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MIN

F lorence. Elle e!l fur

1'

A rno,

a

8

licues

S. O .

de

F loren ce .

Lo11g.

28. 30.

la

t.

43· 40.

(D.] . )

MJNIATURE, f. f.

(Printure .)

Quelque~-uns

font

dériver ce mot de

minium,

vermillon, paree que, di–

fem ils, on fe fert beaucoup de cette couleur en

minia-

1H'<,

ee qui fouffre quelques difficultés ; car

les plus

habit es peintres 5'en

ferv~nt

le moins qu'ils peuvem,

paree qu'elle noircit

¡

d'ailleurs on peor peindrc en

mi–

niature

des camaj'eux (

v•yez

CAMA'iEU) ou toutc au–

tre tablean, fans le fecours du vermil lon. Quoi qu'il

en foit , l'ufage

fran~ois

fe:n ble tirer

mi>~iatur<

du vieux

moc

mignard,

dél icat, flauó,

&<.

En effec, la

miai..-

1/tre,

par la peciteffe des objcts qu'elle rcpréfeme

&

leur

g ranJ fini, paroit flatter o u embell ir la nature en l'imi–

tant; effct common

a

!OUt ce qui

c!l

réduit du grand

au petit .

/l'Iiniature

p~u c

bien

encor~ v~nir

de

lf'7..1",

pttit.

L e mot

miniature

erl fouvenc pris pour les

tableanx

m~

me

pt;:int~

en ce genre; on dir une

miniat11r~

pour

di

re un

table~u

peint en

mipiature;

mais c'efl

i mpropre~

ment que l'on nomme

mininture

un

tableau peine

~

l'huile, en émail, a gouJche Oll en détrempe, feu )e,

m ent paree qn'il

erl

peinr en pedc.

L a

miniatur.e

erl l'arc de peindre en petit (hr une m1-

tiere

quelconqu~,

qui foit blanche namrellemcnc

&

no n

· blanchie; enforte que toute partie qui a befoin

de

hlanc o u

tou r au-moins de

~rand

clair , le tire du blanc

m~•ne

de la

m atiere lur laquelle elle erl peiote;

&

que tuutes ks au.

tres couleurs qui doivenc

~ere

tres-legeres eQ tlrcnt tou t

leur éclat. C'efl ainfi que la

m iniatHre

a t'ité pratiquée

dans !0n commencement : on peignoit fur des os blan·

chis au foleil

&

préparés, fur

le

marbre, l'atbacre, fur la

pl upart des pierres blanches

&

palies, entin

!\1r

l'ivoire,

car l' ufage du vélin n'étoit poinc enea• e rrouv é. L es

· coul eurs canr on fe Cervoit écoient en petit nombre, pref–

que cantes ayanc rrop de corps,

&

ne pou vam prodoifc

cene riche variété de teintes fi effemiclle

ii

13

vigucur du

coloris, ainfi qu'a l'harmonie.

Poyez

MÉLt\NGES, TE–

JNTES, ToN . Mais

ii

mefure que la Pcincure a écendu

fes découverres, on a fenti la néeeffité d'admettre le mé–

lange du blanc dans les coulcurs , pour avoir des teínces

de dégradatioo , camme dans les autres peintures .

D~s

anifles in tclligens onc

tra v~illé

a

augmenccr le nombre

des coul eurs fimples'

&

a

les rendre plus légeres : en fin

l es plus habites fe fonc permis l'ufage du blanc lnd iffé –

. remmenc daos comes les oouleurs de fon¡l , de draperies ,

&e.

q4i en demaodent , en exceptant cependant les chairs

&

femblables parties délicaces dRns

l~fquelles,

pour mieux

' conferver la touche caraélérirlique de l'obiet, l'art dé–

fend

d'em~loyer

le blanc daos les mélanges . Cene fe–

conde maniere de peind re afTocie naturellemenc la

minia–

l ure

aux aucres genres de pcinture, par

la

liberté

&

la

facilité qu'elle a de multiplier fes cons,

(j

ce n'clt,

COil)–

me on l'a die, dans cenaines

p~nies

que l'habile peimre

doic fcmir ,

&

dans lefquel les il ne fauc pls moins qy'une

extreme pratiquo de l'art pour réu llir,

&

que l'on ne

s'appcr~

>ive pas de la gran de difette ou nous fommcs de

couleurs fegnes. On a prefqu'cncieremem abandonné la

prem>ere maniere, du-moins peu de ptintr<s s'en fervem

· sujourd'hui,

&

il

ne

luí erl rellé que le no m de

púnt~tre

a

l'lparg¡u,

voyn

Pt:WTURE

A

r.'ÉPARGNE; paree qu'

en

e~et

elle épsrgne le blanc de la maciere fur laquelle

o n pcrnc, pour en fo rmer des bla ncs ou des grands clairs

affoupis

a

la vérité par les cou leurs locales.

V an Dond re en H vl lande, Torrcndus

&

Hufnagel en

fl~ndre,

V

nlfak _en Alktn.gne, om été l<s premiers

a

qumcr cene

m~m<re

feche

&

peinée, pou r ne plus pein–

dre que

d~

pleiue couleur, com111e

:i

l'huile,

u~cepcé

le

pud.

·

L a peinmre en

miniature

fi ori!foit depuis longtems en

H ollande, en Flandres, en

.'\ llemague, q u'elle n'éco!c

eocore en France qu' une forre d'enluminure: on ne fai–

foit guere que des ponrai¡s emiéremenc

a

l'éparaue

00

a

·

gouac~e.,

&

que l'on poincilloit aveo beacoup depacience .

· Une for ennch•s de la nouvelle découverte , les Carrie-

ra, les H arlo, les M acé ti rene bienrót [emir <lans leurs

auvrages

qu~ 1~ H:>i~iat""

peuc qvoir fes

R i~auld

ou fes

~ La

tour; mats rl

lut manquoic encore la plus belle partie

c'ell:a-d ire des

ma1~res

qui peigniffenc I'Hirloirc ,

L'aca~

dén]!e royalc de Pemture, toujours acremive

a

!Out C'e

qui pem contrit>uer

a

la

~loire

de la Peinmre

attendoic

avec emorcffemem ce fecond Cueces poo r fe 't'afTocier.

On lui do•t ceue rpém

juflice, qu'ébrant¿e fans dQute

par l'effi>rt d'émulat iou de quclq ucs arcilles de ce genre

elle

3

de

OOS jOl1fS

encou ragé la

miniature,

en

l'acimet–

tant au nombre de fes chef·d'ceuvrcs. C'elt reconnoicre

qu'e!le

eil fulceptible de

r~ndre

en petit les plus grandes

· chales . l:.llc peut done brrller par la belle compoficioo

~

MIN

(ce qui f'ero!t

Con

principal mérite) ,

p~r

un eoloris fnis

&

vigoureux,

&

¡•ar un bnn goOt de deffein? 11 n'cll

point d'amateur qui n'en accepce

l'~u~ure;

&

il y a lieu

d'ef~érar

que la

miniaturc

aura 1es R nbcns ou fes Vanloo.

Quanr

ii.

ce qui concerne la

prací~ue

de cec are,

voyt::.

P eintHr6 en

~miniature, Palctt~

1

Pinc~aRx, Poin~t/11

'I'ouche,

f/l!i11,

¡)

la fin

d'

at

artide.

'

'

De

la palotr.

La paleu e qui fer t

a

In

mm1atun

e!l

uu morccau d'ivoire d'cnviron lis pouce< de Ion,, plus

ou quat re pouces de large; l'épaiffeur n'y fa1t

icn ,

11011

plus que la forme, qui erl arbicraire: on en foít commu·

némen1 de earrées ou d'ovales. D 'aucres o nr jufqu'a qua–

ere

ligr:es d'épaiffeu r ,

&

portell! fur leur fuperficie, rout

atour du bord, des petites fnffeues creufées en

to rme

fphérique du diame!trc, d'environ demi· pouce ,

&

efpa·

cées égalemenc. On met une couleilr dans chaque ttlf–

fette; rna iS Cel!e pa lette efl moins propre que la pretl1Íere ,

On applique les couleurs 3utour de celle-ci

&

fur le bord,

alfe1. pri:s

les unes des

atltres ;

&

pour cela ,

li

les

couleors qui font daos les coquilles fonc feches, on

y

met un peu d'cau neue,

&

on les détrempe avec le bout

du doigc, en fu ice on

porr~

ce doigc picio de .couleur fur

le bord de la._palel!e, appu yant un peu

&

retÍI31H

á

foi:

on faic de

m~me

de chaque couleur. Ceut qui aiment

l'ordre dons lenr palerce,

la eharge

ot fu ivant la grada–

eion naturelle o'erl-a-dire

comrr.en~

ant

par le noir , les

rougo• foncés jufqu'aux plus clairs, de m eme des jau–

nes; en fuice les verds, les bleus, les violecs

&

les laques,.

ces quacre dernieres commencent par lenrs plus clai–

res.

Le

mllieu de la paleue rerle pour faire

les mélan·

ges

&

les ceinces done on

a

befóin, foic avec le blanc

que J'on me!

a

portée ,

00

f~OS

blanc; par

CC

moyen

OQ

a wutcs fes couleurs fous fa main. On fe

fer t encare

de pJicnes de oacre ou d'un morceau de glace,

[oos

!a–

quel

k

on colle un papier blanc. Tot1tes les matieres po–

reulo; en général ne valem ríen

~

cec ufagc; les palet–

t~s

de marbre blanc

QU

d'albhre fon t crcs-bonoes.

Dt! lü

peint11r~

tll miniature.

Quoiquc

ll

miniatz1r~

n'em braffe pas généralemenc tous les décails qui fe ren–

coocrent daos les objets qu'elle imite, elle

a

néanmoins

des diffi cultés qui s'oppofent a

rd

Cueces : tellrs font la

petite!fe des ot>jets, la précilion

&

la libert é daos leurs

conto urs, le graud ñni fa ns perdre du cóté de la vi•

gueur. En nutre, le choix des m1deres fur lcfq uellcs on

a dctl'cin de peindre,

&

qui onr quelquefois lcurs incon–

vénicns' rappdt

&.

le choix des couleurs '

&

la couche ,·

fan& compter qu'il en toujours trcs·ditli c•le d'ann,lllcér

la grande maniere, dani

uo

rabkau qui perd déja de fon

effet

a

deux ou trois pas de dillauce.

On peinc en

mininturc

fur le vclin, l'ivoire ,

l'alb!·

ere, le

rnarbr~

blanc , les coq ues d'ceufs; en fin, fur !Ou –

ces

les

mat ier es blanchts naturellement,

&

fol idr s, ou

dq·moins qui ne fe laiffent point pénécrer par les cou–

leurs,

&

de

plus qui o'onc au,·un grain: ces qualité> ne fe

trouven t pos tootes daos chacune des mat iercs ci-deifus,

qu~lquc1-unes

d'entr'elles demandenc des préparacions

pour r<>cevoir m ieux les couleurs.

On cmploie plus o rdinairemenr le vélin

&

l'ivo;re,

ii

rai•

fo ;,

de

lem peu d'ópaiffeu r qui croll\·e place dans

1~

plus

petit~

cadres,

&

de la grande douceor de leur furface.

Le rélin pour

~tre

bon,

exi~e

plufieurs conditions,

fJO) '<Z

VÉLIN. L'ivoire doit

e

ere choili tres·hlanc '

fa ns

veme< spparentes, fort uni , fans

~tre

poli,

&

en tablee–

ce cr es-mince, paree que plus

i1

ell épais, plus fon opa•

cité le fait paroicre roux .

A

vant que de peindre deffus ,

il ell néceffaire d'y paiTer

légerement un tinge blanc,

ou un peu de caeton imbibé de

v inai~re

blanc, ou d'em

d'alun de roehe,

&

de l'rffuyer auffi-t6 t : cette prépara•

tion

dé,~ railfe

l'ivoire, tui óce fon grand poli, s'il en a,

&

la

légere impreffion de fel

qui relle encare deffi1s ,

fait que les con leurs s'y auachent mieux' de l'eau

r~t­

lée po urroit luffire . On colle enCuite derrhe l'ivoire un

papier blaoc de la méme graodeur foulement aux qcacrc

coins , au co ut auwur , av<e de la gomme:

la

m~me

préparauou fert aulfi pour le marbre blanc, l'albltre

&

les coques d'IEofs qu'il faut amolir auparavant pour les

redrelícr.

L ~J

(OUitHN .

Les couleurs propres a la

miniatttr<

n~

fonc pas cauces les

rn~mes

que celles doot on fe [ere daus

les aurres geqrts : la peincure

a

huile' la détrempe, la

gouache,

'VOJ CZ

a

UJ

>110/J,

Oot

a-peU·prCS les mómes

Ó

la freCque en adopte une páuie.

f7oycz.

FRESQUE. L'é–

mai l en a de parciculieres; il importe l;cauco up

~n ,,;~¡¡,_

tu"

n'employer que des

couleur~

16gcrcs, mais q ui

~yen!

cependant un certam corps, fans t'tre p5 ceufcs: il en eft

fur-tout dont il faut éviter de fe lervir , tellci (i"'c cel·

les qui

rienn~nt

enriéremcnr des

m~r:lUx ,

de minéra ux ,

Qo de certains végétaux. Qo doit p\ut(lt pr éfé¡er les

COl~-