MET
il
s'ar,it de rccon noitre le fen¡ grammatical d'un texte
il
n'dl pas quefiio11 d'en obferver les beautés oratoire;
ou
po~tiques;
j'ojootc que 1'011 manquera le fccond point
!i
l'on 11'rfi d'abord aífurr do prcmier , paree qu'il arrive
fouvent que l'énergie ,
1~
force , les intJgcs
&
les beautés
d'uo difcours dennc11t uniquemenr
a
la violation des
Joi~
minutieu (cs de la Grammaire,
&
qu'elles dcvien11ent ainri
l_e mouf
&
l'e~co(e
de ccue tranfgreffion. Camment
~onc
parviendra·t·on
:i
fentir fe< beautés, li 1'<111 nc com·
menee por r<conno1trc le procédé fimplr doot elles doi·
ve
tu s'écarrer ? Jc n'iroi pa< me déficr
de~
lcéleurs juf–
q u'a fairc for
k
tex te de Virgile J'application dr1 prínci–
pe que JC pufe ici: il n'y en a point qui nc poi!fe la faíre
0
ifément
1
mais je
fer~i
nois remarques qui me ferr¡bleot
nécelfoiras.
La premiere concerne trois fupplémens que j'ai intro–
duits
¡l~ns
le
tc~te
pour le conflruire;
1°. (
dtcite)
fi
n¡·
p ido , &c.
Je nc puis fuppléer
Ji<itt
9u'en f11ppofanr que
ji
peut quelqucfois,
&
fpécialement tci, avoir le me me
(ens que
a11 (voyrz
INTERROGAT!F .) ; or cela n'efl
pas
do~teux
1
el!
en voici la prcuve:
an
marque proore·
p¡cnr. \'¡occrtltude,
&
fi
défigne la fuppofir ion; mais il efl
certa!n que quand
~n ~on!!otr
tout a<•ec certltude , il n'y
a
p0111t de fuppofitton a fme
1
&
que la fuppofition tient
l]éce!Iairement
~
l'i¡tcer¡itude: c'efl pourquoi l'un de ces
9eux mal$ peqt entrer cnmme l'autrc daps une
phr~íe
io ·
\Crrogative
¡
&
nous trouvons effeélivemtnt dan< J'Evan–
¡ile, Mauh.
xij.
10,
cette queClionr
Si licetfabbatiJ cu–
r4r(? (
eO-il ponpis de gnérir le< jot¡rs de íabbat) Et
~ncnre,
Lue.
XJfij.
49·
Domin• fi p,r.,¡tÍI"/11
In
gl.1dio
l
(8eigne~r
.' fraprot)Hlous de_l'ép6e?) Et dans faint Mare,
X.
2 .
St /tal
'litrO
tiXUr<mdmutt<rt?
(eC!-ll
permiS
a
Un
homme de rcnvoyer fon époufe?) Ce que l'oureur de la
traduéllon vulgare a Corement imité d'un tour qui lui étoit
con111¡,
f~ns
quni il auroit employé
an,
d'lnt
il
a fait
u (age silleurs . Ajomet qu'il n'y a ici que le rour ioter–
~·1gntif
qui puiiie
l i~r
cette propolition
a
u refle, puifque
nous avons vu que
l'e~ plication
ordinairc introduifoit un
'l'érita\>le galimathias .
2°.
(
D icite igitur in quem finem)
fu ccurritil Nrbi i>trmf ..
?
C'efl encare
iei
le befoin é vi·
dcnt de parler raiíon, qui oblige
:1
re~arder
comme in–
rcrrogorive une P,hrafe qui oe peur tenir au rcfle que par–
U;
mn1s en la fuppoíant intcrrogative, le íupplément efl
dunné
te\ ou il-peu·pres te\ que je )'indique ioi.
3u.
(Hoc
n~gorium
unum
U!,)
mqriam11r
& (
proindc ut)
rua–
"'"'
iw arma metlia ,
(
dccet nos): les fubj onélifs
mo·
ritun11r
&
r~¡amra
(nppofent
111,
&
111
íuppq(e un anté·
¡¡éJcnt
(1/oyn,
INC IDENT.I!:
&
SURJONCTIF ), Jeque! ne
peut guerc étrc que
hoc
n~gotittm
ou
ho( negot ium
tlnum
·
&
cela méme combmé avec le fens géuéral de ce qul
pr~cede,
nous condult au fupplément
da•t nos .
La feconde remarque, c'ell qu'il s'enluit de cene con–
fi ruélion qu'il eCI i:t>portant de curriger la poncl:uation
du ceuc de Virgile en ceuc maniere :
]I'VIJltJ , fo•·ti.ffima
frrl/fr~
Pellora ,
ji
vobi¡ , "1fdtnltm extrema, mpido
.¡1
C.rta
{<qui? Qua!
j1t
r.buJ, fortmtQ '!Jídttir:
ExetJTh•
••msu adylis ari['{U< !•/
ilT.is/)í
'{ttibus imp<rimn hoc
Jlet,rd .
Succrtrritis urbi
butHf<J!? M orial1(r¡r
&
in nu4itt.
~rn~a
r11a>nMI.
La
troifieme remarque efl la cooclufton
m.~me
que
j'ai
aononc~e
en amenant fHr la fceue ce paífage de Vir–
lilc, c'efl que l'snalyfe
exaél:e
efl
Ull
mo,ycn iofaillible
de faire di(paroitre toutes Je, diflicultés qui ne ftmt que
grammaticales, pourv u que
~ctte an~lyfe
porte en cffet
fur des príncipes f9lides
61:
avoqés
p~r
la railon
&
par
ruC.1gc con11u de la langue lati!le .
Gle(l
done le moyet"l
le plus fllr pour fuilir exaélement· le fens de l'auteur,
11011-feulemenr d'une rpanicre
gén~ra!e
&
v~gue,
mais
aans. le détai\ le plUS granq
&
AV~ ,
f,a
JU,!leffc la plUS
prtcr(e .
Le petit t!chamillon que j'ai dont)6 pour effai de ceue
,.lthod!,
doir prévenir apparemmeut l'<:lbjeélion que l'on
puurrot! me fntre, que \'examen trop fcrupuleru de cha–
que mor, _de fa correfponda11ce , de fa poGti•m, peut
con–
duire les Jeunes gens
~
traduire
d\wH~.
maniere cootrainte
&
fervtlc, en
111.
mot,
~
parler. latin
ave¡:·
des mots frau–
\ois . C'ofl en effot les défauts que l'oo remarque d'une
maniere frappante dans un 'uteur anouy me qui 11ous don–
na
en
t
~ro
(a
P sri¡ fhtz
M.o~~-&het,
1
vols11nn
io·n)
un.
o~vrage
intitulé¡
R ulur<htJ f•r
¡,
l•ngsu 14tillt,
/rlltetpale>nml par rapport
fltl
verb•,
&
dt
/,
"'aJti•rt dt
/t
bu11
tr~dt~iu .
On
y
trouve
de
bonnes obíervatioos
fur
les
verbes
&
fur d'll,u\res panics d'oraifon; mais l'au·
peur,
_Pr~veno qu'l:'lor~ce
(ans do.nte s'efl trompé quaod
Jl
a
d!t,
«ri. J Dit.
¡
33: N u
turÚ~JJU
wr[l, <ur•úis
rui·
MET
J.re,fidt~J iuttrpre~ ,
rend par·rout nec un (crupalc io–
fourena~le,
la valeur UlHlléri<¡ue de chaque mot,
&
le
tour. laun _le. plus éloigné de la phrafe
fran~oife:
ce qui
parQrt avo1r mHué fur fa diélion , lors mémc 4u'il énon–
ce
~es ~ropres
penfé_cs : oo y fent le lacinifme tout pur;
&
l
h•b~tude
de fabrrquer des termes relntifs
:l
C:s
viles
pour ll tradoélion, le jctte fouvent dans le barbariíme.
Je trouve , par c<emple,
a
la dernierc ligne de la page
780 ,
tome
l/.
on
".' ·'"
txpoJ<.
a
tomber en des defigu–
q:mcn
dt~
texte
ongmal ou meme
en des éc::nts
du v r
11
i
ftn r.;
61:
vers la fin de la f.age fuivaote:
E
11
•ff•• ,
aprh
avotr propo(é
pour ex•mp
•
Ja>tr fon traitl
deJ
rftudtJ
&
qu"il
y
a
bemtcottp
exolté
«ttt tradullion.
'
On pourroit peníer que ccci feroit
échopp~
a
l'auteur
par inadvertence; mais
y
il a peu de
pa~es,
daos plus de
milie qui formem les deux voiUIT)es, ou J'on ne puirfe
¡rou
ver
plufieurs exemples de pareils
lcarll,
&
c'ell par
fy fli: me qu'il
Jlfif!.""
nutre laugue : il en fait une pro–
f~lfi on
exprdfe des la page 7 de fon
ipiert 'l"i [trt dt
prlfaa ,
dans une uote tres·longae, qu'il augmente e!l–
core
d~.ns
Con
errata, pagt
8r9,
de ce mot de Furetie–
re:
Le~
dllicatr inrprouvtnt
plt~fiturs
moer par caprie<
9ui font bien frm•poir
&
nla.f!airn dani
14
langru,
a~
mor
improu11cr;
&
il a pour ce fyfleme, fur-tout datl$
fes traduélioos, la fiMlité la plus reli!(ieufe : c'efl qu'il
efl fi attaché au
fen s
le plus littéral, qu'il
n'y
a poinc de
facrifi ces qu'il ne faífe
&
qu'il ne foit prct de
f~ire
pour
en conferver toute l'intégrité.
11
me íemble au
contrair~
que je n'ai montré la
tr~doélion littérale qui réfulte de l'analyíe de
1~
phra(e,
que comme un
moy~n
de parvenir
/lt
a
l'imell igence
<lu
fens,
el!
a
la connoilfance du génie propre du latin: car
loin de regorder cette
interprét~tion
littérale comme le
dcrnier terme oii abourit la
mltpodt
anal ytique , je ramene
enCuite le tout au gtnie de notrc languc, par le fccour¡
des ob(ervations qui conviennent
a
not·re idiome .
On peut m'objetler encor.e la loogneur de
mes
pro–
cédés: ils exigem qu'on repalfc vingt fois fur les
m~mes
mots, afin de n'omel!rc
au~un
ejes afpetlh
fou~
lefqu¡;ts
on pet\t les envifager
1 de
rorre que pendont que 1'expr
que une page
a
me$ é!evas, un awre en <Ipliqueroit tU•
moins une
doutaip~
_a
ceur qrt
1
il conaolt avec
rnoi.nsd'appareil. Je conviens volontier5 de cette dilfércnce,
pourvu
qu~
l'Qn rpe· peFm<I>C d'eo ajqurcr quelquf¡ su–
tres .
1 9 .
Quand les éleves
de\~
mltho.{e
~oa!ytiq,ue
om
V.lldouze
pay.esde latin, ils
l~s
favcnt bien
&
rrcs·bkn,
fn ppo(é qn'ils
y
ªiant donné l'auemion conyenable; a
u
lieu que )es éleves
d,e
1~
¡n/tho4•
ordinaire,
apr~s
avoir
cxpliquó douze pages, n'eo favent pas prof<>odémen.t l:t
valeur d'une feule, par la raifon f¡mple
qu'il~
n'ont ríen
~pprofondi,
me me avec les plus gronds effqrts de
l'~t
tention dont ils fom
c~pable,.
,
~~~.
L.espremiers voyaot fans celfe la raifon de taos
le~
procédés des deux !angues, la
mlthud~
analytique
c(l
pour eoJ uuc logique utilc qui les accoutume
ii
voir ju–
fle,
it
voir profondémcn¡, a ne rien lailfer
a
u hafard.
Oeux au cpntraire qui foot conduits par la
mbpodt
or–
dinaire, font dans une voie téoél¡reu(e, o\i ils n'oot pour
guide que des
écl~irs
palfap,ers, que des
lu~tlfS
obfcures
ou .illufoires, o\\ ils n1archen.t
pcrpé~uellemeot
il
t!ton~,
&
oii , pour rout dire, leur iorelligeoce s'1lba tardit
aa
lieu de fe perfeélionuer, paree qu'on les
!lCCoutum~
¡\
ne pas
voic
ou
il
voir mni
~
Íijperticiellement .
3."'·
C'efl poor
ccu ~ ·ci
une allure uniforme
&
!Ot¡•
jours la
l]l~rne;
&
p~r
con(équent c'-ell do11s tous les
tems
la
méme me(uro Qe
pro~re~,
oux différences
pr~s
qui peuvent oaitre,
llll,
des déyeloppemcn.s oarurels
~
fpomanés de l'efprit ou de l'ha.birude d'aller , !'y!ais
ji
n'en eQ pas ainfi
de.Jamlthvd•
analyciquc
~
outrc qulell<
doit :lider
&
occélérer
le~
développemens de l'intclligen–
ce ,
&
qu'uoe habi1ude Ci:OOtratfiéo
a
la lumicre e(l bien
plus fllre.
&
plus for le que cclle <tUi oa)t d:ws lc:s. ténc–
bre~,
elle difpofe
Je~
jeunes
g~ns
par degrés
a
voir
!OU[
d'uo coup !'ordre ar¡alytique, fans entrcr perpérudlemeot
dans te décail
de
l'analy(e de chaque mot-;
&
enti.o
i
fe
contentcr de l'apperccvoir
memal<men~,
l"an
déranger
l'ordr~
ufuel de la. phrafe latine pour en connoitre le
U!os ,
C.eci demande fur l'ufage de cene
mfthoJ.<
q_uel~
ques obfervation.s qui eo feroor connoitre la ¡;>rattque
d.'w1c maniere plus ootte
&
plus e.xplicite,
&
qu_t
r~paD·
drom plus de lumiere fur ce q,ui vieot d'etre dit a l'a-
vaot:age de la
mlthode
m~
me .
.
C'ell
le
maitre
-1JUÍ
dans les commencemens
,f~u
3UI:
éleves l'analy;fe
de
la phraíe de
maoi~rc:-
dont
J
at
~c6-
f.C.nt6
ci·devant un modele fur on
petr~ paffag~
de
~•cé_ron : il la fait tépéter enfuite
i
Ces audtteors ,
doo~
rl dol!
relcvcr les faates.
en
Jeur
at
e.tpliquaot b1en
~r.emen~
~
l'mcon-