MOL
MoLETTES,
eH terme d'Orfévre eHtrofferie,
(out des
efpeces de grandes pincettes foupks, d'égale largeur de
la
t~te
jufqu'en bas,
&
qui jouent aifément, dont les
Orfévres fe fervent
a
la forge, ou fontc.
MoLETTE,
en Peintttre,
efl une pierre de marbre de
porphyre, d'écaille de mer o u •utre, de
ti~ure
coniquc,
dont la bafe efl plate ou arrondie,
&
unie , qui fert
a
l
'broyer les couleurs fur une autre pierre tres-dure . L es
ltaliens l'appellent
macinrllo.
MOLETTE,
inflmmen't de Chimie, de Pharmacie ,
&
de plujieurs autres artJ,
morceau de porphyre, ou
d'une autre pierre tres-dure, de forme a·peu- pres pyra–
m idale ' haut de lix
a
fept pouces' d'une gro rfeur
telle
qu'elle puitre etre commodément empoignée par la par–
tic fupérieure,
&
dont la ba(e efl tcrminée par une fur–
face plane
&
polie' propre
a
s'appliquer exaélement '
a
porter par fonds fes poims fur une table de porphyre bien
drcrfée
&
applanie aum. On emploie CC!
inflrument •
broyer ultérieurement,
a
porphyrifer,
i\
alcoholifer des
poudres dures, foit terreu!es, foil pierreufes;
[oit
métal–
liques,
& c.
V oyez
PoRPilYRISER .
(b)
MoLETTE' (
R ubanier.)
en une poulie de bois tra–
verfée dens fon axe par un fer recourbé, dont les Paf–
femantiers-Boutonniers,
&
les Tirfu tiers- R ubaniers font
ufage quand ils veuleot retordre les áls dom ils doivcn t
fe fervir .
MOLETTE,
outil de verni(feur;
cette
molette
rerfcm–
ble a ceBe des Broyenrs de couleur ,
&
fert aux Ver–
nilfeurs pour meter
&
broyer leurs couleurs avec du
~erois .
MoLETTER'
V .
aa .
(Giaces - )
e'
en fe fervir de la
m olette pour fin ir le poli des glaces .
f/oyez
VERRERIE
&
MoLETTE.
MOLFETTA,
( Géog.)
en latín
lWeljillum,
petite
ville d' ltalie, daos le royaume de N aples, daos la ter–
re de Bari, avec un évc!ché futfragant de Bari,
&
titre
de duché. E lle en fur
le golfe de Venife,
a
3
li<ues
N .
O. de Bari , 2
E.
de Trani.
L oug.
31.
2).
lat.
41.
28
(D.
J . )
M O LHEIM, ou
pldtót
MU LHEl lVl, (
Glog.)
lieu
fra~c
en Allemagne, au cercle de Wellphalie
fur le
R hta, un peu au-derfous de Colo¡ane: c'efl
la ou éroit
autrefois
l~
capitale des U biens,
&
la me<, pou r ainfi
dire, d': C ologne; c'efl encere
lii
que
]
ules-Céfar lit
connrutre un pont de bois fur le Rhio . C et endroit en
préfeotement une dépendance du duché de Berg .
(D .
J .)
MO
~I ANT,
adJ. .(
Chamoif Corroy.
&
autres
Mil
ml<_hamques . )
ce qut pac le
trav~il
efl devenu dqux ,
fiex tble
&
maniable, de dur
&
roide qu'il é toit, c'efl
une qualné que le chamoifeur, le corroyeur ,
&
d'ouc
tres anifans qui préparent les peaux, cherchent
i
leur
donner.
MOL!ENNE,
011
LA!NE DE MoLrNE, Corte de lai–
nes d' Er agne qui viennent de 8 Jrcelone .'
JV!OLIERE.
f/oyez
MEUL!ERE .
MOL!~A,
( Giog.)
vitle d.'Efpagne , dans la nou–
velle Calltlle , fu r le G allo ,
a
3
licues des frontieres de
1'
Arragon, pres' de
Caracen~.
Ceue ville ell dans
lll1
pays de
piltura~e,
ou l'on nourrit des brebis qqi portent
une lame préc1eufe . Elle eU !ituée a 10 lieues S. E. de
Siguenu,
28
N.
E. de Madrii:l.
L o11g.
I).
H -
lat.
40.
; o.
(D.
J .)
.
MOLINE,
C.
f. (
Com,muu.)
f<>rte de laine d'Efpa-
gne; c'e(l la
m~me
que la molienne .
.
M0Ll.N l 5~E,
l.
m.
(Thlologie . )
fyfleme panicu–
J¡er de
1
néolog•c fur la grace fuffifa nte
'&
efficacc, qui
íl
pm fon nom de Louis Molina fon auteu r, jé fuite efpo–
gnol,
&
profelfeur en Th¿ologie daRs
l'uoiverfi té d'E–
vora .
L e livre ou il explique
ce
fyil eme
intitulé
de
,.,_
eordiá G_rati<t:
é!l'
liberi arbitrii,
parut
a'
¡_,isbone'en
1
;88,
&
fut v1yement
~uaqué
par les Dominicains
qui le dé–
férerent
a
l'inqui!ition . L a caufe ayant été
p~rtée
a
R o–
m e,
&
difcutée dans ces fameuf<s arremblées
qu'on
nomme les coogrégatioos
de auxiliis
depuis
l'a~
15'97
jufqu'~ l'an~ée 1 6o7,
demeura
indé~ife,
le pape f!aul
V . qUI 1enott
alor~
le liego de R ome, n'ayant rien
~¡ou
lu prononcer, ma•s feul emeot défendu aux deux partís
de fe. notcr mutuellement par des qualt fi ca¡ions odieufes.
Depu1s ceue efpece do treve le
Molinifme
a été enfei–
gné dans les écoles comme une opinion libre · mais il
a
eu de terribles adverfaires dans la perfonn e
d~s
Jaofé–
nifles,
&
n'en a pas manqué de la part des
école~
ca–
tholiques.
Voici tont< l'économie du fy fl eme de M olina
felon
l'ordre !JOe cet auteur imagin,e dans lrs decrets de, D ieu _
1°.
D ieu, par la fcience de limpie intelligeoce , voit
~out
_ce qui efl
¡>o~ble,
&
par conféquem des ordres
mfims de
~hoCes
poffibles .
MOL
2°. Par la fcience moyenne D icu voit certainement ce
que dans chacun de ces ordres, chaque vo!onté créée,
en ufant de fa liberté, doit faire,
li
on lui confere telle
ou telle
gr~ce
.
3°. l1 choilit l'ordre des chofes qui
a
exiné des le com–
mencement du monde ,
&
qui exilie encore en partic .
4°. ll veut , d'une vnlom.! antécédente, fauver
les
an¡¡es
&
les hommes, nuis liJUs une condition unique ,
c'efl qu'ils veuillclll bien
eux- m~mes
fe fauver.
f
0 •
(1 donne
a
tOUS, foit anges , foir hommes,
&
aboo–
damment, tous les fec0urs nécerfaires pour opérer leur
falut.
6° . Les fecours furnaturels, ou cette grace accordée
aut
ange~
&
au1 hommes dans l'état d'innocence n'a
point été cfficace par elle-meme
&
de fa nature, mais ver–
fatile
&
efficace par l'évenemellt' c'e!l-a-dire
a
c•ufe du
bon ufage qu'ils en ont fait .
7°. D'ou
il
s'enfuit qu'il n'y a nulle différence quant
a
l'effiCdCÍ!é de la grace, entre les fecOllrl a-:oordés dans
l'état de nature innocente,
&
ceux dont
un
a beíi>ill daos
l'état de nature tornbée, nuls decrets abfol us effi caces par
eux-mémes . amécédens a la
libre déterrnination de la
volonté créée, ni par cont'équent nulle préde!lination a–
vant la prévilion des mérites, nulle réprobotion qui ne
fuppofe des péchés aéluels.
8° .
D ieu prédenine
a
la gloire les anges qu'il fait, par
fa fcience de vilion, devoir perfevérer daus le bien,
&
f'prouve les amres.
9° - Quant
a
ce qui regarde ll d•m
&
fa poflérité in–
feélée de Con péché, quelque d•gnes que foient rous les
hommes des fupplices éteroels
&
du couroux de D ieu ,
cependan t il veut bien par miféricorde les fauver, mais
d'une volomé antécédente, générale
&
conditionnée,
c'efl-a-dire pourvu qu'ils le veuillent bien eux-memes ,
&
que l'vrdre ou l'arrangement des cauCes naturelles o'y
meue nul obnacle .
.
10<.
Cene volonté efl vraie, fincere
&
aélive, c'en
elle qui a deCliné Jefus-Chrifl pour fauveur au genre hu–
main
&
qui accorde, prépare,
Oll
du-moÍAS offre
a
toUS
les hommes des graces
tr~s-fuffifantes
pour opérer leur
falut.
r
1
o.
D ieu, par la fcience moyenne , voit cenainemént
ce que l'hamme placé daos
telle ou telle circonllance
fera, s'il efl aidé de telle ou telle grace, qui foDl ceux
qui dans l'ordre préfent des chofes uferont bien ou mal
de
leur libre arbitre, s'il leur accorde telle ou t ·lle grace.
12.
0 .
11 fe propofe, par un decret abfolu, de Jeur ac–
corder les graces qu'ils om etfeélivement
eue~
dans
la
fuite;
&
s'il veut convertir effi cacemem quelqu'un
&
le
faire pcrfeverer daos le bien, il fo rme le decret d< lui
accorder telles ou telles graces au¡quelles il pré voit qu'il
confenrira,
&
avee Jefquelles il doit perfeverer.
13'<.
11
connoit tOUtes les ccuvre< qui fo ·a dans l'or–
dre fu rnaturel pu la fcience de vifipn, qui fuppofe le
decrct dont nous venons de parler,
&
par conf¿quent
il
VOÍ!, par la meme (cience, qui fon t C<Ul qui feront le
bien
&
qui per(evereront jufqu'a la fin, ou qui font ceux
qui pecheront
&
ne períevereront pas.
14°.
En conféquence de la prévilion de ces mérites ab–
folumenr faturs,
i1
prédefl ine les uns
:i
la gloire,
&
il
en exclut les autres ou les réprouve, paree qu'il a pré·
vu leurs démérites .
La b.1fe princiP.ale de
ce
fyfleme en que
13
grace fuf–
fifame
&
la
~race
efficace ne fon t point réellement di–
ll inguécs, mats que la meme grace en tamOt effi cace
&
tantOt ineffi cace , fclon que
la volonté y coopere ou y
re!ille enCone que l'efficace de la
gr~ce d~pend
du con–
Ccme~eot
de la volonté de l'homme, non, dir M olina, que
ce confentement donne quelque force
:i
la grace ou la rend
efficace
in allu primo,
mais paree que ce confentemenc
e1l une condition nécerfaire pour que la grace foit effi –
cace
in aéfu f ecrm¡/o,
c'efl-a-dire loríqu'-on la confidere
jointe avec fon effet,
a-peu-pr~s
comme les
lacr~mens
font des lignes pratiques
&
efficaces par eux-mémes, mais
ils
dépend~ent
cependant
d~s dif~olitions
de ceux qui les
re~oiyenr
pour produire la grace: c'en ce qu'enfeigne
formellemeOt Melina dans fon livre de la Concorde ,
'l"eft. J(iv. art. xiij. difput .
40..
&
quefl. xxiij. art. iv.
&-u-
Cet écrivain
&
fes défenfeurs vantent beaucoup ce
fyfli:me, en ce qu'il dénoue une partie
de~
difficultés
que les pete!.
&
fur-tout S . 1\uguflin' Ont trouvé
a
con–
cilier le libre arbitre avec la grace; mais leurs adverfai–
res tirent de ces motifs mémes des raifons trcs-fortcs de
les rejettcr,
&
qoelques-uns d'eux onr avancé que le
fl1o–
linifme
renouvelloit le Semi-pélagianifme.
Mai~
le P.
Alexandre , dans fon H ifloire eccléliafl ique du v. fiecle ,
cbap.. iij. Qrt. iij.
§. ' 3·
répond
a
ces
accufateurs , que
ce