mais nullement conforme aux
lurnieres de
la raifon, ni appuyé Cur aucune obfervation de M éded–
lle. Aino nous n
1
en ferons aocune memlon daos cct ar–
ticle. puremcnt médicinal, ou nous oous bornerons
a
décure les changemens qui arrivent au corps,
&
qui
feuls
IOOI~ent
fo_us les_fen•, peuvent
~tre
appen;us par
les médecans arutles fcnfuels,
fmfuales artifices.
~ymP_tomu:
On ne connolt la
mort
qae par oppo–
fiuon a la vre, de
m~me
que le repos fe manifefle J)ar
fon contra(!e direa avec le mouvement; les principaux
fympromes fe tiren! de l' inexercice de la circulation
&
de
11
refpiration; ainli des qu'un homme efl
mort,
on
cherche en nin le pouls daos les drfférente; parties ou
l~s.
arteres font fuperticielles
¡
elles font dans une immo–
brhté
P~rfaite.
Le mouvement de la poitrine inféparab!e
de celur des poumons
1
eO totalement anéanti; tontes les
CJcrétions font fufpendues; la chaleur efl perdue; les
membres fonr froids, roides, infie¡ ibles; les fens fqnt
daos l'inaaion ;
it
ne ref!e aucun vefl ige de fentiment;
ope pileur livide occupe le
vifa~e;
les yeux font fans
force, fans ét'lat, recouverts d'écai!les,
&r.
Julqne-lii
le cada.vre ne differe de l'homme vivant, que
p~r
le dé–
faut de
m<.~uvement:
les drfférens organes encare daos
leur enrier peuvem
~!re
ranimés; ils confervem pendanr
quelque tems une aptitude
a
renouveller les m.,uvemens
auxquels ils éroient deflinés . lis reflent dans cet état
jufqu'a ce que la putréfaaion plus ou moins prompte,
détruife leur tiffu , rompe
1'
union des
r¡¡olécules or–
gani9ue~
9ui les compofent,
&
mette par-la un ob!la–
c!e IIIVIOctble au retnur de la vie. Lorfqoe la corru–
ptioo commeoc·e
ii gagner, le corps dewieot fo.1cceffi ve–
ment
bl~u1tre,
livide , noir;
it
exhale une odeur in–
foutenable, particuliere, qu'on neme
radavlreu(t;
bien–
t6t apres les vers y éclofent; les différenres parties fe
défuniffent, perdent
l~ur
lien ,
leur figure ,
&
leur
cohéfion ; les molécules
déga~ées
font voluiles, s'é–
vaporent;
&
en fin, apres leur drffipation
il
n'en refle au–
cun veflige d'homme.
JI
me paroit qu'on pourroit diO in–
guer daos la
>Hort
d~ux
¡ états bien différens,
&
érablir
en conféquence deux efpeces ou deux degrés remarqua–
bl~s
de
mo~t.
j'app'elle·rai le premier degré
m.,t imp«r–
fat te,
ou fufceptible de fecours, qui comprendra tout
ce. tems .ou
il
n!y a qulun
limpie
intxercire
des fon–
B~qns
vuales,
&
ou les organes, inflrt¡fllens de ces fon–
flrons, font
~ncore
propres
o
recpmmeucer leur jeu. Le
fecond
de~ré
le compldmeot de la
more
imparfaiu,
fe–
ra connu
fous
le oom de
mort
~>bfolue,
irrévocable–
ment. dé.:idéc .
11
efl caraaérifé non· feulement par
la
ceffatron des mouvemens; mais encnre par un état des
organes te!s qu'ils font daos Qne impoffibilité phyfique
d~
les renouve!ler; ce qui arrive le plus fouvent p•r leur
de!lruaion opérée par la r u¡réfaaion, Oll par des mo–
yens mtchaniques, quelquefois auffi par un
ddfé~hement
c:onfiderable, ouvrage de l'art ou Je la nature . L e tems
qui fe palie ·enrre fa
>t¡ort imparfaitt,
&
la
mort ab{olue
c:ft
indétermin6; il varie fu ivant les caufes, les Íujets:
les accidens, les faifons,
&c.
En général, l'intervalle
!lfl plus long daos "ceui: quj meqrent Cubitement ou de
1florl
violente, que dans ceux o\¡ la
mort
ef} l'effet d'une
~aladie,
ou de la vieilleffe; daos les enfaRs que dans les
adultes, daos l'hiver que daos l'été, fous l'eau 9uc daos
lln" air libre
&c.
La diflinétion queje viens d'établir, efl
lo'ndée fur un grand nombre de
f~jts
par
lefquel~
il con–
le c!Yidemmem que des per(oones om re!té pendan!·
··f~
MOR
fe'l
lon~·tems
dans cet c!tat que nous avons appellc!
mor~
imparfaite,
&
qui apres cela, ou par des fecours appro–
priés, ou d'elles-mémes, fout revenues
a
la vie. D e ce
nombr7 font
le~
morts
vol'?ntaires ou ext•tiques: qucl–
q~s
hrllorrens a(furent avorr vO des perfonnes qui
p~r
le feul aae de la volooté. [ufpcndoient che-¿ en tous
fes mouvemens 11 itaux,
&
refloienr pendant un cenain
tems fans pouls. fans
refpirltion , roides, glacées,
&
aprcs cela reprenoient d'elles-me.nes l'e1ercice des fens.
Cht;yne auteur connu, digne de foi, raconte qu'il a étc!
témoin oculaire d'uo Cemblable faít,
&
que la
mort
lui
pl roiífoit fi bien décidée, qu'il avoit déja pris
le parti
de
f~
retir1=r; cepeod3nt l'extafe finit, la
mort
ce!fa
le
pou!s
&
la refpiration revinrent par degrés.
11
y a'des
gens qui réirerent fouvent pour fatisfaíre
re~
c urieux ces
mortJ imparfaitts.
On dit que les Lapoos fur-tout ex•
cellent dan$ ce mérier; on en a cependant vü quelque–
fols mourir tont-3-fait viél imes de ces dangereufes ten·
tatives, de
m~me
qll'un anglois qui pouvoit
fufpendre
avec la main le mouvement de fon creur; il mourut
enñn ayant
poufl~
trap loin cctte expérience . Le trairc!
important, quoique mal drgéré, que
1\11.
Bruhier méde–
cin a donné fur
1'
incutitt~de
des figwts de la mort,
con–
tient un recueil intéreffaot
&
corieux d'obfervatrons, qu'il
a pris la peine de ra(femblcr
&
d'enraire de dilfércns au–
teurs, qui prouvent que des
morts
mis fur la paille, daos
la biere,
&
daos le tombeau
m~me,
en font fortis vi•
van$, apres pluoeurs jours.
Mais ce qu'il y a de plus terrible,
&
qu'il ell
a
pro–
pos de remarquer dan5 ces hiaoires, c'efl que prefque
toures ces réforreélions naturelles font l'effet d'un heu·
reux hafard, ou d'uo concours de circonOance · inauen–
dues . A in fi
une jeune tille morte de
h
petitc vérole
revint en vie, paree que le bedeau qui la porroit !aiffa
"tomber le cercueil, dont les ais mal unis Ce de(o-lfem–
blerent; la (ecouffe de cette chute fit conner
a
l'cnfant
des figoes de vie; on la reporta chc1. elle, ou elle re–
vint en parfaire fanté.
Traitl de
/'
incertitt~dt
dn
fignn
de la mort,
§.VI.
page
tf3 .
tomt
l .
Une ferilme <fu
commun éra¡u etpofée fur la pail!e avec un cierge aux
piés, fuivant
l'ufa~:e,
que!ques jeunes
~ens
renverferent
en badinanr le
cier~e
l'ur la paille qui prir feo
a
l'inflant:
daos le m6me moment la morte fe ranima, pouffa un
cri
per~ant,
&
vécur long-tem< apres .
!bid.
§.
IV.
pagt
68. Plulieurs perfoones enterrées avec ces biJOUX' doi–
vent la vie
a
l'avidité
de~
foffoyeurs ou des domefli–
ques, qui font
d~fcendus
daos leurs tomb.-aux pour les
voler; les fecoulfes, l'agiration, les eftorts faits ponr ar–
racher les anneau x, pour
les dépouiller, ont rappellé
ces
morts imparfaits
3 la vie.
Voyez. /u obftr'11atio•u rap–
portln áans l'ouvrage dlja ritl, tom<
l .
page
f3, 61,
98,
134, 170.
&c.
Dans d'aurres la
>nort
a été diffipée
par des incifions faites pour les ouvrir: une femme dont
Terrili raconte l'hilloire, donna des fignes de vie au Ce·
cond coup de billouri; il ell arri "é quelquefois que '"
vie s'cll manifeflée rrop tard dans de fer¡¡blables circon–
flances; le
mort
reffufcité a perdu la vie fqus le couteau
anatomique. Ce fur un pareil événement qui caufa tous
les malheurs do grand Vefale, ayant oovert un gentil–
hnmme efpagnol,
il
apper~ur
des qu'il eut enfoncé le
biflouri qu<14ues fignes de vie;
&
la poitrioe ouverte
lui lit obferver le mouvement du creur revenu; le fait
deveno public excita ks pourfuites des puens
&
des ju'
ges de l'inquifltion. Philippe
11.
roi d'Efpagne, par au–
tnrité
OU
plutÓI par prieres, Vmt
a
bout de le foufiraire
a
l'ao idité de ce cruel tnbunal,
~
conditiotl qu'il expie–
roit fon crime par un voyage a la Terre-Sainte . On
raconte do cardinal Efpinofa, premier minitire de Phi–
lippe
11.
qu'~yant
été difgracié, il mourut de douleur.
Lorfqu'on l'ouvrir pnur l'embaumer,
il
porta la main
au rqfoir du chirurgieo,
&
on trot¡va fon cwur palp!tant;
ce qui n'einp2cha pas le chirurgieo barbare de cominuer
fon opération,
&
de le mettre par-la daos l'impoffit¡ilité
d'échapper
a
la
mort.
11
y a plufieurs exemples de per·
fonnes qu'on alloit enterrer, ou qui l'étoient déj:i, que
la ¡endreffe officieufe ou l'incréduliré d'un amant, d'on
parent, d'un ami, d'un mari. d'une fcmme,
&<.
onc
retiré des bras de la
mort.
Un homme au retour d'un
voya~e,
apprend que fa femme efl mnrte
&
inhumée
depors trois jours : incoofolable de Ca perre.
&
ne pou–
vant fe
perfu~der
qu'elle fat rée!le, defcend comme un
autre Orphée dans fvn torJ)be:¡u,
&
plus heureux ou
plt¡s pplfleqreux que lui,
ji
tr ot~ve
1¡:
Cecrrt de lui ren–
dre la vie
{(.
la fanté. La
m~me
chale uriva
a
un né–
goclam, qui revenan! auffi d'un
voya~e
deux jour$ apres
la
~t~•rt
de Ca femme, la trouva e<pofée
a
fa porte dans
!e moml'nt 9ue le.
cle:g~ ~liqit
s'cmporer de. Ion corps,
1!
Ói
mooter la baere daos fa chambre, en ura le corps
d~