41°
MIN
parle ou comme tt!moin OCltlaire, oo comme innruit par
ceu x qui en avoient
~té
témoins . 11 affure que daos la
feule vil le d' Hippone , il
s' ~toit
fa it
70
mirado
depuis
deu x ans qu'oo y avoit bAtí une chapelle en l'honneur
do faint E ticnne , premier manyr.
11
y
a fu r cette matiere deux exccs tres·fréqueus
a
évite.r : l'un ell l'aveugle crédu litt! qui voit daos tont du
prodt&e ,
&
qui veut faire fervir l'autorité des
vrai~
mi–
rae/o ,
de preuve de la vérité de !Olt
les
mirdclo
in–
di!linélement, fans penfer quo par cene voie l'on n't!ta-
- bht point la réalité de ceux -ci,
&
qn'on énerve la force
des
au
tres . Une difpofition encore plus dangereu l<,- ell
cel!e des períonnes qui cherchent
a
renverfer to\lle l'au–
tomé des
mirae/o,
&
qoi penfent qu'il n'e!l point con–
Yenable
ii
la fagelle de D ieu
d'~tablir
de<
lois qu'il fe–
roit li fouvent obligé de fu fpendre . En vain ils
alle~uent
les faux
miraclo
c:n
preu ve contre les vt!ritables . ll faut
nu
s'aveugler
&
tomber daos le pyrrhonifme hillorique
l~
plus outré , ou convenir qu'il
y
eo
a
eu de cette der·
mere efpece ,
&
meme en affez grand nombre, pour
prouver que daos des occafions extraordinaires, D ieu a
jugé cette voix
nt!ceff.~ire
pmtr annoncer aux hommes
fes volo01és,
&
manir·eller fa puiffance . L'égliíe
m~me
en
e~igeant
notre foumiffi on fur les faits bien avéré!,
nous donne par fa propre conduite l'etemple de ne pas
admettre fans examen tous les fa!ts qui riennent du pro–
di¡:e;
&
nnus pouvons croire comme elle que D ieu ne
les opere pas fans
néceilit~
ou fans utilité,
O n a vivement
a~.ité
daos
ces
derniers tems la que–
Ilion de fa voir
u
les démons pom·oient opérer des
.,;.
rad n ,
&
juíqu'ou s'étendoit !eur pouvoir en ce genre.
M .
Clarke , daos le traité dont nous avons Mja par–
lé, décide que D ieu peut commu niquer aux mauvais an–
ges
& ii
des impofieurs le pouvoir de faire des
mira–
<ln.
M.
Serces , dans un traitt! íur les
miraci•J,
impri·
me!
a
Amilerdam en 1729 , íoutient l'opmion contrairc .
Les prodiges opérés par les magiciens de Pharaon ,
&
,
rapport~s
dans
1'
Exode, ont t!galement divlfé les Peres
&
les fh éologiens: les uns comrne Origcne, íaint Au–
gu~in,
&
faint Thomas, ont reconnu que ces prodil{es
itotent réels,
&
non pas feulement apparens
&
phanta·
Jliques . Saim Augutlin íur·tout s'étam propofé cette
queilion, favoir
fi
les verges des magiciens étoient ap•
pellées
dragom
dans le texte lacré'
a
caufe fimplement
qu'elles avoient la
fi~ure
de cet animal, fans en avoir
la réal ité , le
chan~ement
qui y é10it arrivé n'ayant été
que phantaflique ;
ii
ré pond qu' il femhl e que les manie–
res de parler de l'Ecriture étant les
m~mes,
on doit re·
connoitre daos les verges des magiciens uu changement
¡:.areil
ii
cel ui qn'on rem ·rque daos cellcs de Mo.tTe .
M ais s'érant enfuir e ob1eaé qu'il faudroit done que les
démons euffent créé ces fcrpens, un changement fi prcmpt
&
fi íubn d'une verge en un lerpent ne paroillant ni poÍ'
fl ble ni namrcl : il dit qu'tl y
a
dans la narure un prín–
cipe univcrfel ré pandu dons tous le; élémen¡, qui con–
tient la femenee de toutes les chafes corporelles, lefquel–
les paroiffcnt au dchors lorfque leurs príncipes font mis
en aaion
a
tems .
&
par des
·~·m
convenables ; mais
ce<
agens ne
pe
uvent ui ne doivent t ite nommés
crla•
t curr,
puif~ u ' il s
ne tirenr rien du néant,
&
qu'ils dérer–
minent Ícttlcment les cauíos narurelles
a
produlre lcurs
etfets au-dehnrs. Ain fi, felon ce .pere, les démons ont
pu produire daos un infiant des /ferpe!ls avea la m3tiere
des
_ver~
es des
ma~lciens,
en appliquant par une vertu
fu btde
&
furp renanre des caufes q_ui
p~roillent
fon éloi·
gnées
a
produire un etfet fubit
&
extraordinaire ; faint
T hom3s raifonne íur les
m~
mes príncipes,
&
en tire les
ml:mes coníéquences. S. Au¡:ufl.
qu<Cjl.
21.
i,.
ExoJ.
S.
Th<>m.
l . part.
qu~fl.
104.
art.
4·
La grande diffi cotrt! dans ce fyfleme ell qoe 11 na–
ture
&
la force des <,lémons
&
des ames féparées de la
mauere nous étant affcz inconnues
il n'ell pas aiíé de
maquer potitivement jufqu'ou va
1
leur pouvoir fur les
corps, ni d' ••pliquer cornment une fubllaoae pur<ment
fpirituelle peu t agir d'une maniere phyfique íurun corps
1_1
fa_u t pour cela reconn?itre en Dieo des volonrés
par~
ttcuheres, par leíqnelles 1 a décidé qu':l l'occafion de la
volonté d'un efprit , un corps fílt mis en mouvement de
1~
maolere qu_e cet
efpr~t
le voudr<>ir, ou plut6t que D iea
s ell engagé a cfonner a la mallere certains mouvemens
a
l'occalion de la volonté d'un elprit; c'ell le d<'noue–
ment .qu'en donne dom Cal rnet, daos
fa Jjffirlatio,fur
In mtracltJ .
Mais quolqu'on ne fache pas prt!clfément jufq u'ou
s'.¿teodent les foraes
&
le pouvoir des eCprits, on fait
b1en ¡ufq u'ou elles ne
s'~tendenr
pas,
&
qne par coníé.
'Jilent des
mirac/•1
du premler ordre, tels que la créa·
t~on ,
13 ré furretlion d'uo mon,
&c.
ne peuvem étrc
l
ouvr~ge
des démoos .
MIN
Plulie~~s
a,utres percs
&
théolog:eos foutiennent que
les magtctens de Pharaon ne changerent pas ver;table–
'ment leurs vergcs en ferpens,
&
qu'ils firent feulement
illulion aux ycu1 des fpeaareurs. Outre Philon
&
Jo–
íephe qu'on cite pour ce fentiment, l'auteur des quellion'
aux onhodoxes íous le nom de faint Juflin, foutient que
toltl ce que firent les magiciens étoit fait par
l'np~ rarion
du démon; mais que c'étoit de purs prelli¡¡ s par leíquel¡
ils trompoient les yeux des alliüans en leur repréíemanr
commc des ferpens ou comme des grenouilles ce qui
n'étoit ni l'un ni l'amre. Termllien, íaint Jérome, faint
Grégoire de Nyffe, faint Proíper, tiennellt la
m~me
opi·
nion. C'ell auiTi celle de Toflat,
&
do quclques théo–
logiens modernes;
&
M . Serces emre autres , prétend
que lc-s prodiges des minifires de Pharann, n'étoient qua
des prodlges
&
des
to11r1 dt paff'·p•J!•
femblables
:l
ceux
des joueurs de gobeleu .
Mais puiíqu'il
y
en a de vrais
&
de faux, de réels
c!c
d'apparens. il efl nécellairc d'avoir des caraa eres sdrs
pour diOinguer les uns dos autres. M. Clarke en allignc
trois,
t
0 .,
iii
qoarine qu'il5 établifTent;
2Q.
la grandcur
des
mjraclu
cunfidt!r~s
en
eux-m~mes ;
3°.
la quantitl
&
le nnmbre de¡
•irac/11.
Or Cot1Jme une dotl rine pcuc
~tre
ou impie, ou fainte, ou obícure, en Corte qu'ellc
ne foit clalrement connue ni pour vraie ni pour fauffe,
foit par les lumlere¡ de la raiíon, ou par celles de la ,
é·
vélation, il s'eníult que les
mir.ulu
faits pou r appuyer
la premiere íont faux; que ceox qui foutiennem la le–
conde font Yrais,
&
que daos le troiliema
e
as , les ,¡.
rae/u
dc!cident que la doarine en queflion efl vrak , par•
ce que Dieu ne peut abuíer de fa
toote·puiffance pour
induire les hommes en erreur. ER cas de conftia de
mi·
rae/u,
la
graodeur
&
la íupérioriré des
mirado
corn•
parés les uns avec les autres, font conuoitre quels fonc
ceux qui ont Dieu pour auteur . L'hilloire de Mo.tTe
&
des magiciens de Pharaon, fournit la preuve complettc
de ce fccond caraélere;
&
enfin, en cas
de
con6itl d•
mir,.c/a
qui paroHfent d'abord égaux, le nombre
&
la
quantiré diíceroent les
miracleJ
divins, d'avec les fatn;
mira.lupar la
m
Eme preuve.
Ooajoute encore qu'oo peut difcerner les vrais
mira·
<fu
d'avec les prelliges du démon, ou d'autres faits pré·
tendus mlraculeu1, par la doarine, parla tio, par les cir–
conflance¡,
&
fur-tout par l'autorité de l'Eglife . Qucl–
ques écrivains daos ces derniers .tems, om prétendu que
les vrais
mira<
fu
devoitnr avoir étt! prédits, fans fairc
attentioo que
fi ce cara&lere étoit· abfolument effentiel
pour difcerner les faux
mirae/e¡
d'avec les véritables, on
auroit pd conteller la miIlion de Mo.tTe, dont affuré–
ment les
miraclo
n'avoient été prt!dits nulle par!. On
peut con fulter íur cette matiere le
traitl d• la R.eligi••
de M . l'abb6 de la Chambre, ce lui de M . Mu!Ton, le&
ouvrages que nous avons cités de MM . Clarke
&
Ser•
ces,
&
la dif[<rtatiow
de dom Calmer.
MIR ADOUX,
(Giug . )
perite ville de Fmnce daos
le bas Armagnac, t!lettion ae Lomagne,
&
a
deut licues
de Leaoure .
Lon.t.
18. 16.
lat.
43· r6.
( D. ').)
M
1R
A l L LE' , adj . "'
t<rnw
,¡.
Blafu",
fe dir des
a!
les
des papillons, ou des marques que les paons ont
fur leur queue,
2
cauíc de la reffemblance que ces mar·
qucs ont avec un miroir. Rancrolles en Picardic, com•
me ci-devant fous le ter
mebigarrl.
M IRAILLET,
raia
l.ev;1 seu/ata,
f. m.
(Hi(l.
nat.)
efpcce de raie qoi a de chaque c6té du corps une racho
ronde íemblable
a
un
ceil.
Rondelet,
hifl.
da poif. part.
premj.r,, /jv.
Xl/.
chnp.
x. f7uy-':.
RAJE .
M!R i\NDA,
(Giog.)
petite place d'Efpagne daos
la N avarre, íur
1'
.Arga. Elle n'efi connQe que pour avoir
donné la nailfance
ii
un des plus malheureux dominicains
du feizieme liecle, Barthélemi Carranza. Ses avamure5
font fort fingulieres, quoiqu'il n'ait fait qu'un catéchifma
efpagnol
&
une fomme des conciles, ouvrages m!rno
pitoyables
¡
mais voici fa vie.
11 vint en Angleterre avec Philippe d'Autriche,
y
tra•
vailla de tout
es fes forces
3
cxtirper la foi protcflante,
tit bn11er des
Iivr.es,&
ex iler bien du monde. En
lfJ'7,
Philippe 11. lui donna le premier fiege d'Efpagne, l'ar–
chev~ché
de Tolede.
li
ailifla aux dernieres heures do
Charles-Quin!,
&
fut enCuite
arr~té
par l'inquifirion com–
me hérétique ,
li
perdit fon arche•éché, fa liben<! au bout
de qulnze ans de prifon, fut
dt!clar~
fufpell: d'ht!réúe,
&
condamné cornme re)
a
l'abjuration
&
ii
d'autres pei–
nes. Un homrne comre lequel on n's nulle prcuve, oc
fort des mains de fes délatéurs qu'opres une longuc
&
dure
capriv it~,
n'et¡
íor~
qu'avea f! é¡rlffQre,
&
le juge•
meot p01te qu'il y
a
des préComptions comre lui! C'efl
aux f.•ges
a
voir
les
iniquités
~·un
tribunal qui regne de–
puis
fi
lon¡:-tern5 en plufieur' Iieux d\! la
cl¡r~rienté,
,&:,
~111