MEX
Tel éroit l'état du
Mexi'l''"
lorfque Fernand Cortez,
1!11
1
P9,
limpie lieutenant de
V
élafque1., gouverncu&
de l'ile de Cuba, partir de cette ileavec
(on
agrément,
fuivi do
6oo
hommes, une vingtaine de
cheva~x,
quel–
ques pieces de campaóne,
&
fubjuga tour ce puitfant
• pay_s.
D'abord Correz efl aífe1. hemeu[ pour trouver un e(pa–
gnol, qui, ayanr été neufans prifonnier
a
Yucatan, foit
fe chemin du
Mex;'l'",
lui fen de g11ide
&
du truche–
menr. Une américaine, qu'il nomme dona Marina, de–
vient il-la-fois Ca maitrelfe
&
fon coníeil ,
&
apprend
bienr6r alfez d'efpagnol, pour
~tre
auffi nne interprete
urile. Pour comble de bonheur, on trouve un volc•n
plein de fouphre
&
de falperre, qui ferc
a
renouveller au
befoin la poudre qu'on confommeroir dans les comhars.
Cortcz avance devam le golphe du
Mexit¡tu,
tant6t
carelfQnt les naturels du pays,
&
ranr6t fairant la
~uerre.
La pui/fanre république de Tlafcala fe joint
a
luí,
&
lui
donue lix mil le hommes de fes troupes, qui l'accompa–
gneut daos
Con
eEpédition.
11
e•me dans l'empire du
Mtx;t¡ut,
malgré les défenfcs du fouverain, qu'on nom–
moit
Monte~uma:.,
Mais ces auimaux guerriers fur qui
,
les principaux Efpagnols étoienr montés, ce tonn<rre
,. artiticiel qui fe formoit daos leurs mains, ces
ch~ teaux
•• de bois qui
les
avoient tpportés wr I'Océan, ce fer
, donr ils étoient
couverr~,
leurs marches
com?t~es
par
,. des viéloires; tant de [ujets d'admiration, join;s
a
cct-
te foibletfe qni porte le penple
a
admirer; tot t cela lit
, que quand Correz arriva dans la ville de Mexico,
il
,. for
re~
o de Monté"tuma comme Ion maltre,
&
par
,
les habirans, comme leur dieu. On fe merr:>it
~
ge–
" nour daos les roes, quand un valet efpagool palfoir.,
Cependant, peu-a-pen, la cour
de
M ome1.uma s'ap –
privoifant avec leurs h6tes, ne les regarda plus que com·
me des hommes . L'empereur ayant appris qo'une nou–
velle trcinpe
d'E[pa~nols
éroit fur le chemin d11
M t xi–
'1'",
la fit attaquer en fecret par un de [es
g~néraux,
qui par malheur fut battu. Alors Corte"L, Coivi d' une
efcorre efpagnole,
&
accompagné de fa dona Mari·na,
íe rend a11 palais du roi .
11
emploie tout enfemble la per–
fualion
&
la menace, emmene a fon quarrier l'empereur
pri(onnfer,
&
l'en¡pge de fe reconnoltre publiqnement
vaii:~I
de Charles ·<.¿uint .
Monté1.uma,
&
les principaux
d~
la nation, donnent
pour tríbut attaché
a
lenr hommage, lix cent mil le
more~
d'or pur, avec une incroyable
quanrit~
de píerrerics. d'ou–
"t'ragcs d'or,
&
tout ce que l'inrl111lrie de pluíleurs
C.
e–
eles avoit
fabriqu~
de plus rue dans cene contrée. Car–
tel en mit
a
part le cinquieme pour
!i
n ma!tre, prit un
cinquieme pnur lui,
&
dHlribua
k
relle
a
fes foldars.
Ge n'eít pas li le plus grand prodlge; il ell bien plus
fingulier que les conquérans de ce nouveau monde, fe
déchirant eQX ·
m~mes ,
les conquétes n'en fouffrirenr pas .
Jamais le vrai ne fut moins vraiffemblable.
V
élafqun
offenfé de la gloire de Correz, envoye 110 corps de mil!e
Efpa~nols
aYec deu
r
pieces de canon pour le prendre
prifonnier,
&
fuivre le
eour~
de fes viéloircs . C orrez
Jailfc cent hommes pour garder l'er;nperem dans fa caoi–
tale,
&
marche, fui vi du relle de fes gens, centre fes
eompatriotes .
11
défait les premiers qni l'attoqnent,
&
gagoe les autres, q11i, íous fes étendards, retournent
a
vec
fui daos la vil le de Mexico .
11
trouve
a
fon
arriv~e
cent mille Américains en ar–
mes contre les cent hommes qu'il avoir commis
3
la
garde de Ma.n<é7.uma, lefquels
cent
hommcs, fous
pr~telte d'une confpiration, avoient pris le telns d'one féte
pour égorger dcnx mille des
~rmcipaux
feigneurs, olon–
gés dans l'ivrelfe de leurs liqueurs fort«,
&
les avoienr
dépouillés de tous les ornemens d'or
&
de
~ierrerles
dont
ils
s'~toient
parés. M ontézuma monrut dans cette con–
jonélure; mais les
M<:~;icains
animés dn dclir de
b
ven–
geaoce,
élurent enfa place Quahutfmoc, que nous ap–
pellons
Gatimot.in,dont la
d~l1 inée
fut encare plus fu–
nelle que ce!le de
Con
prédéccffeur.
Le défefpoir
&
la haine
pr ~cipltoient
les Mexicains
co1llre ces mémes hommes, qu'ils n'ofolenr auparav:.nt
re~arder
qu'a genous ; Cnrtez fe vir forcé de quiuer la
ville de Mexico, Pl'\lr n'y étre pos affamé. Les lndiens
avoient rompo les chaulfées,
&
les
Efpa~nols
t.irent des
ponrs avec le5 corps des ennemis qui les pourfuivoient.
Msis dans leur retraite
fan~lante,
ils _perdirent rous les
tréfors immenfes qu"ils avo1ent ravis pour Charles-Quint,
&
pour eux. Cortez n'ofant s'éconer de la capitale, lit
conClruire des
b~timens,
atin d'y rentrer par le lac .
Ces
brigantins renverferent les millicrs de canots
charg~s
de
Mexicains qui coavroient le 13c,
<lt
qui voulurcnt vai–
nement s'oppofer
a
leur parfage .
rfo111t
X.
MEX
Enfin'· atJ r;nilie11 de ces combats, fes Efpagnol' pri–
rent Gatm101.m,
&
par ce coup fune(\c aut Mexiquains ,
Jlltcrent la
conllern~tion
&
l'a
battement dans
tout
l'em–
pire du
IY!exit¡ue .
C'ell ce G
atimo1.inli
famcux par
les
paroles qn'
íl
pronon~a ,
lor "qu' un receveur des trélorl
du roi
d'~lpagne
le fit mettre rur des charbons ard ens'
pour favo1r en que! endroit du lac ti avoit jetté toures
fe~
richefles .. Son
gr~nd ·prétre
condamné au
meme fup–pl~ce
1
pouffoa les cns les plus
donlou r~ux,
Gatímo1.inIUI d:t fans s'émouvoir:, Et moi fuis-je fur un
IÍt de,
roCes?
,
Ainli Conez fe vit, en J)lt, maitre de la ville
de
M·xi'{U<,
avec laquclle le reíte de l'empire tomba rous
la domination efpagnole, ainfi que la Ca(lille d'or
le
Darien,
&
toutes les conttées vo&tines.
'
L'empire
du
Mtxit¡tu
Ce uomme aujourd'hui
lA
>tott–
<•tlle Efpngn•.
Ce fut Jean de G rijalva, natif de Cuel–
lar en E fpagne
qui découvrit le premier cene valle ré–
gion, en
Ij"J8,
&
l'appella
not<vtllt E[pagnt.
Vélnquez,
dont j'ai parlt, !ni en avoit d<,nné la commiffion, en
lui défendant d'y foíre aucun
~tabliJ!cment.
Cette défeo–
fe les aya
m
brouillés, Conn fut chargé de la
conqu~te ,
&
ne tarda pas
a
faire repcntir Vélafquez de fon
choix.
Ce grand pays ell borné an nord par le nouveau
.'lf,.
xit¡Mt,
a
('orient par le golfe do
Jlfe.~i'fU<,
&
par la
!TIC!
du Nord, au midi par I'Amérique méridionale ;
&
por
la mer du Sud,
&
a
l"occident encore par
la mcr du
Sud.
Certe contrée ell divifée en
23
gouvernemens, qui dé–
pendent tnus du vicerci du
./'yft.~it¡N•,
dont la rélideoce
eít daos la vil le de Mexico, de Corte qu'il
a
plus de
400
licues de pays fous fes ordres. Le roi d'Efpagne lui don–
ne cent mil le ducats d'appoiotemens ,
a
prendre fur
le~
denierG de l'épargne, ontre fon cafuel, qui n'eil guere
moins conlidérahle,
ti
l'avarice s'en mele. L'nercice
de fa viceroyauré el! ordinairemeot de cinq ans.
Voíla
tottte l'hilloire de
!'empire
du
l'vlexit¡u<;
ma1s
je ne confcille
a
perfonne de fe formcr l'iJéc de la con–
quete qu'cn fi rent les Efpagnols, fur les mémoires d'An·
tonio de Solis.
(D.
J.)
MI':XIQUE,
provine. Je,
(
Gé.g. )
province principale
de
1'
Améríque feptemrionale daos l'empire du
Mext'{tu
ou la nouvclle Efpagne . Elle etl bornée
a
u nord par
1:,
province de Panuco,
a
l'orient por cette meme pro vince.
de l'aouco ,
&
par celle de Tlaf::ala , au midi por la mer
du Sud,
&
ii
l'occident par la province de Méchoacan.
Les deux príucipaur lieux de cene province, en prenant
du nord au midi, font
M•xico
&
Acapulro.
Ce
d<rnier
ell un bourg avec un port sOr, oii les vaílfeaux des Phi–
lippines abordent d'ordinaire vers les mois de Décem–
bre
&
de janvier,
&
en parrenr dans le mois de Mars.
11
arrive fouvenr des tremblemens de terre d1ns ce bourg.
(D.
J . )
M
E X
t
QuE,
!t
lac de,
(
Glog. )
ou
lae de
Me.~ico .
On
donn~
ce
oom
~
un grand !Jc
do
Mexi:¡ue ,
dan<
lequel ell ba tie la ville de Me, ico .
Ce
lac ctl double;
!'un ell formé par uneeau
douc~,
bonne, fainc,
&
tran–
quille;
&
!'nutre a une eau fal éc, amere, avec
Hui
&
reftux, fe loo le vent qui [ouílle . Tour ce lac d'can dou–
ce
&
Calée peut avoir cinquame-deux lieues
d~
circuit.
11
y
avoit autrefois enviran
quatr~-vingt
bourgs
ou
vil!es fur les bords de ce lac,
& .
quelques•unes conte–
noient trois
a
qlntre mille familles ; préfentement
il
n'y
a pas
trente bonr¡¡s ou
villa•~es
dans cene étendue de
terrein;
&
le plus grand bourg contieot
a
peine
quotr~
cent cabaues d'Efpagnols ou d'lndiens. On prétcnd que
la foule enrreprife des travaur pénibles aux quels ou oc–
cupe les
Mexiqo~ins,
pour empccher l'eau du lac d'inon–
der la ville de México, en
a
f•it périr un million dans
le dernier fiecle: on ne peut épuifer le récir des d.ffé –
rentes manieres dont les Efpagnols fe
[ont
joué te la •ie
des
A
méricains .
MEXtQUE,
¡,
go/fe
dtt,
(
Glog.)
grand efpoce de mer
fur la a6te oriental
e
de
1' A
~ériqlte
fcptentrionale.
11
a
au nord la c6te de la Floride
&
l'tle de Cuba qui ell
a
fon embonchure, au mi<li
la prefque llc d'lncollan
&
la noovclle Efpagne,
&
a
l'nccident la
c6r~
du
Af, x i·
1'",
qui 1ui a conué fon nom . M .
Bu~chc
a mis au
JOUr en
1730
une bonne C1rte du
x•/fo
dr• M
txi'{ll<.
MEXtQVE,
nmvea11,
(Giog.)
grand pays de
I"At~¿rique feptentrfonale, découvert en
Iff3
par Anrome
Deípejo, natif de C ordone
&
qui étoit venu demeurer
ii
M exi'{ut.
Ce pays ell habité par des
Sauva~es .
M .
f!e–
lisle le place entre le
28
&
39
degré de
lattt.
feptcntno–
nale; il l'étcnd au nord jufqu'i Quivirl,
&
a
l'orient
jufqu'a la Louiliane; au midi, il _lui dnnne pour
born~s
la nouvelle Efpagnc ;
&
1
l'oc,tdent fa mcr de Calt-
fernie .
Ce e
z.
ME·