MEXICAINE,
URRE (
Hifl.
ntll.)
tr,a
Mrxirt~fÍII
nom donné par quelques auteurs
:i
une terre trcs–
bla~ch~ ,
que l'on tire du lac de Métique; on ls re–
garde comme aflringeme, de!licati•e,
&
comme
on
re–
mede contre les poifons. Les Jndiens la nommcnt
Thi–
e-atla/i .
MEX ICO,
VJLLE DE
(
Glog.)
aurremenr ville de
M~xique
; ville de
1'
Amérique feptentrionale, la plus
conlidtrable du Nouveau-Monde, capitale de la Nou–
velle-Efpagne, avel: un
archá~ché
érigé en lf47, une
audiance royale, une univedité, fi l'on peut n<>nuner de
ce nom les écoles de
1'
Amérique efpagnole.
Elle fut la capitale de l'empire du Mox iquc juf<Ju'au
13
Aotit
1
p
1 ,
que Cortez la prit pour toujours,
&
que finit ce fameux tm?ire. Voyons ce qu'elle étoir
alors' avaor quo de parler de ron érat aéluel.
Cene ville, fondée au milieu d'un grond lac, offroit
au1 yeut le plus beau monument de l'induflrie améri–
caine. Elle communiquoit
a
la terre per fes digues ou
chaulfées principoles , on vrages fomptueux, qui ne fer–
voient pas moios
a
i'orrlement qn'a
la néce!lité. Les
roes étoient
for~
larges, QOupées par quanriré de ponts,
&:
paroilfoienr tirée• alt eordeau. On voyoit dans la •ille
les canots fans nombre naviger de toUleS pam pour les
befoins,
&
le commerce. On 1'0toit
a
1Wexico
les mai–
fons fpléieufe<
&
commodcs conllruites de pierres, huit
grands temples qui
s'élevoi~nt
au-de{fus des
autr~s
¿diti·
ees, des places, des rnarchés, des boutiques qui bril–
loient
d'ouvr~ges
d'or
&
d'ar!1;enr fculptés, de .vaillelle
de terre vem11fée,
d'éroffe~
de coron
&-
de uiTus de
plumes, qui
formoien~
des delfeins
tcl~tans
par les plqs
"ives couleurs.
L'achat
&
la venre fe faifoient par échange; chacun
donnoir ce qu'il avoit de trop, pour avoir ce qui
luí
manq·unit. Le ma'l
&
le cacao fcrvoíent feulement de
mounoie pt>ur les cho e< de moiudre vakur.
11
y
a
voir
u ne maifon
nu
les juges de commerce
t~noient
leur tri–
bunal, pour 'egler les différends enrre
le< nér,oci• ns ;
d'a~mes.
mini!tres inférleurs alloíent dans
les
ma~cht's
1
m amremr par let¡r préfenc:e
l'égal'ré d:!n! les rra1 és .
.Piufieur< palais de
l'emp;réur Monlé7.utna augmen–
lAlenr la f.JmpmoÍI Ié de la ville. Un d'eln s'dleYoit íur
des cnl onnes de
j~ípe'
&
érnit
d~lliq~
a
récréer la v\le
par divcrs
éran~s
enuvert< d'oifeaux de mer
&
de rivie•
re,
les plus admirable< p1r leurs plumsges. Un autre
tro:1 dé.c_oré d'uu.e
ména~erie
pour
les
oifea•n de proie.
Un rr,llfleme étolt temoli d'arn¡e; nffenfives
&
défen–
ñves, ares, fleche<, frondes, épées avec des trenchans
de csilloux, enchaffés dans des manches de bois,
&t.
Uil quatrieme étc>it
conf<~cré
3
l'enlletien
&
nourrirure
des noins, dos bo!lits ,
&
aurres períonnes conrref•ircs
ou
eflrnpi~os
des deux
f~xes
&
de tout ige. Un cin–
qui
111~
érojr entouré de
grand~
jardins, ou l'on nc cul–
tivnir que des
pl~nres
mo!decinales, que des
inrendaos
di(jribooienr gratuiremenr 3lH malades. Des médecios
rendoienr compre au roi de leurs efft·ts,
&
en tcnoient ré·
gillre a leur m.uliere, fons avoir l'uíage de l'écriture. Les
antres efpeces de magniricence oe marquen! que le pro–
gres des arrs; ces denx dernieres marquenr le
pro¡;r~s
de la morale, comme
q
ir M. de Voltaire.
C on oz, apre1 f1
con~uére,
réRéchiri:1nr fur les avan·
rages
ti
1~
cornmndité de la íituarion de
M•xict,
la par–
ta~ea
entra les
cqn~uérans,
&
la pt
reb~tir;
apres avt>ir
m1rqué les pJacs pour l'hóte!-de-ville,
&
pour les an–
tres
o!di fice~
publics.
11
íépara
13
demeu•e des ECpagnols
d'avec celle du rrfle des fndiens, promit a tous ceux
qui v,>Ud<Oicnr
y
venir demeurer, des emr lacemens
&
des p•ivileges,
&
donna une rue eut'ere au fi ls de Mon–
té7.uma, pour g"gner l'affeél ion des Me1icains.
Les
de–
fcendans de ce
f,:mcu~
empereur (ubliltenr encare daos
ceue ville,
&
f<.>nt de
fimple~ ~entilhommes
chrétiens
1
confondus parm1 la
foul~.
1
•
M''f""
:fl aéloell,emenr tituée dans une vatle p12ine
d\:au,
cuyaonn6e
d un cercle de montagnes d'environ
-iD licues de tour .
D~ns
la faiíon des pluies, qui 'com•
~r~encen¡
vers le mo!s de Mai, on ne peut -entrer daos
cette villc que p.r trois chaulfées, dont la plus perite
á
une
~rand~
demi-licue de )ougueur; les deux aurres f<•nr
d'une lieu'
&
d'une lieue
&
demíe; mais dans
le~·
tems
Ele fécherefie, le la
e
au mílien ·duqnel la ville
en
/ituée;
diminue confidtrablemem. Les Efpagools fe f
0
nr effor–
cés de ' faire écouler les eaux a-travors
les
moma~"es
v oifines; mais apri:s des
trav~ur
in1menfes, e1écurés au1
dépens
de.
jours des
ma~heurepl
Mexicains, ils ' n'onr
réu!li 'qu'en parlie dans l'exécutkm de "" projet; nbo–
nloin5 ils onr reméjié par leurs ouvrages aux inonda–
aions, dout ccue
YiHe
~
fo11w-nr meoacte.
MEX
Zlle dl aélnellemem
b~rie
régulierement,
&
trav~e
d~
quelqurs canaux, lefq.uels fe remplil!cnt des
eam
qai
~renneot
du lac. Les mn1lous
y
font b10es,
a
coufe des
frét¡uens tremblemens
de
terre; les rues font largos
(e
les éghíes rres-bellcs.
11
"f'
a un rrcs-¡;rand nombre' de
couvents.
On comptOit au moins rrois cent mille ames dans
Mociro
fous le regne de Monté7.uma; on n'en trouve–
roir pas aujourd'hui foil3me tmlle, pnrmi lefquels il
y
a
au plus dix mille
bl~nc~;
le relle des habitans
en
com–
poft d'lodiens, de negres d' Afrique, de mu lhreS, dé
métis,
&
d'aurres, qui de!cendent du mél'ange de c:es
doverfes narions entre elles,
&
avec les Européens;
ce
qui a formé des
habit~ns
de roures nilances de couleurs
1
depois le blanc jufqu'au noir.
C'~fl
cepcndant UOC Yille trc<·riche pOUr le Cnrnm'f•
ce, paree que par la mer do nord une
vm~taine
de gros
nilfoaux abordent tous les ans
ií
S. Jean de Mhua, qu'mt
nomme aujourd'hui
la V•ra-Crux.
chargés de marchan·
difes de la chrérienré', qu'on traníporte eníuite par recre
a
M<xi<o.
Par la mer du fud, elle
trafique au 1'6ron
&
aux lndes orientales au moyen de l'enrrep6r des Phi•
lippines, d'oii i! revient tous les ans deux galions
l
Aca•
¡mico, ou l'on Mcharge les
marchancjií~s,
pour les con•
duirc par terre
a
Mo:it¡Nt.
Entin,
1i
l'on conlidere la qualllité d'argent qu'oll
appo'rrc des mines dans eme ville,
la
mer;nificence des
éditices facrés, le grand nomhre
d~
carroiTes qui rou–
lenr daos les roes, les richelles
im •nenfel de plufieurs
Efpagnols qui
y
demeurenr. l'on penfera
'JU'elle
doit
erre
une vil!e prodigieufement opulente: mais d'un autre e6-
té, quand on voit que les lndiens qui fonr
les qnatre
cinquiemes des habitans, fom fi mal vétus, r¡u'ils · vont
íans linge
&
nuds piés, on a bien de
la
peine
ii
fe per–
fusder que cette ville foit effeélivcmenr li riche.
Elle ell 1i1uée
a
n
licues de la Puébla,
7f
d'
Act–
JlUico,
&
ii
8o
de la Vera·Crur.
Long.
felon le
P.
Feuil–
lée
&
des Places,
272
d'JI·
21
min.
30[u. IJJt. lO.
10.
Lon.g.
felon Ca!lini
&
Lieutaud,
273·
ft
30.
lnt.
20.
Lo11g.
felon M. de Li<le,
27r. lf.
lat.
20. 10.
(D . ').)
MEXIQUE,
L'EMPIRE
nu
(GI~g.)
valle conrrée
de I'Amérique íeptenrriohale, iollln iCe
au~
rois du
M•–
xi9N',
avant que fernaqd Comz en
~rit
fair la eon–
qo~~e.
Lorfqu'il aborda dans le
M<xit{'U ,
cet empire éroit
au plus hau¡ point de fa graudeur. Toute• les provinces
qui avo'ent éré découverres juí4u'alors daos 1'.'\méri–
que feptentrionale, éroient
~ouvernée.
par les miuiflr"'
du ro1 du
Ml.xiqtu,
oo pu des caciques <;ui lui
payoi~ot
rribur.
L'~tendue
de fa mon!rchie de tevant au couchant étoit
au moim de
roo
li~u<S;
&
fa
l~n¡eur
du midi au
íe–
prentrion conrenoit Jufqu'i pres de roo lieues dans quel–
ques endroirs. Le pays éroi1 par-tour fort peoplé, riche
&
abondant en commndirés. La mer Atlanrique, que
l'oo app lle maintenanr
la ''"r dt1 Nord,
&
qui lne ce
' Ion¡¡ efpace du
c~té
étendu depui> Peouco JUlqu'a
Yo–
taran, bornoit l'empire du córé du feprcnrrion. L'Océan,
que l\1n nnmme
a/iatirpu,
ou plus communément
m•r
""
S"d,
le bornqir
a
u
couch~nr, depui~
Je cap M indo–
fin,
jufqu'aui eurémirés de ' Ia nouyellc Galice. Le
c6r~
du fud occupoit c<tre Vllle c6re, qui court au )ong de
la mer du Sud, depuis .'\capulco juíqu'a Gualimala; le
c6ré ' du nord
s'~tendoit
¡uf<¡u'a Panuco
1
en
y
compren•
nant cer¡e prQvu¡ce .
Tou¡ cela étoit l'ouvrage de deu
x fiecles. Le premier
chef des Metiquains, qui vivoient d
'ab.nden république,
fur un hen¡me rri:s, habile
~
rres· bra
ve; &depuis ce term–
la, ils élureut,
&
déférerent
l'au~Orité f<~t~veraine
a
ce•
lui qui palfoit pour le pl¡¡s vaillant.
Les rjchelfos de l'empereur étnient
fr
confiMrahles ,
qn'elles fuffifuien¡ noo-leukment
ii
enrretenir les délices
de fa cour, mais des armées nombreufes pour couvrir
les frontieres. Les mines cj'or
1!¡
d'argenr, les faliue•,
&
surres drqits, !ni produifoient des revenos irpmcnfes.
U
11
grand
ordr~
dans
l~s
finances inaiutenoir la
proíp~rjré de cer empire .
11
y
avoit ·dilférens tribunaui p,our
r~ndre
la juflice,
&
m!me des juges des atfaires de com•
merce. La po\ice étnit fage
&
hu maine, excepté d1nS
la courume barbare (
&
autrefnis rép1ndue che; tant de
peupl<s)
d'immoler des
prilonnicr~
de guerre
a
l'idole
Virztzilipu
'l.li,'qu'ils
r~gardoienr
ponr le fourerain des
dkux. L'é
ducarion de la jeunetfe fnrmoit un des prin·
cipaur objors du gouvernemenr. JI y avoir dans l'empire
des écol<s publiques érablies pour l'un
&
l'aurre fe1e.
Nous admirons encore les anci<ns Egyptiens , d'avoir
connu qu« t'annt!e ell
.d'en,.iro~
36¡-
jours; Ie_s Meri–
c¡oains avoient poufié
Jufqu~s-1&
lenr allroi10mre.
Td