MIN
defTeins gt!n<'reux , mais
il
recueillera malgré eut les
fruits de fon zele; il iouira d'une r,loire qu'au-:une
Ui –
fgrace ne peut obfc<Jrcir; il obtiendra l'amn<J r des peu–
ples , la plus dnuce récornpen[e de·
am~s
nobles
&
ve;.
tuellfes. Les noms chéris des
<1' .'\
mpqif!} , des Sulli par–
u geront arec ceqK des rois quf fgs
qr¡t
employés, les
honHnoges
&
1,
tcndre([e de la potl órh6.
Malheu r
anx
peuples dont les
fouv~rains
admetten¡
dans leurs confeils des
minif!rtJ
perfidos, qui cherchent
i
établir lcur puiffa nce fqr la tyrannie
&
la violation des
lois, qu! fermenr l'acces du tróne
i
la vérité Jorfqu'elle
eO effrayanre, qt¡i étouftC:nt
l~s
cris de l'infortune qu'ils
ont cauCée, qui infulten¡ avec barbarie aux rr¡!feres dont
ils for.t les autetm
1
qui
traitent de rebel llon les jr¡Cles
plainres des mnlhenreux,
&
qui endnrment leurs ma!tres
daos llne fécurité
Para!
e qui n'ell que trop fouvent l'avant·
coureqr de k ur
p~rte.
Tels
~toient
les
S
á
jan, les
P:ti–
Jas , les H, uftn,
&
tant
d'~utres
mon(lres fameux qui o
m
ét~ l~s
ijéaux <le leqrs conretl)pQrains,
&
qui lhnt en–
coro l'exécration de la pnflc!rité . Le
fou~erain
n'a qu'ur¡
inté!~t,
c'd l le ? ien de l'état , Ses
miniflrn
peuvenr en
avo•r d'autres tres·oppofés
a
ce¡ intéret principa l: une
défb ncq vigila n¡e du prinoe
~lfto
feul
re mp~rt
qu'il puif·
fe mettre cqtre fes peuples
&
les pa1 ions des homrnes
qui
e~en:enr
fon pouvoir.
·
·
Mais la fnnélion de
"!i~i/lrt
d'ltat
demande d s qua,
lités li éminemes, qu'il n'y
l\
guére que
Q<UX
qui on t
Yieilli dan> le miqiClere qui en puilrenr parler bien per·
tinemment, c'etl pourquoi r¡ous nous garderons bien de
hafard~r
nos propres réaex!ons fur une mat!ere auffi dt<–
Jicate; nous nous cnntenterons feulerr¡en¡ de donner ici
une cour¡e
an~l yfe
de
ce que le fieur de !¡ithon
a
dit a
~e
fuJe! daos un
ouvr~ge
imprimé
3
Leyden en
1643,
qui a pour titre,
l.
Mi ..iflrt
á'ltat,
avec le véritable
lllfaae de
la
politique moderne.
Ce
p~tit ouvr~ge
efl divifé eo
troi~
livres.
Dans le
premi~r
l'nuttur f•ir voir que le confeil du
prince doit
~tre
cnmpofé de peu de perfo'ones; qu'un
u ccllent
'7'im{lrt
e(\ une tnafque de
1~
fortuoe q'an
princc,
&
l'inll rument de la fél tcité d
1
ut1 éta¡; qu'il ef1
caentiel
p:1¡
cQalj!qumt
d~
o
1
1drr¡ettre dans te' miqiOere
que de &ens
fage~
&
vertueux, qui
joi~ ncnt
a
be~ucoup
de
pén~tratiqn
Ul\f granqe
expérienc~
deo alfaires d'état,
ou l'on ef1
qn~l~uefois
fnrcé de faire ce que
1
1
pn ne
• oudroit pas
&
de clj ifir entre
plnfi~urs oarti~
cel ui
dans lequel il
(e ¡rouye le moins d'inconv!!nien ;
Ull
minijlre
dol¡ reglcr ia conduite
p~r l'iorér~t
de l'éti!
&
du prince, pqurvtl qu'il n'olfenfe pnfnr la juflice; il qoit
moios
~hercljer
a
r~ndre
fa conduite
éclat~nte
qu'a la
rendre urile.
L'art de. gOl\l'erner, cet art fi doutenx
&
¡¡
ditllcile,
·re~oit,
felon
1~
(ieur de Silt¡on, un granq fecours de
l'étude,
&
la
oonnoilf~nce
de la
mor~le
eCI, qit-il; une
prépam ion néc, lraire pour la polirique; ce n'dl
p~s
ar–
fet qt1\ t'l
ptiniflrt
foit
fav~nt,
il faut auffi qu'il
fo.itélo–
quent pou,r protéger !a juClice
&
l'innoceoc~ ,
&pnur
mieux réuffi r dans ks
négociation~
dont ti eCl ct¡argé .
Le fecond
livr~
du
fieur de Silhon
~
pour ob{et de
prouver q(\'un
minifl:r.
dqit
~tre
égalernenr propre pou r
le
conf~il
&
pour
l'ex~cmion;
qo' il doit avoir un pou–
voir fqr¡ libre'
particulier~ment
a
la guerre . 4'auteur
e
ramio~
d'ou procede la vertu de garder un fecret,
&
fait fcntir combien elle
~(l
nécelraire
a
un
mini/lrt.;
que
pour ayo;r cette
égali¡~
d'ame qui eCl nécclraire
a
un
homme d'état, il eCI bon. qu'il ait quelquefois ¡roqvé la
fortune contraire a fes de(feins.
u n .
'!!Íniflre'
dit-ii' enco re . doit avoir la
fcienc~
de
difcerner le mérite des hom¡nes,
&
de les employer cha–
cun
a
e~
qll' ils font
propre~ .
Mais q(\e de dons du · c;nrps
&
de l'efprit ne faut-il
pas 3
llf\
mJniflr•
po~r
\\ien s'acquitter d'un emploi fi
honorable,
&
en meme
t~tllS
(j
diffi cile ! un
tempéra–
ment robuCle , un travail affi du, une grande
fa~acité
d'efprit pour faifir les objets
&
pour difcerner facilerr¡ent
le vrai d'avec le faux, une !leureufe mémoire pour fe
rappeller aifément tous !es faits, ¿e la
nobl~lre
dans !Otl·
tes fes aé\ions pqur foutenir la dignité de fa place, de
la douceur poor
gag¡1~r
les efprits de ceux avec l,o('qnels
ou a
a
pégocier' favoir ufer
a
propos de
fermet~
pour
fourcnir les intérets dq prlnce.
Lorfq
0
'il s'agit de traiter avec des étrangers , un
mi–
"iflre
Qe
doit pas regler fa conduice fur leqr
~Kemple;
il
doit
¡r~iter Jiff~ remmcn1
avec eux, felo'' Qfils font
plus ou moins
puiCI~ns ,
plus ou moins
li~r~s,
fa voir
prondre chaque nation feiqn fon caraélerc,
~
Cur·tout
fe d<' fi er des confeils des étrangers , qui
doiv~pt
wujours
~tre
fu fpeél:s .
MIN
4 45'
Un
'miniflr,
n'eO pas obligé de fuivre
inviol~blem~nt
ce qui s'efl
~¡ariqué
c:lans u11 écat; il y a c:jes
ch~n~e
mens néce(fatres , felon les circooflances c'etl ce que lo
minil/re
doit peCer avec
b<allcQu ~
de
pr~dencc .
En fin, dans le troifierr¡e livre le fiour de Silhon f<1lr
eonnoir re
~0~1bien
le fqin
~
la vigihnce (h qt néce(Jai•
r~s ~
un
miniflr.,
&
qu'il ne fau t rien ndgti"er princi·
palem<llt
ii·
la guerre; que le véritable
~xercic~ d~
la prt¡·
detrce pQli¡ique confifle a ravoir comparer k s chQtcs cn–
¡re elles , chr>itir les plus
&r~nds
bie¡ts
1
·éyiter
les
pi
u¡'
grands maux .
11
fa:r au{ji, en plufieqrs endroirs de fon ouvrage pl tt•
f¡ours
ré Re~ions
fu r l'u la)(e qu'up
m•nijlrt
dnit fair'e des
avis qui viennen¡ de cerraines puillances avec lel\¡ •elles
on
~
des
rnénagemen~
.1
garder, fur les allialtces qu'un
mini/Ir<
pQ~t rec~ercljer
pour f<>q maitre, fQr
la aondui·
te qut l'on doit tenir
a
la 1\UC!fe;
&
a
Cctte
OCcar.onil
enyi f~ge
les ioClrué¡inns qoe l'ot¡ pcut tirer dt¡ hege de
la
R och~l!e
otl commapdo't le cardinal
d~ Richeli~~,
t'pn qes plus g¡ands
minrjlrtJ
que la france ait eu ,
Sur ce qui
concern~
les qualités
&
foné(ion; des
mi–
niflro ,
nn peut encore v,1ir les différens mé moires
des,
négociations 'faites, tant
p~r l~s
"''ini{lre¡
de
F
rance
qu~
par les
miniflr.s
étrangers,
&
principalemept les
L'ttra
~ºcardinal
d'O(fat,
le~ /'([lmoir~J
de M. de Vil!eroy,
s;out du pr¿fidem Jaq jn,
c~ux
du maréchal d'EClrades
1
~
Í•lr-tOtn
les
M émoirn
do
M .
de T orcy .
(A)
Mr :-¡ r ST RE~
IN
Ro¡ fnn¡
d~~
perrom1es en'royécs
de
fa rart dans les CQUrS étrangores pour quelques négQ·
¡:iations : tel$ !imr les
a mbal[adeo~ rs
nrd'naires
&
p¡r~or~inair~s,
les envoyés nrdinair.e&
&
euranrdinaires, es
mi·
nif/r<I
plénipqt~ntiaires;
ceux qqj Qnt fimp lement le ti·
¡re de
mim{lre du
·r~i cjan~
qud qoe cour Qu
a
qoelque
diete,. les
r~
fj.lcns
&
ce
u~
qui
~Qilt char~é•
des aff:tires
d~
rol aupres de quelque rérubl!que; quotque
e~
'7fmi·
Jfrn
ne foien¡ p•s tous de méme ordre, on
le~ ~;q mprend
cepen.:!ant tous fous la
dé nom'q~\tOq
géné¡ale
de~
mi·
niffres
d11
roí.
l.¡~s
90urs
~¡rangeres
om
~uffi
des
miniflre¡
réfidem
prªs la
porfonn~
du roi, de ce
nombr~
efl le nance du
pape;
le~
autre¡ fon t , cornme les
miniflrq
dt¡
roi ,
des
amba{f.1dcurs qrdinaires
&
extraordinnires, des eovoyés
ordinaire
&
eu raordinalres, des
mintflra
pl~nipotenriai·
res , ejes perronnes
char~ées
des aftaires de quelque prin–
ce ou répub,lique; ¡t y a aqffi
1111
ageqt poqr les
vill~~
anféatiques.
Le nomb,re de<
miniflru
dr¡
roi
dans les cou rs
étr~n
geres,
&¡
ce!qi des
miniflro
des cours étrangeres réfi –
dens pres
1~
roi, nle(\ pas fi xe;. les princcs en voient oq
rapptllent teurs
amb,a(l~~eurs
&
a~,trres
n¡ini/lrrJ ,
foloo
les diyerfes.
conjol)~ures .
·
Les
"'!i,ifl ra
de~
princes dans
le~ cour~
étrangereo
figneru
~o
nom de letlr prince les traités
d~
paix
&
de
gqerre, d'all iance, de commerce
~ q'~u~res négo~ia!ions
qui fe font entre les cou rs.
Lorfq q':~n
fait venir que,lque
~x pédirion
d'un jugem<nt
ou aotre aéle public, palfé eu pays
ét ran~er ,
pnur
s'en
fervir dJns
l\11
a<11re état,
">ll
la fnit
l~galifer
P"
le
"''i•
nif/ re
que le
princ~
de cet érat a
dan~
les pays
érrav~er
d'ou
!'a~e
e(l émané , afin que f•>i
fi•it
ajuu¡6~;
aut'
fi.
gnatures de ceu
x
qui ont
~tpéJié
ce a
él
es ;
le
mm•flr.
fi~ne
cctte légalifa¡i n,
&
1~
f.1it co.mrefigner par fp n fe·
~réraire
el¡
fcellcr de fon fceu•l ·
( A)
M
1 N (S
l;
R E S,
/ leE!""'
dn , (
Hi/l . .cc1lf mod.
da
Pr~vinea·Unia .
)
11
eCI bon d'indiquer la maniere done
fe foqt les éleélions des
mmiflru
de
l'Evangil~
daos les
Provinces,
U
nies .
·
' ·Qua'\d il manqqe
Ul\
mi11i{lr~ dan~
une
~glife ,
le con–
fiCloire
s'~lremble
&
envoic des dépurés a
u
ma~!llrat,
po~r
l,qi
<ternand~r 1~
perm itlion
d~
remplir la place va·
~ame.
C'efl ct; qu'oo
appell~ ~~~
holhndois
hand-ope·
n1ng .
Cette pert'{liffioq obtenue. oq fait daos une nou•·elle
alrembl ée,
a
la pluraliré
<tes voi:~;,
une nomin.ation de
trois
perfonne~
que
1,'-on préfen.teau magtClrat . Quand
il approuve
~es
tro_is
P.ed(>n nes
nomm~e1,
le cou filloire
fe raffemble ,
&
l'on choifit un. de1 trnis que
1\ m
pré·
fente encore au magifl rat, pour avoir ion. approb11'on;
c'efl ·l:l ce qu'on appelle
é/, E!ion .
Q ttand les
ma~lll rau
~pprouvcn¡
cclui q.,¡ el\
él ~ ,
on publ 'c fon 110m trois
~ojs
devanr toute
l'a~etl\bl ée,
pa r fl voir
(¡
l'on aq uel–
que ' h•>rc
~
reprétenter
con.t r~
fa doél rlne, ou contre fes
mq:u
r~ ;&
quand il n' y a rien., il eli inCI, tllé . Atoutons
qu'a~
a.ntqne les procla'llati<>tlS
fe
f~ (lc~t,
In
~ocatinq
do[t etre appro,uvée par te
corp~
eccl4full!que , fott clalre
foit
fi
node .
·
Q11,~(que,fois
cmierc
Qb~rté
les mo¡¡iCI,rats lailrcnt au!
con ~flaire<
une
de
c;hollir qui
il
teur plan; mars queh
u~.,
foi
(
)