1
MED
pte
m~me,
tt
eommune chez
e~
peuple, pat'I'oit pour
~tre
envoyéc du ciel; o'étoient les pretres qui jugeoiem
,de la naturq dn mal ,
&
qul renfermoiem le patient lorf·
qu'ils efpóroien t le l?ouvoir guérir. ( 1)
Les mnladies des Egyptiens, dont D ion promet de
J(a·
rantir fon peuple, fom, ou les plaies doot il frappa l'E·
gypte avam la fortie ,les
lfc~élites
de cette contrée, ou
les maladies endémiques dQ lieu ; comme l'aveuglement,
les ulceres au·x jambes , la phthilie, l'éléphantiafis,
&
au–
tres femblabl es qui
y
regnent cncore.
On ne vmt pas que les Hébreut ayent eu
dt:~
méde–
cins pour
ks
malldies internes , mais (enlemenr pour les
plaies , les tumeurs, l9s fraélures, les meurrriifures, aux–
quelles on appliquoit certains médicamens, comme la ré–
liue de Galaad , le baume de Jndée,
la
graioe
&
les hui–
les; en un mnt, t'i¡(noranGe ou ils étoient de la
l'Yllde–
&ine,
fai!'oit qu'ils
s'adre~oient
aux devins, aux magi–
ciens, aux enchanteurs, ou finalement aur pn>phctes.
Lors
m~m~
que notre Seigneur vint dans la Palelline.
i1
parolt que les
J
uifs n'étoieot pas plus éclairés qu'au–
rrefois ; ear daos l'Evangile, ils attribuent aux démons
la
caufe de la plilpart des !11al3dies . On y lit, par exem–
ple,
Lt~<,
xiij .
'V.
t6.
que le démon a lié une femme
qui étoit aourbée depuis dix-huit aus,
L es gy mnofopljilles , dont parle Strabop, fe
m~loient
beaucoup de
mláuinc
en orient,
&
fe vamoient de pro–
cur~r
par leurs ¡emedes, la naiífance
i\
des enfans , d'en
détcrnliner le
fe~e'
&
<\e
les donner au x
p~rens '
males
<lU
femelles
a
leur
choi~.
Chei les Gaulois,
16
dr.uide9,
rev~ms
tour enfemble
du facerdoce, de la jullioe
&:
de l'etercice de la
M lde –
eine ,
n'étoient ni moins tro mpeurs, ni pl us éolairés que
les ,gytJ11lOfophilles . Pline dit qu'ils regardoient
le
gui
de
chéue comme un remede fouverait) pour la fiérilité,
~u·
ils l'employoienr eontrc toUtes Cortes de poifon;,
&
qu'
ils en confacroient la récolte
p~r qQ~ntité
ele
córemonirs
fuperllirieufes.
Entr~
les pcuplos orientaux qui fe difputent l'aotiquité
de la
Mlduiue,
les Chinois, l¡;s Japonois
& leshabitans
de M ahbar,
p~roillent
les mieux fondés.
L.esChinois
aifurent
q~e
leurs rois :¡voient inventé cett
o fcience long–
tems avant le déluge;
m~is
quelle que f<lit la digniré de
ceu~
qui
l'erercer~nr
lqs pret11iers dans oe pays-la , nous
ne devons pas avvir une opinion fort avamageufe de l'ha·
bileté de leurs fucceifeurs
¡
ils n'ont d'aQtre connaiifanre
des maladies que
p~r
des obfervations minutiettfes fur le
pouls,
&
recourcnt paur la ¡¡uérifon a un anden livre,
qu'on pourroit appeller
/o
c~de
de
la mbiui11e chinoi(e,
&:
qui preferir les remedes de ohaqu,o mal. Ges peuples
o'ont poio¡ de chimie; ils font dans une profonde igno–
rancc de l'anatomie,
&
ne
f~ign9nt
prefque jamais . lis
ont imaginé une efpece dll circulation des ftuides dans
le corps humain,
d'~pres
un autre rnouvemeot périodi–
qu~
des cieuK , qu'ils difen!
s'~chever
dnquante fois daos
l'efpace de
24
h~ures.
C'ell fur cene théorie ridicule que
des européens
o nt
écrit, que les Chioais avoient connu
la circuiation du fang long-tems avant nous. Leur pa–
chalogie eft auffi poll)peuíe que peu fenfée! c'eft cepen–
dant par elle qu'ils 9étaminent les cas de 1
1
opération de
J'aiguille,
&
de l'ufage du
mo~a
ou coron bralant. Ces
<le11x pratiques leur font
commun~
avec les Japonois
1
&:
nc different chez ces deux peuples, qu'en quelques
circonllances
légere~
dans la manier\; d'opércr . En un
mot, leur théorie
&
leur pratique, toute ancienne qu'on
la
fuppof~,
n'cn e(l pas pour cela plus philofophique ni
inoins
imp~rfaite
,
On qit que les brarr¡ines otlt commencé
a
cultiver la
Mld«in!,
en
m~me-tems
que les pretres égypiiens;
mais ce qu'il y a de súr, c'ell que (!epuis
tl nt de ríe–
eles ils n'en ont pas a-vancé les progres . Jean-Ernefi
Grudler daoois, qui fit le
voya~e
du Malabar en t 7o8 ,
nous apprend que toute la
mldecine
de ces peuples éroit
<;llntenue dans un auvrage miférable, qu'ils appellent en
l~ur
laogue
vagadafaflirum.
Le peu qu'ils ont de théo·
~¡~
ell plein
d'err.~urs
&:
d'abfurdités . lis divifent les ma·
ll\dies en huit eípeces différenres;
&
comme c'efi pour
cut une
étudeimmen\e, chaque
m~decin
fe doit borner
T.meX.
(
1)
Sl
l'écriture
S~ínte bla~
le
Roi Afa dotnt le. Paulipomene:J
,
~
n'~ll'
pas pour avoir
e~ r~court
l
l'art de la médecine dans fa
derniere infirmité , mais pone
y
avoir mis
[QUte
fon efperance , fans
C.onfiance
l
l'affiA:ancc: divine. C'el\: ainri que parle \'auteur
(.lCt~
des Paulipomenes
liv.
2..
clup.
16.
'ti.
11.
•Jrer.vit
•u·,.,.
..A{•
"ll'll
39·
''jni
{ui tloltrt
ptd~•
'tltht1fJtnlí'j]imo ,
'"'
r'rt
i•firr~titlltt
fu•
t¡rufivit Dom•',.um
o
{ttl
m4f.Ú
in
mfdicorum
"'''
u11fi[us
tft.
A l'é.
gard
~e
la lépre nous ne
fnQDs
du cout ni qneb
réméJes
em·
-
piO}'Olent
1~ lfra~lites
poar
1a
guéri~ ,
ni com1oent la traüoient.
MED
211
i
!!ti
gcnre de maladie,
&
s'y livrer tout entier . Le pro–
mter ordre des médecins ell "ompofé de cem qui trai–
tent les enfans;, le
re~ond,
de ceux qui guérirJent de la
morfiue des an•maux venimeux · le troifieme
de cen)(
qui
fave~t
chaífer
l~s
démans,
'&
diffiper le; maladi•s
de 1efpr!.r; le. qnatrteme, de ceux qu'on aoníulre. dans
le .ons
d
1mpmifance ,
&:
dans ce qui concerne la géné–
ratt~~;
.le cmqUieme, pour lequel ils onc une vénération
p~r¡¡c~here;
ell .compofé de ceux qul pré viennent 'les
maladtel
¡
1~
íixteme, de. ceux qui. foulagem les malades
por Jlopc!rauqn de la ma!n.i le fopt;eme_, de
c~u x
qui ro–
tar.det¡t les effets de la vte!lleife,
&
qut entretiennent le
potl
&
1~
cheveux; le huitieme, de ceux qui s'occupant
des maux de téte,
& .
des rnaladies de l'rell. Chaque or·
dre a foQ d1cu
tut~latre,
au nom duque!
les opérations
font faites,
&
les remedes adminillrés . Cette céré mo–
~i~
ell une par.tie du culre qu'on lui rend. L o vent pré–
ltde aut rnalad1es des enfuns;
l'~au
:\ celles qui provien.
ll<¡nt íle la ma dure des animaux venimeux; l'air
a
l'exor–
cifmé des démons; la
remp~te
a
l'impuifTanoe; te foleil
aux
maladies de la tére
&
des yeux .
·
La
fai~née
n'ell guerc
p
1
ufage chez eux,
&:
les el
y.
lleres leur font encare moins oonnus . Le médecin or–
donne
&
pré¡¡are les reme:les , dans lefquels
i1
fait entrer
de
1~
tiente
&
de l'urine de vache, en conféqucnce de
la vénération profonde que leur religion leur preferir
pour
G~t
animal. Au rello, perfonne t¡e peut
ex
creer la
M Idee
in~
fans .!tre infcmt fur le rcgitlre dos bramines,
&
perfonne ne peut paifer d'une branche a une autre
o
11 ert a
préfu<Jl~r,
fur
l'~ttachemeot
prefqu'invincible que
taus ces
pe~
pies {llarqueqt pour leurs coutumes , qu'ils
ne changeront pas fit6t la pntique de leur
mldecine
paur
en adoprer une meilleure, malgré la communicatioo qu1
ils Qnt avec les Européens .
Je nc puis finir l'hifloire de la
m!duim
des peuples
éioignés , fans obferver que de taos ceux donr les mreurs
nous font ca nques par des relations authentiques, il n'y
en
a point chez qui cette fcience ait été traitée avec plus
<le
f~gelfe,
fan$ fcience,
q11:
ehez les anoiens Améri·
~ains,
Antonio de Sa lis aifure, en parlant de M onté7,oma,
empéreur
du
M exique, qu'il avoit pris des íhins infinis
pour enrichir fes jardins de toutes
les plantes que
pro·
dui(oit ce climat heureux ; .que l'étude des médecins fe
bofnoit
:1
en favoir le nom
&:
les 1verrus ; qu'ils avoient
des fim ples pour toutes forres d'intirmirés,
&
qu'ils opé–
roieot des cures furpreuaotes, roic en donnant intérienre;
q¡eot les fucs qu'ils en exprimoienr, !bit en ap,pliquant
1~
plante extécieurement.
11
ajoute que
1~
roi diflribuait
a quiconq ue en avoit befoin, les fim ples que les mala–
des faifoient demander
¡
&
que
f~tisfait
de procurer la
guérifon a quelqu'un' ou perfuadé qu'il, étoit du devoir
d'un prince dQ veil ler a la Canté de fe• fujets, il ne man.
quoit point de s'informer de l'effet des remedes.
Les me! me auteur raGonte que dans la maladie de Ccn.
tes, les médecins amériquain appellés, ufer<nt d'abord
de limpies doux
&
rafraichiif1ns pour. fufpendre l'in·
flammatioo,
&
qu'e.nfuite ils en employerent d'autres pouv
marir la plaie,
&
cela avec tant d'intdl igence , que Cor'
tes ne tarda
pas
a
étre parfai¡ement guéri
o
Quoi qa'il
en foit, c'ell des Amériquains que nous tenons dcux de
nos remedes les plus effioaces, le quinquina
&
l'ipéca–
cuanha, tandis que nos fubrils phyficiens ne connoiif<m
gnere de la \'Crtu des plantes qu i croiifent en Europe,
que ce qu'ils
~n
Qot
In
daos Qiafcoride.
Mais il ell tc111s
~e r~!Jtr<;r
en
~rec~
pour
y
repren,
dre l'hillqire de lo
M ldeci>J.< ,
ou nous l'ayons laiffée,
je veux dire
3tl
~cele
d'Hippqcrate, qui,
d~
l'avcu de
tour le moqde , é leva cette fcience au plus
h~ q¡
qegrl5
d~
gloire.
On
Ce
ra~pellcr~ fan~
doute que ce
gr~rv~
h.oll)me naqui\ a Cos, le premiere anpée de la
8oe
olym·
pi~de ,
30
ans
~VaQt
la
gqerr~
dq Pélaponne[e ,
&
en,
viran
4~0 ~ns
avant la
q~iifance
de J.efus·Chrifi.
Conferver aux hommos la Canté, foit en pré•enant , foit'
en écartant les maladies , c'ell le devoir. du médecin ;
or, le mortel capable qe rendre noblement ce (ervice
a
D d
2
ceux
ils . Nou5 lifons feulement
<¡+~'elle
rendoit immondc qulconque Cl\
ttoir
atuqa~,
&:
que
Dica. avQÍt. donné
~u (.u:~rd_acc
feulement le
nou-voir
de
connoltre juridiquement
de
l'ímmoqdJCC
lé¡::alc. P?Ur
laquelle
il étoh défcndu aux
lépr~ur
Je
!'approch~r
du
~antlua~re.
8t
paree
qu'on
pou-voit (o(peé\:er
qadqudn~'
ti
le,t
m<tbdtes
~to•e?;'
de l'cfpéce, qui
faifolt
coatraé\er
l'immond•ceo
ce_!\ poar
ce!~
qu :rl
fut
qrdonné
:'IUX
prétrea de
cenir renfermé•.
let mfirmes,
JU~tt ~
ce qu'ils poffent
conno1tre .s'il•
ét~ienc
fo!11llés ou 0911
4'
~~t,t~
Ími'Qondícc .
V•.1AI:. la Le"... Ch•P·
13.
Ól
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