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M O I
d'eo avoir plulieurs, ce qui leur do
m:~ occ~ fíon
de bh ir
des églifes JOigoant leurs monafl"res ,
&
de fo rmer un
corps régulier compofé de eleres
&
de la·iqu s.
Tous les vrais
moines
étoient cénobitcs ou
~nachore·
tes; mais il
y
cut bientót deux efpeces de r'aux
moines
.
L es uns dcm eu roient fi xes ,
a
la vé ríté, mois Ceuls, ou
feulement deux ou trois eniemblc, indépendans
&
fa ns
c oodoí1e ; preoant pour regle \eur volonré parriculiere ,
fa ns pré1ex1e d'tlne plus grande perteélion : on les no m–
m oit faraba:res, tJ•y•z
SA RAR,ÚTES. Les autres que l'on
n ommoi1
gyrofaqtus,
ou
moino erran!,
&
qui étoient les
pir<s de tous , couroient aontinuellemenr de pays rn
pays, palfant par les monafleres fans
s'~rrGrer
en au cun
c o mme s'ils n'eurrenr rrouv é nnlle parr une vie arre1. par–
fa lle. li s abufoient de l'hofpitalité de vrais
>>JOines ,
pollr
fe faire bien trait<r : ils enrroient en tous lieux, fe mé–
l<>ient avec toutes fon es de perfonoes , fo us prérextc de
les conven ir,
&
menoient une vie deré;¡ lée
a
!'abrí de
l'habit monaflique qu'ils deshoooroient.
Bingham obferve que les premiers
moines
qni pa urent
en Angleterre
&
en l rlande , fureut nommés
apo/1 liqun
&
cela du tems des Piéles
&
des Saxous, avan1
ue Caint
AuguOio y edt été en voyé par le pape fain1 Grégoire;
rnais il ne dit ríen de pofi1 if fur !'origine de ce nom.
11
parle au ffi , apri:s Bede , des deux mona1leres de Ban–
chor ou de Bangor , litués l'un en Angleterre,
&
l'au1rc
en lrlande , dans le(quels on compw it plufieurs m illiers
de
moinn.
11
parle auffi de drfrérens at>tres noms don ·
nés, mais
mGins
communémt nt aux anciens
moinn,
com~
m e C<UX
d'aumetes ,
de
fiuditn ,
de
flyl•tn,
de
jilnttiai·
ru,
de
Po#"~~,,
c'eli· 3.· dire
p11iffan1 ,
donné aux
mrJina
de
Syrio
&
de Méfopotamie, paree qu'ils ne vivorent que
d'herbes qu'ils fauclioieot daos les champs
&
fur les mon–
ta~ ne' :
on le appd ¡oit encare , fel on le
m~me
auteur,
J,efycha rtts
OU
'{U ileiftet ,
a
Caufe de \a VÍC tranquil!e
&
retirée qu'ils
mellnient ;
cuntinans
&
reuon; anJ,
paree
qu'ils
renon~oienr
au monde
&
au maria"e ; quelque•o is
philo{uphn
&
philothles ,
c'efl-a-dire
nm;lturs de la fa·
g~./Je
ou
de
Di<~< ;
crllulani
&
infulani ,
paree qu'ils ha·
b11oient daos des ccllules, ou fe reliroient daos des iles .
B ingham.
origi. E e<ltj. t om.
l/1.
lib. tJij,
( .
ij.
p .
3f·
&
f urv.
11 y avoit prcs de deux fiecles que la vie mooaOiq lle
c!toit en vigueur
~ uand
Caint Benoi1 , apres avoir long·
tems
vé~u.
en folr1a cje ,
&
lo ng·tems gouverné des
moi·
11<~,
écrrv 1t fa regle pour le tnnnarlere qu·¡¡ avoit fondé
su mon1 Caffin , entre Rome
&
N aples.
11
la fit plus
douce que ce!le des Orienraux , permettanr un peu de vio
&
deux forres de mets , outre le pain · mars il coufer·
va le rravai l des maiu<
t
le lilencc exaa
&
la folitude:
certe
re~
le fut trouvée
ti
fage, qu'elle fut vo lo nrairement
embraCfée par la p\ Üparr des
m•Jines
d'occidenr
&
elle
fu1
b'~nlót
apporu'e ·en Praoce. Le
moim
Cainr Auouflin
Jlrntroduilit en Angleterre Cur la fin du· vj. liecle .' "
L es L ombards en ltalie,
&
los Sarralins en E fpagne,
défoleren t les monaileres; les guerres ci viles q ui affiige–
ren~
la F rance fur la 6n de la premiere race,
cau f~rem
auflr uo grand.
rel ~chement :
ron .
co mmen~a
a
piller les
rnon tOeres qu1 é1o1e1Jt devenus rrches par les donations
que la .\'ertu, des
muinn
atdroft,
&
,que leur rravail aug–
rn~·:~oa.
L é1at .étant ré1abl r fous Charlemagne , la di–
fclp me
f-e
1
tlllblrt auffi fous Ca proteélion pa r les foin s
qe
iaint Benoit d' A niane, a qui L ouis
1~
B ébonnaire
donna enluite autoricé ío1r tous les 1nonaileres . C et ab–
bé donna les inOraélions fu r lefquelles fu t drel[é, en
81 7, le )( rand réglement d'A ix,la·Chapelle ; mais il
r.erla beaucoup de rel ilchement : le tra vail des m lins
f at
mépri i ~ ,
Cous prétex le d'é1ude
&
d'ora'Con : les
abbés dev!nrenr des feigneurs aya nt des vaffi ux ,
&
~tant
admrs aux
p~rle~ens
avec les
éy ~ques,
avec qui
1ls
commen~orent
a flrre comparaifon : ils prenoient partí
dans les gaerres crv1les, comme les aurres feig neurs: íls
>.rf!JOieut
leu rs vaOaux
&
leurs fe rfs;
&
fouvent ils n'a·
vorent.
pa~
d
a~ tre
•noyen de fe garanrir du pillage: d'aii–
Jeurs rl y .av o1t des feigneurs laYes qu i. Cous prétexre
de proteél¡<>n,
Ce
rnelt?ienr en po{feffion des abbayes, ou
par c;Hrceffi on des ro!s, ou de leur propre
~utorité,
&
wenor.cnt m éil)C le ntre d'abbés . L es N o. mand s qui
cou role!ll la France en meme tems ache.verent de tOUI
r uiner . Les
_muin~s
q!li pouvoien t échapper
~ leur~
ra·
vages
~
qurt101eur 1 hab11
&
_re~cooiem
e
hez leurs pareos ,
prenorenr les armes , ou .
fa1for~"t
quelque trafic pour
vi–
vre. L es monaflere. qu1 rellorent fur pié , étoienr oo¡:u–
pés par des
mumes
rgnqrans , fouyem JUfqu'a ne favoir
pas ltre leur regle ,
&
gouvernés par
des
fupérieurs étran–
¡¡ers ou int•us . Fleuri,
lwftit.
ll~<
droit u cllf. tom. [.
[!.art:
/ •
.( -
.p:j.
MOI
A\1 mll ien de ces miferes, ajoute le mé me auteur ·
f.~int
Odon
cornmen~a
:\ rd ever la difcipline
monalti~
que dans la maii(>O de Cluny, fun dée par les foios c!e
l'abbé Bernon, en 91 0 ,
voye~
C tuNY. Elle reprit en–
care un nou veau ¡,,rlre daos celle de C iteaux, fondée
par fai n1 R obert, at¡bé de M olefme, en 1098 ,
voyez
C ITEAUX. D aos l'onzieme fi ecl e
0 0
trn ailla
a
la ré–
formatiou du ckrgé
(~cu lkr,
&
c'eil ce qui pruduifit les
di verfcs aongrég1<io n' de chanornes réguliers , aoxqnels
o n confi a le f!auveroemenr
d~
plufieurs paroil["s,
&
dont
o n forma meme des chapitres daos quelque< égliCe;; ca·
1hédrale, , fans parler du grand nombre J e m;iíon s qu' ils
fonderent par toute
1'
Europe . L es croifadcs produi rirent
auffi un
nouve~ll
genre de
reli~ion;
ce fu rent les ord res
milii ~Írys
&
hof"pital iers ,
tJoyez
CHA NOI !< ES REGULII!RS,
0 RDRES
&
HoSPITALIER S .
A
ceux· ci \uccéJ erent
les ordres mendiam : fai rn Dominique
&
S.
Frao~ois
d' A ffi 1e en fureut les premiers in ilitu1eur> ,
~
a
leur
exemple , o n en forma plulieurs autres , dont les reli–
g'eu> fai lo rent profeffi on de ne poi•H poiféder
de
biens,
111 erne
en
conHT)Un,
&
de ne fllb lifl er que des aumónes
jourmlieres des
ti
deles. lis éroien1 <!\eres la
plü~an ,
s'ap·
piiquant
a
l'étude ,
a
la prédicatioo ,
& •
l'admioir1ra·
ti'm de la pénitence, pour la cou ver lion des hérétiques
&
des
p~cheurs .
Ces fon élions vinrent princ'palement
des Do minicain<; le gr:1nd zele de paqv reté vim prio–
cipalemenl des Flancifcains : m ais en peu c e tems tOU$
les mendians furenr uniforme<
t
&
on auroir peine a croi·
re ca mbien ces ordres s'étendirem promptemenr . l is pré•
1endoient ratfembler toute la perfeél•o n de la ••ie m una•
Oique
&
de la vie cléricale; l'auOérité dans le vivre
&;
le vercment,
la
priere. l'étude
4
le íervice du pw chaio.
M ars les fonélio ns cléricales
l~ur
oo¡ Ólé ·¡e travail des
mains ; la folitude
&
le fi len
e~
des aoc;:iens
mornes ,
&
l'obéi{fance
a
leurs Cupérieurs
parti~Qi iers,
qui \.es rrans·
fé rerent fouvent d'une maifon, ou d'une province
a
l'au·
tr~,
leur a óté la llabilité des anc'ens eleres, qui de·
rneuroient toü jours attacltes
ii
la
m~
nc; églife, avec une
dépendance enriere de leur é veq ue,
v oy•z
ME!-IDIA:< S.
~~s ~nciens
moinn,
comrpe noº s J'avons
dit ,
éroit>nt
Coumis
a
la jurifd iélioo des ordinsires;
l~s
nou veanx or·
dres o nt tenté de s'y
foutlrair~,
par des priv ileges
&
des
exemptions qu'ils oot de tcms en tems <>btenues des pa·
pes. M ais le co ncile de T rente a ou reflreint ou ré vo·
qué ces privdegcs,
&
rappel lé lei chafes au droit cpm·
ruun; en forte que les ré guliers ne peu vent s'ill]mifcer
dans k m inillere
ec~léfiafl íque,
fans l'appr obatron des ,
év~ques
.
D e puis le commencemen¡ du XVJ.
li~cle,
il
s'e(J éle·
vé plulieurs congrégations de clerc< réguliers, tels que
les Théa1ins , les Jéfuires, les Brrnabires,
&<.
dont
nou~
avons parlé eo détail fous leurs tirres !'ar¡icqliers.
Voyez
THFATI NS , }ÉSUITES,
&c.
Ain
ti
tous lts o rd res re
igieu~,
depuis leur
é~ablitTe•
ment
JUf~ u'a
préfent
0
peuyent étrc rapp•ortés
a
cinq geo·
res
t
moi>Jes ,
chanoines, chevaliers, religieux rnandians,
eleres
rti~uliers .
Les G recs onr auffi des
moinu
qui, quoique d;ffé·
rens enire eux , regardent tous fai nt B.afi le comme leur
pere
&
lenr fondateur ,
~
prar iquem f« conil i!lltiÓns
avec la derniere régulanté , l is n'ont pourtaor ·pas tous
la meme difcipline générale , ou
fa~on
de viv re . Les
uns
~'sppel\dlt w.ono~u~."o'
,
~
les aunes
'~'op,u~~L•f .
Les
pre–
m iers íi>nt ceux qni demeureQI enfe rnble
&
en commun,
qui mangent dans un me me réfeél•>ire , qui u'oot ríen
de particqlier entre eu x pour l'habi1,
&
qui o nt en6n les
memes exercice< . Jls Cont ainri nom més de "''"F,
com·
.;,un,
&
de
fd,o, ,
'VÍe,
c'ell·
3·dire
reltgieux qui
'l!ipenl
en
comm~<n.
ll
y
a néanmoins deux
ord re~
parm1 eux;
ca r les uns fe dilent etre
áu ¡:rrmd
&
angllique habit,
lefquels
Cont
d' uo
ra~g
plus elevé
&
plus p.arfait que
les autres , qq'on appelle
du
pttit hnbit,
q ui Cqnt d'ut\
rang infé rleur
~.&
ne meneot pas une vie
(j
parfaite que
les premiers.
//oye::.
A
NGELIQUE .
C eux qu'on nomme
tl~
epv6p.ot,vivcnt
comme
il leur
pla1t, aiofi que porte leur nom, co mpofé du grec rl'm,
propre
ou
particulitr ..
&
,u-r¡Aoc,
rt~(le
ou
~e/ure .
C'efl
pourquoi avan1 que de prendre
l'h~bit,
¡Js
~on nent
une
fo m rne d'argent pour avoir une cellule,
&
quelques au·
tres chofes du monaflere. Le cé lerier leur fournit du
pain
&
du vin, de · méme qu'aux autres ;
&
ils pour–
voient
eu x ·m~rpes
au rolle. Exempts de tout ce qu'rl
y
a d'onéceux dans le monaflcre . ils s'aopliquenr
a
leurs
affaires. Quaqd que\qu'un de ceux-ci ell
pr~1
a
mourir,
il legue, par teflament, ce qu'il pollede tant dedans que
dehors le ¡nonaOcre,
ii
celui qu i l'a affi r1é dans fes be·
foins. C elui·ci augmeote encore par fon indurlrie,
le~
pieps
~On!
il a hérité;
<5¡
l~jfle
pa¡
¡efi~ment,
ce q.u'(l
a acqu1s