MIL
· Les exercices
militairer
f:lifoient une autre pntie de 13
difcipline; aufli
c'dl
du
moc
extrcitiu'11,
exercice, que
.,¡c?r celui
d
1
~Xcrcítsu, ar:n~c,
p1rce
que plu' des tro u–
pes font cxercées, plus elles font auuerries. Les exer–
" iccs regordoiem les
farde:~ux
qu'il f;Jioit porter, les ou–
"rai{CS qu'il falloit faire ,
&
les armes qn'il f•lloic corre–
unir. L es fardeaux que les foldats étoient
oblig~•
de
porcer, étoient plns pefans qu'on ne fe !'imagine, car ils
de•oiem poner des vivres, des u(\enliles, des pieux,
&
outre cela leurs >rmcs.
lis portoienr des vivres pour
<¡uinze jours
&
plus; ces vivres conG(loient feulemen t
en
blé, qu'ils écrafoienc avec des pkrres quand ils e11
av oient befoin; mais daus la fuite i;s porterent du bifc uit
<¡ui étoit fQrt léger; leurs u(\enliles éwient. une fcie, u11e
c orbeille , une beche, une hache, une faulx, pour aller
au fourrage: une chalne, une marmite pour faire cuire
ce qu'ils mangeoient . Pour des pieux, ils en portoient
trois ou quatre,
&
qoelquefois davantsge. Do recte, leurs
armes n'étoient pas un fardeau pour eux, ils les regar–
doient en quelque fone comme leurs propr<s membres.
Les fardeaux dont ils écoicnt chargés ne
les em?c·
choient pas de fairc un chemin tres-long . On lit que
d1ns
cinq heures ils faifoient
•in~t
mille pas. On c:¡n–
d uifoit auffi qnclques
b~tcs
de eharge, mais elles étoient
~n
perir nombre .
1l
y
en ' avoit de publiques, qui porro–
lent les temes, les meules,
&
autres u(\enfiles .
ll
y en
cavoit anffi' qui appartenoient anx perfonoes
confidéral>le~.
On nc fe fervoit prefque poiot de chariots, paree qu'ils
4toient rrop embarralfJns.
ll
n'y avoit que les perfonnes
d'un ranB di(\ingué qui eulfent des valets.
L orfque les
!roup~s
décampoient, elles marchoicnt e:t
vrdre au fon de la trompene . Qoand le premier conp
du iignal étoit dnnné, tons aba!lt)iem lcurs temes
&
fai–
foient leurs paquets ; au fecond coup, ils les chargenient
fur des bétes de fomme;
&
a
u troilicme, on faifoit
dé–
ñler les premicrs rangs. Cenx -la étnicnr fuivis d<S alliés
de l'ailc droire avec lenrs bagages: apros
eu~
défiloient
la
prcmiere
&
la deo1ieme légion,
&
enCuite les allié•
de l'a11c gauche, tous avec leurs baga'(es; enforte que
la
forme de la marche
&
celle du camp' étoienr a-peu–
pres fcmblables. La marche de
l'arm~e
étoit une
efpe~e
de camp ambulanr' les cavaliers marehoient tant6t fnr
les aites,
&
tanr6t
a
l'arriere-garde. Lorfqu'il y avoit
do danger, toure
l'orm~c
fe
ferroit,
&
cela s'appellolr
pilatum agmot;
alurs on faifoit marcher féparément les
oetes de charge. afin qe n'avoir aucun embarras.
3tl
cas
qu'il falldt comb.mre: les vélites marehoienr
a
la
t~te .
Le général qui étoit toujours aceompagné de foldats
d'él ite, fe tenoit au milieu, ou dans l'cndroit ou fa pré–
fence étoit néedfaire , la marche ue fe faifoit ainíi que
quaud on crai\( 11oit
d'~tre
anaqué .
Quaud on étoit
pr~t
d'arriver
~
l'endroit ou l'on de–
voit;camper, on envoyoit devant les tribuns
&
les cen–
turions av ec des arpcnteurs , ou ingé nieu", pour choir.r
un
lieu avantav,eu¡; ,
&'
en tracer les limites; les foldats
y
encroiem c·>tntne daos .une vi
!le
connue
&.
pol icée, paree
.:¡ue les
cam¡~s
étoient prefqu• tOttiOUrs nnif,>rmes.
· Les travaux d<s Coldar< daos les
lic!g~s,
&
dans d'au–
tres
occnfions, étoknt forr pé>tibks. lis éroient
obli~és
par e_xempie, de t'aire des circ nvatlation< , de
creu~
des tolfés,
t.:l<-
Duran! la· paix, on leqr f•ifoit faire des
chernins, conllruire
de
édiñces,
&
b~tir
méme des vil–
les enrieres, li l'on en croit D h n
Ca
mus, qui l'alfure
de ll vil le de Lyon. 11 en cfl ainíi de la ville do D.1eS–
'Itourg dans les f!Jy ·-Bas, dan'
la
Grande-Brera~tte ,
do
cctte muraille dont il
y
a dlJCOre des relles ,
&
d'un grand
nombre de chemin, mogm'fi ques.
,
_L e troilieme
ex~rdce, ~roit
celui des nrmes qtti Ce fai–
fott tous ks JOurs d:tn; le tems de paix, comme da)ls
le rems de guerre, par tous les foldats excepté le• véré–
r~ns;
les capiraines
m~mes
&
les génér,tux , comme
Sci–
pton, Pompée ,
&
d'autres, fe pioifoient
a
f3ire l'exerd–
ce; c'étoit fur-rout dans les quarricrs d'hyver qu'on éta–
blilfoir
d~s
exercices auxquels préíid it un cenrurion, ou
un
vétér~n
d'une capadté reconnuc, La pluie ni le
vent
ne les intcrcompoient poi
m ,
paree qu'ils avoienr des
e-n–
drotts couvcrrs dellinés
a
cet uf.1ge. Les
excrcicc~
des
arm_es éroicnt de plufieurs efpeces ; dans la rnarcbc on
avott fur-rout é)la rd
a
la vltelfe, c'efl pourquoi trois fois
par mois on faifoit faire dix millc pas aux foiJars ar–
més,
&
quelquefois chargés de fardcaux fort pefans; ils
~n
foifoiem
m~m~
viu¡:t mil le; íi l'on en croit
V
égeee,
tls 6rotettt obltgés d'aller
~
de venir aYec b.aucoup de
célérité.
L e lecond e1ercice , étoit la courfe fnr la
m~me
li–
gnc; on obligeoit les (oldats de courir quatre mil le pas
armós
&
fous leurs
enfei~nes .
Le troiíieme confiflojt
daos le
f~pt,
afio
d~
favo¡r fautor les folfés quand
'il
e
!l .
r.,,_
x
lv1 I L
411
~toit
bcfoin.
Un
quarrieme exerdee ,
rc~ardé
com-ne
Ítl\–
portaot, étoit de nager;
il
fe prati"lu'i:
da
1o
la m r ,
<>u
daos quelque 6euve, lorfque l'ar
n~<
Ji:
tro
tv
>it ca
noée
íur
le
rivage, o
o
do~s
le T iore proche le
ca'll>
d~
M
trs .
1,-e cinquieme exerciee écoir aopellé
p~!,,r,,.
·
il
e >nii lloic
a
apprendre
a
frapper l'ennemi '
&
pour
~el
a
lo foldac
s'exer~oit
a
dOllll<r plufieurs coups
a
1111
pk u qui é<Oi!
planté
a
qllelque dillanee. ee qu'ils faif<>ient
e~
préfenee
d'un vétéran, qui inllruiC:tit les jeunes. Le fixieme exer–
cice monuoit la m.tniere de lancer des
6~ ;hes
&
des ¡J–
velots ; c'étoit proprement l'ex ercice de ccu< qui éruient
armés
a
la tégere. En
fin
le feptiomc étoit p<>ttr le• ca–
valiers, qui fon doienr l'épée
:i
la maio fllr un cheval de
boi;. lis
s·~xer~oient
attffi
a
courir a chev&l '
&
a
fJire
pluíieurs évoluttons dilférentes: voila
les e(ercices qui
6t•_•ient les plus ordinaircs ehez les R omaius; nous fup–
pr lmons les autres.
La troiliemo parrie de la
dif<iplint militair.
confifloiJ
dan• les lois de la guerre . 11 y en avoit une che'l. les Ro–
mains qui étoit tri:s -févere, c'étoit coutre les vols. Fron–
rin,
Strat<tg. Jiv,
l .
ch. iv.
nous apprend quelle en étoit
la punition. Celui qui étoit convainco d'avoir volé
¡,.
¡>lus perite piece
d'~rgcnt
étoit p11ni de mort.
11
n'étoit
pas pernú
a
chacnn
d~
piller indilféremment le pays en–
nemi. On y en voy it des
d~ tachem:n<;
alors le hutin
étoit comrnun;
&
apri:' que le quefleur l'avoir f•ic
v~n
dre' les tribuns di(lribnoicnt a chacun fa part. ain li per–
fonne ne qulnoit fon pofle o
u
Ion
ran~.
C'ét•>it eneore
une loi de ne poiot
obli~er
les foldat>
a
vuider leurs cif–
férends hors d" camp, ils éroient jugés par leurs ca¡na-
rades.
·
· jufqu'ii
l'an
347,
les foldat R01mins ne
re~11renr
au–
cune paye,
&
chacun .fervoit
:i
fes dépens. Mais depuis
ce toms-ta jnfq u':i Jules-Céfar, on leur donuoit par jo11r
en\'iron deux oboles, qui valoient cinq fols. J ulcs-Cé–
far d., ubla cene -paye,
&
An~ulle
continua de leor dnn–
ner d;x fols par jour . D ans la fu it" la po1ye
au~mema
a
un poim , que du tems de D r>mitien, ils avoieut chacun
qua<re écus d'or par mois, au rapport de juOe- Lipfc;
mais je crois que Gronovius
de Puun. vtt. liv. 111-....
<ap.
ll.
penf~
plu; jnlle, en dir:11H que )es foldot avoie>H
doU?.e écps d'or par an . Les centurions rec voient
le
double de cette r.,m-ne.
&
les chovalier< le triple . Q >tcl–
quefois on donnoit une double rotion, ou b;en une paye
plus forre qu'ii l'ordinaire ii ceux qui s'écnient
dillin~ués
par leu r
cmtra~e .
O
m
re cela on aecordoit oux foldars
quatre boilfeanx de blé, mefure rom1ine , par mois ,
atin
que la dtfette ne les
oblige~ t
pas
o
piller; mais il leur
!toil défendu d'en vendro. Les
c~nrurions
en avoient la
double,
&
les chevaliers le triple,
re
n'ell pas qu'ils m1n·
gealfent plus que les aurres; rnn;s ils avoient des efcla ·
ves
a
nourrir : on leur fournilfoir auffi de l'orge pour
lcurs ehevau x .
Les famaffi ns des alliés avoicot autant de blé que ceux
des Romains; rnais leurs eh valiers n'avoient que huit
boilfeaux par rnoi• ,paree qu'ils n'avoient pas ta!lt de mon–
de
a
nourrir que les chevalicrs rom,Jins . T our cel• fe
donnoit
gratÍJ
aux
all i~s,
I):Jrce qu'ils fervuit:tlt de
m~mc. O n re<ranchoit aux Rornains une forr perite partie
de leur paye, pour le bl é
&
les armes qu'on leur fqur–
nilfoit. On lcur donnoir auffi quelquefois du fd, des lé–
~umes,
do lard; ce qui arriva f'ur-tou t dans les derniers
tems de la r6publique .
ll
n'éto't permis
a
pcrfonne de
rnangcr avanr que le
tl~nal
fOt donn!,
&
il fe donnoit
dcu~
fotS par jour; i)s dinoicnt debout, frugalemenr,
&
ne n¡angcoicnt rien de cuit dans ce repas : lcur fouper
qu'i ls apprcwknt eux-mcmcs, valoit un peu mieux que
leur diner. La boitTi•n ordinairc des (oldats éto't de l'cau
purc , ou de l'cau
m~lée
avcc do vinaigrc ; c'étoit auffi
cellc des efclaves .
L a récomoenfe
&
les punit•ons font les liens de la Cu–
ciété
&
le foutten de l'état
mi/ieairt :
c'c(l pour cela que
les Romains y onr tnüjours eu beaucoup d'égard. Le
premier
avanta~¡e
<le l'état
militairc
étoit que les foldats
n'é10iem point
nbli~és
de
plaider hors du camp; ils pou·
voienr auffi difpo f'er
a
leur volonté de
l'argent qu'il•
arnaffoient
a
ta
g
ucrre. Outre cela, le général " iéloriecx
récompenfoit \es
fold.usqui s'étoient dillingués p>r lcur
bravourc ;
&
po
ur diftribucr les r¿compenfes , il alfcm–
bloit l'arrnéo. Apri:s avoir rcndu graces
a tH
dieux, il 1•
haranguo't, fai foit approcher ceux qtl'il voulo't réeom–
penfer, l"ur donnoit des louanges publiques,
&
les re–
mercioir
~
Les plm petites récompenfes qu'il
.~ift ribuoi~ ,
étoien!
par oxemplc, une pique fa
m
fer, qu 11
donnott
a
c~lut
qui avoit btené fun
~nnemi
dans
~n
combar. íingul•er ;
celui. qui l'avoit rcnverf!
&
.~épo~11lé, re~evott
un braf–
fe\et
,·¡¡
étoir fanra!fio;
&.
s
ti
~!Oit
c1,vallcr,
~&nc ~fpec.c .
F
f
f
;¡
de