MOE
parotr imprlmo!e fur la
moirt,
n'étant autre
chofe
que
les ñls de la chaine qui fonr applaris par le poids éoor–
tne de la
cal~ndre
qui lui donn.e
ce
brillaot,
ce
mém.e
poids ne pourroit faire aucune impreffioo fur une Coie
nat orel lemenr plate; d'ailleurs 1¡¡
trame étar¡t en¡errée
( c'cfl
le terme) dans la chair¡e
, ellene ferr qu'i fairc
le corps de \térotfe,
4
deviel)t
rr.es-jnutile pour la
f¡–
gure .
Les
moirn
limpks forJt montées f¡¡r quarre Iiífes fe¡¡ –
lemeot
¡
les ñ ls foot paífés daos les majltes ou
boucl~s
des liífes
i
col tors . Pour avoir une
idéa
de
1;¡
maille
de cette lilfe, imaginez uo brin de 61 plié en
deu~,
ij
formera une bonclc
a
f<l11
pli . 1¡nagioe:¡. un f<cond brin
de tj l plié en deux, il fqrmera
:i
foo pli une boucl¡: .
Jmaginet que les boucles des
deu~
brins de:
61
foient
prifes !'une fur l'aurre, en forre que les deux bours du
rremier brin de ñ
1
t'oiwt en haut,
&
les denx bouts du
fecond brin de
fil
'foi<ot
en
!¡as; il en
~"ideot
que ces
deui brins étanr paífFS l'un lilr l'autre,
&
s'embralfªlll
par leurs boucles, li l'on tire l'un en haut, il fera mon–
ter
l'~u¡re;
&
li l'on tire cel ui-ci rn bas
1
il in a defccn–
dre le premier,
&
que s'il
y
a
un tll de foie parte! entre les
l>oucks, ce til embraífé en deífus pnr la boucle du brin
d'~n
bas,
&
en delfous par la boucle du brir¡ d'en
pam,
il
obéira
a
tous les mou,ven¡ens de ces brins de
li
1 ou de
Jeurs bouclrs. Tous les tils de
m•b ·,
onr
tt~ paíf~s
delli¡1
&
deífous la boucle de c haque maille de la liile , atin qne
f:clle
m~me
liífP. puiíf<
fair~
levrr
&
bafíf~r
al ternativemenr
le ti l de la cl!aine;
&
pour évlrer quarre lifres de
rab~t
qu'
íl
fau droit de plus
(j
le 61 c.'toit paflé
a
l'ordinaire dans
une maille reulement 'attendu que dans cetre étotfe' qui
en
~~ mén¡~
'JUe le grO>•de·IOUrS, forfq ue flouvrier fon–
Je la I)larchc pour farre l'oa:verture de la chaine quand
11
veut pafler fon coup de r¡avwe, il faur qu'il fa
!fe
barf·
fer les deux liífes de
r~bat
qof fe rapporrent
aux
dcux
lilfes qui ne levem pas, afin que fon oo ••erture foit nrtte
&
qu'tl ne fe trouve pas de til en l'air, c'cll-11-dire qui
pourroient .ruivre ceut q!li doivem levcr, fuir par une ¡e–
nuc ou umon du ti! qut leve avec cel ui qui ne leve pas,
ce. que le rablt
emp~che
d•ns les gros-de-rours
ii
l'o rdi,
narr¡:;
&
daos. l'érofl;e de cene
~fpece,
le paífage du 61
a
cnl tors qur fe trouve daos la maille de la
lilTe qui
bai!fe
q~and
les deut autres levent.
A
uffi daos 1'6roffe
de cwe el'pece il
n'y
a ni carreteJ ni calqoerons, ni ale–
tons: les lilfes étant fufpcndues
e deux en
d~ux
fur une
poulie de chaq ue c6té, de faqon que pour fairc l'nuver–
tllre de la chaiue on fait fimplemem bailfer one liífe
la–
qurlle en baiífaqt flit.lever
cell~
qui
'!a
joinr avec laq'uel•
le elle en fu fpendue,
l!U
llloyen de la poulie tiJr !aquel–
le la
c~r<le
,qui tien.t .les deut liífes
en
paUée,
&
oar
ce
m oyen rl n el! befom que de
deo~
c.'rri vieres
au lieu de
quatre qni feroient néaeífair<s s'il
y
avo;t ur; raelt
~fin
de faire baiífer les deux liífes qui formen! le
~ro~-de
tours
&
fai re lever les deui aorres , de f1qon que deu x
m arches fuffi fent pour faire lever
111
baiOer ql rernarivc:
m ent
1~
moirié de la cpajnr .
La
fa~on
de prer¡dre les liífes pour la faoricarinn de la
.,oir•
unie, n'ell pas feulcrnenr pour éviter
les 6trivic–
res, les akrons , calquernns,
&c.
elle concnurt encere
a
la per
fe~
ion de ceuc
étoffe,
qui ell des plus délica.
t<>, fur.tour ce!le qui efl unie, en ce que, Jorfquc !'ou–
Yrier
foul~
la marche, les deux lirlrs qui b•ilfent
f~if1nt
lever le. deux autres Ji(fes qui leqr correfpondrnt, il ar–
ri,·e que la moirié de:
la clnine qui baiífe, baiflsnt au–
tam que celle qui lev¡:, l'extenlinn de la chaiuo te ·trou–
.,. égale deífous comme delfus,
&
fait qne le ·graio du
gros·de-tours fe trouve plus parf.lit que
d~ns
toutes les
autres étoffcs de fabriq ue
dan~
lefquelles les
lilfes que
l'ouvrier fa it lever pour faire l'ouvertnre de la chaine
éraot les [eules qui fom f.ltiguées par l'etfurr de l'exren:
lino' de la chaine,
il
n'en pa> poffiblc que la foie qu i fo–
lle De fouffre be.lUCOUp par rapport
a
CO~te
méme exten–
!ion, puifq u
1
elle en fupport<
wqr
le puids ,
&
qu'au con–
traire, celle qui ne leve pas ne
!~che
un peu ou ue foit
m oins rendqe daos cet intervalle,
ce
qui occaflonne né–
,::eífairemenr une imperfeál ion qu
1
o n ne f1uroir éviter
qu'eu procuran!
a
la foie qui compofe la chaine une éga –
Jjré parfairc pendanr le cqurs de la t'abrication.
Quoiquc fe¡ fi ls foien r p,alfés
.a
col tors
dan~ 1~.<
moi–
"J
de ceue rfpece,
&
qu rls forem
arr~té
dans la mail–
le, nc.'ar1moins I'on en fabrique qui font brochées, ce qui
paroir d'aurant plus fu rpreuaot que la faqon eq en des
plus limpies .
Gomme le poids d<S deut marches tienr les liífcs ren–
dues
on en 3JOUte une troilieme, !aquelle a
u
moycn
d'un~
carde qui prend les quatre liOeron' d'en bas de'
quatre lifle5, los fouleve, lorfque l'on tire les lacs pour
brocher les tleurs , de
'ª
haut ur
cQJJvenl~le
P.OQr que la
'
MOE
foie tirt!e puii're
ie~·er,
&
au moyen d'one lovention aotü
li mpie, les mail k s :J' étdnt plu
tend ues on broche les
lleurs, qui oe fot>t
lites
q~¡e
.piiT
la carde, daus certe
.étolfe comme dao s une autre.
· Les
mo<'rn
doubJes U{lie<
foot monttes eomme les
nzoirn
limples,
~ ··ce
certe différence
~o'~lles
ont plus de
liffes afi nque les !ils foicnt plll$ dégagts; par txcmplc,
une
moire
de
40
portécs dou bles, mon_¡ée &r quarre lif–
fes, fo urn!t
t.o
porties dc•ublc; fo r chacuue ,
;:e
qui fait
~oo
ti!
, conlequemment
8
JO
mailles. O r com111c daos
une
moi "
doul¡le qui n'auroit que <JUatre lilfcs, cr!lacu–
ne de ces liiTes €ontrendroir
r6oo maill es, lefque·lles
6~ns
la
larg,eur de on'l,e vin¡(L-quatriemes, qui ell celle d"$
.étnffes de la fapriq ue ,
cette
quantit~
de mailles par fort
VO!ume
I(~O«rnir
les fi ls d' unc fa¡¡on qu'il feroit tre;-dif-
6cile
de
les faíre le.,er
&
baiífer avre
facil it~,
&
svec
antant d'aifance que !'exige cene érofte , pour que les
ti!~
n'érant ni
g~nds
11i GOntrariós
ell~
foit parfaire , ee qui
fait qp
1
au·l ieu de quatre liífes
un
en mer o rdinairemetlt
~uit,
pour que ces
m~
mes til' foient plus
dé~~gés
(
c'e!J;
le terme),
~
que l'étotfc acquicre toul# la perfeélioA
~01
ell.e en rufccpr;ple.
Les
moirn
fatiAées font
mont~es
différemmen1, il
fa \Jt qtiC les cha1nes fnicut <mrdies
ii
fils
limpies, ellrs
fo¡11 ordinairement de too p •rtées, le, plus belles font
d9
120
po rtées , ce qui fa1t
9600
ti ls . On les nomrne
("tim!rr
paree qu'elles out des 6curs qui for ment un fa–
tin parfait de la couleur de le chaine
&
qu'~lles
fe font
:\ la tire; ces 6rotfcs
&
le<
!l~tHS
0111
l'cndroit deífus,
il ne pourro;l pas fe faire deífoul.
Q,,
les monte
:1
L'
lifles, on ne pourroit pasen meure moins, fav oir
8
lif–
fes de farin
ou
les ti ls font pallés limpies,
&
4
liOct
pou r le gros-de·tours otl ils fo rll paífé' doubles.
11
faut
que las
2
fils des
2
premieres liífes d¡: fatin foi<n t palfés
dans la maille de la premirre lilfe du ¡¡ros-de tours, les
2
de
la troifi'eme
&
qumleme lilfc dans la ma•lle
d~
la
fecon
e,
ceux de la cinquieme
&
de la li xieme dans cel–
le
d~
In rruílieme,
&
en fin ceux de
1~
feprieme
&
do la
huirir me dans celle de la quatrieme,
L es huir lilfes de fatin fnrment un rabat, de
fa~o11
que les til< qui
y
fnnt paífés font
d~ífom
la rnaille,
pour que la lilfe pui(fe les faire bailTer. Les quatre lif–
fes pour
les gros·de-w urs out les fi ls paOés
de(Ius
la
maille pour qu'elles puiífent les fa ire
k
ver. ll faut huit
mar€hes pour fabriquer ceue dtotfe
ch~que
m arche fait
lever deux liffes de gros-de-rours
a
l'ordinaire.
&
baitler
une lifle de rabat . L'1rmure des quat¡e lilfes de J(ros–
de-tours en
a
l'ordinaire, une prile
&
Utl<i
l~jlfée
alter•
nariveonent, celle du raba! ellune
pri(o
&
deux la•trées
pour le prcmier aoup, comme dans
le< fat "IS ordinai.
res, o•cn -a-dire au premicr coup de navettc la premiere,
an feoond coup la quatrieme, au troilk me coup la fep–
tiame, au quatrieme coup la feconde ,
a
u cinqu;rme conp
la cinquieme , au llxiemc coup la huitieme , au fept ieme
coup
1~
rroilieme,
a
u huhiemc
oo~up
la li' ieme : on en–
tend par la premiere liífe celle qui
efl
du c6té du carpe,
ainli des, autres .
Ln•f<~u
1
on
veut travaill r l'éroffe , an fait tirer le lac
qui doit faire le
fa~
>nué en farin,
po~~r ·l "rs
on
fai r k–
ver la
2•
&
la
4e
liífe du gros-de·tours
&
bailfcr la prc–
mi~r
lilfe du •abar pour
le premier coup;
&
comme
il fa m paífer deux coups de naveue fur chaqoe lac
ti–
•é,
au fecond coup on f• it
lever
la premiere
&
la
troilieme liífe de gros•de-tours
&
baifler la quatrieme–
lilre du rabat, fuivant l'armure qui a éré décrire ci-de–
vant, oe qui fair que la partie qur n'erl pas rírée fait
viliblemem un gros-de,tours, purfque
les deux
lilfes
qui le•·ent fo nt
le~er
la moirid de la chaine ;
&
que
dJns celle qui en
trrc!~
le rapat n'en faifant baiífer que
la
huitieme partie ,
les fept rellantes ne raureient man•
quer do former un farin parfair dans la
fi gure ou dan'
tour
e¡:
qui
efl
tiré .
Une
obfervarion rres: importante
~
faire, en que quoi–
qu'on puiífe fa ire un beau lin io par une prife
&
une lailfér,
m éme par les liiTes fuiv ies , néanmoins
la
rnoi:u
rie
pour–
ruit pas fe faire fat inée
li
l'armure n'étoit
pa¡
d' uue li(fe
prife
&
de deux laiífées, comme il a été e1pliqué ci-de–
vanr , en • pici la
raifnn .
011
a dit que les hu;t liífe'
fous
la m aille defquelles fanr
pa(fés
les
fi ls
limplrs
de 1:¡ cha'foe fe rapponoienr parfaitemenr aux qqarre lif–
f<s de gros· de-tours ;
(j
l'armure de ces huir lilfes étoit
ditférente il arriveroit que ces m emes litres re trouveroient
forcées une fois
3
chaque coup de navettc, c'cfl -a-dire
i
!'un des deux coups pour le lac tiré , de fairc paitra
la moitié des 6ls qui fe trouveroient lc vés
par
la li(T'e
de gros-de-tours,
&
par .certe contrarié rc.'
arrét~roi~OI
1;
ti l
q~i
doit baiífer au fa tm , de
m~ me
que col or qur dnrt
lever au
gros-de-¡our~ ,
&
empechcra ienr
1~
fabrication.-<l•
.
l'étof-,