(
M OG
Le grand Corneille n'a pas elfuyé fur cela les repro·
ches que l'on fait
a
Racine, d'avoir fraocifé fes
hl!rp~,
ti
on peuc parler ainfi . En
fin,
on n'introduit point des
lnrr¡,rs
comme des modos,
&
i1
n'dl poim pormis de
rapprocher les caraéter<s, comme on peut faire le
céré~
rnonial
&.
certaines bienfédnccs . Aehillo, dans
lphigb:i• ,
11e dnit poim rougir de fe trouver fcol avec Clycemneflrc.
L e termt de
mrrurs,
vem done
~rrc
entendu fort dif·
féremmem,
&.
méme il n'a trait en
fa~on
que!con ue,
a
ce que nous appellons
moral• ,
quoi.:¡u'en quelque Corte
elle foit le vé ritable objer de la tragódie qui ne devroit,
c e me femble, avoir d'autre bur que d'atcaqucr les paf–
frons crimioclles,
&
d'établir le goilt, de la vertu, d
1
oú
dépend le bonheur de la fociété.
(D.
J .)
MoEuRs,
(]Hrifprud,;:ce.)
figo ifie quelquefois
c?u–
ltmu
&
ufa.g';
on con noir pu ics formules de Mar–
cul phe que!les éroient les
momrs
de ft>n tems .
Mamr~
lignifie auffi quel quefois
cmdtúte,
comme quand on dit
ihformation de vie
&
mamrs.
17oyez
lN FORMAT ION .
MoEURS .,. MORS, (
Glog. )
perite ville, chil.teau ,
&
comré d'Allemagne, au cercle de W eOphal1e, prcs
du Rhin. Elle appartient au duc de Cleves
&
du
J
uliers,
&
etl
a
7
lieues N. O . de Du lfeldorp, r S. E. de Guel·
dres .
L ong.
24.
1f.
lat .
j't.
2~.
(D . .f. )
MOGADOR,
(
Glugr. )
pet1te isle
&
chheau d'Afri–
que,
a
u royaume de
M
a
roe,
a
r milles de l'Océan .
On croit que c'efl l'ile
E r¿thrl<
des anciens .
11
y a des
m ines d'or
&
d'argent dans une momague voifine.
L ong .
8./at.
31. 35'·
(D .
J.)
MOGES DE MORUE, NOUI;S,
ott NOS
DE
MOR.UE; ce font les inteílins de ce poilfon, daos l'a–
m irauté de la Rochelle.
MOGESTI I\ NA,
o~<
MONGENTIANA,
(GI~~ ·
""' · ) ville de la Pannooie ioférieure, que l'ltinéraire
d' Antonio met
[ur
la route de Sirmium
a
Treves. La–
~ius
coojcéture que c'efl aujourd'hui
í.'iika . (D . '}.)
MOGOL, L'EMPIRE DU
(Giogr.)
grand pays d' Afie
daos les lndes, auxquelles il donoe proprement le nom .
11
efl borné au nord par l'lmaüs,
lon~ue
chalno de
montagnes ou font les fources du Sinde
&
du Gange ·.
&
cene chaine de mootagncs fépare le
Mogol
de la
gran~
de Tartarie.
11
a pour b rne<
a
l'oriout lo royau me d' A–
racan, ·dépendant de Pégu .
11
fe termine au midi par le
gol phe du Gange,
&
la ptefqu'lle de Malahar
&
de Co–
r omandel, daos laquelle font
comprif~s
les nouvd les con–
qu~tes
du D éoan, de Golconde,
&
de quel ques autres
J'lYS. En fin,
il
e(l b.orné du cóté du conchant par la
Perfe
&
par les Agw:ans, qui
ocou~ent
le pays de Can-
d ahar.
·
l'imur·6eo, ou Tamerfan, fut le foodateur de l'em–
pire des
Mogoh
dans l'[ndoullan; mais il ne [numit pas
·tntieroment le royaume de l'lnde; cependant ce pays
, ou la narme dll climat infpire la molle!fe, réfifla f..,ible-'
rnent
a
la pollérité de ce vainqucur. L e fui tan Babar
arnere petit·fils de T amcrlan,
fi¡
cette
oonqu~te.
11
[~
rendit maiue de tout le p3ys, q ui s'étend depuis Samar–
kande, jut'qu'auprcs d' 1\gra,
&
fui donna des lois qoi
l ui valurent la réputatioo d'un princc fage.
l1
mourut
en
Ifrl.
Son fils Amayum pen[a perdre ce grand empire pour
tOUJOffiS . Un prmoe Parane nommé
Chircha
le déu6-
nt,
&
le conrrai¡}nit de fe réfugier en Perre'. Chircha
re~
na heureu[ement fpus la proteCtion de Solrman . C'efl
luí qui rendir la religion des Ol'malis dominante daos le
M oíSal.
On voic encore les beaux chemins, les .oaravan–
ferais,
&
les bains qu'il tit coAflruire pour le< voya·
geurs. Apres fa mon
&
oelle du vainqueur de R hodes
une armée de Perfans remit Amayutn Cur le tróne. '
Akébar,
[ucceíf~ur
d'Amayum, fut n n·feu lcment fe
m aintenir, mais ét.:ndre avee gloire les fromieres
d~
[on
empire . Aun et'pr-it pénétC30t,
&
a
un
coura~e
imrépi–
de, il joignit un
c~ur
géoéreux, tendre
&
fenfible . H
fit
a
l'lnde plus de bien qu' Alexandrc n'eut le te
m~
d'en
fair~.
Ses fondations étoient immenfes ,
&
l'on admire
t~UJOUrs
le
~rand ch~mio
bordé d'arbres l'efp.1ce de
1
ro
l 1eu~s,
depUIS . A)lra
.JU~qu'a ~ahor
; c'elt on ouv.rar,e de
cet 1lluflre ?nnce; 11 s empOifonna
pa~
u11e méprife,
&
m ourut en
IÓOf.
Son
ti ~s ~éha nguir
fuivit fes traces, regn1
1.3
~ns,
&
rnourut a B1mberg en 16l7.
1
•
1\pres fa mnwt fes peli\s-fils fe lirenl la guer¡e jut'–
qu'a ce que l'un d'eux, nommé
Oran~eb
ou
Aurmgt•b
s'empa~a
du tróoe fur le dernier de fes freces le
toa, '
&
fou~mt.
un fceptre qu'il avoit ravi par le crir'ne .
So~
¡
pere
Vtvo.ttencore daos une prifon dúrc,
il
le fit périr
par le pot fon, en 1666. Nul humme n'a mieux montré
que le
~nheur
n'efl pas le prir de la vertu . Ce fcéle–
~jlt,
foUJIIé du fang de toute fa famille, réuí!it daas tou-
':f•,.•
X ,
.
\
M
o ·a
49
1
te~
fes entreprifes ,
&
mourut fur le tróoc chargé d'an·
n.tes , en
1
707.
J amais prince n'eut une carriere
(i
lon~uc
&.
!i
fortu–
née. 11 JOignit
a
l'empire du
Mox ol,
les ruyaumes de
Vifapour
&
de Golconde, le pay> de Carnare,
&
prefque
roucc cette grat¡dc prefqu'ile que bordelll les cótes de
Coromandd
&
de Malahar . Cet homme qui eOt péri
par
le
demi<r fupplice, s'il eút pO
e
ere j ugé par les lois
ordiuaires des nations , a <!té le plus puill•nt prince de
l'univers. La magniticen<:e des ·""' de Perfe , touce é–
bluuilfante qu'elle nous a paru, n'6toit que l'effort d'une
cour médiocre , qui étale quelque falte, en comp1raifoll
des richelfes d'Orang'/,eb.
D e tout tems les pnnces alia[iques ont accumulés des
tré[ors ; ils
QIH
é¡é riches de tout ce qu'ils
~maf!oient ,
au-lieu que daos I'Europe, les princes [ont nches de l'ar–
gent qui
cir~ule
daos leurs états . Le tréfor de T3mer·
Jan fublirloit ene re ,
&
tous les Cu ccelfeurs l'avoient
augmenté. Oran¡
;1.eby
ajoura
d~s
richelfes étonnames ,
Un [eul de fes trónes a éré ellimé par Tavernier
16o
millions de Con tems , qui fom plus de
300
du nó tre .
D ou?.e oolomncs d'or, qui
fnurenoi~nt
ll! dais de ce tr6 ·
nc, éwieot entourées de grolfes perles. L e dais étoit de
perles
&
d~
diamans fu rmoot6 d'un paon, qui étaloit une;
queue qe pierreries. Tout le rer.e éto't
proportiom~é
a
oette étrange magnificence. l..,e jour le plus folemnd
de l'année étoit celui ou l'on pe[oit l'ernpereur dans des
balances d'or, en préfence du peuple;
&
ce jour·la , il
recevoit pour plus de ro mill iom de préfens .
Si Jamais, continue M. Voltaire, lt climat a intluó
fu'r les hommes, c'ell
alfurém~nt
daos
1'
!nde ; les e
m•
pereurs y étaloient le
mém~ lu~e.
vivoiel1t daos la
m~:.
me molleífe que les rois indiens dont parle Q uinte-Cur·
ce,
&
les vainqueurs tarta
re~
prirent
in[eofibl~ment
ces
memes mreurs,
&
devinrenr indiens.
T our cet
ex c~s d'ooulenc~
&
de luxe n'a fervi qu'au
malhcur du
Mo.~ol .
11 en arriv.S, en 1739, au petit-fi's
d'Oren~zeb,
nommé
M ahamat Scba,
la
me
me cho:c .·;;
qu'ii Cré[us. Qn qvoit die
a
ce roi de l..,ydie, vous
a
vez,
beaucoup J'or, mais celui qui fe fervira du fer
mico~
que vous, vous enlevera cer or.
Thamas·Kouli· kan, élevé au tr6ne
de
Perfe,
apre~
avoir
dé
trOné [an ma\tre, vaincQ les A¡;wans,
&
pris
Candahar, s'efl avancé ju[qu'i D éli, pou r y enlever to us
les tréfors que les empereurs du
Mogol
avoient pris aux
lndiens.
11
n'y
a
RUere
d'~xemples
ni d'uoe plus gran–
de armée que oelle de Mahamad-Scl\a levée centre Tha·
mas-Kouli-kan, ni d'nne plus grande foiblefle ,
JI
oppo–
fe
1200
mille hommes, dix mlile pieces de canon.,
&
deux mille éléphans armés en guerre au vainqueur de
la Perfe qui n'avoit pas avec lui
foixant~
mille com•
battaos . Duins n'avoit pas armé tant de forces conrre
Alexandre.
L a petite armée períane
affie~ea
la grande, lui coupa
les vivres,
&
la dérruifit en détail. !..e grand
YMt •l
M
a.
hamad fut contraior de venir s'humilier dcvam Thamas•
Kouli ·kan, qu( lni parla en maltre,
&
le-traita en (ujer .
Le vainqueur
~otra
daos la capitale do
Mogol,
qu'on nous
préfente plus grande,
&
plus peuplée que París
&
L on.
dre~.
ll trainoit
~
fa fuite ce riche
&
miférable
e
mpe.
reur, !'·enferma dans une tour,
&
fe fit proclamer e11 fa
place.
Quelques troupes dn
M•v:ol
prirent les armes dans Déti
conrre I<;.Urs vainqueurs, Thamas' Kouli·kan livra la ville
au pillage . Cela fait,
il
emporca plu.s de tréíor d.e c;ette
cap.i.tale , que les E fpa¡¡nols n'en trouverent
a
h
conqu~,
te du M exiquc>. Ces richelfes amailées ¡¡ar un brógan–
da¡¡e de quatre liecles, ont été apportées en Perfe par
un autre brigandage,
&
n'·ont pas
emp~cbé
le• Perfans
d'etre long· tems le plus malheureux peuple de la terre .
Elles
'f
fom difp_erfées ou enfevelies pendatlt les
~uerres
civ iles,
jufqu'~u
telllS
m\
que!que tyran les ralfemblera,
Kouli·kan en partant du
11'/o~ol
en lailfa le gouverne·
ment
~
un viceroi ,
&
un con[eil qu'il
ét~blit ,
Le petit·
tils d'O reg-?.eb garda le titre de fouvera io,
&
11e fur qu'uo
fantóme . T om en remré dans l'nrdre or inaire, quand
on a
re~u
la n uvolle q•te Thamas- KoGii·lu n avoit
ét~
alfaffiné en Perfe au milieu de fes rriomphcs.
· 1.\nti;n, depuls dix ans, une nouvelle révoltltion aren–
ver[ó l'empire du
M,ogol .
Les princes tribtmires , les vi,
cerois ont cous [ecoué le JUUg .
L~s
peuples de l'in.t<!deur
om détrOné le fouverain,
&
ce pays efl dneDtl, com•
me la Per[e, le thé3tre. des guerre> civiles ; tant il elt
vr'\i que le defpot1l'me qui détruit tout fe détruit finale·
ment lui-meme. C'elt une fnbverfion de t ut gouver•
nement : il admet le caprice pnur toute reg le: il ne s'ap–
puie point fur des lois qui alfurent fa durée;
&
ce co,
lolfe tombe
pa~
¡erre
des.
qu'il n'a plus le bras levé:,
~
q q
~
·
C'e(t