MED
t•.
L'inípeétion des entrallles des viélimes.
>
0 •
La
contome d'cnbaumer les cadavres. 3°. Le traitement des
pl5ie5, ont aidé
a
connoitre la fabrique du corps íain,
&
les cauíes prochaine>
Otl
cachées, mnr de la faoté
&
de la maladie, que de la morr
m~me .
Entin les animaux vivans qu'on ouvroir pour les fa–
crifrces, l'infpeélion anenrive des eadavrcs de ceux dont
on avoit troité les maladies, l'hillnire des
maladie~,
de
leur; can fes,
~e
lcur nai(l'dnce, de km accrojffement ,
de leur vigueur, de leur diminution , de lcur iffue, de
Icor changcment, de leurs évenemens ; la
CC)nnoi(l'anc~ ,
le choix, la préparation, l'application des médicamens,
leur aétion
&
leurs effets bien connus
&
hien obfor vés
femblerent avoir pre[qu'entierement
formé l'art de
la
Mlduint.
H ippocrato, contemporain de Démocrite,
fbrt
au fair
de toures ces chof6s,
&
de pl tlS
riche d'un oxcellent
fon'ds d'obfervations qui tui étoiont propres, fit un re–
cueil de tout ce qu'il
trouva d'utile, en compoía un
corps de
Mlduinc,
&
mérita le premier
le oom de
~rai
médecin,
paree qu'en
cff~t
outre
la
mldecin~
em–
pyrique
&
analogique qu'il
r~avoir,
il
~toit
éclairé d'une
faine phlloíophie,
&
devlnt le pre mier fondateur de
la
Htlduine
dogmatique.
Aprci que ce11e
mldoci>,.
eut é!é long·tems
aultiv~e
dans la famille d'Afclépiade, Arl!tée de Capp•dnce en
ñt un corps mieu¡ digérd
&
plus mérhodique ;
~
cet
art fe peré'eélionna par le diffórent ruecas des tems' des
lieux, des choíes
¡
de forre qu'apres avoir brillé fur·wur
dans l'école d' Alexandrie , il
[ul¡iill~
dans ocr ótat jur–
qu'au tems de Claude Galien .
Celui-ci umaffa ce qni étolt
fort
épars,
&
!bt
~cbir
cir los chníes embrouillées; mais comme il étoir h n–
tenfement affi:rvi
a
la philofophio des Péripatériciens, il
expliqua tout fuivant leurs
~rinoipes;
&
par co11íéquent
s'il coorribua beaucoup aux
progr~s
de l'art, il n'y tit
pds moins de
domma~e ,
en ce qn'il eut recours aux
élémons' aux qualités cardinales'
a
leurs dogrés'
&
a
quatre humeurs par lefquelles il prétendoit avca plus de
fubtil ité que de vérité, qu'on pouvoit expliquer route la
Métlecine .
Au commenoement du vij . Oecle on perdit en
~urq
pe prefque Jnfqu'an fouvenir des arts. li s fnrent détruits
par des nauons barbares qui vinrenr du fond du nnrd
1
&
qui abolireht avec les fciences
ro~s
les nwyeQs de les
acq uérir, qui [ont les llvres .
D epuis le ji. jufqu'au xiij. íiecle, la
M!decin<
fut cul–
tivée aveo beaucoup de fubtilité par les Arabes , dans
1'A lie, l' Afrique
&
I'Efpagne . lis augmenterent
~
oor–
rigerent11a matiere mg_dicale, fes préparations,
&
la Chi–
rur!Jie . A la vérité tls infeaerent l'art plus que jamais
d~s
·vices galénlques,
&
preCque ton
ccux qui les ont
fuivis ont étó leurs partiíans. En effet les amateurs des
foience¡ étoieru alors obli¡(6S d'aller en Eípagno chez les
Sarrafins, d'ou rev.enanl plus habiles; on
les appelloit
M ag:J
1
Or on n'exp!iquoit daos les Académie< publiques
que les écrits des Arabes
¡
ceux des Grees furent preí–
qu'inconnus, ou du-moins on n'en fuifoit au cun cas.
Cecte
~nuohie
médiainale dura jufqu'au tems d'Em–
m anuel Chryfoloras, de Théodore Gaza, d'·Argyropy–
le, de Laícaris, de Démétrius Chalcondy le, de G eor–
ge de Trébifonde, de Marius Myfmus, qui les pre–
m iers interpréterent
~ Venif~
&
ailleurs des maunfcrits
grecs , tirés de Byfance, tiren& revivrc la
langu~
greoque,
&
mirell! en
vo~ue
les auteurs grecs vcrs l'an r4óo. Com–
m c l' lmprimene
vin~
alors
a
fe découv.rir, Al de eut
l' honneur de publier nvec Cueces_ les reuvres des M éde·
cins greos. C 'ell fous ces heureux aufpices que la do–
éhine d'Hippocrate fur rdíufcitée
&
fuiv ie par ks Fran–
~ois.
Arnauld Je llilleneuve, Raymond Lulle, Bafile
Valentin, Paracelfe, introduifirent eníuite la Chimie dans
la
Mldu;,,.
Les AnawmiUes ajouterent leurs et périen–
ces
a
ce!les des Chimiiles . Ceux d'•ltalie s'y dévouc–
rent
i
l'eiemple de
J
acques Caepi , qui [e diUingua le
premier daos l'art nnatomique.
Te! fut 1'6tat de
h1
JYJ/áui"'
jufqu',\ I'Ímmortel H ar–
'VCY, qui reovería par fes démonCirations la fauffc théo·
ríe de ceux qui l'avoient p•écéd6 , éleva for 'res débris
une dQ.9rioe nouvclle
&
cortaine,
&
jetta glo,iou fement
la baíe fonda memale de ·l"trt de guénr. Je viens de par–
courir rapidemeut l'hiCloire de cet art,
&
cct abrég¿ fuc–
cinél peut fuffire
a
la plúpan des ie&eurs; mais j'en dois
faire un commentaire détaillé en faveur de ceux qui ont
mis le pié dans le temple d'Efc\Jiape.
La
Mlduin•
ne commeno;a fans doure
ñ
~tre
cultivée
que
.lo~fque
l'inrempérance, l'oifiveté,
&
l'uíage du vin
m!llttphanr les m>ladies, firent fentir le befoin de cette
fotencc • Semblable a
u~
aurrcs , elle
6euri~
d'<lbord chet
7'_,
X,
MED
les Orientaur, paffa d'Orient en Egypte, d'Egypte en
Greee ,
&
de Grece daos toutes
les aurres parties du
monde. M ais les Egyptiens ont
(j
(oigneuícment cnve–
l'?ppé leur .hifioire
d'~~bl€mes,
d'hiéroglyphes ,
&
de ré–
etts mervetlleu K, qu
rl~
en onr fait un chaos de fablcs
dont
il
ell ilien diflj cile d'exrraire
la
vé;ité · cependanr
Clémenr d'l\lexandde nous apprend que le
f~meux
1-lcr–
mes avoit rcnfermé tome la philofephie d<S E•ypriens en
quaranre·deux liv res, dont le$ fix dernier.
co~¡cernant
la
M!dulw ,
étoiellt particulicrement
a
l'u fage des Patlo–
phores,
&
que l'aut¡mr
y
traitoit de la
ilru~ ure
du corps'
humaln on géoéral, de celle des yeut en parriculier des
infirumens néceCfaires pour les opératioos chirurgiet;les
des maladies,
&
des accidens parriculiers aux fcmmes '.
Ouant
it
la condition
&
au caraélere des Médccins
en E:gypte'
a
en ju)(er fur la dcícription que le meme
écrivain en
3
faite
a
la fuite du palfage cité' ils com–
pofoient un ordrc raeré daos l'ét:t!
¡
mais pour prendre
une idée JU:le du rang qu'ils y tenoieot,
&
des richclfes
dont ils ótoient pourvus, il fau r favoir que la
M ldai–
"' étoit alors exercée par les
pr~tres'
a
qui' pour fou–
tenir la dignité de leur rnioiCiere
&
fatlsfalre aux céré–
monies de la •eligion, nous lifons daos D iodore de Si–
cile qu'on avoit affigoé le tiers
d~s
revenus du pays .
L~
(acerdoce étoit héréditaire,
&
paffi•it de pere en lils fan s
interruption: mais il ell vralffemblable que le collefie fa,
eré étnir partagé en diffé renres
ci~Cfes,
entre lefquelles
les embaumeurs avoiell! la leur; car D iodure nllus af·
Cure qu'ils átoient inCiruits daos e<ttc proíelljon par leurs
peres,
&
que les peupler qui les regardoient comme des
membres du corps
íaeerdotal,
&
aomme j nuilfans en
cerre
qu~lité
d'un libre acces dans les endroits
lqs
plus·
fecrets des
tct11pl~s,
réuni(folenr
a
leuF
ó~ard
une guo-·
de eCiime
a
la plus haute vénéra t!on .
Les Médecins pa¡•és par l'étar ne reriroienr en .E¡:rpre
aucun falaire des partioulicrs: D iodore nqus apprcnd quo
les chQ(es érolent !br ce pié , an ·rnoins en tems de guer•
re ; mais en tout tems ils fecouroient fa11s
intéret un égy•
ptien qui tOfT1boit
maJad~
en
voya,~o .
L!emb,aumeur avoit di(fé,cns lhruts
~
obferver dans
l'cxercice de roo arL Do<
r~gles
6tablies par des prédé–
celli·urs qui
s'étoieu! illullrés daos la profeflj ou,
&
trnn[,
miCes dans
d.esm~moires
atHhentiques,
tixoi~nt
la pra–
tique du médecin : s'i l per.:joi! [on nplade en íuivam pon–
éluellement les
lois de oe code
facr~,
nn n'avoir rien
a
lúi dire; mais il étoit puní de mort, s'il entreprenoit
quelque chofe de fon chef',
&
que le !bcc;i:s ne rép"n'
dlt pas
a
Con atteme . Rien n'étoit plus, capable de ral–
lentir les
progr~s
de la
Jl1!duiH<;
an fli la vit·on mnr–
cher
a
pas lenrs, tant que cette comrainte fubfi rta . Ari–
Hote apri:s avoir dit,
chap.,
ij.
dt
fu
r¡ut{fÍ?Iti
p>liti1ua,
qu'eo
Egypt~
le médecin peut donner qudque fecoms
~
fon malade le cinquieme jour de la maladie; mtis que
s'il commence la cure avant que ce
tem~
foit eipiré,
c'eCI
a
fes rifques
&
fortuue. ; A rillote, dis-jc,
traite
<:<ltte onutume d'indolente, ·d'inhtl maine,
<X
de pernicieu–
fe, quoique d'autres en tiffent 1'!\polngie.
Par ce que nous venons de dire de la
di~n'té
de la
M / duim
che~
los Egyptiens, de l'opulence de leurs mé –
decins,
&
de In
Cin~u larité
de
le•~r
prar?que ,
11
eCI aiíé
de juger que les príncipes de l'art
&
l'cxi~cnce
des cas
cléterminoient bcaucoup n1o'115 que de< lois ócrites . De–
U
nous pouvons oonclu re tiUC leur théorie étoit fixéc,
que lwr proft:ffion demaudoit plus de mémoire que de
jugcment,
&
que le médecin
tranl~reffoit
<aremcot avee
lmpunité les regles preC1:rites par le cede Caeré .
Quam
a
kur pathologie, ils rappnrtcrenc d'abord les
caules des maladies
a
des démons , difpenfateurs des
biens
&
des maux; mais dans
1<1
fa
ite tls C:C guérirenr de
ceire fuperClition, pa.r les occaCTons fréquen.r.es qu'ourent
les
embaumeur~
de voir
&
d'examiuer les vifceres hu–
mains . Car les trouvanr. fouvent corrompu.s de diverfe5
fa~ons,
ils cunjeé}urerenr que les fublhnces qui fcrv cnt
a
la nourr ture du corps [on,t elles·memes la [ource
de
ces infi rmités. Ct:tte découverté
&
1'1, crainte qu'elle in–
fpi ra, donnerent líen atlX régimes,
a
l't>fage des
clyfle~
res , des boiffi:>ns purgatives, de. l'abfiinence d'alimens '·
&
des vomitifs:
ioures chafes quils pratiq uoient dans
le deCTein d'l:carter les maladies , en éloignanr leurs cauCes.
Les ufages variant felon l'intét
~~
d<S pe»ples
~
la dl–
verf>tb des conrrées , les Egyptiens, fans l!tre prrvés de
la chair rles ani=ux, en ufoient plus !Ol>rement que les.
autres nations . L'eau du N i!
dont Plutarque nous ap–
preod qu'ils faifoiern grand
ca~,
&
qui les rendoit vigou-
reu~,
étoit leur boiCfon ordioaire .
,
Hérodote ajoure que leur fol étoit l?eu
propr~.
a 1.•
~ul
nue des vianes · d'ou nous pouvons mférer qu tls ttr.otcnt
d'ailleurs
1~ vi~~
qu'oa [ervoil
aull
1ables .des
pr~ttes
&:
1;)
<1
eje~