..,
)
tS
MAN
"'"niable
•
d'un cuir ou d'une peau bien travaillée, qu'elle
en
mania
1
b/~.
d'un fer
t
lorfqu'll ell n::froidi' qu'il
ert.
ma–
t<iable
·
alar;
mani,zble
a une acceptÍ•>O diffé1ente: il dé–
figne qu'on peut wucher fans fe bleífer .
M amable Ce
prend auffi au moral,
&
l'on dit d'un hcrmme d'une hu–
mcur difficile, qu'il n'ell pas
maniable .
MANJ :\PU MERA M ,
C.
m. (
Bot. exot.)
grand
arbre des lndes occidentales, que nous ne connoilfons
qne par le nom qu\>n luí donne dans les pays. Ses
tleurs font d'uil blanc d'eau,
&.
ont l'odeur du miel. On
la recueille foigneufement,
&
on en fait une eau dJitilléc
pour les
mau~
des
Y<UX.
(D. '}.)
M ANI AQU
E,
f. m.
(Gram.)
qui
eíl
attaqué de
rnanie.
Vo)'ett.
1'
artiele
M"
N
lE .
MANJBELüUR,
(/ii/1.
mod.)
c'eflle nam qu'on
donne dan le ruyaume de 'Loango en Afrique aQ prc–
rnier miniflre du royaume, qui cxercc un pouvo1r ab–
folu,
&
que !es peuples ont droit d'élire fans le conCen·
tement du ro1.
MANICA,
(Giog.)
comrée d'Afrique dam la Ca–
frerie. 11 y
a
roya
u
me, riviere, vi
!le:
&
ITlines de ce nom ,
L• riviere cll la meme que ce lle de Llurent Marquez.
Elle a fa fource dans les montagnes de L,upara, vers les
•P· 30.
de
lon;:it.
&
par le·
lO.
th lat.
mtridionale;
el l~
fe perd dans nn petit golfe, qui forme l'ile d'lnhaqqa.
Le royaume
s'~1end
a
l'orient
&
au nord de ce¡1e ri–
viere. Le roi du pays s'appellc; Cnicanga.
Ma1ti<a
ou
Mag11i<a
e(!
fa
vil!~
capitale,
&¡
1~
feule qu
1
on cour¡oit.
A u midi
de
eme vil le font des mines d'or, connQes
faus le nom de
mi
m¡
de
M~,ka ,
(
D, '}.)
MANICABO, (
Gt!og.)
ville des lodes ,
Cur
la
c(lt~
occidentale de l'ile de
Sum~tra,
entre Priaman au nord ,
&
lndrapoura atl midi. 11 croic
uu~
environs bequcoup
de p01vre.
Lalit.
méridion.
2.
(D. '].)
M
A N 1C H E'I S M E,
C.
n1. (
H,/1,
udéf.Me'eaph, )
Le
M ani<hlifme
e(\ Qne feéte
d'h~rétiqtles,
fouMe
p~r
un certain Manes, perfe de nation,
&
de fort b•lfe na:IT
fancc . 11 puila la plílpart de fes dogmes dans les livres
d'nu arat>e no;n1né Scy1qion. Cene feéle commen<;a ou
lroilieme fi ede , s'établi¡ e11 plufieurs provinces,
&
fub–
filla fort long-tems . Son f¡;ible
q~
conflfiqit pas tant
dans le dogme des deux príncipes, !' un bon
&
l'autre
méchant, que dons les expl icatiqns pa¡ticuliercs gu'elle
en qonnoit,
&
daos les cqnféquences pratiqqes qu'elle
en tiroit, Vous pourre?, le voir dans
l'hifloire Ufllfia–
f!i'{Hr
de M. l'abpé Fleuri,
&
daus le
diéliom~a~rt
de
B ayle, l'article des
M~>Úfhltns,
&
<j~ns
l'hifioire des
"l!ariatíoi1J
de M.
d~
Meaux ,
Le dogme des deux principes efl bc1ucoup plus an–
eien que
M~nes , Le~
Gnof!iques, les Cerdoniens, les
Marclonites
&
plufi~ur~
antres
feélaire~
le tirent eptrer
dans le
Chrilli~nir'r!e,
avan¡ que Manes fit parler de
lui. lis n'en furent pas mc'me les pre111iers autcur
¡
il
faut remon¡er
d~ns
la
pl us haute amiquité du
pa~an ifme,
poQr en découvrir !'origine.
.<;¡
l'on s'en rapporte ·
~
Pluwque,
e~ ~ogm~
é1qit
tr~s-apciep:
¡
1 fe commu–
niqua bient6¡
a
¡oQJes les nations du moqde,
&
s'im–
prima gans les cceurs fi profou<jéJncmt , que rien ne
put l'eo
qéta~qer. Pri~r~s
1
[acrifices, cérémonies, dé–
tails pu\).liq
&
fecrets de ¡eligioq , tout fut marqué
a
ce coin
p~rrpi
les
parb~r~s
&
les grecs. ll parolt que
Plutarqu~
luí donoe rrop d'¡!1endue . JI efl pien vrai que
les
p~ycn~
Ont reconnu
&
!10noré des
~ieu~
malfaifans;
rnais jls enfeignoic¡ú auffi que le meme dieu qQi
r~pan:
doit
quelquefoi~
fes ()iens Cu¡ un p,euple, J!afHigeoit
gq~l
q ue terns apres, paur fe yenger de quelque offenfe. Ponr
peu qu'on life
l.~s
ameurs grecs, on connote
cel~ m~:
n ifdlement. Q¡fons la méme chofe de Rome. Lifez
T.
!.-1vi,
Cicéron,
&
les autres ' écrivains
latín~, von~
compr~nqre'L
cjalreme¡n que
1~ QH~me
)upiter,
a
qui l'oq
offroi1
d~s
facnfices pour qne Tié¡oire ·gagnie,
~toit
ho–
noré en q'al]tres r¡:ncnnrres, afin qu'il celfat d'afftiger
le peuplc romain . Tous lq
poet~s
ne nous le repré–
fentelll -i!s pa.s
a.rf~!é
de la fa.udre
"&
tonnan¡ du
h~u~ de~
cienx, pQ•lf mpm•der les fo1bles mqrtel>? Plntarque fe
tro ~>p~ ~ufli.,
lor!qu'il . veut que les philofophes
q
!•s
poetes fe f<11en r accordos
d~r¡s
la dotlnne de deut prm,
ci~cs.
N
e fe f.>Uven,'t-11
p~s
d'Jiamere·, le prince des
poi!res,
le~r
modele
&
leyr fource commune; d'Home–
re, dis:jé , .qui n'a propofé qu
1
un qieu avec de
u~
ton–
neaux du l:!ieq
&
du
mal ~
Ce pere des poetes fuppofe
que devani le
p~lais
de Jupiter fqnt
~eux tonnea~·~,
ou
ce dieu puife coqtinuellemeqt
&
les biens
&
les ¡nanx
qu'il verfe fur le
g~nre. hqm~in
1
Voil~
fon princieal em:
ploi .
Er¡cqr~
s'il y puifc>it
~g~lelllent ,
&
qu'il ne fe mé,
prlr
jamai~ ,
qous neus plaindriqns moins de notre fort.
Z oroaqrp, que les Perfes
&
les Chaldéens reoonnoif–
fént pour lcur fnílituteur
~
ó'avoit pás ma¡1gu6 ·de !eur
MAN
eenCeigner cette lloéhino . Le pdntipe bienfaifnm,
il
ic
nommoit
Oromafe,
&
le malfa .[ant,
Arimanius.
Seion
lu i, le premier rdfell)bloit
a
la lnmi¡:re,
&
le fecond
aux 1énebres
T ous ks partifans du fyOcme des deux príncipes, les
croy:>ieot inc1
éé;,
coiHemporains , indépcndans !'un de
l'autr~,
avcc une égale force
&
u11e égale puilfancc.
Cependant quelqucs pcrfcs, au rapport de M. H ydc ,
qui J'a
pris .d~ns
P ,utarque , [outenoieQt que le mauvais
P.rincipe avoir été _produit par le bon, pu_it'qu'un
jo~".
it
il<VOI[ erre auéann. Les premiers ennem¡s du ChCIII!a–
nifme, cornme Celfe, Cre(comqs, Porphire, fe vantoient
d'avoir découvert quelqoes 1races de ce fyflemc daos
1'
Ecriture-fainte, l•qudle parle du démon
&
des
em~
buches qu'il drelfa au Fils de Die11,
&
do foin qu'il
prend de tr
0
ubler fon e¡npire. Mais on répond1t aifé·
ment
~
dC tels reproches. On tit taire des hommes vains,
qui pour décréditer
ce
qu'ils n'cmendiren·t ja•mair, pre•
ooieQI
•11
pi~
de la lettre
bcau~oup
de
chofes allégodques.
Quelque Jerrein qu'ait occupé ce fyfieme des deuj;
principes, il ne paroi.t pas, comme je l'ai obfervé, que
l'es Grecs
&
les Romains fe le Csiont approprié. Leur
Ph¡ton ne peut étre regardé comme le tnauvais princi·
pe .
JI n'avoit point dam lcur théologie d'autre emploi,
que q:lui de préildcr
~
l'aaembléc des rnorts, fans au·
torité [ur ceux qui vivem. Les aqtres divini1és ínter•
nales,
malf~ifijntC>,
trirles, jaloufes de notre
rCJ10S,
n'a–
voieot
ri~n
auffi
ele
commun av-e<: le mauvais
princip~,
pulfqu~
tolltes ces divi[litt!s
fut>urdonn~~s
a
)upirer, ne
pouvoieot
f~ire
eje rnal am hommes, que celui qu'il leur•
perrnettoit de faire ,
E
!les é1oienr da1Ts le paganiCme ce
que font uos dér¡¡ons
d~ns
le Chriflianifine.
Ce qui a donné naiífancc au dngme des déux prínci–
pes, c'ell la
di !ficult~
d'exp!iquer !'origine du mal tho·
rlJI
&
du mal phyfique, Jl faut 1avpuer, de toutes
le~
queflions qul fe préfenrent
~
l'efpri¡, é'ell la plus dure
&
la plus épinenfe. On n'en
f~uroit
¡ro
uve~ 1~
déooue–
ment que dans la foi qui nous apprend la chute
vo i<m–
¡aire du
pr~mier
homme, d'olj s'enfuiviren¡
lk
(~pene,
&
eelle de 10ute fa
poltérit~
. M
~is
les
pa yens man–
quojent de feeours furnqrureJ; iJS (e (rQqVtlléllt par COO–
féquenÍ dans un pa(fage tres-é1roit
&
lfes.gen~nt.
ll
fall oit accorqer la bonré
&
1~
fain¡etó
d~ Di~u
avec;: le
péché
ll¡;
les diflérentes mife res de l'homme, il falloit
juJlifier celui quj peQt t<'>ut, de ce que pouvan¡ empe -·
cher le mal,
il
l'a préfé ré pu l¡ien
¡n~llle
,
&
de
e~
qu'é1ant ÍJlfinitpent
~quitable,
il
punit des créatures qui
[embknt ne l'avoir point
rnérjtl~,
&
qoi voycqt le JOtlr
plulic;:urs
li~cles
apros que leur cnndamnati<'lll a é¡é pro-'
noncée. Pour fnrrir de ge la\>yriqlhe,
o~
leur
r~if¡¡n
ne
fa ifoi~
qne s'é¡;are¡ , lts philo(ophcs grecs CI,Hent recours
~
de
hypc¡th~fes partic nli~res.
!,¡es nns [uppo[erent la
préc~ ille
0
ce
des an)cS ,
&
Coutinreot ql1 'elles ne yenojen t
animer les corp!i.-qlje pour exp•er <les fa utes commi[e, pen–
d~nr 1~
cqors
d'un~
jlUrre vje. Pl9.t.:Jn aitdbuc
l'pri~ine
de
eme hypothHea Orpl]¡!e, qui l'a voit
l~i-m~me puif~e d1e~
les E!\yptiens.
Le~
autres raviffoien t
it
¡Jielt toutc contwif·
f~ncc
des alfaires fublup3¡res , per[uadés qu'elle< font trop
mal qfftH¡ies pour avoir été réglées por une main bienfa i–
f~nre,
D,e-lá ils tiroient ccue cqnclufion, qu'il faut rrnoncer
a
l'idée d'uq étre jufte, pnr
1
.faint
1
QU
conv~nir
gu'il ne
prend aucune
p~rt
a
!OUt Ce QUi fe
palf~
daos Je man–
de. !,;es autres établilfoleqt une [ucceffion d'événerpen<,
une chai(\e de piens
&
d~
maux qqe rien ne peut alté–
rer ni rompre . Que fert de fe p)aindre,
difoieo¡-il~,
l)ue
fert de mqrr¡mrer
1
le deflin
en¡rain~
tqut, le del!in m•·
nie tout en
~vcugle
&
Can$ retour. Le !Jlll mo ral p'efF
pas moins indifpenfable que le ghyfi<¡t¡;; tous deux en·
trent de droi¡ dans le; plan
d~
la natur¡: , D'autres enti n
Íle goiltant poin¡ routes ces diverf<s 'expllca'tions de l'ori·
gine du
m~l
¡nora!
&
du mal phyliq4e, en· cherchi:rent
ledénouemep¡ daos le Cyfleme des
deu~
prin¡;ipes. Quand
il efl quefiion d1expl iqncr les dive" phénomenes 'de· la
uatu re
co.rrompu~,
ji
a d'abord quel_que chofe ·
d'
p'lau–
fible; ma1s
(j
oq
le confidcre en lui,méme, rico n'eft
plt~s monf!n¡~u x.
F.n elfet,
il
JIOrte fur une fuppofitjo1!
qtll ,répugne a nos ¡dées
~~~
plus clairés,
~u
lien qu,¡: le
fyfieme
de~ C~rétiens
eft appnyé Cur ces
notions-1~ .
Par cette feule remarque la 'Cupériorité des Chrétien•
fur les Manichéens elt
déciq~e;
car tous ceu x qui fe
con~oilfeut ~n raifon~~meqs, d~m~ur~nr
d'accorg qu'un
Cyflemc efl _lleaucoup
pl~s Íl]lp~rfait,
lorfq u
1
il manque
de conform!té avec les premiers príncipes , que lorfqu'i l
ne fauroit rendre raifon
d~s ph~nomenes
de la narore.
Si l'on
b~ti¡
íur pne Cuppq11fion
~ilfurcle,
cmbarralféc,
peu vraiffcmblable, q la oe fe répare point par l'expli–
cation heureufe des phénomefles; ,mals s'il ne les expli·
que pas ¡ous heureufemem, eela ell
~qrnpenfé
par l¡¡
nettelé,