MAN
MANDH II!NT,
f.
m. (
'Thlolog.)
écri< qni fe poblie
de la part d' un é v.lqne dan< l' étendue de ro" dioccfe;
par lequel
l'év~quc
cnjoint aux ñddes quelques ptécau–
tiom rt!atives 3U(
mcenrs
OU
a
la religion.
Les
.,,,,d,mms
des
é v~ques
ne font point foumis
1
l'ex!men des t cn(curs; cependant
l'expéri~nce
'a
monrré
plus d'une fois que ectte
~urmion
du gouveme:nem n'au–
roit pas été fu per6ue. L'objet d'un
>nm1<imune
efl com–
munément importa
m .
Un
év~que
el1 cenfé avoir beau–
coup d'aurorité fur l'efprit des peuples; les pcuples fo u–
rnis
a
l'infi ruélion des é veques , doivent
l'~tre
auffi
a
l'autorité du (ouverain .
11
ne peut done pas etre indif–
fércnt au fouverain de connoitre d'avance ce que l'é–
v~quc
qui peut ctre par hafard un fanatique, un mauvais
efprit, un fa élieux, eojoindra
a
fes fujcts dans un ouvra–
ge qu'il va publier : cela efi d'amam plus raifonnable que
tour ouvrage de religion, compofé ou par un curé, ou
m~me
par un doéleur de Sorbonne, ne s'imprime. point
fan s la permiffion du chancelier
&
l'approbation du cen–
feur royal.
MANDEMENT, (
'}t~rifpruJ. )
figoiñe quelqudois la
m~me
chofe qne
mantl•t
ou
procuration ;
quelqtfePoi< nn
entend par ce terme un
ordr.
ou
coonr,ilfion
de faire qtlcl–
que chofe,
m
une
in/owéfion
de venir; comme
qu~nd
on dorme a un officier un
wwiae
ou qu'un accuf, cfi
mandé par le juge, foit pour
~tre' bl ~ mé
ou pour erre
admonellé .
Voyez.
MANDAT, MANDATAIRE, PRo–
CURATtON
&
VeN
I.AT. (A)
MAND!BULE,
(Awat.) V oyn
MACHOIRE .
MANDIL, f. m.
(Hifl. ,
,J. )
nom d'une efoece
de
bonn~t
ou turban que portent les Perles.
V oyet
BoN–
NET
o~<
fuRBAN . Le
mandil
fe forme premierement en
roulant au-rour de la
t~te
une pfece de toile blanche
fine, de cinq
a
fi x aunes de long, en tournant enfu!rd
fur cela
&
de la
m~
me maniere , une piece de foie ou
éc.harpe de la méme l.ongueur, qui fouvent efl de gro nd
prrx .
11
faut pour avo1r bonne grace, que l'écharpe foi t
roulée de relle forte que fes diverfes couleurs
e11 fe ren–
contrant daos les différens pHs, falfent des
o~des,
cnm–
rne nous voyons
[u!
le papier marbré . Cet habillement
1
de tete ell fort maJefieux , mai<
tres:pefant · il met la
t~te
a
cou\'ert du grand froid
&
de
l'ardeu~
exceffi ve
du foleil . L es cautelas ne peuvent entamcr un
mandil:
la pluie le giteroit,
fi
les Perfes o'aiioient ·une efpece de
c~yuchon
de gro .drap rouge don! ils couvrent leur
man–
dt
dans le mau vars tems. La mode du
ma11dila
un peu
changé depuis quelquc rems: penqant le regne de Saha–
A bba 11 . le
mandil
étoit rond par le haut; du tem> de
Scha-Soliman, on fai(oit fortir du milieu du
mandil
&
par-delfus In té te un bout de l'écharpe;
&
récemment
fous le regue de Scha-hulfein, au
lien d'etre r·amalfé,
comme auparavant, on !'a porté pliífé en rofe, les Per–
fans ont rrouvé que cctte nouvelle forme avoft meil–
kure grace:
&
c'ell ainfi qu'ils le portent encore.
MAN
DI~GOS,
(Hifl .. moJ. Glog. )
peuple ind6-
pendant de brrgands qur habJtent le royaume des Foufis
en
A~rique.
11 . nc ''iYent
~ue
.de pillage, ne foot point
fou":'IS au
fira11ck,
~
fe d¡fpenfcnt de payer !ucune im–
poGuon on de conmbuer aux charges de l'état. On dit
qu~
.ce peuplc, rclfem?le bcaucoup aux Arabes vagabonds
qm mfeflent 1 A
tic : rl¡ ont un langagJ: particulior .
MAN~~~~
U.ES,LES
(G!og. )
peuple d' .'\frique
dans la Nrgm re, a r8o mrlles de la cóte occidemale
fur la rivierc de Gambie , au fud du roy_aume de
Bam~
bouc. Leur contrée efl appellée par les Efpagnols
Man–
Jmenz.a.
Leur principale habitation cfl
So>tgo.
Les N e–
gres de cettc conrrée font mieux fairs que ceux de Gui–
né~,
plus. laborieux, plus fins,
&
1.él6s
mahomérans;
rna1s 1ls admettem les femmes dans le parndis ,
&
pour
leur en donner des alfurances, ils les font circoncire d'u–
ne maniere convenable
il
leur fexe.
V oyez.
ce qu'en di–
fent
d~
la Croix
&
Labat .
(D .'}. )
. MANDOA,(Gio;r.) villede l'lndouflnn, dans la pro–
vmce de Malva , au midi de Ratipor .
lat.
u.
(D .
."f. )
MANDO RE,
f.
f.
(M>~firue
""'·
&
111od. )
infiru–
ment de mulique
a
ca rdes.
Ll
mandorc
des modernes efl une efpece de luth com–
P?fé. pour l'?rdinaire de quatre cardes ; fa
longue~r
or–
drnarre 7fi d un p1é
&
demi:
1~
premiere corde efi
la
plus déhée ,
&
fe nomme
chawterelle
· les autres qui
1~
fuivent vont 10ujours en nugmentant' de grolfeur. Son
:1~cord
efl de quinte en qunrte, c'efi -i-dire que la qua–
tneme carde efl
a
la
quinte de la troi fieme
la troifieme
a
la quarte de ls feconde;
&
la feconde
a
'!a quiote de
la chnntcrelle . On abailfe quelquefois la chanterelle d'un
ton , afi n qu'elle falTe la quarte avec la rroifieme corde
ce qu'on appelle accorder
2
cordt 111Jalle;
fouveut aurrf
"on nbaifle la chanterelle
&
la troitieme carde d'une tier-
Tom• X .
MAN
11
ce: 'enfin eet inflrument peut encare ótre m nté
:l
l'u–
nilfon ;
il étoir autrefoi<
:l.
la mode,
&
n'y efl plus
aujourd'hui.
La
ma,Jore
n'efi pas de l'invemion des mndernes, el–
le étoit fort
d'uf.~~~e
chez les anciens, qui
l'appelloient
.,..,IGpor .
:r~•l•v1~
• .,.4.-rl'ouf'' .
1l
en
~O:
parf¿
dans Athénée
dans Pollo!, dans H efychius, dans N icomaque, dan;
L ampride,
&
quelques aurres.
Suh•ant la defcription que nous donne de la
mandore
ancicnne le favant Perraulr, elle ét••it montée
d<
quttre
ca rdes, dont l:t chanterelle fervant
i
jouer le !i.t1et, étoit
pineée par le doigt index armé d'une plome, faifant l'ef–
fet du pleélrum. Pendant qu'on la pin, oir ainfi, les trois
autres
corde~,
qui faifoient l'oélave remplie de fa quinte
éroiem frappées !'une
apr ~s
l'autre fucceffivernent pa;
le pouce. On tk hoít de faire enforre que ces trois ca r–
des, qui tenoiem lieu d'autaot de bourdons, s'accorda(–
fent avec les
lOOS
du fujet, qni devoit erre néanmoins
dan< le mode , fur leq ud étoit accordé le bourdon; c'efl–
a
-dire que la chamerelle devoit étre ac<:ordéc' de ma–
niere que les cadences principales
&
le• dominantes tom–
balTent fur les bourdons que le pouee frappoir, Cuivant
la cadence propre
a
l'air que l'on jouoit . On voit par-
13
que les anciens fonnoient une efpece de frmphonie,
o
u
ent roient trois confonn1nces; maís ils n'en demeurc–
rcnt pas lil, ils allerent jufqu'ii
faire ufage de quelques
dilTonnances dtns le concert,
&
de ce nombre onr ét6
certainemr nt la tieree
&
la fine .
(D.'}. )
M .'\NDOUAVATTE,
f.
m.
(Hi{l. nat. Botan.)
arbrllfeau de l'ile de Madagafear, qui porte un fruit fem–
blable
a
!'aveFnc .
MANDOUTS,
f.
m. (
Hifi.
,,t.)
C'efl une efpece
de ferpent de l'ile de Mad3gafcar, qui efi gros comme
le hras ott eomme la jambe d'un homme. On dit qu'il
n'cfl point venimeux,
&
qu'il
fi:
nourrir de chauvefou–
ris
&
de petits oifeauJ.
MANDR .I\GORE,
mandra¡mz,
f.
f. (
Bot.)
genre
de plante
a
Beur moAopétale en
form~
de cloche
&
pro–
fondément découpée. 11 [orr du calice un pillil qui pé–
nétre jufqu'au-bas de la Heur; ce piflil devient daos l:l
fu;te un fruit mou, o rdinairement rond,
&
dans lequel
on trouve des fcmences gui ont le plus fouvent la figure
d'un rein. Tournefort,
ln{l. rú herb. V
oye~
PLANTE .
On pourroit prefque reconno!cre les
manaral(ores,
m~me avanr qu'elles foient en Heurs ,
a
la grolfcur de leurs
racines
&
a
la grandeur de leurs
feuilles
rondes
&
puames.
·
Les deur principales efpcces de ce gente de plante
font la
m•ndragor.
blanche ou mile,
&
la
m11ntlragore
naire ou femelle, car il plait au
:~e
Botani(les de parler
ainfi.
La
mandragore m.ile,
nommée par Bauhin, Tourue–
fort, Ray,
manJragora frttflu rotundo,
C.
B.
P. 169.
J.
R . H.
¡6.
Ray
hifl.
668.
n'a point de rige. Sa ra–
cine efl épailfe, longue, quelquefois fimple
&
unique,
fouvenr panagée en deur, trois ou quatre parties . Elle
efi blanchStre cn-dehors , ou d'ttnc couleur cendréc,
ferrugineufe , pil le en-dedans . 11
fort du fommet de fa
racine, des feuilles longues d'environ une coudée, pref–
que laraes
tl'une palme
&
demie
pointues des deux
el\ tés ' a•un verd foncé' fétide5 . 6n voit naitre d'en–
tre les feu illes plufieurs pédicules longs de deux, rrois
ott qttatre pouces. Ces pédicules portent chacun une
fl eur d'nne feule piece, en cloche, divifée en cinq par–
ties, légérement velue, l>lanchfttre, un peu purpu rine
&:
fétide . Le calice efl vélu , verd, partagé en cinq lt·
nieres . Le pifiil perce la partie
inférieure de
la
fleur,
fe change en un fruit de la fi r,ure
&
de la groiTeur d'une
petice pomme , verd d'abord, en fuire jaunatre, charoo,
mol, d'uoe odcur forte
&
puante. Sa pulpe coocient
des graines blanches, arrondies, applaties ,
&
prefque de
la fi gure d'un rein .
La
ma~dragort
f emelle,
par Tournefort,
J.
R . H.
76.
mandragora flor< fub
c~ruleo,
pur¡JHrafunt: ,
a les feuil–
les Cemblablcs
il
celles de la
mandrazore
m
á
le , mais
plus érroites
&
pl ns noires . Ses tleurs (,om de couleur
purpurine, tirant fur le bleu : fes fru its
fo~t
plus pi les. ,
plus perites, de la figure de ceux du forbrer ott du por–
tier mais d'une odeur auffi fon e que ceux de la
man–
dragor.
male . Ses graines
Cont
plus perites
&
plus nai–
res : fa ucine efl lonoue, plus noir3trc en-dehors, blan–
chitre en-dedans. L'une
&
l'autre
ma>~dn~ore
viennenr
naturellement dans
l~s
pays chauds, en ltalie , en Efpa–
gne
daos
les forc!ts
i
l'ombre
&
fur le bord des
tleuv'es .
'
.
On les trouve dans les
jardins de médecrnc, ou on
les reme de graine '
&
leurs rocines fe c_onferveot raines'
fortes
&
vigoureuf~
pendant plus de cmquante ans: les
BJ.
feuilles