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370

MET

, mes doivent

~tre

mis daos le meme ordre, c'tft-i·

, diro au méme rang, avec les finges

&

les gueoons,

, &

avec les miles

&

les femelles des animaux nppel·

,

lés

pare.flmx.

Voilil des upports que l'auteur

a-

fin-

gulierement combinés pour acquérir le droit de fe con–

" fondre avec tout le genre humain daos la chlfe des

,, quadrupedes,

&

de s'alfocier les

finges

&

les paref·

,

feux pour faire plufieurs genres du meme ordrc. C'en

,

ici que l'on voit bien clairement que le méthodine

, oublie les caraéteres effentiels, pour fuivre aveuglé·

,, ment les

condition~

arbitraires de fa

mltbod<;

car quoi

, qu'il en foit des dems, des poils, des mamelles, du

,

lair

&

du fretus, il ell cerrain que l'homme, par fa

,

nature, ne dQit pas étre confondu avec nucune efpece

,

d'animl\_l,

&

que par conféquem

il

ne faut pas le reu–

" fermer daos une elalfe de quadrupedes, ni

le com–

" prendre dans le méme

ordre

avec les fln¡¡es

&

les pa–

" relfeux, qui compofent le fecond

&

le rroifieme genre

, du premier ordre de la clalfe des quadrupedes dans

,, la

mltbode

dont il s'agir , •

Hifl.

nat.

g<H.

&

part,

4Xf'.

du mlth. tom. IV.

'

O o voir par cet exemple, a que! point l'abus des di–

fiributions méthodiq ues peut

~tre

porté; mais en par–

couram plufieurs

de

ces

mlthodu,

o o reconnolt facile–

mem que leurs príncipes font arbitraire;, puifqu'elles ne

font pas d'accord les une! avec les autres . L'élephanr

que M . Klin range daos un

m~me

ordrt

avec les foli–

pedes

&

les animaux

i

pié fourchu, qui tous ont un uu

plufieurs fabots

i

chaque pié, fe trouvent daos la

ml–

thod<

de Raí, avec les animaux qui onr des doigts

&

des

ongles. Et daos la

mlthod<

de

M.

Linoa:us, l'é)ephant

a plus de rapporr avec le lamamin, le parelfeux, le ta–

mandua

&

le lézard écaillcux, qu'avec rout aurre ani–

mal. L 'auteur donne pour preuvc de ceue analogie

1~

défaur de dems iociíives

~

!'une ou l'autre des m1choi–

res,

&

la démarche difficile qui fom des caraéteres com–

muns

a

tous ces animaux' mais pourquui l'auteur a-r-Íl

doooé la préference l de tels caraéteres, tandis qu'il s'en

préfenroit tant

d'~urres,

plus apparens

&

plus importaos

corre des animaux fi différens les uos des autres? C'ell

paree qu'il a

f~it dépeodr~

fa méthode, principalement

du nombre

&

de la pofition des deots,

&

qu'en confe–

quence de ce principe, il fuffir qu'uo animal ait

q~>elque

rapport

i

un autre par les deors, pour q11'il

fóit plac6

4lans le

me

me ordre.

Ces iuconvéoiens viennent de ce que les

mleh•Ju

ne

fom ttablies que fpr eles caraéteres qui n'oor pour objet

que quelques-unes des quali¡és ou des

propriét~s

de cha–

'IUe animal,

11

viem eocore de ce vic;:e de príncipe une

erreur

prefqu'in~vitable,

tan¡ elle ell féduifante. Plus une

méthode femble abregi:r le tems de l'érude en applaníf–

fant les obllacles,

&

fatisfairc: la curiofité en

pr~fentanr

110 grand nombre d'objets

a

la fois , plus on lui donne

de préference

&

de confiance, Los ditlríbutions méthu–

diques des prodoétions de la nature, telles qu'elles font

émployées daos l'érude de l'hilloire naturelle, onr rous

ces attraits; noll·feulement elles font appercevoir d'un

coup d'ceil les differens objets ele ce¡te fcience, mais el–

les femblent détermiqer les rapports qu'ils onr enrr'eux ,

&

donn~r

des moyens aufji mrs que faciles pour les di·

flinguer les uns des autres

&

pour les coonolrre chacun

en particul!er. On fe livre volonriers

a

ces appareoces

trompeufes; loiq de médirer fur la

valiqit~

des príncipes

de ces

mlthudu,

on fe livre aveuglémer¡r

a

ces ¡¡uides

in6deles,

&

on croit

~rre p~rvenu

a

11ne connotlfance

cxa~e

6¡;

c<;>mpleue des_ produétions de la nall¡re, lorf·

ttue l'on n'a encore qu'une idée trcs-imp:¡rfaite de que!·

ques-unes de leurs qualirés ou de leurs propriétés, fou–

•ent les plus vaines ou les moins

import~nres

.

Dim~

cetre prévemion oo

n~glig~

le vrai moyen de s'innrui,

re, qui ell d'obferver >haque chofe daos roures fes par·

ties, c:j'examiner

autan~

qu'il elt po!ljble routes

~s

quali•

tés

&

toqtes fes proprietés,

Voy<>:.

BoT!'.NtQUI!: .

MÉTHODf;, f. f. (

ArtJ

&

S<imca,)

eo grec ""'''"

c'ell-a-dire

orJr<, r<g!.,

ilrralfgmrmt.

I.a

f1Jithod<

dan;

un ouvrage , daos ur¡ difcours, efl l'arr de difpofer fe$

penf~es

liaos un ordre propre

~

les prquver at¡t aurres

ou

~

les Ieur

f~ire

compre 0 dre avec

facilin~ ,

La

mi:

thod<

ell

~o

mme

l'architc~ure

des Sciences; elle 6

1

~

l'éteud!l~

11¡

les limites de chacuqe, afio q'u'elles n'em•

piétent.. pas fur Ieur terrein refpeélif; car ce for¡r 'com–

me des lleuve$ qu j on¡ leur ringe, leur fource

1

&

Icur

embouchure.

·

11

:y

a eles

mlthodu

profondes

&

abr~~ées

pour les

'nfaus

d~ géni~,

qui les iprroduifent rou¡-<1

uq~(!oup

daos

le

fanétll~fre,

&

l~vent ~

leurs

yeu~

le

voil~

qui dérobe

les m ylleres au peuple.

Les

mltbodu

~:laffiqu~s

foor' pour

tfi

éfprils

~omuuuu

qui ue favmt pu aUcr fculs. Qq

1

1

Atl E T

diroir,

!

•oír lá marche qu'on fu ir dam

b

plnpart de¡

écoles, que les mallfes

&

ks difciplcs onr cont'piré con–

tre les Sciences.

L'un rcnd

des oracles avanr qu'ou le

confulte; ·ceuFci

demanGe.nt

qu'on les

exp~die .

Le mal–

tre, par une faul

fe vaniré, c

ache foo arr ;

&

le difciplc

par indole•Jce u'ofc pas le fon der; s' il cherchoir le fil ,

il le trou ,·eroit par

lui ·m~me,

marcheroit

i

pas de géao: ,

&

fortiroit du labyrinrhe dont oo lui cache les

détour~!

tam il impone de découvrir une bonne

mleho:i<

pout

réu ffir daos les Sciences.

Elle dl un ornemenr 0011-feolement elfentiel, mais ab.·

folumeut nt!ceffaire aux difcours les plus flc llris

6t

aur

plus beaux ouvrages. Lorfque je lis, dit Adilfon, u11

auteur plein de géoie, ql1i écrir fans

m!tbod<,

il me ferrtl

ble que je fuis daos un bois rempli de quantit.! de ma·

gnifiques obj'ets qui s'élcvent l'un parmi l'autre rlans la

plus grande confufion du monde. Lorfque je lis un di•

fcours mérhodique, íe me trouve, pour ain fi dire, dana

un lieu planté

d'arbre~

en

~chiquier,

oii, placé daos fel

différem centres , je puis Yoir wmes les

li~ncs

&

les al•

lées qui en paneor. Daos l'un on peut roder one JOUr•

gt!e cnriere,

&

découvrir

~

tour momenr qudque chofe

de nouveau; mais aprcs avoir bien couru, i¡ ne vous

rene que l'idée confufe du total. D ans l'autre, l'oeil

embralfe toute la perfpeétive,

&

vous en donne une idéd

fi euae, qu'il n'

ell pas f

ac íle d'en perdre le fouvenir.

Le manque. de

mléh.dt

n'efl pardonnable que daos

les hommes d'un

grand fa

voir ou d'un beau génie, qui

d'ordinaire aboodem trop en penfées pour

~tre

enas ,

&

qui,

a

caufe de cela mEme, alment mieut jetter lcurs

petles

a

pi cines mains devant un leéteur' que de fe do.q–

ner la peine de les en61er .

La

mltbod<

en avantageufe daos un ouvnge,

&:

pour

I'écrivaío

&

pour fon leéteur. A

l'égard du prcmier,

elle en d'nn grand fecours

i

fon invemion. Lorfqu'um

homme a formé le plan de fon di(cours, ll trou ve quan•

tité de penfées qui nai(fem de chacun de f.s poinrs ca·

pitaux,

&

qui ne s'étaicnr pas offertcs a fon efprit , lorC•

qu'il n'avoit jarnais examiné fon fujet qu'en gros•. D 'ail·

' leurs, fes pen(ées mifes dans tour leor jour

&

d-rns ua

ordre narurel, les unes

i

la fui re des aurres, en devicn·

nent plus intell igibles,

&

décuuvrent mieox le bur ol\

elles reodent, que jenées fur le papier fans ordre

&

·fanJ

liaifon. 11 y a tuujours de l'obfcuriré daos la confu.tion;

&

la méme période qui, placée daos un endroir, aurolt

fervi a éclairer l'efprit du Ieéleur, l'embarr11fe lorfq11'

elle eft mife daos un aurre.

11

en en a-peu.pres (les penfées daos un difcours

,q~é­

thodiquc, comme des figures d'un tableau, qui

re~oi·

v~nt

de nouvelles graces par la fituation o

u

elles fe rrou·

venr. En un mor, les avamages qui reviennem d'un tel

di[cours au kqeur, répondent

a

ceux que l'écrivain en

retire .

11

con~oir

aifemenr chaque chofe, il y obfervc

tour

3\'eC

plailir

1

&

l'impreffion en en de

lon~ue

durée,

Mais queJq\lCS louanges que nous donnions

a

la

ml–

tho4• ,

nous o'approuvons pas ces

~ureurs,

&

fur-rout

ces Ol&teurs

méthodiqU~S

a

l'e¡c~S

1

qui des l'eotrée d'utl

difcours, n'ouhliem jamais d'en

~tpofer

l'ordre, la fym–

metrie, les divifions

&

les fous-d ivifions. On doir évi·

ter, dit Quintilien, un

partag~

rrop détaillt!, ll en rt!·

fui re un comparé de pieces

&

de morceaur, plurór qu'

de membres

&

de parties . Pour faire parade d'un efprit

fécoo d , on fe jeuc daos la fuperduité, on

mulripli~

ce

qui ell unique par la narure, on donne dans uo apparciJ

ioutjle' plus propre

a

brouiller les idées . qu'i

y

répao"–

dre de la lumiere. L'arraogemeot doit íe faire fentir

il

mefure que le difcour< avance. Si I'ordre

y ~efl

regulic•

remem

obferv~,

il u'échappera point aul perfonnes in•

¡elligentes,

L es íavans de Rome

&

d' Athehes, ces graRds mo·

{!eles daos rous les genres, oe manquoienr cerrainement

pas de

n¡/tbqde,

s:omme

il

paro1r par une leéture réfte•

chie de CellE de le!Jrs onvrages qui fonr venus jufqu'i

nous; cependant ils n'enrroienr poiot en mariere par uor:

;mal

y

fe détaillée du fujet qu'ils alloienr traiter . lls au·

roienr cru ao!Je¡er ¡rop cher quelques

degr~s

de clartl

de plus, s'ils l\VOieot été Qbligés de facrifier

a

cet avan•

tage, les tjnclfes de l'art, toujours d'auraor plus cflima·

pie,

qu'il e!t plus caché.

Suiv~nt

ce príncipe, Ioio d'é•

~aler

avec

~fllp~afe I'~coqomie

de

l~urJ

di(cours, ils

s'~·

tuqioien¡ plutór

i

en rendre le til comme imperceptt•

ble, tanr !a mariere de

l~urs

écrits étoit ir¡génieufement

dinribuée, les

différ~ntes

parties bíen alfortie$ enfemble,

&

les liaifqns habilement ménagées: ils déguifoient ea•

core leur

mlthod<

par la forme qn'ils doonoient 1 leurf

ouvrlges; c'étoit taqrór le

flyl~.

épi(lolaire, plus

fouv~uC

l'ufage du dialogue, quelquefots la fable

&

l'all~t:one·.

U

fa11t 4:oqvenir 4 la ¡loiu; de quelq¡¡cs

mc:~derne'S,

qu'HI

&111