M
ON '
légende, le milléfi mc, le
diff~rent,
le point recrct
&
le
lieu de fabrication. ün va parler en peu de mots des unes
&
des autres .
La qual ité lg plus elfentielle de la
mom1oie
d l la
m~tierc .
En
Eorop~
o
u n' y
cmploie que l'or , l'argenr
&
le cuivre . D e ces trois méraux
ii
n' y a pl us que le eui–
vre qu'on
y
em ploie pur ; les autres s'allicnt enft mblc;
l'or avec
l'ar~ent
&
le cuivre,
&
l'argem feulemcm av¡:c
le cuivre: c'ell de l'alliage de ces deux dernicrs q11e fe
tompofe cene
mati~ro
on ce méml qu'on appelle
billon.
Voyez
M ONNOIE
DE BILLON.
L es degrés de bontc de l'or
&
do l'argent mounoyés ,
s'e!limcnt
&
s'exptiment dilléremmem . Pour l'or , or1
fe fert du terme
d ~ kar~tJ ,
&
poor l'argcnt,
d~
cel ,¡j de
ámierJ.
Voyn
KARAT
&
DENII! R .
Plufielm raifons
íem~lctll
avo1r engagé
~
ne pas tra–
vaillor les
monnoiu
fur le fin,
&
a
le ferv ir
d'alliag e;
emr'3utres le mélange naturel des métanx , la dépe<ffc
qu'il faudroit faire P•'Ur les affiner, la néc tlité de les
rendre plus dors, pour
omp~cher
que lo fret ne les di–
minuc ,
&
la rareté
eje
l'or
ll¡
do l'argen¡ dans da ccr–
uins pays .
L'aurre chofe elfentiello
~
la
mqnnoie ,
apros la
ma–
tiere,
/cfl ce que les Moonoyeurs appelkm la
forme ,
qui confríle
au
poids de
l'efpec~, ~n
la
~ai lle,
:m
remede
de poids , en l'<mpreffion qu'elle porte,
&
en la valeor
qu'on luí donne,
Par le
poids,
on enteod la pofanteur que le fouverain
a
tixée pour chaque eCpece ¡ ce qui fert, en les compa–
ranr,
a
rcoonno?tre celles qui
fbm
altérées ; ou m6me
Jos bonnes d'avec celles qui font faulfes, ou fourrées .
La
taille
efi la quantité des efpeces que le prince or–
doone qui foient faltes d'uo marc d'or, d'argem ou
de
<:uivre,
Le
rmwle de poidt
ert la pem¡iffion qui ert
accord~e
au x maítres des
monnoiu,
de pouvoir tenir le rnarc
d'~fpeccs plus foible d'une certaioe qnamiré de gr4ins que
le poids
jull¡: ,
ce qui s'appelle
f qibl.•ge .
L'impreffio>f.,
qu'on nomme
~uffi
image,
ell l'em–
preinre qne rer;oit chaque morceau de métal; la mar–
que qui tui· donne cours dans le public, qni le fait de·
venir
deni.erde
monnoyage,
eu un !llot, qui le, fau piecc
de
monnote;
marque fan> laquclle ti
!'\
ert qu
un
fim plc
morceau d'or, d'ar¡¡ent nu de cuivre , qui pcut bien dtre
employé
il
.iivers ouvrages, ou '·endu pour une • mrc
m archandire mais non pas
~tre
rec;n fur le pié de ceu¡¡
"'UÍ
portent
~me
impretlivn ordoouée par le {ouverain .
Enfin
la v alcur de la mo11noio,
o'efi le p1é for lequol
les efpeces fom rer;ues dans le commerce , pió différent
de
tour prix intrinleque ;
~
cauCe qu'ou1re
h
valeur de
13
matiere, les droirs du prince qu'on appelle
ftignm–
,,;"g•,
&
les frais de la fubrication, qu'on nomme
braf–
{ag<,
r
doivent
~tre
ajoutés .
A
1
égard des qualltés moins elfentielles, le
volume
J<
la momso;e
n'ell aun e chofe que
b
grandeur
&
l'é•
pailfeor de chaque piece La
figur<,
c'ell cene forme
extérieure qu'elle
a
a
la vue; ronde en F rance ; lrrégu–
liere
&
a
plu!ieurs a'1gles en E fpagne; quarrée en quet–
ques lieux des lndes¡ preCque fphé rique dans d'aurres ,
ou ele la forme d' une perite naveue en plulieors .
Le
no m
lui vient, tant6t de ce que repréfcnte l'em–
l'reinte, comme les moucons
&
k s angelots; tam6r do
nom du prince, comme les Louis , les Philippes, les
Henris; quelquefois de leur valeur, comme les quarts
d'écus
&
les pieces de dou1.e fou s;
&
d'autres fois do
lieu ou les efpeces fo nt frappées, comme auuefois les
pari!is
&
les tourn.Jis.
Le
grmttis
efi un petit cordon fuit en forme de grain,
qui regne tout.a•l· toor de la pie<Je ,
&
qui enferme les
lé~endes
des deux dués . O utre l'ornernent Que les pie–
ces en rer;oivent,
il
rend plus difficil e l'altération des
monnoi<f,
qui fe fait par la rogoore. O n a depuis ajoutó
les· légendes, ou les cordonners fu r
In
tranche, qui ache–
ve de rendre cette Corte d'ahération impo mbtc .
La
llgt , dt
e!l
l'infcript;•n
qui efl gravée d'u n c6té
aotour de l'effigie,
&
de l'autre auwur de l'éeulfon, ou
qui quclqoefois remplit tout un des c6tés d'une piece de
Tome X .
(1) Poar lea E.cFiteurt d'Itali(' je renvoye
a
M. Carli
qui
en a fait
an trahé fort
(nant
en phlficurs volume• dernierement
imprimé1
panie
3
Pi(e,
&"
pan ie ;\ Lucque" . Et je m'c:n • ais ajOI.\tC:r ic1
ce que
dit
l:t
f.1ble
touch:~nt
t'mvention
de la Monnole . La (ablc
en
.:nu ibue
i'in.-ention ;\ Erichthon .
Il
la fit
F.lire
ponr
(<~.ciliter
le commerce
entre
les lles de la
Gr~ce,
m:tu
il
pr~vit
Pintan-
-
V~nient
qui Jcf'oit
(uivre
Je
prts
certe im•ention.
JI
craignit
d'a–
voir rnit
un
11rt:r¿nt
(unclle . Eff<!a ivemenr
lorrqu'il
a'apper~ltt
qut
rjlt~CDC
t:PtrOrapoit
Jc.t
pcupfCI,
il
(e
ICtÍra
d~
doufeqr
(IU
QftC
MON
P3
mon11oie .
On vlent de dire qu'il
y
3
une troilleme
1~gende qui fe met fur la tranche . L a légende de l'effigie
collliern le nom
&
les qualités do prince qoi efi repré–
fenté ; les aorres fnm fouvent compolées de quelque paf–
rage de I'Ecrirure- fainre , ou de quelques mots , comme
ce'a
x
de> devifes , ou meme du prix de la piece . ün ne
parle que de ee qni fe pralique pré fememem en E urope .
L e
mi/11/imc
marque l'année que ehaque piece
a
é té
fr~ppée .
D epnis l'ordonnaoee de Henri
11 ,
de t
f49 ,
el
k!
fe met duo
ce
ropume eo chiffres arabes du cl'Hé de
l'écu Uon : auparavam o n ne conuoilfoit guere le tems du
mormoyage que par le oom du prince, ou par cehti de>
monétoires .
L e
diffll
mt
efi une petite marque que le. tailleurs par–
ticuliers
&
les ma?tres des
monnoies
choifi!fem
ii
Jeur
famaifi e ; comme un [olcil , une roCe , une
~toile,
un croir–
(om ,
&c.
Rile ne fe peut changer que par l'ordre
de 1&
cnur des
momzuin
ou des j uges-gard<s . E lle fe change
nécelfairement
a
la mort des tnil leurs
&
des maltres. ou
qua~d
il
y
a de uonveaox juges·gardes ou eUayeurs .
L e
point fecrct
étoit nmrcfois un point qui n'étnit con–
no que des officiers de chaq oe
monnoit.
11
fe mw oit
!ous q tlelquo teme des
lé~endes ,
pou r indiquer le
li<u
des f"briques . Le poim fecret
d~
París re
pla~'lit
fur le
dernicr
e
de
benc1;l1ut ,
&
celui de Rouen, fous le
b
du
m~me
mot .
Ce
poim n'ell plus d' ufage ; on fe C<llllC<He
pré fcmemem de la leurc de l'alplub<t romain que les or·
dounances de nos rois om 3ttribuée
a
chaquc ville
d<
ce
roy~1ome
oií
il fe fabnque des
monnoiu.
-
Enfin , les
monnoiu rlellet
peuveut erre faulfes,
alté–
rc!es, fourrées, foibks .
La
fa~t{Te
m'mnoie
ert cellc qui n'e(l pas f.tbriquée avcc
les métaox urdonués par le fooverain ; có mme fe roi•nt
des Juuis d'or de cuivre doré , des louis d'argem d'étaio
couvu rs de quelques fcuilles de fi n .
l..,a
monnoic flitlrée
e!l calle qui n'efi pas faite au ti·
-rre,
&
dú poids porté par les ordonnances , ou qui ayant
éré fabriq óe de bnnne qualité . a été dimiuuée de
roo
poids , en
13
rognant, en la limnnt fur la rranche ,
ou
eu
enlevant quelque partie de la fuperfi cie avec de J'eau ré –
gale
li
o'ell •de l'or, ou a vec de l'cau-forte fi c'dl
á"
l'argent .
L a
monnoie ¡,,ltrrlc
efi celle qui tienr, pour ainu di–
re, le miliou entre la
[a11J!< monno;e
&
la
monno;e a/11-
rh.
E lle e!l faite d'un morceau dt! fer , de cuivre , ou
de quelqu'autre métal que le fao x- mo nnoyeur coo\•re de•
deux c6 1és de lames d'o r ou d'argent , fuivant l'eCpecc
qu'il veut contr<faire ,
&
qu' rl foude proprement
&
avec
ju!le(fe au•tmlr de la tranche. Le faux- flaon fe f1appe
comme les vc!dtables,
&
peut mcme recevoir la légen –
de
&
le cordo.m et de
In
trunche . On ne peot décou–
vrir la faulfeté de ces Cortes de picccs que par
k
poids ,
ou par le volume, qui efl
tn>~¡ours
plus épais
Oil
plu~
étendll que dans les bonncs cfpeces .
La
mo,no;e f oible
en celle oii il y a beaucoup d'al–
liage;
&
la
monnoie fortt ,
cellc ou il y en a le_ moins ,
On
appelloit autrefois
monnoie blan<he ,
celle d'argent,
&
monnu;e naire,
cel le de billon.
M .
Bo1zard vous ex•
pliquera mus les autres termes qni om rapport aux
mow–
noier:
can ftlltez· lc .
Quam au
monnoyage ,
au
mlfrtetttl
&
au
mot~lin,
voyet·
en
l'at tide .
P ln fieurs favans ont trait6 des
mcn11oiCf riel/es
&
fi~
l1ive1 ,
tant de celias des ancien s, que de cell'l deo mo•
dernes : par exemple , Freherus
Aj:~ricola ,
S p2nheim,
'iueldius , Seldcn,
&c.
en F rance , Budó , Dumoulin,
Sarot, Ducange , Bouteroue , le Blanc, Boizard, D upré–
de-fai m. Maur ; en Angleterre, Brcrewood, Qernard,
Loe
k
e ,
A rbutnnot,
&
autres.
(D.
J .) (
1)
MoNNOt E;
BRAC TÉAT E, (
Monnoitf . )
Les antiquai·
res déli¡¡nenr Cous le no m
de
braéUatu
une efpece de
monnqie
du moyen age' dont la fabrique offre des fin–
gularités
r~marquaples
a
certains <)gards.
ma!gr~
la
11!·
gereté du poids
&
tes défauts da tr3vail ,
C e fom des pieces , nu plut6t de li mpies feuilles de
métal , chargées d'une cmpreinte gru!Iicre; la pi!lport foSJt
V
v
v
:1,
d'ar-
mont.1gne
(auv~ge ,
oi"t
il
VttUt
pau.vrc,
&"
éloigné Je• hommee
jufqu'l
UOC
C'ICtreme \l'ÍeiUelfe .
QU:lm
a
13
Yéritable origine
il
fau'
fe
t.lÍre.
puifqu'il n'y a
rien
de
cena
in;,
Mah pounant l:t S.
Ecr¡,_
ture nous tlit. que ver. l'.tn du monde
tu.
l.
~
451·
.:m•
aprCa
le
d61nge
Abimelc:c
donn.l
l
Sua 1ooo.
picces ,J'Argem .
Gnuf-
l Q.
No6 rcnoavella c:et uragc de
t:t
monnoye,
.!e
ron
origine
re
• =\
pthtre
dant le•
n!2::~~e•
Jc
l'Jntiquic~ .
Jofepl:lc
fcrublc
~'at~tib
~t.Cf~
'a
in ; 4"ap:rco 1
Tobalcal~ .
¡a)