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220

MED

blement une fcience qu'ils tienneot de leur illoflre com–

patriote, mais

la

~acilit,é

que tout le monde a daos les

fi:pt Pro vinces- U mes d exercer la profeffio n de

M ide–

cine

l'aviliffement o

u

elle en

a

divers égards , les foi–

bles é molumens qu'eo retirent ceo x qui la pratiquent avec

honneur, donneot lieu de craindre que fa beauté n' y foit

ternie du matin au foir, comme une fl eur de leurs jar–

dins que flétrit le premier brouillard .

O n aime beaucoup la

M IJ-.ine

en Allemagoe, mais

o n aime encare davantago les remedes chimiques

&

phar–

m aceutiques qu'elle dédaigne: on travaille, on imprime

fans ceffe dans les académics germaniques des écrits fur

la

M IJecine;

mais ils manquent de g011t,

&

foot

ch~r­

gés d'un fatras d'érudition inutile

&

hors d'ceuvre .

L a France efl éclairée des lumieres de

1'

Anato mie

&

de la C hirurgie, deux branches effentielles de l'art qoi

y

font pou ffées fort loin : ce pays de vroit encare l:tre

animé

a

la cul ture de la

M l :lecine

par l'exemple des

j J–

cotius, des D urets, des H olliers , des Baillous, des Fer–

nets , des Q uefnays; car il efl quelquefois permis de ci·

ter les vivaos . C epeod•nt peu de

m~decins

de ce grand

royaume marchen! rur le; traces de ces hommes céle–

bres qui les ont précédés. ) e erais entrevoir qoe la fauffe

m éthode des académies, des écoles medicinales , l'exem–

ple , la facilité d'uno routine qui fo borne

a

¡rois reme–

des; la mode , le gout des plaifirs, le manque de con–

tiance de la part des malades , l'envie qu'ils on¡ de gué–

rir promptement; tes manieres

&

le beau langage qu' o n

préfere

a

l'étude

&

au favoir ; la vaoité, le lu xe d'irni·

ratio1 : le defir de faire une fo rtune rapide . . ... je no.

veux point développcr toutes les cauCes morales

&

phy–

fi ques de cette trille décad!!nce.

C 'cll done en. Anglcterre ou , pour mieux parler, dans

lei erais royau mes de la Grande-Bretagne , que la

M l –

decinr

fleuric avec le plus de glaire : elle y efl perfeé}ion–

née par la connoiflance des aucrés fciences qui y con–

courent ; par la nature du gou vernement, par le gout de

la nation; par fon gé nie naturel

&

fludieux ; par les vo–

yages , par l'honneur qu'on attache

a

cette profef!i on ; par

les ¡!molumens qtli l'accompagnent ; par l'aifance de ceux

qui s'y deflioent ; enfi n , par la vraie thénrie ele Boerha–

ave , qui

3

formé tqus les medecins des !les a ritanniq ue<.

Puiffenc -ils ne poinc changer cette thé orie en ernpirifme ,

ne point

s'écart~r

de la pratique de

leur ma1tre,

&

de

la conduite du vertueux Sydenham leur compatriote !

O

mu

fils,

gardez -vot/J

¿,

f~¡ivrc

d'

qutrts

foil

1

~"dr~

Cef3lpini , perfet\ionnéc p.u Pabio Colonn.l ,

&

rrofper

AJpini" Auffi

trouvqns

noU5

beJucoup

plus de

cltu,té

&

de folidité"

dans le11

ouvrage.s de ct: 'u;m' qui traitent

cfé

13 Médecine

8t

de

ta

chirurSie .

oU

r

on etl:

occuré

r~rieufement

a

l!claircir

&

3.

c!:teodre la Doéh ine

&

les précept!!s des

Anci~ns

,& méme

a

les

com–

b:lttre

&. 3

·tes reforrQc::r . "'Tellcs

rOnt

tes a:uvres

d~

Jerérne

ca.

pivaccio , de Jc::réme Mcrcurialis , d"Horacc Aogenio , de Falloppio .

Ce(alpini,

&

Alpini que nous avons

déj~ cic~•.

8c

de Jcr6me Fa–

bricilu

ab A

quapenJeote .

C'ert.

ain.fi

que l'cfprit l,bilo(ophique pren:1nt pied en ltalie . plu–

fieurs

(

uivin

t les traces de Jean Argentara s'attachérent

i

réfuter

Jet (enrcncet Grt"quet ; d'aYtre• plus éclairés ouuirent une carriére

plus glor'ieu(e,

en

frt~yant

des rqutet nouvelles

&:

fecouant le joug

des Anciens

~

&:

quoique quelques uns foient

tqmb~s

d:1ns l'erreur ,

le

plus gr3nd nombre fe fign;al;a par

d'b~ureu(es d~couvenes ,

entr'

<11tres Jcan de Bagnolo , JuleJ C,S::(3C de la Scala . Jer6me ,:ardan,

Jer6me fracaítor ;

&

Ce(ar Magati .

'

Mais au commencernent du

XVII.

fíeele la <!écouV'ene des vei–

nes laél:ées par Alellius de Cremone ,

&

le traité de::

la eireula–

tÍ~n

du

r~ng ~,f

!'farvey , dont -Cependant )es h aliens

at'OÍ~nt CO~DOIÍfance avant

hu ,

ouvrirent un noa"eao champ

a

la Ph1lofophle

fur l'economie anim.1le ,

8t

ce fiu

l't!poque glorieufe oü I'Italie

(e

ft~nalant

par lcJ plu" gnnd• (uccC:s dan.s la

M~decine.

Jevint

I'C?~

0Jct

de

l'aJmiration de.J autres Nations,

8c

leur modéle .

Je

ne

puis m'éteOdre

ic.i (ur les

progr~s

(urprenans qu'y firent la Médc.

cine.

&

lt:s

a~tres

(eiences . qui y ont

rappor~,

&:

~ui

pou.rrqien t

!erv1r de manhe

a

poe longue

&

ucile h1fto1re

de

ces fe1ence.s .

) e

me borne

3

faire eoonohre les h aliens les plus

c~l~bres,

;\ qai

nou• (omrnes redevi.blcs d'avoir jeué le• fondcmens leJ plus folides

de la M¿decine, de l'avoir

eclairé~

du Aambeau

de

la. vérité , d'en

avoir ¿clairci

les

préeeptes ,

&

de l'avoir aftcrmie (ur leJ principel

de' la Philo(ophi!! ,

&

fur les expéric:nces leJ plus certaincs .

Maree! Malpighi , Je reCtaurattur de l'an:uomie , fue un qb(erva.

tellr infatigable de tour ce qui pouvoit contnbuer

a

perfediooner

cene (c¡ence (.tn• lnqud le

IOIH

Je• u ifonnemen• en Médecine (ont

(ujets

1

l'erreur .

je~n

Alphon(c Borelli fut le premier qlli (uivant

la méthoJe philo(ophique du rai(onnement tléji introJuite par 'qa.

Jil~e , eon~ut

&

enuerrit le gr.:md projet d:

r~duire

;\ démonflra.

tion

les

Théoremes de la Phyfiologie ,

(or

la quelle on

rla

fonder

l'an diffielle Je guérir le" maladies .

aQtoriu•

{'•U

la

d~couvene

des voyes fcerenes

&

im erceptibiCJ de

h

tranfpirt~tion

nous ou.

vrit la route pour connohre les c.tufes de diverfe.s

mt~l¡,dies

qui

e ailfent de Jeur ahération

Fran~oit

Redi juR:ement ennemi de 1¡,

erédulité de leJ predéceífeurs , l$C. de l'uf.:.ge

irumoJéré des reme.

de. ,

•'appli,¡•a

3

en réformcr l'abus. eu réduifant

la Médeeine

1

'un

~ mét

hode fimple , plus

judici~u(e ,

&:

plus analogue

i

l:1.namre .

f-t

DtC.Dt

Bcllini fllrnomm!: avec rai(on le chef dea

M~Jecms m~-

MED

]e

ferois fo rt aiíe fi

je pouvois in fpircr quelque paffion

pour l'honocte profdli on d'une fcience urile

&

nécef–

faire : les fages o m dit que te! étoit l'éclat de 13 vérité,

que les homm<S en é toiem éb!ouis. lorfqu'elle fe mon–

troit

a

eux touce nue ; mais ce n'efl poim la

Mlduin•

qui fe pref<nte 3iofi . O n cherchera vainement k s moyen

de la perfeétionner, tant que fa véricable th<!orie ne fera

pas ctutiv ée ,

&

tanc que ceux quien exerceront la pra·

tique la corromprnnt par leur

i~norance

ou leur avarice

L'étendue de cwe théorie , d1t tri:s- bien M . Quefnay

dom je vais emprunter les réflexions, demande de la

part des M edecins une étude cominuellc

.S:

de~

recher–

ches pénibles; mais ces tra vaot fo nc

(j

longs

&

ti

dif–

fi cilcs , que

la

plupart les négligem,

&

qu'ils ckhent d'y

fuppléer par des conjeétures qui rendenc fouvem t'an de

guérir plus nuilible aux hommes qu'il ne leur cfl utile.

L~s

M cdecins peu 'intelligeos au peu inflrui ts , ne di–

fl inguem pas

aff~z

les effets des remedes d'avec ceux de

la

n~mre ;

&

les évcnemens qu'ils

interpretent diverfe•

mene , re¡¡len t o u f avorifeot les différentes méthCJdes qui

fe font intro:luices dnns la

Mlduine.

11

y

a des

pr~ti­

ciens qui , trop

fr~ppés

des bons ou des manvais fu cces ,

,&

trop do minés par leurs propres obfervations , reflent

a[fujcttis

a

t'cmpírifme ,

&

ne (uivent de mdthode que

celle qu'il leur fuggere .

11

y

eo a d'au tre, encare plus

nombr~u x ,

qui moins attentífs ou mémo moins fenfibles

au fort des malades, s'abaodrmneot aveugléruent aux pra–

tique! les plus communes

&

les plus adopttes par l<ur&

confreres

&

par

1¡:

public.

T omes 'les

na~ions

ont de ces pratiques vulglires au–

tori_(ées par des fucces apparens,

&

plu enca re par des

pré¡ ugés qui les perpétuent

&

qui en voilcnt les imper–

feét ions . On craint en A llemagne d'e verfer le (an¡:, on

le prod iflUe

<n

France : on oenroit ditféremmenc aotre–

fois : tOUtes les natiom de

1'

E urape fuivoienc unanime–

ment la pratique d'Hippocrate ; mais le public féduic par

la répucation de qoelques medecins emreprenans qui in–

troduifent de nouvelles méthodes

1

s'y prete, s'y accoutn–

me ,

&

meme

y

applaudit . Une telle préven¡ion

fubju~ue

les praticiens peu éclairés , peu cour¡¡geux , ou

peut- ~tre

trop mercénaires,

&

les affujeu it

a

des pratiques qui ne

font autori fées que par l' ufagc

&

par la répmation des

medecins qui les fu iveot

1

&

dont

i'~xpénence

parolt les

confi rmer.

On ne fauroit c::omprendre ca mbien ces préjugés ont

retardé les prngres de la

M•duin•;

ils font

fi

do minaos

en tout pays, qu'on entrepreodroit eo \'ain de les difli-

.

per

,cbaniciens a é'crit

Be

raiConné avec

(ucc~s

fur diverfi

rnal:Jdie• •

.

en fuivant ex:aéteruent les príncipes de

1'

An:Jfomie

l!c.

de.s Mathé;.

matiques . Pierre Antoine Micheli qui eomme l':a.

di!

t inn:eus, poutfa

fet reehercbl!s

/trt

"'''"

li"!h11

hu1114114 {•pimti•.

nouJ

a

fait con.

noitre les gr:JndJ (ecouu que l'hum.tnité peut rc:tirer de la Bota.

nique . Dominiquc Guglielruíni.

qui

rour

rne

{~rvir

de

a

propre1 ex–

preffiL>os de Fqmenelle . rappeUa

tout avec rig.ueur

aux 'regle

3

d'une phifique exaé\e

&

claire .

&.

qai

pour iparer la Ch1mie

encote plus

parfaitem~m ,

&

en entra1ner toutes l!!.s

(aletés,

il

y

6t

palfer la

G~ometrie .

Enfin

Georges Bagliv i un de. rneílleurs

M~de­

cins pr:1ticiens ele l'h3lie ,

'}Ui

a

ml:rité que

les

Anglois l'ayent avc:c

jullice nommé I'Rippocrate

ltalíe11.

·

De

fi grands

mod~les

ont goidé un grand

nombre d'excellens

Médeein!, qui

(e

font renJu•

~ameux

en (uivant

la carriere qui

Jeur étoa ouvene. Je nomrner;u (c:ulement Bernardtn Ramauini

Jean M:lrie Lancifi, Amoine Paelíion¡ , Jo(eph Lant.oni ,

Autoin~

Valf:a~ooa , D~rn.ini_qu.e

Santorini ,

Fran~oi•

Forri,

Je3n Fa.ntoni , A:

Ancotnc Vahfatett

.

Telle:

dt

done J'Epoque de

b

prétendne déc.Jdence de

la

M~decine ltalienne que

l·auteur de cet aniclc annoncc: (ou• le titrC"

~no,!efle

<te.

rl/~1 r~,

¡;, ,. , ,;,, ,

Je ne .veus poi:lt perdre le reau

a

dtfcuter muulement anc relle propofiuon ,

Oc

il fc:roit

iaJ~cent

d•em

reprendre le

par.11l~le

des

Medeciw

aél.uellement vivaos avec

leu.rt

predée.e!Tc:u.u

&

le,urs mahrc•

~tans

l':1rc . Mai.s j'ob(ervc qac

qu1~nqut:

s apphquanc a

b

cur.: des 1oaladies, fuivu

1.1

brillante

carn~re

o1-1verte par le• Ancicnt,

&.

(uivie pcndant tant

de

t

1

~.

cle.s avec une

ét~de

réfléehie

6t

,les

e~pénenee• (an~

nombre

h:ra

phu

d'honneur

1

la Médecine

, 8

c

fe cendra plus utilc

;i

la

focit .

t~ .

_qu'en s'égaram dans des

r.ti(

ono.emt.!nt plein• de

(abtilíté

,

&:

fe .llvraot aveuglérnent.

i d~

n!'uv

eaux t'yR:@:me• . ]'ajouceu.i que ce

JlOIO[

de

re~s

cll aujourd hu1 commun aux autrc.t nations

mEmc

Jes

P!U•

écla1ré::s .

t es connoiífancc:.s hnrqa;oes ont

leun

Jirniu:.• ,

!fe

~

on ne fatt

fouvcnt en voulant

le..s

franchir que copier

le•

Anc1ens , , ou

~~~t

au

plu~

les tlégqifer (ous une faulfe

c~pparenee

de

nouveaure .

~u

ti

me

(o

u en6n permis de dire que daos Je, ..-an.

nées les ."}Otns recaléet du fiecle méme oU nou1 vivoo.t .

les re–

grc:u

umverfels (ur

l_a pen:

~e

Jeaq. Blptift.c Bianebi, Jqle

1

p

0 0 •

tadera

~ Jofcp~

Antq1n'e: Put3U, A.otoine Cocchi .

&

B2nhelemi

Reccan, QDt

a~~'

prouvé 13

réaliu~

de leur mérire.

&:

le prix

(1~

ouvrages

q?

tJJ

~OOJ

ont

laiífé . Je pourroi• oommer bea.acollp

d

.aarres

M~d.!~IOJ d•gn~

de put.aget

les éloge_s du.s

a.tl:

r

plo.s

di.

fhnguéJ

p3~m1

ceux qut ne

~1venc

l?:ds, mai' j'ai c

r op d e r.ai(

ont:

poar ne

pq'."'..

e~treprendre

1

Apolog1e des Médeeint

Yin.n s . &

je

~e . borner~t ~

cner

1~

Grand Morg2gni

a

qui Heifi

er doan

~

avec

JuChe~

le ture .

rie

.Prtnc~

de• Anatomicien.s . Tout le monde

(¡o~it

eomb1eo

Ja.

Medccme

'?'

eCl redevable

da

d~gré

dft

perfed:ion

G_

elle eft:

pon~

e

de· nes

JODfl

• ( '

)

0