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49:4

M O I

d'eo avoir plulieurs, ce qui leur do

m:~ occ~ fíon

de bh ir

des églifes JOigoant leurs monafl"res ,

&

de fo rmer un

corps régulier compofé de eleres

&

de la·iqu s.

Tous les vrais

moines

étoient cénobitcs ou

~nachore·

tes; mais il

y

cut bientót deux efpeces de r'aux

moines

.

L es uns dcm eu roient fi xes ,

a

la vé ríté, mois Ceuls, ou

feulement deux ou trois eniemblc, indépendans

&

fa ns

c oodoí1e ; preoant pour regle \eur volonré parriculiere ,

fa ns pré1ex1e d'tlne plus grande perteélion : on les no m–

m oit faraba:res, tJ•y•z

SA RAR,ÚTES. Les autres que l'on

n ommoi1

gyrofaqtus,

ou

moino erran!,

&

qui étoient les

pir<s de tous , couroient aontinuellemenr de pays rn

pays, palfant par les monafleres fans

s'~rrGrer

en au cun

c o mme s'ils n'eurrenr rrouv é nnlle parr une vie arre1. par–

fa lle. li s abufoient de l'hofpitalité de vrais

>>JOines ,

pollr

fe faire bien trait<r : ils enrroient en tous lieux, fe mé–

l<>ient avec toutes fon es de perfonoes , fo us prérextc de

les conven ir,

&

menoient une vie deré;¡ lée

a

!'abrí de

l'habit monaflique qu'ils deshoooroient.

Bingham obferve que les premiers

moines

qni pa urent

en Angleterre

&

en l rlande , fureut nommés

apo/1 liqun

&

cela du tems des Piéles

&

des Saxous, avan1

ue Caint

AuguOio y edt été en voyé par le pape fain1 Grégoire;

rnais il ne dit ríen de pofi1 if fur !'origine de ce nom.

11

parle au ffi , apri:s Bede , des deux mona1leres de Ban–

chor ou de Bangor , litués l'un en Angleterre,

&

l'au1rc

en lrlande , dans le(quels on compw it plufieurs m illiers

de

moinn.

11

parle auffi de drfrérens at>tres noms don ·

nés, mais

mGins

communémt nt aux anciens

moinn,

com~

m e C<UX

d'aumetes ,

de

fiuditn ,

de

flyl•tn,

de

jilnttiai·

ru,

de

Po#"~~,,

c'eli· 3.· dire

p11iffan1 ,

donné aux

mrJina

de

Syrio

&

de Méfopotamie, paree qu'ils ne vivorent que

d'herbes qu'ils fauclioieot daos les champs

&

fur les mon–

ta~ ne' :

on le appd ¡oit encare , fel on le

m~me

auteur,

J,efycha rtts

OU

'{U ileiftet ,

a

Caufe de \a VÍC tranquil!e

&

retirée qu'ils

mellnient ;

cuntinans

&

reuon; anJ,

paree

qu'ils

renon~oienr

au monde

&

au maria"e ; quelque•o is

philo{uphn

&

philothles ,

c'efl-a-dire

nm;lturs de la fa·

g~./Je

ou

de

Di<~< ;

crllulani

&

infulani ,

paree qu'ils ha·

b11oient daos des ccllules, ou fe reliroient daos des iles .

B ingham.

origi. E e<ltj. t om.

l/1.

lib. tJij,

( .

ij.

p .

3f·

&

f urv.

11 y avoit prcs de deux fiecles que la vie mooaOiq lle

c!toit en vigueur

~ uand

Caint Benoi1 , apres avoir long·

tems

vé~u.

en folr1a cje ,

&

lo ng·tems gouverné des

moi·

11<~,

écrrv 1t fa regle pour le tnnnarlere qu·¡¡ avoit fondé

su mon1 Caffin , entre Rome

&

N aples.

11

la fit plus

douce que ce!le des Orienraux , permettanr un peu de vio

&

deux forres de mets , outre le pain · mars il coufer·

va le rravai l des maiu<

t

le lilencc exaa

&

la folitude:

certe

re~

le fut trouvée

ti

fage, qu'elle fut vo lo nrairement

embraCfée par la p\ Üparr des

m•Jines

d'occidenr

&

elle

fu1

b'~nlót

apporu'e ·en Praoce. Le

moim

Cainr Auouflin

Jlrntroduilit en Angleterre Cur la fin du· vj. liecle .' "

L es L ombards en ltalie,

&

los Sarralins en E fpagne,

défoleren t les monaileres; les guerres ci viles q ui affiige–

ren~

la F rance fur la 6n de la premiere race,

cau f~rem

auflr uo grand.

rel ~chement :

ron .

co mmen~a

a

piller les

rnon tOeres qu1 é1o1e1Jt devenus rrches par les donations

que la .\'ertu, des

muinn

atdroft,

&

,que leur rravail aug–

rn~·:~oa.

L é1at .étant ré1abl r fous Charlemagne , la di–

fclp me

f-e

1

tlllblrt auffi fous Ca proteélion pa r les foin s

qe

iaint Benoit d' A niane, a qui L ouis

1~

B ébonnaire

donna enluite autoricé ío1r tous les 1nonaileres . C et ab–

bé donna les inOraélions fu r lefquelles fu t drel[é, en

81 7, le )( rand réglement d'A ix,la·Chapelle ; mais il

r.erla beaucoup de rel ilchement : le tra vail des m lins

f at

mépri i ~ ,

Cous prétex le d'é1ude

&

d'ora'Con : les

abbés dev!nrenr des feigneurs aya nt des vaffi ux ,

&

~tant

admrs aux

p~rle~ens

avec les

éy ~ques,

avec qui

1ls

commen~orent

a flrre comparaifon : ils prenoient partí

dans les gaerres crv1les, comme les aurres feig neurs: íls

>.rf!JOieut

leu rs vaOaux

&

leurs fe rfs;

&

fouvent ils n'a·

vorent.

pa~

d

a~ tre

•noyen de fe garanrir du pillage: d'aii–

Jeurs rl y .av o1t des feigneurs laYes qu i. Cous prétexre

de proteél¡<>n,

Ce

rnelt?ienr en po{feffion des abbayes, ou

par c;Hrceffi on des ro!s, ou de leur propre

~utorité,

&

wenor.cnt m éil)C le ntre d'abbés . L es N o. mand s qui

cou role!ll la France en meme tems ache.verent de tOUI

r uiner . Les

_muin~s

q!li pouvoien t échapper

~ leur~

ra·

vages

~

qurt101eur 1 hab11

&

_re~cooiem

e

hez leurs pareos ,

prenorenr les armes , ou .

fa1for~"t

quelque trafic pour

vi–

vre. L es monaflere. qu1 rellorent fur pié , étoienr oo¡:u–

pés par des

mumes

rgnqrans , fouyem JUfqu'a ne favoir

pas ltre leur regle ,

&

gouvernés par

des

fupérieurs étran–

¡¡ers ou int•us . Fleuri,

lwftit.

ll~<

droit u cllf. tom. [.

[!.art:

/ •

.( -

.p:j.

MOI

A\1 mll ien de ces miferes, ajoute le mé me auteur ·

f.~int

Odon

cornmen~a

:\ rd ever la difcipline

monalti~

que dans la maii(>O de Cluny, fun dée par les foios c!e

l'abbé Bernon, en 91 0 ,

voye~

C tuNY. Elle reprit en–

care un nou veau ¡,,rlre daos celle de C iteaux, fondée

par fai n1 R obert, at¡bé de M olefme, en 1098 ,

voyez

C ITEAUX. D aos l'onzieme fi ecl e

0 0

trn ailla

a

la ré–

formatiou du ckrgé

(~cu lkr,

&

c'eil ce qui pruduifit les

di verfcs aongrég1<io n' de chanornes réguliers , aoxqnels

o n confi a le f!auveroemenr

d~

plufieurs paroil["s,

&

dont

o n forma meme des chapitres daos quelque< égliCe;; ca·

1hédrale, , fans parler du grand nombre J e m;iíon s qu' ils

fonderent par toute

1'

Europe . L es croifadcs produi rirent

auffi un

nouve~ll

genre de

reli~ion;

ce fu rent les ord res

milii ~Írys

&

hof"pital iers ,

tJoyez

CHA NOI !< ES REGULII!RS,

0 RDRES

&

HoSPITALIER S .

A

ceux· ci \uccéJ erent

les ordres mendiam : fai rn Dominique

&

S.

Frao~ois

d' A ffi 1e en fureut les premiers in ilitu1eur> ,

~

a

leur

exemple , o n en forma plulieurs autres , dont les reli–

g'eu> fai lo rent profeffi on de ne poi•H poiféder

de

biens,

111 erne

en

conHT)Un,

&

de ne fllb lifl er que des aumónes

jourmlieres des

ti

deles. lis éroien1 <!\eres la

plü~an ,

s'ap·

piiquant

a

l'étude ,

a

la prédicatioo ,

& •

l'admioir1ra·

ti'm de la pénitence, pour la cou ver lion des hérétiques

&

des

p~cheurs .

Ces fon élions vinrent princ'palement

des Do minicain<; le gr:1nd zele de paqv reté vim prio–

cipalemenl des Flancifcains : m ais en peu c e tems tOU$

les mendians furenr uniforme<

t

&

on auroir peine a croi·

re ca mbien ces ordres s'étendirem promptemenr . l is pré•

1endoient ratfembler toute la perfeél•o n de la ••ie m una•

Oique

&

de la vie cléricale; l'auOérité dans le vivre

&;

le vercment,

la

priere. l'étude

4

le íervice du pw chaio.

M ars les fonélio ns cléricales

l~ur

oo¡ Ólé ·¡e travail des

mains ; la folitude

&

le fi len

e~

des aoc;:iens

mornes ,

&

l'obéi{fance

a

leurs Cupérieurs

parti~Qi iers,

qui \.es rrans·

fé rerent fouvent d'une maifon, ou d'une province

a

l'au·

tr~,

leur a óté la llabilité des anc'ens eleres, qui de·

rneuroient toü jours attacltes

ii

la

m~

nc; églife, avec une

dépendance enriere de leur é veq ue,

v oy•z

ME!-IDIA:< S.

~~s ~nciens

moinn,

comrpe noº s J'avons

dit ,

éroit>nt

Coumis

a

la jurifd iélioo des ordinsires;

l~s

nou veanx or·

dres o nt tenté de s'y

foutlrair~,

par des priv ileges

&

des

exemptions qu'ils oot de tcms en tems <>btenues des pa·

pes. M ais le co ncile de T rente a ou reflreint ou ré vo·

qué ces privdegcs,

&

rappel lé lei chafes au droit cpm·

ruun; en forte que les ré guliers ne peu vent s'ill]mifcer

dans k m inillere

ec~léfiafl íque,

fans l'appr obatron des ,

év~ques

.

D e puis le commencemen¡ du XVJ.

li~cle,

il

s'e(J éle·

vé plulieurs congrégations de clerc< réguliers, tels que

les Théa1ins , les Jéfuires, les Brrnabires,

&<.

dont

nou~

avons parlé eo détail fous leurs tirres !'ar¡icqliers.

Voyez

THFATI NS , }ÉSUITES,

&c.

Ain

ti

tous lts o rd res re

igieu~,

depuis leur

é~ablitTe•

ment

JUf~ u'a

préfent

0

peuyent étrc rapp•ortés

a

cinq geo·

res

t

moi>Jes ,

chanoines, chevaliers, religieux rnandians,

eleres

rti~uliers .

Les G recs onr auffi des

moinu

qui, quoique d;ffé·

rens enire eux , regardent tous fai nt B.afi le comme leur

pere

&

lenr fondateur ,

~

prar iquem f« conil i!lltiÓns

avec la derniere régulanté , l is n'ont pourtaor ·pas tous

la meme difcipline générale , ou

fa~on

de viv re . Les

uns

~'sppel\dlt w.ono~u~."o'

,

~

les aunes

'~'op,u~~L•f .

Les

pre–

m iers íi>nt ceux qni demeureQI enfe rnble

&

en commun,

qui mangent dans un me me réfeél•>ire , qui u'oot ríen

de particqlier entre eu x pour l'habi1,

&

qui o nt en6n les

memes exercice< . Jls Cont ainri nom més de "''"F,

com·

.;,un,

&

de

fd,o, ,

'VÍe,

c'ell·

3·dire

reltgieux qui

'l!ipenl

en

comm~<n.

ll

y

a néanmoins deux

ord re~

parm1 eux;

ca r les uns fe dilent etre

áu ¡:rrmd

&

angllique habit,

lefquels

Cont

d' uo

ra~g

plus elevé

&

plus p.arfait que

les autres , qq'on appelle

du

pttit hnbit,

q ui Cqnt d'ut\

rang infé rleur

~.&

ne meneot pas une vie

(j

parfaite que

les premiers.

//oye::.

A

NGELIQUE .

C eux qu'on nomme

tl~

epv6p.ot,

vivcnt

comme

il leur

pla1t, aiofi que porte leur nom, co mpofé du grec rl'm,

propre

ou

particulitr ..

&

,u-r¡Aoc,

rt~(le

ou

~e/ure .

C'efl

pourquoi avan1 que de prendre

l'h~bit,

¡Js

~on nent

une

fo m rne d'argent pour avoir une cellule,

&

quelques au·

tres chofes du monaflere. Le cé lerier leur fournit du

pain

&

du vin, de · méme qu'aux autres ;

&

ils pour–

voient

eu x ·m~rpes

au rolle. Exempts de tout ce qu'rl

y

a d'onéceux dans le monaflcre . ils s'aopliquenr

a

leurs

affaires. Quaqd que\qu'un de ceux-ci ell

pr~1

a

mourir,

il legue, par teflament, ce qu'il pollede tant dedans que

dehors le ¡nonaOcre,

ii

celui qu i l'a affi r1é dans fes be·

foins. C elui·ci augmeote encore par fon indurlrie,

le~

pieps

~On!

il a hérité;

<5¡

l~jfle

pa¡

¡efi~ment,

ce q.u'(l

a acqu1s