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1

p 8

M ON

les prince< rtnr f.tits; ce qui

ré~uit

b

v~laur

des cínq cens

Jiv rcs

a

t66 liv res 13

r.

4 d .

&

les maticres é(aot dimi–

nuées en valeur .de quatre· vingt-dix pour cent, les cinq

cens livres

monnoie

foible, ne valent pas

davant~ge

que

fei?.e livres valoient il

y

a deux cens ans,

&

n'achete–

roien t pas olus de den rées, que feizo livrcs en auroieot

achété<S . D'apri:s cene fuppofi tion, une Comme deflinée

pour l'emretien

d~

cinquante perfonnes, ne peut pas. en

entretenir une préfemement .

· La quan\ité des matieres

~pporté~s

en Europe dep•J;s la

découverte de< lndes, a dórangé non·fcJ IN¡lent los

bie~s

&

les revenus des paniau:i<rs, m1i>

m~

me elle a

déran~é

les puitfances, qui ne f:J nt plus dam la

m~me

proportion

de force. Celles qni ont

profit~

le plus par le com-nercc

d'EfpJgno, at¡ondent en efpe es, ' penlatH que les autres

peuvent

~

peine

r~

fomenir dans l'état ou elles étoient.

11 n'efl pas cxtraordinJire que .M . Boi?.ard fran9 •>Ís,

fe foit abnfé dans

fes idées fur la

m on>1oie ;

mais M.

L ocke anglnis, homme profond,

&

qui s'efl rendu fa·

m eux par fc:s beaux ouvrages fu r cene

m:\riere, nc

de–

voir pas tomber dans une méprife approchante de aelle

de M. Boizard. 11 penfe que les homme< par un aon ·

feotemcnt général, ont donné une valeur imagioaire

:\

13

mf1nnoie.

J e oe faurois concevoir commem les hommes de dif–

féreotes nations, ou ceux d'Üne méme province, auroient

pu confenrir

a

donoer une valeur imaginaire

a

aucun ef–

fet, encore moins

a

la

monnoie.

par laquelle la val eur des

:!U

tres

~ffets

efl mefur6e ,

&

qu i efl donnée comme le

prix de toutes ahofes! ou qn'1uaune nation a

ir

vonlu re–

cevoir une matiere en 6"change , ou en payemeot, pour

plos qu'elle ne valoit,

&

~omment

aette valeur imagi–

naire a pu fe foutenir .

Suppofons qu'en

1\n~leterre,

la

monnoie

edt ét<!

re~ue

ii

une valeur im1ginaire,

&

que les aurres nations euífent

c on fcmi

a

la recevoir

ii

cene v1leur

¡

alois l'écu ayanr

c ours en Aogleterre pour 6o pennis , devoir valoir foi–

xaore ,fluyve rs eo. Ho!lande, le penni

&

le fluyver n'é–

rant que des ouméros, p

tr

lefqucls on e >n!PIC; m1is on

v oit le coorraire: la

munnoie

efl eflim<!e

&

re~ue

(<!loo la

!JUaotité

&

qualité des matieres dont elle efl compofée .

Avanr que

l'an~ent

für employé aux u(',¡ges de la

mo"–

noie ,

il avoit une ''aleur dépendante des uf:t!¡eS anxquels

if

étoit d'abord emp!oyé; il éroit rec¡u comme

mon,loie

fur

le

pié qu'il étoit a!ors en mntiere. Si l'argent n'avoir

eu aucnne valeur avam que d'ctre employé a11x ofages de

la

monnoie,

il n'y auroit jamais été employé. Q ui aoroir

voul4 rt!cevoir une m1tiere qui n'avoit aucune valeur,

c omme le

?riX

de fes biens? U ne li vre de plomb en

mon–

¡toie

vaudroit qnel que chofe , le plomb éranc capable de

di,·ers u[ages, lq[qu'il efl réduit en matiere; mais une

li–

vre d'argenc tJbriquée ne vaudroit ríen ,

(j

réduir en ma–

tiere , 1'

lf~ent

étoit incapable d'aucun u,fage , comme

m étal. D one l'argenr

~vant

que d'érre employé

:l

f• ire la

r,iimnoie ,

avoit nne valeur dépendante des

uf•~

es· aux–

quels il étoit employé ,

&

étoit

re~

u €omme

monnoie

fur

le pié qu;il valoit en matiere.

Etanr employé :\ f1ire la

monnoie ,

il augmente fa va–

leur; mais ceue

au~memation

de valeur ne viene pas de

la

fabriqu~,

ou monooyage ; car l'argent en matiere vaut

autan• qtic celui qui efl fa briqué,

&

cette valeur n'efl pqs

imagin.tire , non plus qnc la valeur qq'il avoit nanr que

d'O:tre em ployé

~

faire la

monnoie.

Sa premiere vale11r, comme métal, venoit de ce que

l'argcnr avoir des qualité qui le rendoient ptoprc

a

plu–

fieurs ufagcs

~uxq uels

il étoit e:nployé;. l'atlgmen tation

de fa valeur vcnoir de ce que ce tl)étal avoit des qualités

qui le rendqier¡t propre

a

faire de la

mun,oie.

Oes valeurs–

font plus ou

moin~

grandes , felon que la ejemande efl

proport·onnée :\

la

quantité de ce m éral.

Si l'une ou l'aucre dt:

ces

valeurs eíl imaO'in:tire , toute

valeur eh itl)1ginaire; ca·r les etfets n'ont aucune valeur

que les ufage; auxquels i!; font employés ,

&

felo n que

leur quanrité el! proportionnée

a

la demat¡de.

Faili>ns voir co mmene,

&

par que!le raifot¡, l'argeot

a

été employé

a

faire de la

monnoie .

Avaot que l'ufage de la

q onnoie

fü t oonnu, Jes etfets

é toient échangés

¡

cer échan;:e étoit fouvenr tres-cmbar–

ralfJnt: il n'y avo;t pas alors de mefure pqu r conno!–

trc

la

proponía n de valeur que les effets avoicnr les uns

aux autres. Par exempk: A demandoit

a

troquer cin–

quante mines de blé contre dt¡ vio : on ne pouvoit pas

bien ' détertn iner la goantit é des vins q4' A devoir rece–

ccvoir poor fes cioquaot¡: mines de blé : car quoique la

propon ion entre les vios

&

les blés l'anué e précédente

ft'lt connue, fi

le~

blés

&

le vin n'étoiene pas de la

m~,

me bonté · li par la boone ou mauvaife récohe, ils ét01ent

pl'!s ou !tlo¡ns

a~oodans,

alqrs la

qqan!lt~

dq l:¡lé

ll¡.

~·~

vins n'étant plus dao

1:1

m~me

proportion avec la de–

~ande ,

!.1

p~oportion

de

vale~r

étuit ch.tngée,

&

les

ctnquamc mtoes de blé pouvotent valoir deur fots la

quamité des vins qu'ils valoienr !'annéc pafrée.

L'ar~~nt

étant capable d'uA tirre , c'dl-a-dire

d'~tre

:édnit a un eenain degré de 6 neíJe,

~taot

alors 'peu fu–

Jet

au

~h<ngemettt

daos la quantité ou dans la demande

&

p.tr

·l ~

lll'>ÍIIS iucertain en valeur, étoit employé

a

fer:

vir

de

moyen

t~rme

pour con no!tre la propo . tion de va–

leur des etfets. S• les cinquante mtnes de blé yaloient

deux cem o nces d'argent, de tel titre,

&

que deux cens

oncres

d'ar~c:1t ,

de cette fin e!fe,

valulf~•H

tren tu muids

de

vin,

de la qoalité qu' A demandoit en échan¡¡e, alors

trenrc muids de ce vin étoient l'équivalen¡ de ces cin–

quante mines de blé.

L l prqponiou de valeor des effets

livrés en diffé–

ren; endrOits , étoit eucore plus diffi cile

a

connoirre 1

P"r exem ple, cent pieces de

toilc d'Ho!laode étoien t

li vrées a Amflerdam,

a

l'ordre d'un marchand de

L.ondres;

fi

le marchand d' Am flerdam écrivoit qu'on

livra r.

a

L ondres ,

a

fon ordrc, la voleur de ces cen t

pieces de tOllo en draps d' Angleterre; or

11

valeur d¡:

ces cem pieccs de toile ne pouvoit pas

~tre

réglée fur

lo quantité des draps d' Angkrerre, ni fur ce qu'elles va–

loien t ii )\mrterdam,

pare~

que ces draps étoiem d'une

plus grande valeur

ii

Amllorda m qu' ii L ondres ou ils

devoiem étre livrés.

R~cipr

•quement, la valeur des draps

d' Angleterre ne pouvott pas érre réJI<!e fur

la quanrité

des toiles d' Hollande, ni fur ce q

~~

ce; draps valoient

a L ondre;, paree que les toilcs étoien t d'une plus grao•

de valeur

~

L ondres qu'a A ·n llerdam ou elle; avoieot

éré livrées.

L'argem ét•nt tres-pomtif,

&

par cettc 9ualité a-peq–

pres de la

m~me

valeur en ditférens endrolts, étoit em–

ployó a ferv ir de rnefure pour conn:>ltre

la proportion

des effets livrés en dilférens eodrnirs. S i les cent pieces

de toile valoienr

:1

Amilerdam mille coces

d'~r•ent

fin,

&

que mil

le

onces d'arl(ent fio Vlluífent

a

Lond~es

vin• t

pieces de draps

de

la quJiité que le rnarchand

holla~dois demandoit en

échao~t;

alors vingr pieces de ce

J rap livrées ii L ondres, étoicn t l'équivalent de ces cent

pieces de toile livrées a Amil erdam.

,

Les co trats, promefres ,

&c.

étam payab!es en etfets ,

étoient

fo•jets aux difputes ,

les etfets de mé me efpece

ditférant beaucoup en valeur. E xcmple: A

pr~toit

cin,

quame mines de blé

ii

B,

&

B

s'eogageoit a les reodre

dans une année. A prétendoit que le hlé que

B

luí rcn–

doir, n'étoit

p~s

de la bonté de celui qt1'il avoit

pr~té ;

&

comme le blé n'étoit pas

fufceptible d'un titre,

DI\

oe pouvoit pas juger du préjudice que A

recevoit, en

prenant ron payement en blé, d'ulle qualité ioférieure ¡

IT)1Í<

l'argeor étant capable d' un titre ' étoit

employ ~

a

férvir de valcur daos laquclle on contraéloit; alors ce,

luí qui pr€toit, preooit le O•>ntrat p1yoble en tam d'oo–

ces d'an;eor , de tel tirre,

&

plr·la év itoit toute difpute ,

On av.,it de la peine de rrouver des cffets que l'oo

c!emandoit en échange. E xcmple : A avoit du blé plus

qu'il u'cn avoit befoin,

&

cherchoir

ii

rroquer contre du

vin;

m~is

cotnme le pays n'en produifoit poiru , il éwit

obli~é

de traqfporter fon blé, pour

le rroquer , Cur les

lieu x ou il

y

avoiL du vio .

L'argen t étont plus ponatif, éroit employé

a

fer vir de

moyen ter me , par lequel les eftetS pOU VOICOI

ClrC

pluS

co m.nodé mene échan¡¡és ; alors A rroq uoit fou blé con–

tre l'argeut,

&

portolt

l'ar~cm

fur les lieux, pour achc.

ter le¡ vins dont il avoit befoin .

L~argenr

avec fes autres qualités, étant divifible fan$

diminuer de fa va!eur, étant d'ailleurs portatif, étoi¡ d'au–

tane plus propre

a

fer• ir :\ ces

nfa~es;

&

ccux qui

po[,

fédoient des etfets dont ils n'avoienr pas immédiatement

befoin, les convenirf. ient en argent . 11 étoit moins em–

barraífant

:l

garder qoe les autres effet>; fa valeur éroit

alors moim fuJette au ch•ngemen t;

comm~

ti étoit plus

durable ,

&

divilit¡le fans perdre de

fa va!eur , on pou–

yoit s' en [ervir en rout ou en panie felon le be(oin;

done, l'an;ene en mariere, ayant les qua!ités nécelfaires ,

étOÍt employé

¡\

fervÍr aUX

ufages auxquels la

monnOÍ<

fert préfen¡emem . Etant cqpable de recevoir une emprdu,

te, les princes étaqlirent des bureaux pour le ¡!OrtCr

a

U(\

titre,

&

le fabriquer. Par-12, le titre

&

poids étoient con–

nus,

&

!'embarras de le pcfer

&

rafiocr épargné.

Mais la fabrique ne donne pas la valeur

a

la

mon11oi',

&

[a

valeur n'ell pas imaginaire . La

mom;•Í•

re9oit fa

valeur des maricres done elle efl compofée ;

&

fa va–

leur efl plus ou moins forte, (elon que .la q•amité clt

prqporrionnelle :\

la demande .. Ainfi fa vale\!r efl réelle ,

90tnme la valeur de• blés , vtns

&

autres etfets .

11

elt

vr~i,

que

!i

les hommes !rouyoien¡ que!Jtue autre mét'll

plus