-406
MIL
-.;cns d'une paroitre, permettre
a
chaconc d'acbeter les
bommcs qn'on luí demande? Par-tout íl s'en trouve de
bonne volomé, dom le fervíce fembleroít préterable en
mar
poiot ;
&
la dépenfe feroít ím.pofée fur la totahté des
habitans au marc la lívre de l'ímpofitíon.
O
o
craincra
fans doure une déferrion plus facile, mais
le~
paroítres
obligées au rempbcement auroi<ot
iotér~t
li
chercher
ú.
a
préfenrcr des fu¡ets dont elles feroíem rores;
&
corn–
m e l'imérét
d i
le relfon le plus
a
if parmi les
h_,mme~,
ne
feroir·ce pas un bon moyeu de faire payer par les pa–
roitres une perite rente
a
leurs miliciens
a
la
tin
de
cha–
que année ? La charge de la paroítrc n'cn feroit pas oog–
menrée; cll
retiendroit le fold>t quí oc peut guere efpé –
rer de nonver micux:
:1
la p•ix, elle fuffi roit :¡vec
le(
petits
privíle~es
qu'on daigneroit luí
accord~r
pour le 6xer
daos la porortrc qni l'auroit commis ,
c5t:
tous les lix
3th
fon engagemeut feroit renouvellé
3
des cond11iom fort
m odérée ; ou bien 011 le remplaceroit par quelque •
t r<
milicien de bonne volonté . Aprcs tout. le
avaura ·
ges de la
milia
m~me
doivenr érre muremcn t combi–
nés avcc les moux quí en réfultent; CJr íl fou t pefer li
le bien des cameagncs. la culture des terres
c5t:
la popu–
btiou 11e fum pas préférablcs
a
la gloíre de meure fur
pié de
nombreufe~
ormées ,
a
l' uemplc de Xerxes.
(D.]. )
Mu. rcE
dn Romaim,
(
lfrt milit.)
nous coofiMre·
rnns , d'apres
J
uílc- Lipfe
o
u plut6t d'aprcs l'extrait qu'en
a
fait
ieupoon, cmq chafes principales daos la
milia
Ju
Romai>~J;
favoir, la levée des foldats, leurs diffé–
ren< ordres, l<urs armes, leur maniere de ranger une ar–
mée,
&
leur dífcípline rnilitaire .
N
us auroos fur-tout
égard aut tems qui ont précédé Marius; car fous luí
&
fllo
jules Céfar, la difcrpline des troupes fut enrie–
remcnt changée, comme
aumaife !'a prouvé dans fon
ouvra~~
poílhume fur ce
fu
jet, ínféré dans le X . tOme
des
antu¡rntli
de Grzvius.
De ltr levle Ju foldats .
L orfque les confuls étoicnt
dtlígnés, on faifoit víngt·quatre tribuos de foldsts pour
quatre
é~ions.
Quatone étoíent tirés de l'ordre des che–
valiers,
&
ils devnienr av01r cinq ans de ferv ice; 011 <n
tíroit dit d'enrre le penple ,
&
ceoK-ci devoren• avoir fcr–
ví dix ans . Les chevaliers n'étoient
obli~és
qu'ii dix ans
de fcrvíce, paree qu"il ímportoit
a
le répu lique que le;
principaux ciroyens parvinlront de bonne heure aux di–
gnités. L es
1
autres étoicn t obligés de fervir
vín~t-neuf
ans,
ii
commenccr dcpu's la dix f<pticme année ¡ufqu':i
la
quarante·fi ~kmc ;
&
1'
n pouvoit
nblí~er
a
fcrvír jur:
qu'a la cinquantieme année ceux dont le fervice avoit
é té ínterroonpn par quclqu'accident. Mais
a
l'igc de cin-
•
quante an , foit que le
teros de fervice fOt accomplr.
foit qu'il ne le fOt pas, on étoit difpenfé de poner les
armes. Pcrfonne ne p'>tlvoit potréder une chJrge de
13
vil
k ,
a-moíns qu"íl n'eOt d"x an1 de ferv íce.
D ans les commeucemcns de Ro
me,
oo nc tiroit de
foldats de la dernierc
clalle
de citoyens qu'au cas d'un
befoin urgem. Les cítoyens de la lie du peuple
&
les
affranch,s étoient réfervés pour le fervice de mer. On
vouloir que les plus riches allalfent
a
la guerre, com ·
me étant plus intéretrés que les autrcs au bien comrnun
de la p.11ne. D ans la fu ite
&
m~me
du tems de Po!
y
be,
on
cornmen~a
a
enr6lcr ccux qui avoieot feu lement !J
valeur de
4000
liv. d
fonds,
r¡uat:.or mrl/;a
.,,¡¡ .
En ·
fi n du rem de Manus, on enróla ks affranchis
&
ceux
rnerne qui n'avoicn t aucun reveno, paree que c'étoit
a
ces gens-la qu'il devoit fa fortune
&
fa réputation. Les
cfchves nc fervoien¡ jamai ,
~-rnoins
que la républíque
ne lút rédttitc
3
une grande exrrémité, comme apres
la
b3tatllc de Cannes,
&c.
Bien
plus . cdui
a
qui íl n'étoit
pa
permís
do s'enr6ler
&
quí le fiiifoic, fe rendoit cou–
pable d'uo
cri.nednnt il étoit íévérement puní.
Q uand les cooful
devoicnt
le
ver des troupes, ils fai–
fokut publier
un
édit por un húaut,
&
plaotcr un éteu–
dart lar la citadelle. Alnrs tous ceux qui é toicnt en
~ge
de porter les armes, avoient ordre de s'alrembler daos le
capitole uu dan
le champ de Mars . Les tribuns míli–
caire • (uivant leur ancienneté. re partagcoicnt en quatre
bandes , de maniere que daos la premiere
&
daos la troí–
ríeme rls fulfent quatre des plus ¡cunes,
&
deur des pi•JS
vieux,
&
dm
la fecon e ,
dans la
q
0
atriernc trois des
plus ¡eones
autant des anciens, car o rdioaíremem on
levoir quatre légi..,ns,
A pres ceuc dívitioo,
J~
tribuns s'alreyoieot daos le
t'n¡¡ que
le
lim Icor avoít donoé , afin de préveoir tou-
1e ¡alo•lie;
eSe
íls appello'eot les tribus dans lefqoellcs ils
chorfilroient quatrc ¡cunes gens 3-peu-prcs de méme a::e
&
de mérne taille, en mcuo ent o
o
daos chaqoe lég"on,
&
controuoícot de
m~me
¡ufqu'i ce que les légiom fuf–
feo t rempl es . On agitfoít aio6 ponr rendre les lt,íons
M 1 L -
2-pcu-pri:s
t~ale¡
en force ; íls choifiífoient avee plairir
de~
foldars qui eulrem uu nom heurcu i , comme Vale–
rius, Salvius,
&c.
quelquefois auffi on les levoit
i
la
M–
te
&
fans cho•x, fue-mur quaod ou avoír une longue guer–
rc
3
foutenir; on appelloít ces foldat
fabitarii
ou
r•m•l–
tttarii;
ceu1 quí refufoienr do s'enr6kr,
y
éroieru forcés
par de
pdnes
&
par
Ja
con6fcation de leurs biens; quel–
quef.:Ji>
m~rne
ils troient réduits en ef< !auge ou noté¡
d'infJmte; mais les tribuns du pcuple
'y oppofoient dan
a
1'
occafion, quoique ce fílt aux confuls
il
en décider
puifque c'é tnit eux qui dirigeoient les affarres de la gucr:
re.
11
y
avoit quelquefois dos citoyens qui de peur de por–
ter les armes fe coopoient le pouce,
&
peut-~tre
e
!l-ec
13
l'érymolo ie do
mor
de
poltr••
dans la laogue fran–
.;oífe,
p•l!.x
,
pouce.
,
11
y
avoít n6nmoins des raifuns légitimes pour s'exemp–
t ~r
de la guerre; comme le congé qu'on avoit obtenu
l
c~l1fc
de ton
~¡;e ,
ou de la dignité donr on étoit
re•·~ru,
tclle que ce! le de magillrat ,
de
préteur,
&
cornrnc une
permíffion accordée par le fénat ou psr le peuple.
011
érr;it encare CIC:llPt d'aller
a
la guerre, !orfqu'On avoil
fervi le tems prefrrit, qu'on étoit malade, ou qu'on avoit
que que dét"am naturel, par cxernple, d'ctre fourd ,
~
ne
pouvoir pas entendre le
Con
de la trompeue . On n'y avoir
pas cepenchnr bellucoup d'égard dans uoe gucrre •mpré–
vOc
&
dangerel1fc.
Cene maniere de levcr des foldats ccífa fous les ern–
pereurs. Les levéc• dépendirent alors de l'avarice ou du
coprice de
ceu~
qui les
faifoi~t;
:i
quoí on doit attríbuer
en panie la ruine de l'c111pire romain.
La levée de la cava!cric éwit plus facile, paree que
tous les cbcvalicrs étoiem écríts fur le¡ regillrcs des <:cn–
feurs; 011 en prenoit trq_is cent pol1r chaque légion .
11
ne
paroit pas qu'avant M arius une partie de !a cavalerie fOt
de l'ordre des chcvaliers,
&
l'a•Jtre compofée de citoyens
parricul iers qui tervoient
a
cheval.
L a lcvée des foldats élanr faite , on en prenoir un de
ch~que
légion qui
pronon~oit
les plroles du ferment
av~nr
tous les autres, qoi
le
répéroient cnfoi1c. Par ce fcr–
mcnr, íls promettoicm d'obéir au général, de fuivre leur
chef,
&
de oe jarnais abandonner lenr enftignc.
On ne les oblíKea
:l
tllirc ce fermen! que l'annéc de
la baraille de Caones; on Jeur dcmandoit fculernent au•
paravant s'ils ne prorneuoient
pas
d'obéir,
&c.
Les íoldat¡ alliés fe
levoienr dons
les
villes
d'lralíe
par le¡ cr.pit.tines romains,
&
tes
confuls lcur indiqtloíent
le Jnur
&
le lieu od ils devoitnr fe rcndre . Ces alliés fcr–
voiem
a
leurs dépcns, les Romains
ne
kur donnoienr
que. du_ blé; c'ell pourquoi rls avoient leurs quelleurs
partrcolters.
11
nc faut pas confondre nvec lrs alliés les
troupes auxiliaíres qn i étoient fournics par le< étrangcrs .
Ccux qu'on appelloit
e~·o<ati
éroienr des
li>ldats vété–
rans, qui, ayJnt accnmpli
le
tcms de Icor fen·ice, re·
touruníent
a
la &ocrre par ínclinatíon pnur
le~
cnm–
mandans . lis étorenr fort confidérés dan
l'armc!e,
&
e>COl?tSdos truaux mrlitaires; ils pono'ent
m~me
la mar–
que qoí dillínguoít les cenmrions; c'étoit un farment.
Dn ordrn
ái/llr~IIJ
t¡ui
compo(oi~nt
la
milice.
Lci
chers
&
les foldats compnfoienr deux différens ordru.
D'abord il
y
avoit quatre ordres de f•nta(J]ns; favnir
le~
vllitu,
qui éroient les plus pauvres
&
les plu s ieunos
Cltoyens : ce cor;>s n'étoit pas fon confidéré,
&
on comp–
roit . peu_
~ur
lu i.
~ pr~s eu~
venoient les . piquicrs,
h•–
flatr,
furvrs des
prrnCJprr,
¡cunes gens 11nli nomrnés,
paree qu'íls
comrncn~oient
le cornbot. En fu ítc vennieru
ccux qu on
~ppctloit
triarii
ou
piltrni,
p3rce qu'il< fe íer–
voieot du javelor. Les derniers s'appeiloient
a11trpilni:
c'étuíenr les plus
~gés
&
les plus cxpérimenrés. On
le'
pln~oit
au troijcme rang d•ns le cnrp de refcrvc
&
nn
n'y en mcttoít jamais plus Je fix cens. On
fu~cl·vifoir
ces corps en díx compagnies appetlécs manipules
m•·
~~-
,
Choque cornpagnie de piquiers
&
d'enfam perdus éro!t
de deox cenrurres de foixanre ou foixanre-dlx hnmrnes;
cr oo ne doit pas cnrendrc par centurie une
compa~n'c
précife de cent homme<, mais un certaín no mbre d'horn–
mes. La cnmpagnic des rrioriens étnit de fni11nre hom–
mes feulemcot. On cornpofoir une cohorre de rrois corn–
pa~nies
de cba ue ordre
&
d'une compagníe de fron–
deurs , ce quí faifoit quatre cens vín¡:t hommes; rnais la
cohorte ne fm pas ordíoaire daos le rcrns de la républi–
qne, on ne s'eo fervoit que quand l'occo fion l'exi¡¡eoit:
d'une
compa~nie
de choque ordrc no compofo"t
orr
corps ,
qul éroit
-p u-pres ce que nous nommoos auj'lurJ'hui
bri_(ade .
La léginn étoit compof<!e de di1 cohortes r!u rcms de
Rumulus ; commc les cohortes étoicnt pctites, 1 légioo
é¡oi¡ 4e
IIQI:!
.mílle hoounes,
&
elle
oc
fut que de qua–
tre