MED
per. On ne doit done pas fe propof"er de rérormer les
opinioos t?opulaires qui décidcnt de la
pr~tique
de la
MI–
Juim
&
du mtrite des Medecins. Ainfi ¡e n'aurai en
vt1c que quelqucs hommcs de probité qui ,•eulent exercer
dignemem lcur profctlion, fans fe laiifer entrainer par
l'exemplc,
l:t
rcnr\mmée
&
l'amour ejes richeifes.
L'exercice le plus multfplié ne nous a!fure ni dt¡ mé–
rite ni de la capacité des Medecins. La
variét~
&
l"io–
con!lance de
leur
pr~tique
d i
au coutraire une preuve
décifi ve de l'infuffifancc de ctt exercfce pour leur pro–
curer des connoitfances.
En
effct, le long cxercice d'un
praticien qui ne pcut acquérir par l'étude
les lumicres
néccifaircs pour l'éclai¡er daos la pratique
qui.feregle
par les évenemeOS,
OU
fe
fi~e
a
la móthod
e la plus
3C·
crtdiréo dans le public; qui touiours dirlrair par
13
mu l·
titude des malades,
p~r
la djverfité des
m~ladies,
par
les fmportunités des affiflans, par les foins qu'il donne
a
13
répmarioq' ne peut qu'cntrevoir confufément les
malades
&
les maladies. Un medecin ,privé de connoif"
fanccs, tou¡ours diffipé par tant d'objets diff<;rens, a-t-il
le tems, la traoquilité, les lumieres pour obferver
&
pour découvrir la liaifon qu'il y
a
erwe
1
tcs effets des
maladics
&
leurs caufes
~
Fixé
a
Ulle prntique habituelle, il
l'exerce
av~c
une
facilité que les malades auribuent
~
fon
e~p6rience :
il
les cutrqicut dans cetle opiniqn favorable par des rai–
foo nemcns conformes
a
leurs pre
1
ugés;
&
par le réclt
de fes
fucce~,
il parvient méme
a
les perCuaqer que la
capacité d'un praticicn dépenq d'un long exercice,
&
que le f.woir ne pcut former qu'un
m~decin
fptcula¡if
ou, pour parler leur langage, nn 1J1edecin de cabinct.
11
y a
d~s
aUteurs in!lruirs dans la
th~oric,
&
qui,
étam attcmifs
a
des obfervations répétées oii ils om re–
marqué couflamment les nít!mcs fai ts dans quelque point
de pratique, foot
parveou~
a
former des
d9gme~
parti–
culicrs qu'on
trouv~
difperfés dan¡ leurs ouvrages; tels
fon r les Hilden, les Mercatus, les Riviere,
&c.
mais
ce~
dogmcs font
ordin~ireq¡ent
pcu exaqs
&
peu
lu·
tniOCU3 •
D'autré> ont porté plus loin leurs travaux; ils ont raf.
femblé les conooiifances que leur érudition, leqr pro–
prc
cx p~ri~nce
&
la phyfiquc de leur tems ont pu
lenr
fouruir; pour enrichir tes différentes 1!1atiercs q11'ils or)t
traitées ;
rcl ~
font plus ou m6ins les Gel fe, les A::gine–
tes, les
1\vlc~n ncs,
les
1\lbuc~fis,
les Chauliacs , les Pa–
ré, les Aquapeodeme, les Duret, les fioullier, les Sen –
ncrt
&c.
Mais dans les tems que ces grand> maltres s'ap–
pliqqoieo¡
a
étcndre la théorie par les connoi fiaqces qui
naifrenc de la prarique, les
a
utres fciences qui doivent
éclairer c•s counoitlances fai(i>ieht peu de progrcs .·Ainfi
les produqions de ces medccins qoi1•cot étre fort im–
parfqites ,
• ·
Quelqucs autcurs fe fdnt attach6s
¡¡
ér~ndre
&
a
per–
feélionner la théorie de cert:lines maladies: tels ant étt
les aaillou, les Pifon, les En11a1enus, les
Benn~t,
les M
a,
gatus, ks Severinus, les Wepfer,
&c.
qui, par leurs
rccl)erches
&
p~r
leurs rravaux, ont
~nricl)i
de noovelles
connoiff.1uces la théorie des maladies qu'ils om trairées .
11
fcrnble mcme qu'cn n'cmbraflimt ainli que des parries
de
la thtorie, oo pQurroir davanrqge en hftter les pro–
gres; mais wu¡es les maladies onr cnrr'clles tant de liai–
fon, qt¡e l'accroitrement des connoiffances fur une ma,
ladie
dtp~nd
fau
ve
m
entiercm
m
du concours de celles
que l'on acquiert de nouveau fur les autres maladies,
&
cet
a~croiífeq¡en¡
dépend aulli du prpgres qes fciences qui
peuvent
écla~rer
ccrte thtorie.
Entin, il y a une au tre claife de grands maltres, qui
e!l d'uo ordre fupérieur
a
celles dont nous venons c:\e
parler,
&
qui fe réduit
a
un
trcs-perlt nombre d'hnm–
mes . Elle .:ompre¡Jd
les vrais
it~flimeurl
de (a théorie
dé
la
Mtdeáne
qui cultivent en
m~me
tems
l~s
difté–
remes fciences
ntcetf~ires
pour fqrmer ce
u
e théorie,
&
qui ra(fernblent
&
con~ilient
de no
u
vea
u
les connaiifan–
ces qu'clles peuvent leur fournir pqur former les prin·
cipes d'une doélrine plus étendue, plus exa.:le
&
pluE
lumineufe ; ce fonr des
~rchitcé}es
qui recommenccnt
l'éditice
\le
les fon<\eB,Jens; qui ne fe fervcnt des pro·
duél1ons
de~
autres que cornme des
m~tér[au¡
déja pré–
parés ; qui ne fe11 rapportcnt pas
fimplcment au juge–
ment de ceux qui le
Qnt
fournis; qui en enminent eux
m~
mes toute la folid ité , toure la valeur
&
toutes les
propriérés ; qui en ra!remblcnt beaucoup d'autres qu'on
n'a pas eucore eroptoyé,
&
q~i
par des recljerches gé–
nérales
&
une g
rande péuétrauon, en
décou~rent
e·ux –
m~mes
un grand
oomb.re, dont l'utilité regle
&
déter–
mme l'ufage des
nutres. G'efi par de tels travaur qu'Hip–
pocrate, ¡\rttée , Galien
&
Boérhaave out formé
la
théorie de 'la
Medeúm
,·
ou l'ont fait reparditre daos un
MED
22I
plus grand jour,
&
l'ont élevée [ucceiÍivemeot
~
de plus
jJauts degrés de perfcélion.
C'e!l par ces produélions plus ou moins 6rendues de
tar¡r d'aureurs quj ont concouru aux progres de la rhéorie
de la
Mld~cine,
que nous
re~onuoitfons
tou' le avanm–
ges de l'expérience: noos y voyons par-tout que fes pro–
gr~s'
dépendenr de l'accr.oiifemenr des connoitlances qu'on
peut pu1fer dans
t.
prauque de cet art; que ces connoif–
fanct~ .
dojvent étre écla1rées-. par
la phyfique du corps
hum~m;
que cette phyoque me elle-méme
de~
lumjeres
d'autres (ciences qui naiifent aum de
l'erpérienc~.
&
qu'aiqf! l'avancement de la
thé~'rle
qui peut guidcr daos
la prauque, dépend dt
l'accro¡ifem~nt
de tous ces dif–
férens
~enres
de cononi(fances ,
&
de
¡ravaux des mal–
,lres qut cultivcnt la
M ldecinr
avec gloire.
Mais les pratícien$ de
routin~, alfuj~¡ris
fans difcerne–
ment aux
mérhod~s
vu)gaircs ' loin de contribuer
a
l'a–
vanceme~!
de la
M ldeci,,. ,
ne font qu'en rerardcr les
progres; car
)e
public les pr<'fenre
ordin~iremeq r au~
au–
tres
med~cíns
comme des modeles qu'il doivent imiter
daos la pratique;
&
ce fuffrage aveugle
.&
dangereux vient
a
pout de féduire des hommes fages.
Extr. Je la prlf
,¡-,.
Diél dr MBd. traáuitr par 111.. Didcrot,
4<
l'angl. d11 D .
'J~mu . -(
D ,
J.)
MÉDECrNE,
partiu Je la, (Scim« . )
La
Mldceine,
comme je l'ai déja dit, efl
l'art de conferver la Canté
préfeqte
&
do
ré~ablir
1=elle qui ell a!térée; c'efl
1~
defj,
qirion de Galien ,
J,es modernes divifent généralement la
/11!deeiwe
en
cinq
p~nics ;
¡ Q.
la Phyfiologie, qui traite de la confli–
tutinn du corps humain, regardé comme fJin
&
bi~n
di·
[pofé .
Voyet.
PnYStOLOGtE .
· 2°.
La Pathologie, qui traite de la con!litution de nos
corps
conf¡d~ré~
gans
J'~ta¡ d~
ma\adie.
Voyez
PATHO-
LOG¡E .
.
· 3°."
L,a
Stmiotique, qui raifemble les !ignes de la fao¡é
pu de la maladie.
Voyn
ShttOT!QUE.
4°.
L'Jiygicne, qui donne des regles du
ré~ime
qu'on
doir
g~rcjer
pour coqferver fa fqn¡é.
'Voyez
tiYGJENE.
f
0
•
La Thérapeutique, quj epfeil(ne
1~
conduite
&
l'u–
fage de la diete ainfi que ges remedes,
&
qui comprend en
ml!me-tcms la Chirurgie.
Voyrz
Tnk.RA,PEUT!QU~ .
Cette diflribution e!l auffi co
mmode· pour apprendre
que pour enfeiener: elle c!l conforme
a
la nqrure dt:s cha–
fes qui formeqt
1~
fcieqce médicinale,
&
d'ailleurs ert
ufitte dcpuis long-tems par tous les malrres de l'arr .
M.
Boerhaave l'a fuivie dans des in!litutions de
M!decine,
qui
<;omprennent tou¡e la doélrine
général~
de .cerre fcience.
11 expofc d'abQrd <lans cet Quvrage admirable,
1°.
les
p,apies, ou la
fl ruélur~
du corps humain;
1,
0
•
en quoi
confi!le la vie;
3°.
ce que c'e!l que la
f~n~~;
4°.
les effets
qu( en ré\u.ltcllt. Gctte
premier~
partie
s'~ppclle
PhJ(iolo–
gie;
&
l~s
objcts
d~
cette partie qu
'on vient de
déml~er,
fe oomment
coq¡mun~men\
chofu
llfl.tr<reii~J,
<lU
cantor·
mes aux lois de la nature.
,D ans la feconde partie de foo ouvraP,e, il fait meotion
1°.
des mahdies du corps humain vivant;
2°.
de la diffé–
rence des maladies ;
3°.
de leurs caufes;
4"·
de lcurs ef–
fets. O n nc•mme cette oartie
Patbologie,
en tant qu'elle _
contient la defqip¡ion des maladies;
.IE_ehiologie
p~thologi·
rue,
torfqu'elle traite de teurs cau.fes;
NQ,{o{ogie,
quand
elle expliqne \eurs différences ; enfi n ,
SymptomatoloJJi•,
toutes les fois qu'elle
expof~
le> fymptomes, les erlcts,
ou les
~ccidens
des maladies Ceue par1ie
a.
pour objet
le~
chafes contraires aux lois de la narure,
!1
~xamine
dans la troifiem.e
p~rtie,
t
0
•
quels font les
fignes des maladies;
~
0
,
que! ufage on en doit
f~ire;
3°.
comment on peut conno!tre par des fignes dans: qn corps
fain
&
<t.<ns un corps malade, les divers degrés de la fanté
ou de la
m~ladie .
On appelle cene partie
Slmiotique
..
Elle a pour objets les chafes uaturelles
t
non,·n.atur~lles ,
&
contre-nature.
11 indique daos la quatdeme partie,
t '~.
les remedes;
2°.
Ieur
u[~ge ,
Comme c'e!l par
c~s
remedes qu'oo. peut con–
ferver la vie
~
la fanté, on donne
pourcett~
raifon
i
cette quatrieme portie de la
Mldecine,
le nom d'
Hygie–
(1<.
Elle a pour objet
pri[~~ipakt~~nt
les cho(e' qu'on ap–
pdle
non-naturellrJ.
M . Boerhaave donnc daos la cinquieme
p~rtie
tY. la
matiere médicale ;
2
°.
la préparatioo
de~ r~medes
;
3°.
la maniere de s'en
f~rvir
pour
r~tablir
la Canté
&
¡;uérir les
mal<~.di"s.
Certe cinquieme partie de la
Ml~e
eine,
fe nornme
rbtr&peutirsu
t
&
ell~
COJl)prend la .dte–
\C,
la P]\armacie , la
Chirurgi~,
&
la mérhode
curanv~ .
Enti,n
l'<~.uteo.r
dtveloppc dan• des
.aphor~fnles
parn–
culiers les caufes
&
la cure
de~
maladreE; ce' deux ou–
vrages renferment toute la fcicnce
d'Ef<;n!•~e ~n
deut pe·
tits volumes
in-u r,;cnei&
gra'V<f,
qu1 JOIOts aut b.:au¡;
•J'
c;om.