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MIR

<le les fondre parfaitement , on ne peut leur donner telle

~randeur

que l'on voudroit, ni leur faire prendre exa–

élcment une courbure donnée .

2°.

G artoer avoic imaginé un moycn qui remédioit

a

one p3rtie

de

c~s

incon vé niens;

il

f~isoit

des

miroir1

de

bois qu'il couvroit de feuillcs d'or ' ou qu'il doroit

a

l'or–

dinaire; il en vrai que· par-la il les rendoic beaucoup plus

légers, mais la dorore fe g:itoic facilement par les érin–

eelles , ks éclars

&

les mariercs fondues qui parrer!C des

fubllances que l'on

e~ pnfe

au foyer d'un pareil

miroir

ard~n.t .

M . H oefen a tiché de remédier 3 tous ees défants :

pour cer effet il commence par

•ffembler plu fieurs pie–

ces de bois

Coli~es

&

épaiffes, qui en li:

JOÍ~notu

bien

euélcmenc, forment un parquet

para~olique,

ou qni a

la concavicé que le

m iroir

doit avoir;

i1

recouvre ccrre

partie concave avec des lames de cuivre jaune, qni s' y

adaptent parfaitement;

C<S

lames fe ja ignent

{i

exaél:e–

m ent les unes le> aurres , que l'on a de 13 peine 3 ap –

percevoir leur jonélion : on polir cnfuite ees lame< avec

le plus grand Coin. Lo rfque le

miroir ardMt

a été ainli

préparé' on le tixe par le moyen de deux vis de fer rur

deux bras de bois qui porrent fur un pivot fu r lequel ils

tournent; le tour el! !lmtenn fur un :répié dont chaque

pié el! porté fur une roulette, de maniere qu'un (cul

hornme fuliit poor douner au

miroir

relle pofi rion que

l'on fouhaite. O utre 13 légéreré , ces

miroi•J

ne

Iom

poim

fujers

¡¡

erre endommagés par les tn1tieres qui peuvent

y

tomber. Un are de fer

fte~ible

el! a!Tujetti

ii

de>J x des

exrré mités d' un des diamerrcs du

miroir;

il

e

ti

dell;né

i

préfenter les objets que l'on veut expofer au feu

Co–

laire: au moyen de deut écrous on peuc

a

volonté éloi–

gner

&

ra~procher

les objers du fo yer . A u milieu de eet

are el! une ouverture onle, au x deux córés de laquel–

,le font deux fourchcttes, (ur

lef~uelles

on appu;e les

objets que l'on vcnt rnettre en

e~périence ,

&

que l'on

affujettit p1r de perites plaques mobilos

d~

fe r blanc .

En

17ff

M. H oe(eu avoit fair quatru

miroirJ nrdenJ

de cette efpece, qu'il tit annoncer aux cu rieux . Le pre–

mier de ces

miroin

avoit neuf piés

&

demi de diame–

trc ; fa plus grande coocav ité ou courbure avoit

felze

pouces ; la dillanee du foyer étoit de quatre piés . Le

fecond avoit envira n lix piés

&

demi de diarnetre ; la di–

llanee du foyer étoir de trois piés. Le troifi eme avoit

~inq

piés rrois pouces de diamerre ; le fo yer éroit

:1

• ingt–

deux ponces. Enfin le qoacrieme avoit quatre pié& deu x

pouces de diametre, fept pouces de coneavité ,

!X

le fo yer

étoit

a

vingt-un pouces .

Les foyers de tous cos

miroirJ «rdeHJ

n'avoi~nt

point

au-dela d'un demi-pouce de diametre;

ce

qui fait voir

qu'ils étoieot rres-propre

a

rapprocher les rayons du

(o–

leí!. Le doéleu r Chrétien G orhold H otfman a fait un

grand nombre d'expértences avec le troifieme de ces

YAi–

roin,

c'efl-it-dire •vec celui qui avoit cinq piés trois pou–

ces de diamerre, dix pouces de ootÍca.•ité,

&

dont la

dillanee du

foyer éroic de vingt-deux pouoes : par fon

m oyen il

el!

parvenu

a

virrifier les fubllances k s plus

réfraélaires .

E;n trois fecondes un morceau d'amiante fe réduirit

an un verre jaune vordi rre: en une fec;onde du cale blanc

fut réduit en verre noir .

~

Un ma rceau de fparlh oalcaire fonilleré entra en fu–

llon au bout d'une minute. La méme chofe arriva en

une demi-feconde

a

des cryflanx gypfeux. En un mor

toutei les terres

&

les pierres (ubircnt la vicrifaélion, les

unes plus tót, les autres plus r1rd. La craie fu t de tous

les corps celui qui rétilla le pl us longrems

a

la chal eur

du

miroir ardent.

Ces ex périences (ont (apporrées au

long dans un mémoire inféré daos

un

dn m<JgafiuJ de

H ambourg.

MIROIR

Dl!:s

ANCIENS,

E

Hift. des

lnvMt(. )

voici

fur ce fujet des recherchcs qu'·on a infé rées daos l'hill oi–

re de l'acad , des lnfcriprions,

&

qui méritent do rrouver

ici

leur place.

La nature a fourni aux hommes les premiers

miroiTI .

Le cryllal des eaux ferv it leur amour propre,

&

c'ell

(ur cct idée qu'ils oot cnerché les m oyens de multiplier

Jeur image .

Les premirrs

miroir1

artifi ciels furent de méral . C i–

eéron en att ribuc l'invention

~u

premier Efculape. Une

preuve plus íncontel!able de i<ur aociquit6,

(i

tl<'trc rradu–

élion ell honne, feroit l'endroir de

l'exode, <hnp.

:xxxviij.

v .

g_ ou il ell dit qu'on fundir les

miroir1

des ferr.mes

q ui (ervoient

&

l'enrrée du tab.ernacle,

&

qu'on en fit

on baffi n d'airain avec fa bafe.

Outre l'airain on employa l'étain

&

le fer bruni; on

en fit depuis qui étoienr mél és d'airain

&

d'écain . C eux

qui fe

faifoient

~ B;ind~s

pa!Tcrent

longterus P.OUr

¡~,

TQII!•X·

MIR

4f7

meilfeurs de cette derniere e(pece; mais on donrh enCoi•

te la préférence

a

eeux pni étoienr fairs d'orgent .

&

ce

fur. Prax irele, différenr

~tt

cé lebre fculpceur de

e,;

no:n,

qut les

tnvenra . ll étort cont<mporain Je Pompéc le

graAd.

Le

badin.age des poeres

&

la gravité des jurifconful–

tes fe réunt!fent

po~r

donoer aux

miroir1

une pl ace im–

portante dans

Ja

totlette de¡ dames.

11

falloir pourran t

qu'ils n'en fuffenr pas encare, dll· moins en Grece une

pie.~e

au,ffi con lidérable du r; m< _d' H <Jtner< , puifq ;e ce

p~ete

n en p_arlc p11 d•ns

1

ad:ntrable d_efcriprion qu'il

fa1r de la totlette de Junon, ou ti a pn , plaifi r

a

raf–

fcmbler tour ce qui concribuoit

a

la parure la plus rc–

cherc hée.

L~

luxe ne négtigea pas

_d'em~ellír

les

miroirs.

11

y

prodtgua l'or , t'argent, les pterrenes ,

&

en fit des bijoux

d'un grand

pri~ .

Seneq ue die qn'on en voyoit dout la

va!eur linpaffi>it la dor que le fénat avoit allignée des

deniers publics

a

la tille de Cn. Scipion . Cetce dot fut

de ti OOo as ; ce qui felon l'évaluation la plus co mmu–

ne , revient

a

ffO livres de notre monnoie . On ornoit

de

miroirJ

les mors des appartemen:;;

on

en

incru fi oit les

plats ou les baffins dans lefquels on fervo it

les viande¡

fur la cable ,

&

qu'on appel loit pour certe raiíon

Jpecil–

lat"' patin.e ;

.on en revétoit les ta!fes

&

les ¡¡obelets , qui

multiplioient ainfi

l' image des convives ;

e~

que Pline

appelle

populuJ imat inum .

Sans nous arrérer aut

miroirJ ardnJJ,

qui ne font pas

de narre

(u

jet ' parfons a la fo rme des anciens

miroirJ'

11

parol t qu'elle étoit ronde ou ovale . Virruve dir que

les murs des ehambres étoient ornés de

miruin

&

d'aba–

ques , qui faifoiem un

mélan~e

alrernatif de figures ron–

des

&

de fi gures quarrées . Ce qttt nous re!le de

miroirs

"''ci.n1

prouve la

m~

me chofe . En

16.p

on découv rit

a

N ime,gue un rombeau ou fe trouva entr'atl!res meubles,

un

miroz~

d'acicr ou de fer pur, de forme orbicul3irc: ,

d<>nt le diamerre eroic de cinq ponces rumains . Le

rever~

en écoir concave,

&

couvert de

f~uilles

d'argcnt, avec

queiques ornemeus .

11

ne faut cependant pa> s'y laiiTer tromper:

la

fabri–

cation des

mlro;rJ

de

1n¿tal

n'e(l pas inconnue

~

nos ar•

ti lles¡ ils en fonr d' un métal de enmpofirion qui appro–

che de celui done les aneiens fai(o;enr ufage : la forme

en el! quarréc ,

&

porte en cela le Clfaélere du mod<rne.

Le méral fut longrenH la feule matiere employée pour

leo

mirairJ.

11

ell pourtant inconrcftable que le verre

:1

été connu dans les rems les plus recu lés. Le hafarJ li t

découvrir

c~tte

adtnir:tblt!

m:uierc enviran

mille

ans avant

l'époqne chr élienne . Pline die que

de~

march-. nds ae ni–

tre qui travcrfoient la Phénid e, s'érant arrerés fur le

bord du ft•tli'C Bélus ,

&

ayant voulu faire cuire lcurs

viandes, mirent at1 défaut de pierre1 , de morceau

~

de

nitre pour íomenir leur vafe,

&

que ce nirre mé lé avec

le f:tl¡:e, ayant été embraCé par le fcu . fe fot¡dit,

&

to r–

ma une liquenr claire

&

rraníparente qt1Í fe fi gea,

&

don–

n•· la premiere i.Jée de la

fJ~on

du verre .

11

ell d'aurant plus étonnaot que les anciens n'aient

pas connn l'art de rendre le verrc p•npre

a

conf"rver la,

repré íentation des objers , en appliqoant l'étain derriere

les ¡;laces , que les progres de_ la découvcrJo du verre tu–

rent chez eux poulfés fort Iom . Q uels be1u x onvrage¡

ne fir- on·

pa~

avec cette maciere! qudle magniticence que

celle du théatre de M . Scau ros, dottt le

lecond éra¡¡e

étoit entieremenr incru llé de verre ! Q uoi de plus rnper•

be , íelon le rócit de faint C lé mcnt d' A lexandrie, que

ces ct•lonnes de vcrre d'une grandeur

&

d'une groffeur

exrraordinaire , qui or noient le tem ple de l'i lc d'Aradus !

11

n'dl pas moins furprenant que les anciens connuif–

fant l'ufa,ge du cryllal plus propre encore que le verre.il

érre e

mplo

yé daos la fabrication des

miroin,

ils ne s'en

foient

p.as

fervis pnur cet objet.

N ous ignorons le tems ou les anciens co•nmencerent

il

faire des

mir&irJ

de v•rre . N ous fav ons (eu l<tn<nt quo

ce fut

de~

verreries

d~

Sidon que (on irent les prcmiers

miroirs

de cene matiere.

On

y H:lY3illoir rrCs·b1en

lo

verre,

&

on en

fairoit

de

tre

"!:be~ux onvrage~,

qu'on

poli!Toir au tour , avec des

fi ~ures

&

des o¡ nemens

d~

piar

&

de relief, comme ou auroit pú. fairc

~

r des va -

fes d'or

&

d'ar¡:ent .

.

.

Les anciens avoient encare connu une f01te de

mrr,u~

qui étoit d'un verre, que P line app,lle

1ú trHm

Ob(id(a–

"""' , dt1 nom d'Obridius qui l'avnit cécou vcrt en Ethto–

pie

~

mais on ne peut

~ui

donner

qu'im~rnpr~men~

le norn

de

verre.

La

matiere qu'un

y

cmpl1y01l

é~<·lt

lli'!re

c~m·

me le jayet,

&

ne rendoit que des reprefencattons fon

imparfaires.

.

11

nc f• ut pas confond re les

miro_irJ

,des ancJens avtc.

la pierre

Cpécul~ire .

C ette pierre

ét~tt

d une nacure

~nu(~

Mm~

~~