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.MIL

de hau(Th-col d'or ou d'argont . On leur faifoit aurti que!•

quefois préfent de P':ti_tes chaines, ou de drJpeaux, tan–

tOt unis, taml'lt de dtffc remes couleurs,

&

brodés en or .

. L es grandes récompcnCes étc>ient des cc>uronnes de clif·

{~rentes

e(peces : la premiere

&

la plus co níidérable,

t!tbit la couronne obíidienale que l'on donuoit

:l

celui

qni avoit fait !ever un

íi~ge.

Cene couron•te étoit regar–

dée comme la plus honorable : on la compofoit d'herbes

que l'on arracboit daos le lieu meme oü étoient campés

les affi év;eans . Apre·S cetts cou ronne, venoit la c,>uron–

ne civique qui étoit de cht!ne' on en peut voir la rai (on

dans Plutarque, vie

d,

Coriulan.

Cene couronne étoit

r.!(ervée pour un ciwyen qui avoit rauvé la vie

a

un au–

tre citoyen, en tuant

Con

enn•mi. Le gé néral ordonooit

que cette couronne fOt donnée d'abord a celui

a

qui on

svoit rauvé la vie, afio qn'il la prérenth lui-meme

a

fon libérateur' qu' ll devoit to\ljours regarder com •ne ron

pere. La couronne muro)e d'or, qui étoit faite en for–

me de mur,

&

o

u

i1

y avoit des 10urs

&

des m.tntclets

repréfentés, (e donnoit

ii

ce!ui qni avoit monté le pre–

mier

a

la mmaille d'une ville affiégée.

11

y en avoit

deux autres qui tui rerfembloiem arfcz; !'une s'appelloit

• orona cajlrmjiJ ,

couronne de camp ;

&

l'auttc

corona

vall~tril,

couronne de retranchement . La premie

re

s'ac–

cordoit

a

celuí qui dans un combar, a voit pénérré le

premier daos le camp de l'ennemi;

&

la feconde,

a

ce–

lui qui étoit entré le premier dans le retranchemenr. La

couronne d'or navale, étoit pour colui qui avoit

raoté

le premicr les armes

a

la

m:~

in dans le vairfeau ennemi.

JI

y

en avoit une autre qu'on appel loir

<laffica

ou

rojlra–

M,

dont on faifoit prérenr au général qui avoit rempor–

té qu'elque grande viétoire fur mer . O n en donna une

de cette

~[pece

a

Varron,

&

dans la fuite

a

M . Agrip–

pa : ce!le couronne ne le cédoit qu'a la couronne

ci·

"ique .

11

y

avoit encare d'autres couronnes d'or, qoi n'a–

voiem aucun nom particulier; c>n les accordoit aux fol–

dats a caufe de leur va!eur en géoéral . Au rene , on

leur doonoit plutl\t des

lou:lf\ge~,

ou des chnfes dont

on ne confidéroit point le prix, que de l'argent, pou r

faire voir qne la récom penre de la valeur dcv·oit trre

l'honnenr,

&

non les richelfcs .

Q

Jand ils alloient au

x

fpeétacks, ils ayniem f<>in de por:rer ces glorieufcs mar·

ques de !eur vatl!ance: les chevalrers s'en paroient auffi

quand ils parfoient en rev (\e .

Geux qui a,·oien1 remporté quelq ues dépouilles les

faifoient attacher d,os le !ieu le plus fréqueoté de' leur

maifon,

&

il

n'étoit pas permis -de les arracher me!me

quand on vendoit la mairon, ni de les

fn(pendr~

une

re–

conde fois, fi el les to mboienr. Les dépouilles opimes

.étoient ce11es qu'un o tfi cicr, quoique fübal¡erne, com–

me nous le _v.o yons por l'exemple de Coflus, rel]}porto:t

fur un o tfi cter des ennem;s. O o )es (u(pendoit dans te

temple do

J

upiter férétrien : ces dépouilles ne furent

remportées que rrois fois peQdant tout le rems de la ré–

publique ro maine . On les appell oit

opi"?N ,

(e!oo quel–

ques-uns, d'Ops , femme de Saturne, qui !!roir cen fee

la dinribtHtice des ric.l¡e(J'es; feloQ d'autres, ce mor vient

d:opu ,

richerfes ;' paree que ces dépnuilles étoient pré–

eteo res: c'cfl pour cela

q•l'Horac~

dit, '"'

trio,.,plie •Pi–

"'' · Od. x!iv.

Un ces honnenrs qu

1

on accordoit au commandant de

l'armée , étoir Te nom

d'i;,ptrator ;

il recevoit ce tftre

des f<>l dars , apres qu'il avoit f•it que!que belle aétion

&

·le rénor

k

confirmoit. Le ¡:ommandam gardoir

e~

DO!TI

.JUf<tu'a fon trio rnphe : le dernier des panicu!ierS

qUt att eu. le

I)Om

!l'impn ·ator,

efl Junius j31re(us, an–

cle de ::,éJan ,: un

autr~

honneur étoit la fui?.PJicarion or–

donnée pour

r~nd re ~races

aux dieux de la viéloire que

le général avo¡t

remporté~;

ces

pricre~

étoieot publiques–

&

ord.onuées par le fl'na¡ . Cic!!ron efl le (etll,

;\o

qui

ces prtqes ayent été accordées daos une aurre oecalion

que

~el le

de la guerr.": C e fut ¡¡pri:s la d'écouverre

de–

la conJurattQn de Caplma ; mais le cambie des hooneu rs

aur·<juels un gé néral pouvoit afpjrer éruit le triomphe

V•ye:¿

TRIOMPt! E .

' ·

·

· '

S'il

y

av?it ,des

~écornpenfes

a

la

gue~re

pour an¡mer

les

fold~t !

a q cqtlltter ¡le leu rs devoirs, il

y

avoit au(Jj

~es punt~!OIIS

pour ceux. qui

y

manquoient.

C~s

puuf,

t1ons étOJeot de la competence de• tribuns des préféts

avec leur con(eil,

&

¡:h¡ général me!me, doquel on ne

pouvoir _app,elleF av.aot la loi Poraia, poné.e, t'an-

f$'6.

On

pu·~,_rfolt

!_es. foldats, . ou par. d; s peines afij iél!ives ,

ou par

1

l¡\tlOI)110te , Les

pe1p~s aftlt~t ves

contifloient daos

une amende , <jans

)a

fai(Je

de

leur paye , dans la bano–

na d~ ,

fo us ,lnqucll<;

il

lrrivqit quelquefois d'expirer; ce

<;hittment s appello1t

!H/IU.tmttm ,

Le1

foldats mettoieot

a

mon

a

eaaps- -d'e

·b~Olf

eiJ Ele

pietre

¡

un de

JguJS

ca•

MIL

marades qui avoit commis quelque graod erime, com–

me le vol ; le parjure, pour quolque récompenfe obte'–

nue fur un f•ux expofé, pour la déferrion, pour la per–

te des armes, pour la

négli~ence

daos les (eurinelles

pen~

dant la nuit. Si la banonnade oe devoit pas aller jufqu't

la rnort'

011

re (ervoit d'un [arment de vigne pour ler

ciroyens,

&.

d' twe autre baguette, ou méme de

ver&~s.

pour les alliés. S'il

y

avoit un grand nombre de conpa·

bies, on les déci moit, nu bien l'bn prenoit le vingtie•

me, ou le

centiem~ ,

felon la griéveté de la faute.

Comme les punitions qui emporrent avec elles plus

de honte que de douleor, fonr les plus coovenables ._

la guerre,

l'i~nominie

¡!toit aufl) une des

plu~

,grandes.

El le confiiloit, par exemple, a donner de

1

orge au1

(oldats au lieu de blé'

a

les priver de toute la paye) ou.

d'une partie (eu!ernent. C ene derniere

pu~ition

<!toit fur–

tout pour cenx. qui quirtoieot leurs eofeigoes; on leur re–

trauchoit la paye pour tour le

tem~

qu'ils avoient fervi

avanr kur fatue . La rroilieme e(pece d'ignnminie, l!roit

d'ordonner

á

un (oldat de fauter au dela d'uo retranche-.

ment; cette punition étoit faite pour. le¡ poltrons. On

les punilfi1it encore en les expo[ant en pub!ic avec le11r

ceimure détachée,

&

dans une poflure molle

&

eif<!mi..,

née . Cette expofition fe fai(oit daos la rue du camp ap•

pe11ée

prinápi11:

c'etl-la que

s'exé~utoient

auffi les au–

rrrs chhimens. Eolio, pour w mble d'ignominie, on les

fa ifoit parfer d'un ordre (upérieur daos un autre fort

au·

derfous, comme des triariens dans les piquiers, ou daos

les

v61ite~ .

11

y

avoit encore quelques autres punitiont

peu uíitées.

La derniere chofe dont il nous re!le

~

parler toucn•nt

la

difcip/in• militairt,

eft le

cou~t;

il

~ttlit honn~re,

ou ditfamam: le

con)~<!

honnl!te, étoit celoi que l'on ob'•

tenoit apres avoir (ervi pendan! te ut le tems preferir,

ou bien

a

caufe de maladie, ou de qnelqu'autre chofe.

Ceux qui quirtoient le fervice

apr.bs

avoir fervi leur tem¡

1

étoient mis au nombre de ceul qu'on ap¡r<lloit

benefici•·

rii,

qui étoient exempts de fervir,

&

fo uvent on pre•

noit parmi e11x les gens d'é lite,

evo<áti.

Ce

congé hou•

néte pouvoit encore s'obreltir du t(énéral par faveur. Le

congé ditfam3nt, étoit lorfqu'ou étoiG chaffé

&

Mcla~4

incapabJe de fcrvir,

&

cela poar que.lque

enme.

Sous AngnOo, on mit en ufage un con.;é appe!lé

txau·

Eloratio,

qo i ne dégageoit le foldat qae l<>rrqu'll étoit

devenu véu!ran. On nommoit ce [oldat

vexillair~,

pare-e

qu'il étoir atta<:hé

a

un drapeau,

&

que dans

~et·

dtat

il attendoit les récompenfrs

militairts .

De plus, qaand

le tems de fo n forviGe ét<lit fini,

00

loi donnoit donze

milie

renere~s .

Les prétorieos qui furent

inníru~s

pn

cet cmpereur,

au

bout dé foize aos de fervice·,

en

reco•

voieot vmgt milles : quelquefojs

l'B

dennoic au·X

f~ldart

des terres

eo

Jroli~,

ou en Sicíle.

,Pn

peut mainteoat11 fe former une idée camplettc

dt

)a

difcipi<•• militaire

des Romains,

&

du ha

u~

poi

m

de

perfe é!iof¡ oil- ils porterent l'art ·de la ¡;uerre, dont ill

firent fa¡Js cerfe le"r érudo ínlqu'a la ch\lte de la r4po"

blique: c'elt fans

do

ore un dk u, dir

V

t ¡!,ece, qui leur

infpÍra la légion. JI¡ jugerenr qu'il fall oir

donnerJao~

fol·

dats qni la compnfoieot, des ar mes

otfenfi.vd

>

&

défetl•

fi ves plus forres

&

plus pefames que ce!le' de qtJelqu'au•

tre

p~nple

que ce fO.t . J'<tl

ai

dir

qu~lque

chuf<,

.f~ai9

je prie le !e&eur d'c;n vo·ir les détails dans

Pol yli~ ~

daos Jofephe.

11

y

a peu do ditférent e, cona!ut ce

d~~·

nier, emre

l~s

ch.,-vaux

chaq~és

&

les fo!dars romains.

lis pnrtent, qit Cicéroo, leur nourriture pour plus

<!•

q tlinze jOUfS·, !OUt

Ce

qui en

a

!eur u(a¡:t, toO!

CC

qu'it

faut pour fe fortifier;

&

a

l'égard

de

leurs

arme~' il~

n'en font pas plus embarr)lrfés que de leur.s

maío~ .

'I.'uf

fcul. livre

lll.

Pour qo'ils- purfent av.oir des

~rmes

plns peCantes

qrro

cel!es des autces hommes, il

f~lloi.r

qu'ils fe rendirfena

plus qu'hommes: c'en ee qu'ils firent par un travail con·

tinuel qui augmentoit lettr

for~~ ,

&

par des

exercico~

qui kur donnoiem de

l'~drelfe,

laquelle n'e ll aurre cho(8'

qu'un~

julle di(penfation des forccs que !'u n a.

11 faut bien que j'atoute uo mot

:l

ce que j'ai Mja•

dü de la

difci p/ine

des [olda::s romains . On les

~ccou.tomoit

a

a! Jtr le plS

rni/itaire,

c'cll- 3-d~re,

a

faire

C!l'

cinq· henres vinv;t mil

les,

&

quel qucfois vingr,quatre,

P¡!n¡hnt ces

mar~

hes, o

o

leur fai[oit porter d<s phid;

ddl

fo'xame livres: on les ent retenoit dans l'habin¡de de

cw tt·

rir

&

de

faut~r

!Ot¡t

'fm·és .

11>

pr<:ñÓitnt dans leurs ex-er–

cice~

des <' pée,;., des

jave1ot~,

des fleches d'u ne peCan·

~eur

doublc des armes ordinaires ;

&

ces exercices étnient

continuels .

f/oye<.

dan T itc-Live, les

ererei~c~

que

Sci–

pion

l'

Afri~uain

faif<>it

fai~e

AUX

f.>ld~ts

apr{!s 1• pri(e de'

Canhag·e la. ncuve .

M ari~s,

mal):ré

(a

vicilldfe, alloii!–

JOUS·

les

jell!s

au-

~llamp-

de M<a!t-.

l1oJ.11í'4e,,

¡¡.

!'a~e ~

cin·