(
MED
M.
Boerhaave
;1
penfé
qu'apr~s
que !es
Aubes
Cl)rent
goOté
la ch1mie
&
J'alchil)1ie, lis ponerent dans ces
fcienc~s
]eur fayon rnétaphorique de s'expri¡ner, donnam
aux moyens de perfea ionncr k s métaux, les noms de
difJe rentes
midtcinn ;
;l\11 métaux
imparf~its
des noms
de
>Hdiatlie~;
&
a
J'or
c~lui
d'homm<s 'VÍJ(purtux
é:/
[ain .
L es
i~r¡orans
prenan¡
a
la letrre ces expreffions
figur~es ,
fuppo!er~nt
que par des
pr~par;ltions
chimiql!eS, on pou–
volt changer les méraux en or,
&
rendre la
fanr~
au
to~ps.
!ls firent d'autapt plqs aifémenr cette fuppofition,
qu 1ls s
apper~urent
que les fcories des plus yils méraux
étoien¡ dé!ignées dans les auteurs arabes par le rnot
d~
l<prt,
une des plus incurables
m~ladies .
On appell a du
nom . de
pierrr philofophale
Oll de
Do~t·Azo:h '
ce[te Pré–
parauqn chlmjque capable de pro
<lui.re ces merveillcu x
effers ;
&
ccux qui ro polfé<joieq¡
le f.e c¡et furenr
norn~
m és
oáep111'
,V
ers le
~ommencemeo¡
!lu
¡reizi~.IJle
tieclr, la chi-
11'He
vint
a
pénérrer en
~u
tope, foir par le
f~tour
des
eroifés , foit par la ¡raduélion
qp~
l'empereur Fréderic
11.
tir faire dans ce tetm•]ii de qJlelquts livres
.ar¡~bes
en
]a¡jR.
.
Alpen
1~ gr~nd,
r¡é
dans la Souabe,
4
.Roger
}l~co~
11c!
<!an$
la province de
Soml)1~rfet,
en 1,\.ngletcrre en
1;¡
i
4,
goilterenr cette fcience,
¡enteren~
de l'introduire
en Europe ,
&
ils
y
réuffirent; mais ce ne fqr ,que fur
1~
ñn
~~~ m~m~
fiecle,
qu' i)rn~uld
de Yiller¡e'!ve, né , dit–
on1 dans l'lle de J\1a'iorque en
1235', 1j¡
feryir la Chi–
m~~ ~
la
Méá, r.ipt.
11
rrquya l'efprif .de yjr¡, l'huile de
t<!r~pentpine,
&
q¡.¡elqu'autres compofltiops.
JI
slapper–
~u¡
que fon efprit-de yir¡ §toit fufceptible du goftt
&
de
J'og~ur
des végétaul
¡
&
de-1~ yinren~
¡qur¡:s les ,eaux
compof~es
donr les
bou¡iqu~s
de nos
1\
po;hicaires
Iom
plein~s,
&
dont oo peor dire en
gén~ral
1
qu'elles íont
plu~
1
dlpsrarives pour
¡e~
di_ijillateurs,
qu~
Calupires .a!lx
ma
a
es.
Bafil e Valentin, maine
b~nédia in,
qui fteu rilfoit au
commencernent dll quinzieme fiecle , érablit
le premier
comme príncipe chj miqué des min es, le [el, le mereu–
re
&
Je
fqufr~ .
11
a
d§crit le fel volatil huileux dont
~ylvjus. Dele- ~oi.i
a
.Parlf
·~vec
¡anr d'éloges ,'
&.
·d,;nt i)
S
efl fatr l]onqeur , amti qlle de quelqu'autres découver–
tes
rnoins ancicnnes . Le meme Bafile Valemin cfl
le
p~e!Jli~r
qu¡ ait d01111é
l'~nti!Jlnj~e
in!érieurernen¡,
&
qui
a¡~ ¡rouv~
le fecret de le prtparer .
·
·
St~r
la
~n
du mérnc (iecle, panu en Ellrope ce fatal
préfenr qui nair de la communicariou des amours de
geqs·
g~tés.
A
u reto'!r dé'
C~t
illo.phe CoiÓmh, donr les
ft?I<Jats
&
les marelots app_orteren¡ ce¡te
m~l ~die <!'H ifp~lliOia eq
1492,
elle fir en
~urope
des progres
f¡
rapides .
qule)le devint en peu d'années la plus commuue parmt
les peuples ,
&
la plus lucrarive pour les
m.~decins.
~s:pepdant
cerre maladie fi
remarquable dans l'hifloire
de
1~
?"éáeeim
par la naitfance, l'ell encere par la rnul–
rirude des reme,\es
nouv~aux
ou préparés d'une faxon
nou yell~ ,
donr·
l'~rt
s'ell enrichi
a
fon occafi on .
1
el!
fq nt le
gay~c,
dont on
comrnen~~
i
(e ferv ir en
1
f!
7;
la fquine , 51n'on ne connur en Europe qu'en
1
nr,
&
la falfepareille: mais
1~ r~rnede 1~
plus importa
m &
qui
chang¡:a, pour ain!J dire, la face
~e~
fhQrcs, ce
fu~ 1~
mercure . ·
·
·
·c e f!1 Íneral fut conou dans roure l'Europe en
1498 ,
&.
fut employé prefque auffi-tót dans la cure des mam
yér¡érien~ .
On 1 'appliqua extérieurémem
ii
Jle~emple
des
.A
rabes, 'l,ui avoient
P.r~(crit
'l'uíage cu rif:argent .daos
les malad1e! curanées, Jong-¡ems · avan_r qu'1) f)lt que·
fifon de la maladie
r:l~
t}
rr¡ériq u
e.
Co'mme cette mlladie
atraquoit auffi la peau cruellement, on conjeélura qu'on
p'ourroit employer contr'elle le ' mercure ayec que!
que~
fuc'ci;s. Paiacelfe fur un ' ¡les premiers qui ait eu le fe–
Grer'·de 11adminjllrer' imérieurerr¡eÓt ;
&
d'opérer des cu:
res furprenanteo
ay~c
ce feuJ 'remede .
-
.
' T ous les '
M
edecins connoilfem plus ou moins Para–
celfe ,' il naquir pri:s de Zurich er¡
1493 ,
&
' fe fit peti–
dant fa vie la
pl u~ ~autC:
répurarion daos l'exercice
de
ron·arr .
On
Je· comprendra d'aUianr plus·
·aif~m'enr
, · que
le langage de la
mldici,;, ··
t!toir encore en Európe un
com Jio!'é barlp re ,''de Jatin, de gre<:
&
d'arabe . GalieÓ
coiriinal1doii auffi defporiquement ·
d~ns
les écoles
·m~di
cinales , qul.'\ rill ore fur les' bañe! de fa Phjlófophie . La
tbéorie de Tart érojt 'uniquernent fp,ndée fur les qualjrés;
leurs
de~rés,
&
les
remp~rarnens .
T oure la pratique fe
borriuit
á
f•igner ; purger, faire yomir,
~
donner des
clytl i:res'; clell rout
ce
qu'on fut adopter des
~crits
da
médecin de Pergame :
' ·
'
'
Paracelfe,
' éclair~
fur les propriétés qu morcure
&
de
J'opium, guéri!foit a\•ec ces deux
areanu,
les maux vé–
!Jériens , ceut. de la peau!
la
le¡¡re, la gaJe,
le~
hydrq:
MED
pifies légeres, les diarrhées invérérée; ,
&
d'aurres ma–
ladies
jncur~bles
pour fes comemporaios qui nc coonoif–
fojent poinr le premier de ces remedes ,
&
qui regardoient
l'autre comme un réfrigéraot du quarrié me degré .
D 'ailleurs il
~voit
voyagé par toute I' Europe , en Rur–
fie,
d~ns
le
lev~m,
avoir affi!IC
á
des
ti~ges
&
2
des
combats,
&
avoir fuivi des armées en quahté de médo–
cin : il profelfa p¡:ndanr de
u~
ans la
mida
in<
a
Bi le,
!!i
CQmpofa pl uljeu rs ouvrages qu'on vanra d'aurant plus
qu'iJs étoien¡ inrelligibles.
11
efl vrai que les écrirs qui
portent fo n
110!J1,
f<mt en
(j
gra nd nombre
&
d'un ca–
ra8ere
fi
ditfé renr cn¡r'eux , qu'on
oe
peut
s'<mp~cher
.d'en attribuer la plus grande parue
a
res d11ciples. Mais
on regard¡! gé néralement comme origioaux, le trairé des
rninéraux , celul
d~
la pefle
1
celui
de
'""!."
v ita
&
1'
Ar–
_rhidQxa mtdicind!.
Le doroier de ces li vrcs cnnrienr quel–
ques Mcou vene's , dont les Chi mifles qui lui fuccéde–
rent iml)1édiatemenl fe
fir~nt
hoqneur . Le lirhonrriprique
~
l'alcaheO de Yan-Helmanr en ront viriblernent tids .
?n mer encere au nombre des écrirs do Paracelfe , les
l!vrcs
dt
arle r er11m
naturalium .
]e
me garderai bien de faire l'aoalyfe des onvragcs
de cet homme extraordinaire .
c~ux
qni auronr
la
parien–
ce de les parcourir, s'appercevronr bien-t6 t qu'il avnit
l'imagipatíon dérégl ée,
&
la tére rernplie d'idées chimé –
riques,
11
donna daos les ré veries de
l'aflrolo~ie ,
de la
géomancie.
d~
la chirornancie,
&
de la cabale, rous
arrs dont l'ignorance des teros orl il vi voit, enrretenoit
la vogue . (1 n'a ríen obmis de tout ce qui pouvoit le
fa
ir~
paffer pour un magicien , un forcier; ma¡s il
a
JOUé
de malhcur, on ne J'a pris que pour un fourbe.
(1
fe van–
reir d
1
un
r~mede
univeríel ,
&
rnalgré la promelfe qu'il
avoir fa it de prol0nger fa vie
il
une durée égale
a
cclle
de Mathu falcm , par le moyen de fon élixir , 11 mourur a
u
cabaret, daos la quarante-huitieme année de
fiJO
i ge ,
3 U
bout d'une maladie de quelques jnurs .
Cepcndant entre les ab(urdirés dont fes ounagcs font
remplis , on rrouve quelques bonncs chafes ,
&
q~i
ont
ferv.i aux progres de la
M láeeint .
O n ne peor difcon–
yer¡ir qu'il n'ait
attaqu~
avec Cueces les qualités premie–
res, le .cnaud, le íec, le freid ,
&
!'humide; c'el1 lui
qui a commencé
a
détromper les Médecins,
&
a
leur
ouvrir les yeux fur le fau¡ d'un fytl eme qu'on fo ivoit
depi1 i~ 1~
tems de Galien . 11 ora
k
premier trairer la phi–
Jofophie d'Aril)ote
,'de f onder(lt nt
,¡.
boi1;
&
l'on peor
dire qu'en décpuvrant le peu de folidi1é de ceue bafc,
il <jo¡ma lieu
i\
fes
fu~~ejTenrs
d'en pofer une plus ío–
lide .
Son opinion rouchant les femences qu' il fuppofe avoir
tomes exilié des le commencement, eO adopté
~ujourd'hui
par de tres·habiles r eos ' qui n'ont que le méritc de J'a–
voir expoíée d' une maniere plus vrailerr¡blable.
Ce
qu'il
a avancé fur les príncipes chimiques , le
(el ,
k
rvutfre,
&
le mercore , a fes ufages da os la phylique
&
dans
13
M láu im.
On ne peut
~ncore
di(con veuir qu' il n'euc
pr¡e grande connoilfance de la matiere mddicale,
&
qu'il
n'cu~
travaillé fur les vé¡;éraux
&
les minéraux . 11avoit
fait
tiO
grand nombre d'expériences ; mais il euf la va–
nité ridicule de cacher les découverte< auxqud les elles
l'ayoiem cqnduit,
&
de fe
v~nrer
de fecrers qu'il ne po(•
Ceda jamais.
..
·
·
·
. La cenfure que le chancelier Bacon a portée de ce
perfonnage
íin~ulier
&
de fes feaareurs , efl rre>·jufle .
Si les
Paracellj fi~s ,
du-il , s'acco rderent
a
¡·cx~mple
de
leur r ,aitre, dans les prome!Ies qu'ils fi rent au monde,
c'e() qu'ils éroient unís enfe mble par un metne efprir de
y
e' rige qui les don¡inoir ,
~ependanr
en erra
m
en aveo·
gk , ii-travers les dédales de l'experieoce, ils tombetent
quelquefois fur des décoq vertes U!ilcs; ils
c~erchoient
en
tatonnant ( car la raifon n'avoit aucune par¡ tjans leurs
opérations ) ,
&
le hafard Jeur
rr¡i~
fous la main des cho·
fes précieuíes. lis 11e s'en rinrent pas-1 3: rous couverts
de la
·~endré
&
de la
fum~e ~~
leurs laboraroircs , ils fe
mirent
a
former des théories . lis re.nterent d'élever (u r
leu'rs ·
fourqe~u~
¡m
fy(! erne de philofophie ; ils s'i:nagi–
nerenr que quelques expéricpces do dillill ations lcur fuf- ·
fifoie¡1t pour cet édifice ir!lmenfc ;
ils
crureot
q u~
des
Cé–
pam ions
&
de~
¡nélanges, la p!Opart du re
m~
impoffibl es·,
éroient le!
f~uls
·matériaux donr ils avoienr befoin ; plus
imbécilles
q~e de~ ~nfal)~
qui s'arnuteot ii CO!Jflruire
des
chilteaux de canes .
• Le fameux
Y~n- HeJmonr
pan11
90
ans apres
P~racel·
fe,
&
marcha for fes !taces, mais en hommc
ra~anr,
qui
d'ailleqr~
avoir employé fa vie
a
examiner par la
chi–
mie les foffil es
&
les végéraux. Ses opinions fe répan–
direot promprement daos roure l' Europe . La
M édui11t
ne connur d'autres remedes que ceux que la Chimie pré·
pawir ;
&
les produélious de cet
ar;
palfereot pour les
·
·
·
feo!s