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MA N

fois pour tes dieux iofernauJ, ou fimptement comme

les dieux ou les génics tutélaires des défunts.

Quelques nociens

'· ~u

ra?p<>rt

d~

Se.rvius , ont. préten–

du que les grands d•etlX ct leftes éto1ent les

.J¡eu x des

vivam mais que les

di~ux

du fecood ordre, les

ma11<1

en

par:iculier, étoient les dieux des morts; qu'ils n'excr–

~oient

leur empirc que daos les ténebres de la nuít, aux–

quelles tls pré lidoient, ce _gui, fuiv aot eui, a donné l1cu

d'appeller le matin

mant .

\

Le mot de

mana

a

auffi été pris quelquefois pour

tes enfers en général, c'efi-a-dire pour les lienx fouter–

reins, ou fe devoient rendre les ames des hommes apres

Jeur mort,

&

d' ou

les bonnes étoient cn•oyées aux

champs

E/if/tni,

&

les méchames au liet¡ des fupplices

appellt le

Tartttre.

C 'efi ainfi que Virgile dit ;

H.u

manes

venitt »>ibí fama

f~th

i"'o' .

O n a donoé au mot de

mana

diverfes étymologies :

les uns le font venir du mot latín

manart,

fort!r, dé–

couler, paree, difenr-ils, qu'ils occnpent l'air qni en en–

tre la torre

&

!t:

cercle In naire, d'ou ils defcendent ponr

Tenir tourmenter les hommes; mais li. ce mor vient de

manare,

ne feroir-ce point p\utót paree" que les payens

croyoient que

c'~roir

par le canal des

mana

que

~écou­

lent particulierement les biens ou les maux de ' la vie

privée:

d'a~tr¡:s

le tiren! du vieu x mot latín

man~I,

qui

fignifie

hon,

&

fuivanr celte idée ils ne

les conliderellt

q ue comme des divinités bienfaifan'tes qui s'iotéreffent

au bonheur des humains, avec lefquels elles ont foute–

nu pendant leur vie des relations particulieres, comme

leurs proches ou leurs amis. U n auteur allemaod,

pré~

veou en faveur de fa

lan~ue,

tire

mant J

du vieu x mot

mann,

homme, qu'il prétend

~rre

un mot des plus

aÍl–

ciens ,

&

qui vient de la laogue étrufque. Or il dit qne

manu

fignifi e des

hommu

par excellence, paree qu'il o'y

a

que les ames vérhablemenr vertueufes qui puiffent ef–

pérer de devenir ,

~pres

la mort de

leurs corps, des

l'fpeces de divinités, capables de fa ire du bien :¡ux amís

de la vcrtu: mais la véritable étymologie du mot "'"""

fe

~ouv_e

dans r:s langues orientales,

&

vient fans doure

de

1

anc1enne racme

moun

d'ou fe font formés ks

mor~

cha~da"t"que.

&

aral>e,

mOti',, man,

hébreux,

fi~ttra,

ji–

mtlttttd~,

'"!a$o, J!hantnfma, Í(Üa, fpuiu intelligihilii,

forma l'f'ag tnll Ctlju(áam , dicilur roim

d~

rtbsu,

tam

t orporalthuJ

t¡lfl('-n

!firitua!ibu¡, pr,.foreim de Deo . Vidt

R nhert.

'Thef lipg. fauf!,..

Ce fc¡nt

li\

tout aurant de

figoiticarinos

analo~ues

anx

idées qo'on fe formoit des

manu ,

&

a•¡x

diverfes opérations qu'on leur amibuoit.

De

!OllS

fes andeos, A pulée ell celui qui, dans ron

!ivre

dt. Deo Socratii,

nou< parle le plus clairernrot de

la doétnne des

ma>tu.

,

L'efprit de l'hommc, dii-il ,

, apri:s

~tre

forri du corps dev ient une efpcce de dé–

., mons , qut,:

le~

anc•ens L atins appelloient

lemttru;

ceu~

d'emre les défunrs qui étoiem boos, & prenoient

,

foio de leurs Jcfcendans, s'appelloient

larn

familia –

"{.)

~nais

ceux qui ét<>ienr inquiers, turbulens

&

mal–

" 0•!•"\>

qui épouvanroient. les hqmmes par des . appa-

ntlon< noéturnes, s'appeiiOient

larv<C,

&

lorfqu'•l étoit

,

incertain ce qu'étoit devenue !'ame d

1

uo défunt, li

, el le avoit· été fa ite

lar

ou

larva,

on l'appelloit

mane.,,

&

qm>iqu'ils ne deYfiaffenr pas tous les m rts, cepen–

dal)t i)s établ•ff.•i<nr que toutes les ames des h<mneres

gens deven•>Íent aotant d'efpeces de

~ieux,

c'efi pour–

quoi on lifoit fur les tombeaux ces .trois lerrrcs capita–

leJ D . M . S. qui !igoifioient

diii manibNI faerrJm .

Je

(1)

Ce 9' el\- pa• 1"

b~r~lie

de• A.ntropomorphire• qui a donné lic:u

·

aulC

repréfentationt

du

l'ere

itirnel

foos

la

figure

hurnaine: elleJ

doivent Jeur origine au

~ele

de I'Eglife primitive.

qua

dCJ

le com–

mencemer)t fe fetvit !,1.reillemen: de ce•

íma~e.s

fenGblc•.

po14r

e~

..

citer

&.

mieux imprirner dans l'efprit

d11

p:uple

la

connoHfance

de Dieu.

&

de Ces

auribut, .

Et ce

firt

Dieu

lui

merue .

qui en·

(eignit

l

l'Eglifc

le• fl'"yen5 de l'exprircer,

&

reprdenter

fous

e~'

m~mes

figure.t, fntn ldquellcs

il

avo

it app

arn

l

AJam

,

~

I(aYe,

Oaoiel,

l

'i.1int

Jean I'E.,.angeliR:c:

d.uu

1' i•l..: de

rarmoJ,

fans

par

ler d

es aturcs

app:uition• qlt'll

avq

it f:tir

3

Abraltam ,

a

Mo'l(e,

~

au.lC

autre.t

Pa~riar~hcs .

11

:trri;ve quelqucfois

<¡"e.

ces finrures

pro

du1f

ent

ddrtl

1

cf¡n tt

du

vnlgatre

des

fanffes Jd1:es o

m::~

u c'ef1:

aax

Ev~qttes

c!c

:mx

C"r~t

de 'corriger

CeJ

abut,

commc

leur

pré~

(cri• it le Concite de Treo

ti!

o qui reconout l'utilité de ces repré–

fentationa .

&

leur

::~ncienneré

üant I'Eglife. Po!Jr connoitre leur

&Y:tOta¡;e,

0 0

r{';¡

qtl'a

YOii

lea rai(ons

'JUÍ

furcnt propo(éeJ

a.

f~cond

concile

de

Nicée contre les Iconoclallea,

&

Jire

la lenre

pleiae d'er'l. lition que Bcnoh XlV. écri•it

a

J'E•t:que

d'Aug~arl.e ,

at

1'.'\polo:;ae que fit de cette

m~me

lettre l'illuth c Muraron con–

tre

la critique qu'en :1voit

f:~ic

Vindht."ir& . Le

Pere 11bbé Trom–

belli des Ch1ooinet du S. S<luveLtr d.2n1

la neuvrerne differt3tion

~ a

'rand

ounagc

qu'il a fait

¿,

~'flt~

.fotnfl•r•"':

~

Jea"

Phi..

MA N

ne fais oü les c<Jmpilateurs du célebre di.frionnaire do

Trévoux oor pris qu' i Rome,il étoit défeodu d'invo–

quer le

mann;

s'ils avoieor confulté Fe(lu; , il Jcur au–

roit appris que tes augure meme du peuple romaio étoient

chargés du foin de les i_nvo9uer, paree qu'on le! res tr–

doit comme des

~tres

b1enfatfaos

&

les

prot~él:eurs

des

humaios; il

paro1t meme que ceLIX qui avoient de la

dévorion pour les

mana,

&.

qui vouloieot foUlenir avec

eux quelque commerce panicnlier, s

1

endormoi<nt aupres

dts tombea•JX des mom , afin d'avoir des fonges pro–

phériques & des revélations par l'entr'cmife des

l?lana '

ou des ames des défunrs.

C'elt ainfi qu'Hérodote, d1ns Melpomene, dit que

les N afamons, peuples d' -\frique, ,

juroient par ceut

, qui avoient été julles

&

honnEres gens, qu'ils deYi–

noient en touchant leurs tombeanx,

&

qu'en s'appro–

chant de leurs fépulcres, apri!s

avoir fait

quelque~

prieres ils s'endormokot,

&

étoient infiruits en fonge

de ce qu'ils vouloient favoir, .

" Nous verrons dans l'article de l'ob des Hébreux, ce

qui

re~arde

llévocarioo des morts

&

leur prétendue ap–

p>rition .

A

u reflc-,

il

paro1t clairement par une multitude d'au–

reurs, que les payens atrribuoient aux ames des défunts ,

des efpeces de corp! rri!S-fubtils de la naturc de

l'air ,

mais cependant organifés,

&

capables des divert"es fo o–

llioos de la vie hum1ine, cornme voir, parler, enten–

drc, fe communiquer, paffer d'un lieu

i\

un autre,

&c

il femble me me que fa ns certe fuppolition nous ayons de

la peine

a

oous tirer des grandes diffi culrés que l'on fait

tous les jours ce ntre les dog mes fondamentaux

&

con–

folans de l'immortaliré de !'ame,

&

de

la refureétion

des corps .

Chacun fait que l'idée de corps, ou du-moins de

fi–

gures partic,llieres unies aux iorelligence< cé le[\es,

a

la

divinité

m~ me,

a été adoptée par ceux des chrér1ens

qu'qn appelloit

Antropomorphytti,

paree qu'ils repréfen–

toient D ieu fous la figure humaine . (

1)

Nous fommes rrdevabks

:1

cetre errenr de je ne fais

com ieo de belles peinturcs du Pere-Eternel , qui ont

imrnortalifé le pinceaa qui le

1

faites, décorent aujourd'

hui plulieurs au tels.

&

fervent

a

fourenir

la foi

&

la

piété des

ti

deles, qui fouvent ont befoin de ce fecours.

MANETS

OH

APP L ETS,

ternu de péehe . Voy<t:.

MA trQUE REAUX.

MANFALU,

(Giog. )

les voyageurs écrivent ce

mot

diverfem~nr,

les un

lYlo,falu,

d'aurres

Maufelou ,

d'autres

M onfelout,

d'autres

M omfallo e,

&c. Le lieur

L ucas dit que c'efi une ville de e nféquence de la haute

Egy prc, liruée pres du Nil

a

l'c¡uell; qu'elle en fermée

de murs, que tous les bafars fom couverts, c'efi-a -dire

routes les rues;

&

que la plüpart des habiraos y rravail–

lent en toiles. On la donoe pour étre la capital

e

d'un

des viogr-quarre gouveroemens de

1'

Egypte ,

&

la réli–

dence d'un bey . Le graod feigneur y nent ces janiOai–

res

<!¡;

des foahis en garnifon, pour empecher le,

incur–

l)ons des hrabes. Elle en

ii

cinq

lieues au-detfous de

Siomh.

L•n~.

49 , 27,

lat.

26, fO.

(D.

J.)

MANFREDO NIA, (

Gl~~·)

perite ville d'ltal ie,

a

u royaume de N aples , daos la Capitanate, au pié du

mont Saim-Aoge , avec un archeveché . Elle

a

éré

ba–

tic

en

12fÓ

par M linfroi , bhard de l'empereur F'rédc –

ric

11.

&

s'efi accrue de} ruine< de

l'ancienne Sipoure

qui en étoit a un mille. L es Tmcs la prirent eo

16w ,

&

l'abandonnerent apres

y

avoir mís le feu. Elle efi fur

le golfe de meme o >m, connu des L atins fous le nom

de

Jipontint~'

ji""',

a

1

f

licues N. de Giren·¿a,

20

N.

O .

de

Jippe Effich daos une aucre dilferc.atioa

tb

,.

fM•tl

licitt~n~

tft

eiu •

pi!IMY.V.

¡,,.s~··nunt

SS.

r,iniu ti1.

donnent pueillemcnt

des p

rcu.

..es (ohJcs de l'utilité .

&.

•la frait q11'on rcti..e de ces

iro.lt

;e.t

de

Dieu o

&:

de la

tri&.fainte Trinité: fur

l'ancienneté defqu

elles

écri..

ven_t . Ci.imrini d'apres les

d~couvenes

qu'il en

#it

dans les

phu

anuques M<?falques de

Rorne ,

Boldetti d',lprCs

Jea

obfervation•

(JU'il

en

flr.

pare•llem.eot

(u~ le~ fcul~ultc•

de&

cimetiere• det premien

c.hréuens :

8c

Bonarron

qm.

en IlluA:rant ce:rui:u

fr.1g:rnens des

aa–

Cieones vnres,

y

tcouva D1eu

repré(~nté

fo1u

la

forme humaine .

ou

(out

la

figure

ñrnboliq~e ~

marerielle J'une rnain .

Les Anrropomorphires étoient hirl!tiquea,

8c.

comme tel• ila éroieR.t

dete~l!.s

de .I'Eglife:

da~•

le tems.

m! me

,quoil éroit non

feuleroent

permas, mau méme

plCUJt

lle fa1re cea

imagr:s de Oteu.

&

Je la

Trini~é

. . c.rQyant que Oieu avoit an corps, ih nioient

(on

infinu~

fa fp1rnuahtl:

~

&:

fet aurret .attribut' . L.2

croy::~nce

des C.:nholiquet

eA:,

&

a

tOUJOUn

été

que J'etre fupré•e eít un pur Uprit; mair

pour rendrc plus claire

o

&

plus (enlible aux yeux du peuple loidée

de fe, auribou, loEglife

.a

troUY~

bon

&:

1

rropOJ de les répré–

fenrer fous t.les

figure• matérielles

&

limboliq11es o qui puifenr lcur

(ource, non dans l'hl!réfie , m::ais

d~ns

1•écrirure (ainte o

&:

danJ

le•

témoignages ::uuhenti1• e.s

'l"'ea oot

laitf~

le' plut ¡:ran.h Do..'l:eun

~e

l"iglife .

(.A)