MED
que, Cuppofé
~ u
e de certaines chafes foicnt opporées les
unes :tux 3utres,
il
faut les employer les unes contre les
autrcs.
11
e~plique 3ill~urs
cet
~photiftne
en certe m1-
niere ; lo. pl éoirude guérit le> maladies caufées par l'é –
vacuarion,
&.
r~ciproquemeot
J'é vacuatioo cclles qui
vieaueur de plénitude; 1
aud .détruit le froig,
&
le
froid éteim
1~
cnaleur.
;z.
0
•
Que a
Mldecint
~Cl
ur:¡e aqdirion
d~
ce qui mar¡–
que,
&
une foufira<ltion de ce <¡ui .efl !uperflu; axiome
expl iqué par le fuivam.
1¡
y a des f!ICS ou des humeurs–
qu'il fau¡ chalfcr du corps en certaines rencontres,
<Se
d'autres qu'il y faut reproduire .
·
.. 3°.
9uant
a
la O)anlere d'ajouter
o~
de
r~traneher'
ti
a
verrrt en
¡;~néral,
qu
1
il n¡! faut ni vuider ni rell)plir
tout-d'un ,coup , trop vjte, ni Jrop abondammenr; de–
m~
me qll'il
cil
dangereux de refroidir fubitem ent,
&
plu~
qu'il ne faut, tour exd:s étant ennemi de la nature .
4°,
Qu'il faut tantót dilater
&
tanrl'>t refferrer; dila–
ter ou quvrir les pa!Iages p3r lefquels les humeurs re
vuident naturellemem, lorfqu'ils oe font pas fuffifam –
m~nt ouv~rts,
ou qu'ils s'obllruent. Reffarrer au con–
traire
llf
retréair les canaux
rel~ chés ,
lorfque les fu e>
qui y paffent n'y doivent point paff«, ou qu'ils
y
p3f–
f~nt
en trap
d'abqnda n~e .
11 ajollte qn'il f<l•lt quelq no–
fois adoucir, endurcir,
amollir;
<i'~utres
fois, é paif–
tir, diviij:r
&
fut¡ril ifer; tnnrl'>t exciter, réveiller ;
tan–
t6t engourdir ,
arr~ter;
&
tout cela
reJ~rivement
aux cir–
conlla•¡ces, aux humcurs
&
aux partics Colidcs.
f
0 •
Qu'il faut obferver le cours des humenrs, ravoir
d' o* elles viennent , o
u
elles vonr; en conféquencc
l~s ,
détournar,
lorf~ u'elles
no
vonr
poinr ou elle> doi–
vcht aller;
k s
détermiQer d'un autre el\té, comme on
fai.t les eauJ d'!'HJ
ruiffeau, ou en d'autres occafions les
rappe)ler en arriere' 3\tirant en-haut celles qui re por–
~ento
en
b~~,
4-
précipir~nt
celles qui tendeot en"haut.
6
.
Qu
11
faut évacuer par des voies convenables,
e~
qui ne doit point Céj nrner,
&
prendre gardc q11e
les
humeurs qu'on aura une fois ehalfées des lieux ou elles
pe
devoi~nt
point aller:, n'y rocntrent derecl¡ef.
7°-
Q ue lorfqn'o t> Cuit la raifon,
&
que le fucci:s nc
Jépond pas
~
l'attenre, il ne faut pas changor de prati–
_que trop aifément o u trop vire, Cur-tout
ti
les ca
u
les
fur lefquelles OQ S'.e(i dé tern/iné, fubfiflent
tbujonrs
i
¡nais comn¡e cene maxime pourroit iuduire
a
erreur, 13
fuivanre lui
fer~ira
de correélif.
8°.
Qu'il faut obferver attentivement ce qui
f<llllage
!lO
r~alade,
&
ce qui
an~mente
Con
mal, ce qu'il fup–
porte aifément,
&
ce qui l'atfoiblit .
9°.
Qu'il ne faut rien entreprendre
a
l'avanture; qu'il
vant
mjeu~
ordinairemcnt Ce repaCer que d'agir . En fu i–
:va
m
.cet axiome important,
fi
l'on ne fait ancun bien,
;!IU
-moips on ne fsit poiut de mal .
ro
0
.
Qu'aux m1ox cur e mes ,
il
faut quelquefois re–
!=Ourir
a
des remedes extremes; ce que les médicamen<
ne guériQent point, le fer le
~ué rit; 1~
reu vient
a
bout
de ce q ue le fer ne guérit pornt ; mais ce que le
f~u
pe
guérit point, Cera regardé comme incurable.
11 ° .
QQ'il ne faut point emreprendre les O)aladies
d~ (efpérées , paree qu'il e(l inutile d'employer l'art
~
cp
qur el! au-delfus de fon pouvoir .
C es maximes font les
pht~
géoérales,
&
toutcs fup–
pofc~t
le grand príncipe que c'efl la nature qui gt¡éri¡ .
H 10pocrare cpnooiffojt auffi rout ce que nos Mé<le–
cins Cavr ot des tignes
&
d~~
fyll)ptotpes des maladies,
{'r
_c·~n
de
lui qu'ils le ¡k nnent. lis lui fqnt eucore
ol>lt~és
des maximes les plus ill)portantes Cur la conCer–
varion de
1~
Canté , Nous apprenons de lui qu'elle dé–
pend de la tempérance
&
de l'exercice.
11
el! impoffi–
ple, dit,-il, qt¡e cdui qui mange continue
de
fe
_bien por–
ter s'il
n':¡gi~.
J._,'excrc;ice confume le fuperRu des ali –
mens,
&
les alimens réparent ce qlle Pexercice
a
diffi–
P,é . Quant
a
1~ tem¡¡~ran!=e,
il
h
recorrin¡ande taqt
a
!
égar? de la boiffon, du n¡anger
~
du fommeil , que
dani 1 uf1ge des plaifirs
d~
l'acpour . Ces
deu~
regles fur
),efquclle> les modernes om tait cent yolucpes, font tel–
lcmem fllres, que fi
IOUS les horn mes étoient affe?.
f~ ges pcnu les mettre en pratique
1
la Ccience de guérir de–
;viendroit prefc¡ue inurile ; cae
1
excepté les
maladie~
eq–
pémiques , épidémiques
4-
accidemelles, les autres fe–
roient en peri1 .nombre , fi
llintempérance ne )es mu)¡i,
pliojt
a
l'in6ni.
..
.
T ellcs que des Cources !impides
&
pures, les préce¡¡–
tes
d'Hippocr~te
ne ConJ point mc!lées de fauíferés, ni
fouillés par de'
rqdomonrade~.
C omme leur :mreur étoit
~galemenr
éclairé,
&
exemt
d~
roure v3oité, on y re–
¡::ounoit par-tour le
ton de la modellie. N on- conrent
des inll ruél ions que Ces anccrres lui avoient_ laiffées
&
ee
1~ fci~uc,e ~'!'il
avoit
puifé~
chq
les nauons étran-
gereg, il érudf:t avec une ardeur infatig:¡bt¡: les opmton
&
les Centimens des :¡utres Médecins.
11
y n oit alnrs
· u_n
temple renomt)1é
a
Gnide , cjom les mors étoient
a rnés de rabies , !il r
lef~ u~lles
on avoit
inferir les ob–
Cervarioo~
les plus
i ll)portante~,
copcernant les malldi<i
&
la Canté des bo mmes .
11
ne O)anqua pas de le viii–
ter ,
&
de tranfcrire pour fon ufage !OUt
!=«
qu'il
y
trou–
.va d' incqnttl) P•>U r lui .
Ent re les moyens dont il
re; Ccn·it pqur augn}et¡ter
le fonds des connoiff;n ces qu'il avoít ou
re~t¡~s ~e
fe>
aocctres, ou recueill ies e
be~
l;s
peupl~s
éloignés, ¡¡ y
en a un d'uQe
efpec~
finguliere,
&
qui lui fu¡ propre .
11
envqya Theffalas
[o:l fils alné dans
la Theffa lie
Qr¡"¡on le p_lus jeune fur 1'1:-Jzllefpom ,
Polyb~
Con gen:
dre daQs une autre
contr~e;
&
il difperfa l)ne multitu–
de de fes
élev~
dat¡s toute
la G rece , apees les avoir
in!lruir¡
de.~
príncipes de
l'~rt
&
leur avoir fourQi
tour
ce qui leur étoit
néccff~ire
pour la pratique .
11
leur
avoir recomm1ndé
.a
toos de traite
e
les
tl)alades, quels
qu'ils fuffem, daqs }es ljeux qe
leur rn.iffion; d'obfer–
ver la rerO)inaifCJn des rnaladies; de l'avertir exaélement
de I<Jurs efpec;es
&
de l'etfet des remedes ; en un mot,
de lui en voyer une
l¡ifioir~
tlqele
&
imparJiale des é ve–
oetl)ens . C'cft ainli qu'il ralfem!>la en
Ca
fFeur
tOt¡tes
lgs circCJnfiances qui pouvCJient concourir
a
1~
forll)a–
¡jo¡¡ d'un médecin unjqt¡e .
Peu d'auteurs Ol)t embraffé toutes les O)aladies qui
ont paru dans une feule vilte. }-Jippocrate a pu
tr~iter
eje toutes celles qui dé fo lerent les villages , les vi!les
&
les
provioc~s
de la Grece. Cela Ceut Cullj[oir fans dou–
t~
pour lui donner
h
fupériorité fur ccux 1ui avoient
exercé
&
qui exerceront daos la fuite la tpe me profeí–
fi oo, m1is fans avoir les mémes rerlources
qu~
lui,
&
r~ns ~rre
phcés
d~ns
des circonllances auffi favorables -
Telle' éroit, en
011
tn Jt,
l'~tendue
des lnmiercs d'Hip–
pocrate , que los plus favans d'emre les
G re~s,
les plu>
¡¡olis d'entre les Romains ,
&
les plus ingénieux d'entre
les A raoes n'ont que confirmé
[:¡
doélrine , en la
rép~ranr daos leurs écrits . Hippocrare a
fouroi at¡x G recs
tour ée qÍ¡e D iocli:s, Arétée, Rufu' l'éphef)en, S ora–
nus, G alien,
JE~ineue,
Trallien, Aetius, O ribaCe on¡
dit d'excellent , Celfe
&
Pline les plus judicienx d'entre
les Romains ont e11 recours at¡x décifions d'Hippocra–
tc, avec cette vénératioq qu'ils avoient pour les ora–
eles;
&
les Arabes n'onr
~!é qu~
les copifies d'Hippo–
crat~ ,
j' emends toutes
les
foi~
·quq
leurs qiCcours font
conformes
a
la vé rité.
.
Enfi'l que dirai-j e de plus
a
l'honneur de ce grand
homme , Ji
ce n'efi qu'il a Cervi de O)Odele
a
prefqqc;
tour ce qu'il
y
a eu de Cavans Mécjecins depuis Con
li~J:le, ou que les autres fe font formés
fue
ceux qui
1':¡–
yoienr pris
~ot¡r
modele? Son mérite ne demeura pas
conaenrré óans l'é¡endue d'une ville ou d'une provin–
ce : il
Ce
tit jour au loio,
&
tui ¡>rocura
1.3
vé.nérarion
des Theff•lions, des infulaires de Cos, des Argiens, des
Macédooiens, des A¡héniens, des Phocéens
&
de~
Do–
riens . Les lllyriens
&
les Pa;onieos le regarderent com–
me ul) ' dieu ,
4
les prince1 étrangers invoquerent fqn'
affiqaqce . Les nations opulentes honorereut Ca perfon–
r¡e,
4
le récompenferent de fes ferviccs par de magni–
fiques préfer¡s;
lit
l'hifloire r¡ous apprend que fes Cuc–
ceffeurs dans
l'~rt
de ·guérir out acqu
is, .en
l'imiranr,
la
confi~nce
des rqis
4t
des Ct¡jets,
4
fP.nfparvenus au
ca mbie de la gloire,
d~s
hoflDeurs
&
del'qpulence en
marcha
m
fur Ces traces .
11
J:¡iffa deux fi ls, Theffalus,
&
Draco , qui lui tuc–
céder~nt
dans
l'exetcjc~
de la
Mldeci»e,
avec une tille
qu'il maria
a
Polybe un de fes éleves. Theffalus l'ainé
a
flit ie plus de bruit . Galien nous :¡pprer¡d qu'il éroit
en haute efiime
:l.
la cqur d' Archélaüs ,
roi de
l\Jlacé–
doine, dans laquelle il pall'a la plus grande parrie de f:¡
vie. Quant ;\ D,raco, frece de Theffal us , ou !)'en Cait
aucu¡te particularité,
1)
ce n\fl qu'il eul un fil s non¡mé
Hippqcrate,
qui fut rnédecin de R o xane, femme d'A –
Iexandre le grand . Polybe parolt encorl!
s'~rre
acquis
le pius de réputation, Cuivant le témoignage de Galien .
Le:; premiers médecíns qtti re foient illuflrés dans
\eur· profeffi on aprf:s 1:-Jippocrate, fes tils
&
Con ger¡dre
fprent D iocles de Caryfie
1
Praxagore de la feéle des
dog r¡¡atiques, Chrifi ppe de Gnide, Erafifirate
4-
Con
cÓntemporain
Hérophil~,
voyez
leurs
articleJ .
C'efi af–
[e7. de remarqoer ici que ce fut ap tems d' E rafifirate
&
d'H_6rophile, fi t'on feq rapporte
a
C elfe, que la
Me–
duine,
qui j u[qu'alors avoit éré exercé avec toutes fes
dépendances par une Ceule perfonne fut partagée en trois
P.arties , dont chacur¡e tit dans I_a Cuite l'occupation d'_u–
ne perfoone différente. Ces trors branches furent la
dJé–
t~riq'ue
l
la pharllJaCCt¡tique
&
la chirurgiqpe :
Üf)
f~roit
por¡é
1