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MOD

M O D E'R ATE U R ,

f.

m . terme ulit6 daos quel–

ques écoles pour lignitier le

prljidml

d'une diípute, ou

d'une affemblée poblique.

Voyot.

PRtSIDI!:NT.

,

On dit, un te! doéleur el! le

modlrlttmr,

le prélident

de cette diípute, ou de cetre aiTemblée publique.

Ce terme rl'ell guere en uíage parmi nous,

oii

l'on

fe íert de celui de prérident d'un aéle, ou d'une thc(e .

M O D E' R

!\

T 1O N,

f.

f.

(Morttl..)

vertu qui gou–

verne

&

qui regle nos pallions '. C'erl un effet de la pru–

dence, par laquelle on retient fes defirs, fes efforts

&

fes aélions daos les bornes les plus conform·es

a

la bon–

té ,

a

la fin,

&

a

la uécellité

011

l'utilité des moyens.

Or, la prudence dirige ootre

~me

a

rechercher la oneil–

leure fin,

&

a

mettre en uíage les moyens néceffaires

pour

y

p~rvenir;

e'eO ponrquoi la véritable

modlration

e(! inféparable de l'ontégrité, aulli·bien que de la dili–

gence, ou de l'application. Elle fe fait voir principale–

ment daos les aéles de la volonté

&

dans les aélions;

c'eO la marque d'un eíprit fage,

&

c'ell la

C..>

urce du

plus grand bonheur do nt on puiffe jouir ici bas . j'en

crois Horace plus que Séneque. , H eureux , dit-il, ce·

,. lui qui peut modérer fes defirs

&

fes affeélions; il n'efl

, allarmé ni par les mugiffemens d'une mer coorroo–

" cée, ni par le lever ou le coucher des conrlellations

, , orageufes; qae fes vignes foient maltraitées par la

(\r~-

" le, que fes eípérances foient trompées par une moiffon

,, it:¡fidelle' il n'en en point tronblé; quo les pluies, lo.

., fo!chereffe, la rigneur des hivers porteo! la flérilité daos

fes vergers, ces Cortes de malheurs

oc

le jeuent point

, daos le défefpoir , .

D e/ideranttm r_uod fatÍJ efl, 11<9ue

'1'

U'>tllltHofum folli<itat mare,

N u

f.ruus arllNrÍ caJmtis

lmpttlll, 1'1tC

oriet~tiJ

htedi,

N(c

verbtrat~

grandint

?JÍnt~,

Fu,dufrtu mmdax, Qrbore HNnc a7uas

Culpantt, nunc torrenria

ag,.oi

Sydera,

,.,,,

hiemis iniqnqs,

'

Qde

l.

liv.

/11.

· C'e!l qu'uo homme modéré, cootent de

e~

que la

nature luí offre pour fes vrais beíoins, efl bien

~loigné

de s'en faire

d~ chlmérique~

¡

s'il s'e!l eogag6 daos le

commerce pour prévéoir

l'indigenc~,

ou pour procurcr

·~

fes enfans une

fu~f¡fl~ncc; honn~te,

fa vertu le fouticnt

cncorc conrre les d•fg_races de la fortune.

(D.

J .)

MoDÉRATtDN,

(]Nrifpr , )

ce terme, daos cette ma–

tiere, lignofie

adQucij[<mmt

011

diminution.

Les juges

fupérieurs peuvent modérer la peine

a

laquelle le juge

inférieur a condamoé; ils peuyent auffi, ero certains cas,

modérer l'amende , c'ell-a-dire la diminuer.

(A)

MQD.ERN E, ce qui eil nouveau, ou de norre tems,

en

op~Qiitiun

a

ce qui

cfl

ancim . V oyet.

ANC lEN .

Mldailles modernes

lont celle qui ont éré f•appées de–

puis moins de trois cent ans.

V oyn

M ÉDArLLES .

MoDERNES ; N audé appelle

mudernu

parmi les au–

teurs latins, tous ceu.x qui ont écrit aprcs 13oece . On

a

beaucoup

di[~uté

de la prééminence des anciens fur les

modtrn.es;

&

quoi..¡ue ceux·ci ayent eu de nombreux p3r–

tiíans, les

premiers n'ont pas manqué d'illuflres c!éfeo–

feurs ,

Moderne

fe dit encore tn matiere de goüt, non par

oppofition at?folue

3

ce qui el! anden, mais

a

ce qui

étoit de mauvais goO t : ainli

l'on dit

l'architetlure mo–

derne'

par oppolilion

a

1'

architttlure gotbirue,

quoique

l'architeélure

modern<

ne foit belle, qu'autant qu'elle

ap–

proche du go<lt de

1

1

antique.

'V

oye¡;,

ANTIQUE.

. MoDERNE, adj , (

M ath. )

fe dit des différentes par–

t•es des

Mathém~riques

&

de la Phyfique, en comparant

leur état

&

leur accroiflemrnt aéluel, avec l'étar ou les

anciens nous les ont tranfmifes .

L '

A llronomie

moderne

a

commeocé

a

Coperoic; ' la G éométrie

modernt

cfl

la

Géométfie des in_fin \menl petits; la Phyfique

mod.r11e

étoit celle de Detcartes daos le fiecle dernier,

&

daos ce

fiecle·ci o'erl celle de New10o.

1/oyt-:t.

ASTitONOMIJ:,

GÉOMÉ'fRIE, NEWTONIANISME

&

CARTESIA-

NISME,

(0)

.

M o D

F.

R NE,

f.

.f. (

C•mm. )

petite étoffe m61ée de

fleurs, de poil , de fi 1, de laine

&

de COlOn ; fa largeur

· efl de

..!.....

aune moins -

6

1

,

ou d'une demi·auno emiere,

&

l 1

-

.

'

•.

ou d'une' -;-aune plus-;¡.

'

MODE TIE,

f.

f.

(Moral~.)

modération qe l'eíprit,

qui en eflimant les nutres, fe

reípeél~ foi-~c!me .

Je croi(

enco re que la

modeflir

etl la réllex ton d un cceur hoo,

n~te,

qui coadamoc fon ambitinn

&

fes autres fautes,

MOD

ind<!pendammel1t de la cenfore d'autrui.

11

me parott de–

la qu'un homme véritablemem modefle, l'efl auffi biu

lorfqu'il fe trouve feul •qu'en compagnie,

&

qo'il roogit

daos fon cabinet, de meme que lorfqu'une foole de gens

ont les yeux atrachés fur tui. Ce beau rouge de la na–

tltre, qu i n'ell poi

m

artificiel, el! la vraie

modefli•;

c'ctl

le meilleur co(n'létique qui !oit au monde.

La

modtjlie

ell bleffée daos la recherche

outr~e

des

honneurs, daos 'l'appréciation orgueilleufe de fes talens

&

dans l'indéceoce de l'extérieur . Ces trois défauts

n~

font pas tous exprimés par le mot

im,.odeflie,

qui ne dé–

figne que l'indécence des airs, des gerles , des pollures

&

des habits. La

v11nitl

efl

1~

vice oppofé au genre de

modtjlie

qui concerne la trop haute opioion qu'on a de

fes talens . Ceux que la nature a comblés de fes dons

précieux, peuvent plalndre ceux

a

quj lis om été refu–

fés; mais tls doivent [emir leur fopériorité fans orgueil.

L'ambition déméfurée efl le d6faut opp

0

a

ce genre

de

mod.¡iie,

qui par une forte de joflice envers

nous-m~mes, confille daos la recnerche o;les honneurs fupor<!on–

née ao bien commun.

La

modejlie

el! une efpeee de vernis qol releve les ta–

lens naturels . Elle el!

a

1•

vertu ce que le voile

~¡¡

il

la

beauté ; ou, pour me fervir d'une aotre fi militude, elle

efl

a~

mérite, ce que les ombres font aox figures daos

un tabkau; elle lui donne du relief. Quoique fon avan–

tage

ÍC

borne ao f11jet quj la polfede, en EQDtribuant

a

fa

perfeélion, il faut avouer qu'elle el! pour les

autr~s

un

ol>jet digne de leurs applaudiffemens .

(D. '] . )

·

MODICA, (

Glog.)

petite ville de Sicile, daos le

val de Noto,

a

l'oriem de Noto, au oord de Sichili

&

a

u

midi oriental de Ragufe, fur la riviere de Modica:

C'etl l'ancienne

M~ttyca. Lo•~ .

33· 34·

lat.

36. f8 .

MODICITE', MODIQUE,

(Gram.)

rerme relatif

_ a la quantité . Ainti on dit d'un reveno qu'il efl

moJi–

t¡H<,

lorfqo'il fuffit

a

peme aux befuins e(Jentiels de la

vie. La

mldiocritl

fe dit de l'état

&

de la perfoone .

On voit fouvent la méeiocriré de talens élevée ao x em–

ploi

les plus grands

&

les plus diffic!les, Ce !iecle etl

ce\ui des hommes médiocres, paree qu"ils

peuven~

s'af–

ferv ir balfement

a

qpter la bienveillance des

prote~eurs

qui les préferent

a

d'habiles gens qu'ils ne voient point

daos leurs anti·chambres,

&

qui

peur-~tre

1

es hu milie–

roient s'il en étoient approchés,

& :\

d'honn~tes

gens qui

ne fe preteroient point

a

lems vues

i~ulles.

MODIFICATJON, MODIFIE!<,, MODIFICA–

TIF, MQDIFIABLE,

(Gram . )

daos l'école,

modi–

f!catiun

efl fynonyme

a

mode

ou

accide•l. f/qyez.

MODE

&

AcctoENT. Daos l'ufage commuft de la !bciété , il

fe dir des chofes

&

des períonnes. Des chofes, par exem–

ple, d' un aéle, d'une promeffe, d'une propofitioo, lorf–

qu'on la reflreim

a

des borhes dunt on convien1. L'hom–

me lillre ou non, efl un etre qu'on

modifie .

Le

modi–

ficatif efl

la chofe qui moditie; l.e

modificable

efl la chofe

qu'on peut

mudifitr.

Un

homme qui

a

de la jufl<ffc

dans l'eíprit,

&

qui fait combien il y

a

peu de propofi–

tions généralernent vraies en M oral

e,

les énonce tou–

jo~rs

avec quelque

modificatif

qni les reflreint

il

leur jufle

étendue,

&

qui les rend inconteflables daos

la conver–

fatinn

&

daos les écrits.

11

o'y a poim de canfes qui

n'ayent fon effet;

il

n'y a point d'effet qui ne

modifie

la chofe

!i1~

laquelle

1~

caufe agit.

11

o'y a pas un awme

daos la nature qui ne íoit e¡.pofé

a

l'aélioo d'une

infinit~

de caufes diverfes ; il o'y a pas une de ces cauCes qui

s'exercent de la me me maniere eu deux poims ditférens

de

l~eípace:

il

o'y

11

done pas deox atomes rigooreafe–

mem (emblables daos la nature . Moins

UD

erre efl libre'

plus on el! sür de le

modifier,

&

plus la

modific~ttÍoll

luí ell nécelfairement attachée. Les

moliiftcations

qui oous

ont été jmprimées, nous cohangeot fsns reffource,

&

pour

le moment ,

&

pour toute la f11i1e de la vie, paree qu'il

ne fe peut jamais faire que ce qui a été une fois tel n'ait

pas été tel.

MODILLON,

f.

m . (

Arthit. )

ornement de la cor–

niche des ordres corinthiens. Ce mot vient de l'Italien

modiglioni,

petite m,efure.

Les

modillons

font des perites confoles ou rafTeaux ren–

verfés en forme d'une S, fous le plafond de

ll

corni–

che; ils femblent foutenir le larmier; ils ne fervent tou–

tefois que d'oroemeot .

1/o;¡ez.

CoNSOLE .

· Les

modillo11~

s'appellent

~uffi

quelquefois

mtttults;

cependant l'ufage a diflingué le

mmu/e

&

le

modillo•;

le mu¡ule el! q uarré ,

&

el! particolier

~

l'ordre doriqoe.

Le~

modillonJ

doivem toujours

~tre

placés

a

plomb de

l'axe de la colonne,

&

diflribués de mamere

a

produirc

une régularité daus les parries du fo ffite .

· Les

~>¡trt-modil/o,J,

c'efl-á·dire les

di{1a11ces

entre les

moáillons,

dependent des eotre·coloones qui demandenc

que