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MED
blement une fcience qu'ils tienneot de leur illoflre com–
patriote, mais
la
~acilit,é
que tout le monde a daos les
fi:pt Pro vinces- U mes d exercer la profeffio n de
M ide–
cine
l'aviliffement o
u
elle en
a
divers égards , les foi–
bles é molumens qu'eo retirent ceo x qui la pratiquent avec
honneur, donneot lieu de craindre que fa beauté n' y foit
ternie du matin au foir, comme une fl eur de leurs jar–
dins que flétrit le premier brouillard .
O n aime beaucoup la
M IJ-.ine
en Allemagoe, mais
o n aime encare davantago les remedes chimiques
&
phar–
m aceutiques qu'elle dédaigne: on travaille, on imprime
fans ceffe dans les académics germaniques des écrits fur
la
M IJecine;
mais ils manquent de g011t,
&
foot
ch~r
gés d'un fatras d'érudition inutile
&
hors d'ceuvre .
L a France efl éclairée des lumieres de
1'
Anato mie
&
de la C hirurgie, deux branches effentielles de l'art qoi
y
font pou ffées fort loin : ce pays de vroit encare l:tre
animé
a
la cul ture de la
M l :lecine
par l'exemple des
j J–
cotius, des D urets, des H olliers , des Baillous, des Fer–
nets , des Q uefnays; car il efl quelquefois permis de ci·
ter les vivaos . C epeod•nt peu de
m~decins
de ce grand
royaume marchen! rur le; traces de ces hommes céle–
bres qui les ont précédés. ) e erais entrevoir qoe la fauffe
m éthode des académies, des écoles medicinales , l'exem–
ple , la facilité d'uno routine qui fo borne
a
¡rois reme–
des; la mode , le gout des plaifirs, le manque de con–
tiance de la part des malades , l'envie qu'ils on¡ de gué–
rir promptement; tes manieres
&
le beau langage qu' o n
préfere
a
l'étude
&
au favoir ; la vaoité, le lu xe d'irni·
ratio1 : le defir de faire une fo rtune rapide . . ... je no.
veux point développcr toutes les cauCes morales
&
phy–
fi ques de cette trille décad!!nce.
C 'cll done en. Anglcterre ou , pour mieux parler, dans
lei erais royau mes de la Grande-Bretagne , que la
M l –
decinr
fleuric avec le plus de glaire : elle y efl perfeé}ion–
née par la connoiflance des aucrés fciences qui y con–
courent ; par la nature du gou vernement, par le gout de
la nation; par fon gé nie naturel
&
fludieux ; par les vo–
yages , par l'honneur qu'on attache
a
cette profef!i on ; par
les ¡!molumens qtli l'accompagnent ; par l'aifance de ceux
qui s'y deflioent ; enfi n , par la vraie thénrie ele Boerha–
ave , qui
3
formé tqus les medecins des !les a ritanniq ue<.
Puiffenc -ils ne poinc changer cette thé orie en ernpirifme ,
ne point
s'écart~r
de la pratique de
leur ma1tre,
&
de
la conduite du vertueux Sydenham leur compatriote !
O
mu
fils,
gardez -vot/J
¿,
f~¡ivrc
d'
qutrts
foil
1
~"dr~
Cef3lpini , perfet\ionnéc p.u Pabio Colonn.l ,
&
rrofper
AJpini" Auffi
trouvqns
noU5
beJucoup
plus de
cltu,té
&
de folidité"
dans le11
ouvrage.s de ct: 'u;m' qui traitent
cfé
13 Médecine
8t
de
ta
chirurSie .
oU
r
on etl:
occuré
r~rieufement
a
l!claircir
&
3.
c!:teodre la Doéh ine
&
les précept!!s des
Anci~ns
,& méme
a
les
com–
b:lttre
&. 3
·tes reforrQc::r . "'Tellcs
rOnt
tes a:uvres
d~
Jerérne
ca.
pivaccio , de Jc::réme Mcrcurialis , d"Horacc Aogenio , de Falloppio .
Ce(alpini,
&
Alpini que nous avons
déj~ cic~•.
8c
de Jcr6me Fa–
bricilu
ab AquapenJeote .
C'ert.
ain.fique l'cfprit l,bilo(ophique pren:1nt pied en ltalie . plu–
fieurs
(
uivint les traces de Jean Argentara s'attachérent
i
réfuter
Jet (enrcncet Grt"quet ; d'aYtre• plus éclairés ouuirent une carriére
plus glor'ieu(e,
en
frt~yant
des rqutet nouvelles
&:
fecouant le joug
des Anciens
~
&:
quoique quelques uns foient
tqmb~s
d:1ns l'erreur ,
le
plus gr3nd nombre fe fign;al;a par
d'b~ureu(es d~couvenes ,
entr'
<11tres Jcan de Bagnolo , JuleJ C,S::(3C de la Scala . Jer6me ,:ardan,
Jer6me fracaítor ;
&
Ce(ar Magati .
'
Mais au commencernent du
XVII.
fíeele la <!écouV'ene des vei–
nes laél:ées par Alellius de Cremone ,
&
le traité de::
la eireula–
tÍ~n
du
r~ng ~,f
!'farvey , dont -Cependant )es h aliens
at'OÍ~nt CO~DOIÍfance avant
hu ,
ouvrirent un noa"eao champ
a
la Ph1lofophle
fur l'economie anim.1le ,
8t
ce fiu
l't!poque glorieufe oü I'Italie
(e
ft~nalant
par lcJ plu" gnnd• (uccC:s dan.s la
M~decine.
Jevint
I'C?~
0Jct
de
l'aJmiration de.J autres Nations,
8c
leur modéle .
Je
ne
puis m'éteOdre
ic.i (ur les
progr~s
(urprenans qu'y firent la Médc.
cine.
&
lt:s
a~tres
(eiences . qui y ont
rappor~,
&:
~ui
pou.rrqien t
!erv1r de manhe
a
poe longue
&
ucile h1fto1re
de
ces fe1ence.s .
) e
me borne
3
faire eoonohre les h aliens les plus
c~l~bres,
;\ qai
nou• (omrnes redevi.blcs d'avoir jeué le• fondcmens leJ plus folides
de la M¿decine, de l'avoir
eclairé~
du Aambeau
de
la. vérité , d'en
avoir ¿clairci
les
préeeptes ,
&
de l'avoir aftcrmie (ur leJ principel
de' la Philo(ophi!! ,
&
fur les expéric:nces leJ plus certaincs .
Maree! Malpighi , Je reCtaurattur de l'an:uomie , fue un qb(erva.
tellr infatigable de tour ce qui pouvoit contnbuer
a
perfediooner
cene (c¡ence (.tn• lnqud le
IOIH
Je• u ifonnemen• en Médecine (ont
(ujets
1
l'erreur .
je~n
Alphon(c Borelli fut le premier qlli (uivant
la méthoJe philo(ophique du rai(onnement tléji introJuite par 'qa.
Jil~e , eon~ut
&
enuerrit le gr.:md projet d:
r~duire
;\ démonflra.
tion
les
Théoremes de la Phyfiologie ,
(or
la quelle on
rla
fonder
l'an diffielle Je guérir le" maladies .
aQtoriu•
{'•U
la
d~couvene
des voyes fcerenes
&
im erceptibiCJ de
h
tranfpirt~tion
nous ou.
vrit la route pour connohre les c.tufes de diverfe.s
mt~l¡,dies
qui
e ailfent de Jeur ahération
Fran~oit
Redi juR:ement ennemi de 1¡,
erédulité de leJ predéceífeurs , l$C. de l'uf.:.ge
irumoJéré des reme.
de. ,
•'appli,¡•a
3
en réformcr l'abus. eu réduifant
la Médeeine
1
'un
~ méthode fimple , plus
judici~u(e ,
&:
plus analogue
i
l:1.namre .
f-t
DtC.DtBcllini fllrnomm!: avec rai(on le chef dea
M~Jecms m~-
MED
]e
ferois fo rt aiíe fi
je pouvois in fpircr quelque paffion
pour l'honocte profdli on d'une fcience urile
&
nécef–
faire : les fages o m dit que te! étoit l'éclat de 13 vérité,
que les homm<S en é toiem éb!ouis. lorfqu'elle fe mon–
troit
a
eux touce nue ; mais ce n'efl poim la
Mlduin•
qui fe pref<nte 3iofi . O n cherchera vainement k s moyen
de la perfeétionner, tant que fa véricable th<!orie ne fera
pas ctutiv ée ,
&
tanc que ceux quien exerceront la pra·
tique la corromprnnt par leur
i~norance
ou leur avarice
L'étendue de cwe théorie , d1t tri:s- bien M . Quefnay
dom je vais emprunter les réflexions, demande de la
part des M edecins une étude cominuellc
.S:
de~
recher–
ches pénibles; mais ces tra vaot fo nc
(j
longs
&
ti
dif–
fi cilcs , que
la
plupart les négligem,
&
qu'ils ckhent d'y
fuppléer par des conjeétures qui rendenc fouvem t'an de
guérir plus nuilible aux hommes qu'il ne leur cfl utile.
L~s
M cdecins peu 'intelligeos au peu inflrui ts , ne di–
fl inguem pas
aff~z
les effets des remedes d'avec ceux de
la
n~mre ;
&
les évcnemens qu'ils
interpretent diverfe•
mene , re¡¡len t o u f avorifeot les différentes méthCJdes qui
fe font intro:luices dnns la
Mlduine.
11
y
a des
pr~ti
ciens qui , trop
fr~ppés
des bons ou des manvais fu cces ,
,&
trop do minés par leurs propres obfervations , reflent
a[fujcttis
a
t'cmpírifme ,
&
ne (uivent de mdthode que
celle qu'il leur fuggere .
11
y
eo a d'au tre, encare plus
nombr~u x ,
qui moins attentífs ou mémo moins fenfibles
au fort des malades, s'abaodrmneot aveugléruent aux pra–
tique! les plus communes
&
les plus adopttes par l<ur&
confreres
&
par
1¡:
public.
T omes 'les
na~ions
ont de ces pratiques vulglires au–
tori_(ées par des fucces apparens,
&
plu enca re par des
pré¡ ugés qui les perpétuent
&
qui en voilcnt les imper–
feét ions . On craint en A llemagne d'e verfer le (an¡:, on
le prod iflUe
<n
France : on oenroit ditféremmenc aotre–
fois : tOUtes les natiom de
1'
E urape fuivoienc unanime–
ment la pratique d'Hippocrate ; mais le public féduic par
la répucation de qoelques medecins emreprenans qui in–
troduifent de nouvelles méthodes
1
s'y prete, s'y accoutn–
me ,
&
meme
y
applaudit . Une telle préven¡ion
fubju~ue
les praticiens peu éclairés , peu cour¡¡geux , ou
peut- ~tre
trop mercénaires,
&
les affujeu it
a
des pratiques qui ne
font autori fées que par l' ufagc
&
par la répmation des
medecins qui les fu iveot
1
&
dont
i'~xpénence
parolt les
confi rmer.
On ne fauroit c::omprendre ca mbien ces préjugés ont
retardé les prngres de la
M•duin•;
ils font
fi
do minaos
en tout pays, qu'on entrepreodroit eo \'ain de les difli-
.
per
,cbaniciens a é'crit
Be
raiConné avec
(ucc~s
fur diverfi
rnal:Jdie• •
.
en fuivant ex:aéteruent les príncipes de
1'
An:Jfomie
l!c.
de.s Mathé;.
matiques . Pierre Antoine Micheli qui eomme l':a.
di!
t inn:eus, poutfa
fet reehercbl!s
/trt
"'''"
li"!h11
hu1114114 {•pimti•.
nouJ
a
fait con.
noitre les gr:JndJ (ecouu que l'hum.tnité peut rc:tirer de la Bota.
nique . Dominiquc Guglielruíni.
qui
rour
rne
{~rvir
de
a
propre1 ex–
preffiL>os de Fqmenelle . rappeUa
tout avec rig.ueur
aux 'regle
3
d'une phifique exaé\e
&
claire .
&.
qai
pour iparer la Ch1mie
encote plus
parfaitem~m ,
&
en entra1ner toutes l!!.s
(aletés,
il
y
6t
palfer la
G~ometrie .
Enfin
Georges Bagliv i un de. rneílleurs
M~de
cins pr:1ticiens ele l'h3lie ,
'}Ui
a
ml:rité que
les
Anglois l'ayent avc:c
jullice nommé I'Rippocrate
ltalíe11.
·
De
fi grands
mod~les
ont goidé un grand
nombre d'excellens
Médeein!, qui
(e
font renJu•
~ameux
en (uivant
la carriere qui
Jeur étoa ouvene. Je nomrner;u (c:ulement Bernardtn Ramauini
Jean M:lrie Lancifi, Amoine Paelíion¡ , Jo(eph Lant.oni ,
Autoin~
Valf:a~ooa , D~rn.ini_qu.e
Santorini ,
Fran~oi•
Forri,
Je3n Fa.ntoni , A:
Ancotnc Vahfatett
.
Telle:
dt
done J'Epoque de
b
prétendne déc.Jdence de
la
M~decine ltalienne que
l·auteur de cet aniclc annoncc: (ou• le titrC"
~no,!efle
<te.
rl/~1 r~,
¡;, ,. , ,;,, ,
Je ne .veus poi:lt perdre le reau
a
dtfcuter muulement anc relle propofiuon ,
Oc
il fc:roit
iaJ~cent
d•emreprendre le
par.11l~le
des
Medeciw
aél.uellement vivaos avec
leu.rtpredée.e!Tc:u.u
&
le,urs mahrc•
~tans
l':1rc . Mai.s j'ob(ervc qac
qu1~nqut:
s apphquanc a
b
cur.: des 1oaladies, fuivu
1.1
brillante
carn~re
o1-1verte par le• Ancicnt,
&.
(uivie pcndant tant
de
t
1
~.
cle.s avec une
ét~de
réfléehie
6t
,les
e~pénenee• (an~
nombre
h:ra
phu
d'honneur
1
la Médecine
, 8c
fe cendra plus utilc
;i
la
focit .
t~ .
_qu'en s'égaram dans des
r.ti(ono.emt.!nt plein• de
(abtilíté
,
&:
fe .llvraot aveuglérnent.
i d~
n!'uveaux t'yR:@:me• . ]'ajouceu.i que ce
JlOIO[
de
re~s
cll aujourd hu1 commun aux autrc.t nations
mEmc
Jes
P!U•
écla1ré::s .
t es connoiífancc:.s hnrqa;oes ont
leun
Jirniu:.• ,
!fe
~
on ne fatt
fouvcnt en voulant
le..s
franchir que copier
le•
Anc1ens , , ou
~~~t
au
plu~
les tlégqifer (ous une faulfe
c~pparenee
de
nouveaure .
~u
ti
me
(o
u en6n permis de dire que daos Je, ..-an.
nées les ."}Otns recaléet du fiecle méme oU nou1 vivoo.t .
les re–
grc:u
umverfels (ur
l_a pen:
~e
Jeaq. Blptift.c Bianebi, Jqle
1
p
0 0 •
tadera
~ Jofcp~
Antq1n'e: Put3U, A.otoine Cocchi .
&
B2nhelemi
Reccan, QDt
a~~'
prouvé 13
réaliu~
de leur mérire.
&:
le prix
(1~
ouvrages
q?
tJJ
~OOJ
ont
laiífé . Je pourroi• oommer bea.acollp
d
.aarres
M~d.!~IOJ d•gn~
de put.aget
les éloge_s du.s
a.tl:r
plo.sdi.
fhnguéJ
p3~m1
ceux qut ne
~1venc
l?:ds, mai' j'ai c
r op d e r.ai(ont:
poar ne
pq'."'..
e~treprendre
1
Apolog1e des Médeeint
Yin.n s . &je
~e . borner~t ~
cner
1~
Grand Morg2gni
a
qui Heifi
er doan~
avec
JuChe~
le ture .
rie
.Prtnc~
de• Anatomicien.s . Tout le monde
(¡o~it
eomb1eo
Ja.
Medccme
'?'
eCl redevable
da
d~gré
dft
perfed:ion
G_
elle eft:
pon~
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de· nes
JODfl
• ( '
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