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MED

que daos

la

feéle icleélique oo falfoit profeffion de choi–

úr

&

d'adopter ce qu'on pcnfoit que les autres feéles

avoient

enfei~né

de mieui .

L~

fyfieme de Poeomatiques, imaginé p2r

Ath~nt!e

&

qm eut peu de

partif~ns ,

conlifioit

:1

établir un cin–

quieme príncipe, qu'ils npmmerent

efprie,

Jeque! rece–

vam quelque altérat:on, cauCe diverfes maladies. Ceue

opinioo théoriqoe ne mérite pas de

IIOllS

arre ter, parcy

que les pncmmtiques ne formerent point de fcéle diflin–

guée; que d'ailleurs

leur pratique étoit

la mémc que

c_ellc des anciens Médecins, tant qogmatiqqes qu'empi–

rtques ;

&

qu'elle s'accordoit

a

quelques égards. avec

celle des méthodiques. Si le livre

de

jlotibus

étoit

v6-

ritablement d'Hippocrate, on pourroit dire que ce grand

homme avoit

con~u

le premier le fyfleme d' Athénée.

Cependant l'auteur de ce livre, quel qu'il fuit, dl

~coup-far un médecin dogmatique.

Ar~tée,

qui femble

avoir admis le cinquieme prlneipe das pneumatiques ,

fuivit aufli général.ement daos

f.~

pratique celle des mé–

thodiques;

life~,

je ne dis pas Con

anicl~,

mais fes

OIJ–

•n_ges

1

ils en valent bien In peine.

Q uotque C elfe n'ait fon·ié aucune feéle particuliere,

il

a écrlt en Jatin de la

Mlduine

li

judicieufcment

&

avec tant de pnreté, qu'il n'ert pas permis de le

pa (!~r

fous filen ce.

11 dt vral!femblable

qn~il

naquit fons

le

.regne d' Au–

j¡Ufie,

&

qu'il écrivit au commeneement du

regne de

Tiberc; c'efi ce qu'on peut iqférer d'un

paff~ge d~

Co–

lumelle qnl vivoit du tems de Claude

1

&

qui parle de

Celfe comme d'un auteur qui

~voit écri~

avant lui

1

mais

qu'il avoit vi). Corneille Celfe, dit-il, no,tre conterr)–

porain, a renfermé dans einq

livr~s

tont le corps des

bcaux-am;

(le

ailleu" Julios Atticus

&

Cornellle

C~lfe

font deux écrivains célebres de notre age. Quintilien

rem1rque auffj que Celfe avoit sf¡:rit

non-feulemen~

de

la

Mldecinr,

mais do tOUS

les arts

libéran~;

cependant

de tous

fes ouvra¡;e, il ne r¡ous

refi~ qu~

ceux qui

co~cerncnt la

M Ideem•,

&

quelques fragfl)ens de

1~

rl¡¿to–

nque .

Toute

la M

.!decint

de cet auteur judicicux efi renfer–

m~e

dans huit liv res,

don~

les quatre premiers traiter¡t

des

maladi~s

ittternes , ou de celles qui

e~

guériffeot prin–

cipalement par

la diete. Le cinquieme

&

le

lixieme,

des maladies ex ternes;

a

quoi il

~

ajouté diverfes for–

mules de médicamens internes

&

externes. Le fe¡,tieme

&

k huitieme parlent des maladies qui appartienncnt

:1

la Chirurgie.

H ippocrate

&

Afclépiade font les

princip~ux

guides

que Celfe

~

choilis, quoiqu'il ait emprumé plulieurs cho–

fes de fes

contempor~iJ1S ;

il fuft le premier, Jorfqu'il

s'agit do

~rogn.ofiic

&

de plufieurs opérations de Chi–

ru r~ie.

(1

va méme jufqu'a traduire fur cette matiere

H ippocrate mot-3-mnt, d'ou il a acquis le fu room d'Hip–

pocrate

l~tin.

Qnant an refie de la

f111duin•,

il paro1t

·s'ctre conformé a Afclépiade, qn'il cite commc un bon

ao:eur,

&

dont il convient avoir

tir~

de grands fecours.

V oila ce qui a d.onné Jieu

il

quelques ·nns de compter

Celfe

entr~

les méthodiques. Mais quand il ne feroit

pas

é

yident par la maniere dont il parle des trois {eéles

principales qui partageoient

1~

M 14uint

de ron tems,

!ju'il n'en embralfe aucune en particulier, on n'auroit

qu'a cooférer fa pratique avec celle des méthodiques pour

fe garaorjr ot¡ pour fortir <fe cette

~rreur .

En u'n mot,

li

Celfe nc fe

clara pas pour la feéle écleélique, il ert

du-moins certaln qu'il en luivit les príncipes, choíliífant

~vec

beaucoop d'erprit ce qui lui paroiffoit !e meilleur

daos cl¡aque feéle

&

daAS chaquo auteur. On en peut

j uger par fes écrits qui font entre les mains de tou¡ le

m <>nde; il feroit inutile par cette feule raifon d'en falre

i¡:i l'ana lyfe; mais je ne puis

m'emp~cher

de rapporter

·le confeil qu'il doone pour la coófcrvation de la fanté,

&

qui Ceul peut ruffire pour faire conooltre fon génie

&

les lumieres .

U

o hom!J)e né, dit-il, d'une bonpe coofiitution, qoi

fe porte bieri

&

qúi ne dépend dJ! perronne, doit ne

s'affu¡et~ir

a

aucun

r~gime

&

ne confulter aucun

m~de­

cin. Pour divcrfifier fa maniere de vivre, qu'il demeure

tantOt

a

la

campa~ne,

tantót

a

la ville; mais plus fou–

vent

a

la campagne.

11

navigera,

iJ

ira a

la cha(!e

iJ

fe repofera qu'elquefois,

&

prendra fn!qoemmeot ·de

f.c–

:~ercice,

car le repos

~ff'oiblit

&

le

tr~vail

rend fort .

L'un h!te la vieilleGe, l'autre prolonge la

jeunerre.

11

efi bon qu'il fe

!¡~igoe

tam6t daos l'eau chaude ,

&

tant6t daos lleao frolde; qu'il s'oigne en certaiq tems,

&

qu'il n'cn faCfe

rien en un autre; qu'il ne fe prive

d'aucune viande ordinaire ; qu'il mange en compagnie

&

en particplier ;

q~¡'il

mange en un

tems un peu

plu~

qp'a Pordinaiye

¡

qu!en un aulrr i!

fe regle

¡

MED

qu'il faffe plm6t deux rcpas par jour qu'on feul; qu'il

mange toujours arTe?. ,

&

l!ll

peu moins que fa faim .

Cctte maniere de s'exercer

&

de fe nourrir en autant

néceffaire que celle des athletes cfi dangereufe

&

fuper–

flue. Si quelques alfaires le> obligent d'interrompre J'or–

dre de Jeurs

ex~rcices,

íls s'en trouvent mal; leurs corps

deviennent replcts, [ls vie illiffcnt promptemeot,

&

tom–

bent malades.

'

Voici fes préceptes ponr les gens mariés: on nl doit

nf trop

re~hercher,

oi trop fu ir le commerce des fem–

mes; qnand il efi rare, il fortiñe; quand il ert fn!qoent,

il affoiblr¡ beat)coup; ma1s comme la fréquence ne fe

mefure pas tant iei par la répétitioo des aélcs qu'elle

s'eflime par

l'~ ~e,

le tempé rament

&

la vigueur, il fuf-

6r de favoir lit-de!fils que le commerce qui n'en fuivi

ni de doulcur, ni de la rnoindrc débílité, n'en pas in–

otile;

il

eij plus

CO.r

la nult que le jour . ll faut en

me–

me tems fe garder de veiller, de re fatiguer.

&

de mao–

¡;et trop incominent apres. E nfin

toutes

les perfouod

d'une forte fanté doivent obferver, rant qu•ils

jouiront

de cet heureu x élat, de ne pas ufer mal·:\-propos des

chofes ddlinées

a

ceux qui Ce porten! mal.

Je ne me propofe point de drfcuter l'état de la

JIU–

d,cine

chez les R omains.

IJ

efi vraiffemblable qu'ils n'ont

p~~

ét¿ abfolument láns rnédccins au commencement de

leur république , mais

i1

y

a apparence que jufqu'it la

ve~

nue d'Archagatus

a

R ome l'an

f7í

de la funda!ion de

cettc ville , ils ne s'étoient fervi que de la

Miduine

em–

pirique, telle que les premiers hOtpmes la pratiquoient;

c'ef! cctte

Jl<IIdecine

qui éroit

(j

fort du goflt de Catoll ,

&

de laqt}elle

i1

avoit écrit Je premier de tous les Ro–

mains; mais le regne de Jules Céfar fnt favorable

a

ceu¡

de cene profelfion. Jules Céfar , dir Suétone , donna le

droit de la bourgeorfie de R ome

a

tou< ceux qui cxer–

~oient

la

111/deciHe,

&

3 ceux qul eoleignoient les arrs

libéra ux , afín qu'ils demeuraffent plus volon:iers daos

cctte villc,

&

que

d'~utres

vinffcnt s'y

~tablir.

11 n'en

falloit

p~s d'av~ntage

pour attirer un grand nombre de

mddQcins dans cette

~apitale

du monde, ou ils trouvoieot

d'ailleurs des moyens de s'enrichir promptemcnt .

En effet, des

qu~

la prqfenion de

Mldecinc

fin ou–

verte aux étrangers comrne an t Romains, tous ceu¡ qui

fe femojenr quclque reiR>urce dans l'cfprit, on des efpé–

rances de faire fortune, ne manquerent pas de l'embraf–

rer 3 l'exe¡nple d'

Afcl~piade

qni avo't abandonné le rné–

tier ingrar de la [\hétoriqoe pour devenir médec'n. Les

uns fe faifoiept chirur¡;lans, d'antre pharmaciens, d'au–

tres vendeurs de drogues

&

de fa rds, d'autrcs nerbori–

fies, d'autres eompo!iteurs de

miJ•cine,

d'autres accoo –

chcurs,

&r.

.'l.u.;ufic, fucaeffeur de Jules Céfar , f1vorira les mé–

decins, de

m~me

que les autres gem de leures , fur-tout

dcpuis qn' Anto11ius Mufa J'ent guéri d'une maladie opi·

nia tre par le fecours des b1rns froiJs. C ette cure valut

a

Mufa-

0t1trc de grandes large(!es qui lui fureut fa ites

par l'em'percur

&

plr

le (énat , le privilege de porter Utl

anneau d'or;

privile~e

qu'il

o~tint po~r

fe> confrcres ,

qui furent encore e1emtés de tou<

imp6ts en

fa coon–

dération . Suétone ajoute que le fénat tit ólever

i!

Mofa

une {jatue d'airain

que l'oo mit a c6té de aelle d'E–

fculape.

Cependant la condition fervile d' Anto!ne Mnfa, avant

tous les honneurs donr

il

fut revém, a perfuadé quel–

ques modernes qu'il o'y avoit que des erclaves qui

e~er~affent

la

M!dcci~'

a

Rome fous le regne de< prem1ers

empereurs,

&

m éh'e a

!Te~

long-tems aprcs . On ne peut

pas nier qu'il n'y aft eu quantité d'efclaves

mliecin1,

oo qu

1

on

a~pelloit

tels,

&

qoi

e~err;oient

toutes ou quel–

ques parties de

c~t

ar¡;

c~pendant j~

n'en voudrois pas

conclure qu·i¡ n'y eu pnint

a

Rome de m édecin d'une

aotre condition . Ce ne fureot point des efelaves qui in–

troduilirent la

Mldui~e

dans cette capitale du

mn~de

t

ce furem ejes Grecs d'une conditioo libre_, tels

~·~'étoien~

Archaaatus

&

Arclépiade . Si le

m~dectn

Arto,ms, qm

fut

pri~

avcc .Julcs Cérar par des pirates,

av~it

été de

condition

f~rviJe,

i1

femb!e que Plu.tarque auro1t

ea

mau- .

vaife grace de l'appeller 1'

ami

de

Clfar;

mais il Ya nn

paffage de

Cic~ron

qui prnuve, ce me fem ble, que la

Mldui1u

étoit de fon tems regardée

a

Rome comme

un art que les perfonnes libres pouvoient

exer~er

fans fe

Mgrader. Les arts, dit·il, qui demaQdcnt

'!"e

¡!ra~~e

coonoiffance, ou qui ne font

p~s

d'upe. 111édtocre nttlt–

té, comme

h

Mldecine,

comme 1' Arch•teélore, comme

tous les autres arts qui enreignent des chores honnete< ,

ne

déshonore~t

poinr ceux qui l<s exerceot,

lorfq~'ils

ront d'une condi<ion

:\ laquelle

c~s

profeqiqns coov reo-

l)ent .

Oific liv.

l .

•/Jaf·

xlij.

'

11