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MED

m'en afllige , ce n'e!l point par la raifon qu' on croit

,

cornmunement que j'ai de m'en affliger; la difficul–

,

de lui trouvcr un digne fuccelfeur. A qui main–

"

tenant aurez vous recours, me dit-on? qui nppelle–

"

r~i-vous

dans

la maladie? comme

6

j'avois grand

,

befoin de

midain,

ou comme s'il étoit fi

difficile

, d'en trouver

!

Ce que je regrene, c'e!l fon 3f11.itié

, pour moi, fa bonté, fa douceur; ce qoi m'aff!ige ,

c'eft que toute la fcience qu'il poílédoit, toute fa fo–

briété ne l'aienr point

em.P.~ché

d'étre emporté fubi–

"

tement par la mala<,lie.

S

il ell poffible do fe confo–

"

ler daos des évéoemeos pareiiG, c'ell par la feule ré–

,. flexion que oous n'avons re<;u la nailfance , qu

':1

con-

dition que

OOUS

OOll~

fou[l)ettrions

a

!OUt ce qui peut

,

~rriver

de malheureux 3 un homme vivant. ,

Epi/l.

¡.

lllti<. Lib: Xf/. tpifl.

j.

Sur eet éloge que Cicéron

fait d'Alexion , on ne peut qu'en concevoir une h.aute

ellime ~

&

regreuer les

par~icularités

de

J~

vie qui nou$

manquem.

11/uipp•

fut un des

mlduinJ

<!'

._1\lexandre le grand,

qui lui"écrivit, au rapport de Plutarque , une lettre plei–

J1e

d'~ffeélion,

pour le remercicr

d~

ce qu' il avoit !iré

Pe

ucellas d

'une malad;e fort dangereufe .

.llndr.aJ

,

aocien

mlduin

dont parle Cclfe dans

la

pré

face de

f<>n

cir¡quiem~

liyre. Andreas, dit-il, Zenon

&

.1\pollnnius

furnommé

Mu1

,

ont

lailfé un grand

nom bre de volumes

fur

les propriétt's des purgntifs .

.Afcl~piade

bannit de

la

pratique la plOpart <le ces re–

medes,

&

ce ne fut pas f.1ns raifon, 3JOllte Gel fe, c3r

coutes ces compofitlbns porgat!v;s étant mauvaifes au

godt,

&

dange~ofes

pour l'eflomac, ce

m!duin

fit bien

d~

les rejett<r,

&

de

fe tourner cmierement du cOté

d~

la partfe

d~

la ¡nédefÍOe qui

traite les

n¡~ladjes

par

1~

rég!me.

1

/lndrumach.t~J,

nhqúit en •Crete,,

&

vécut fous ie re·

gne

de

Néron, comme

on

en peut ·juger par fon pct:–

me de la thériaqoa dédié

;l.

cer empereur.

L~

fe\\ le chofe

qui noús rejlc de ce medecin , c'etl uh •· gf3nd nombre

de defcriptions de

médi¡:atn~ns

compofés quí éroienr en

pa'rtlc de fon in ver\iion .

·11

noos retle

encor~ auíourd'~uí

le poerne g rec en v'ers éléglaques qu'il dédia

a

N

éron,

otl

il

enfeigne, la maniere de préparer czet antidote,

&

oü il dé tigne les maladies auxqnelles il eft ' propr.e . Ce

remecje éut tant de fave¡¡r

;3'

Rome, que que)ques ém–

pereurs

\¡:

tiren! compofer daos lelir palaii,

&

prirent

un foin partieulier de falre venir 'tolltes les drogues né–

celfaires,

&

de l<!s' avoir · bien· <!onditi,mnées.

On

fult

~ñcore

aujonrd'liíti alfez ·

fcrupu1~dlemerít

"'pár: tout la de–

fcriprion de la rhériaq'ue ·du medecin de

N

éron, 9uoí–

qu'ell e foit pleine de défauts ·

&

de Cttperfjuités . De

l:i–

v ans m;dec;r¡1 ont été cuneuf d'examiner 9uaod

l

com•

mcnt, o n en vint 3 .ces fortes de compofitiohs,

&

com–

bien infenfiblemellt OJl en augmenta téS

ing rédiims . Je

renvoie !3-detfus le

leéleur

a

l'~xq:llente

hiftoirc de

1~

MI_.Jeein;

de

!Yl .

le' Cler_c ,

·

·

Apollonlda

,

med,ecir

de Cm, vivoit dans l.a

7;¡•

Oly rnpiade.

11

n'ell conntj que par une avanture 'qui le

fit

p~rir

l)1al heun nle ment,

4'

qni ne fait hooo.eur ni

~

fa

mérnoire, ni

a

fa profeffion , Amithys veuve de ·Még>bi.

fe ;

{l! fc

e~ r

d'

.l~ o ta'xerx~s

L q nguemain, eut une mala–

die

po.ur

l,aqudle elle ernt l)evotr

~onfulter

Apollooides.

Cel

ui·ci

ab11fanr de la confiance de la princelfe, obtint

fes favéurs, en !uf perfr¡adant que

1¡¡

gnéri(on de for¡ mal

en dc'pendoir; cependant Amirl¡ys voyant tous les JOllrs

fa fanté dépérf

1

fe

r~pentit

de fa fa11te,

&

en tit con–

ti'dence

3

1~

rerne

Ji!

mere . Elle mourut peu de tems

;pres ,·

&

le jour de fa mor!, le medecir¡

Apollonide~

fut c:nnJamné

~

l!tre enterré vif.

' firchag(ltl?su,

medecin célebre parmi

le~

Romains ,

qui, fei<.n quei'ques auteurs , tit

1~

prernier connoltre la

iiudecin•

ª

R orne; c'eft Pline lui·meme ,

li?;r• XXIX.

ibap,

¡.

qul nous apprend qu' l\rchagathus tils de Lyfa–

nia<

~u

f'éloppnnnefe, fot le premier medecin 'qui vint

R e me

t'ou>

le cot¡Culat de Lucius JEmilius,

&

d~

M llrcus Livius

1

l~'án

nr

.de la fondation de la ville.

11

aJoute qu'on lur accora:i la bour¡:eóifie,

&

que "te pu–

plic lui

ach~ta ~ratuitement

une bqutique pour y exercer

fa profeffion; qu'au <;omment¡:me'nt on tui avoit donné

le furnom de

gulri.ffeur

de plaies ,

vrd>tlrariuJ

;

maís

t:fue· peu de

t~ms ap~~s,

13

pratíque de couper

&

de brt'l.–

ler dont il

fu

fervott, ayaor paru cruelle, on chaogea

fon furnom' en ' cetui de

botJrr•au ;

&

l'oo prit dl:s-lors

une ¡i;rande áverli..>n pour la

Medeci11e,

&

pour ceux

qui

l'eHr~oien~

11

paroi<ra furprenar¡t

qu.~

les

R~mains

fe fo,ien,t paf–

fés fi

lon"·t~ms

de medecms;

&

·ton oppofe

a

1

auto–

cité de Pi'ine ce! le de Deoys d'Halicarnaae, qui dit ,

liv.

X.

que la peftc ravage:1.111

Romt:.J!an 30f

de fa fqn,

MED

datlon, les Medecins ne fuflifoient pas pour le nombre

des malades. I l

y

:n·oit done de medecins

a

R ome plus

de

200

ans avant l'époque marquée par Pline,

&

com–

me il

y

en a eu de tour tems chez les autres penple .

A iofi po¡¡r concilier ces deux aureurs, il

faut enrendre

des medecins

étran~ers,

&

particulíerement des

gr~cs

toot ce que Pline en dit. Les R o rnain jufqu'a la

vcnu~

d'Archagarhus , uferent de la limpie

mldeciue

empirique

qoi étoit

ti

fort du go(\t de Caton,

&

de laquelle il étoi;

le premier des R omaios qt¡ i en eat écrir

Il

n'efl pa

étrange que les Romains n"ayent poin¡

eu de connoilfanee

de

la

mldecine

rationdle, jufqu'3 la

venue d' Archagatl¡us, pttifqu'ils oot d'ailleu¡s beaucoup

tardé

a

culriver les autres fciences

&

les beaux arts. C i–

céron nous apprend qu'ils avoient dc!daigné la philo'fo-

phie jui'qu'a fon tems.

·

llrch~{m<J,

vivoit fo trs Trajan, pratiqua la

M lduin•

a

R ome,

&

mouru t

a

l'~ge

de

63

an', •pres avoir beau.l

coup écrit fur

la Phyfique

&

fur la

Mlduin,.

Suidas

qui nous apprend ce détail, ajoute qo' Archir:enes étoit

d'Ap~mée

en Syrie,

&

que fqn

per~

s'appclloi¡

Pbilippe

Juvenal parle beaucoup d'Archr¡;enes entre autres ,

Jatyre

!/!.

V<rJ

~36.

· .

.

7'u>t<

<orpore fal'o

lldvo<at

Archigenem •

oner9Ja9ue paliia jaéltJt,

Q!tu:

Tb,mifum

.egroJ.

Et daos la fatyre

XIV.

vers

fl ·

OeyuJ

Archiger¡erh

'jUII!re, att¡ue

eme

'[IIOd

Mithri:.

da

tu

CompoftJit.

J

Juvénal ayant véctr íufqu'i\ la douzieme année d'A–

drien, a <!té contcn¡po rain d'Archigenes;

(le

la maniere

dom il en parlé, fait voir la grande pratique qu'avoit ce

medecin.

·

'

Mais ce n'efl pas (ur le feul témoignage de Juv énal ,

que la réputation d' Arch!genes en établie;

il

a encore

en fa faveur celtti de Galien, témoignage d'al!tant pl us

fort, ,que cet auteur ell dn métier,

& .

qu' il n'ell pnint

prodigue de louanges pour ceux qui n

(ont pas de fon

p•ni . , Archigenes, dit·il, a appris

~vec

au tanr de foin

, que perfonne , tour ce qoi concerne l'art de

la

"-1•-

. ,

duiH';

ce qui

a

r<'ttdu

avec

jullice recommendable

,

tous les écdts · qu'il

lailf.és

,

&

qui !i>nt en g rand

,; oo;nbre; mais

!1

o'eft

pas po

qr cela irrépréhenlible

., dans fes opiniolts .,

&f.

,

A rchigenes avoit embraílé

la

íeé!!!

des Pneumatiques

&

des M éthodiques, c'ell-il–

dire, qn'il étoit pro¡>rement de la feéle écJc8rqnc.

!Ir!ele,

vivoit felo n

Wi~an,

fous le r,e)\ne de

Né–

rqn,

&

avant celui de D omitien; comtne Aerius

&

Paul

Eginete le cirent, il el} certain qu'il les a prccédc;. C'elt

un 'áutet¡r q'unc

fi

graude rép¡¡tation, qt¡e le> M édccins

ne faurolent trop l'ém:lier .

· 11

adopta les princb es rhéo·

riques des Pneumatiqu es

1

&

fu ivit généralement la pta –

ti ue des

M

éthodiques : fes

o u

vpges fr,u le n' aladtes ne

permcttenr pa; d'en

dout~r.

11

employa

le premicr les

cantharides en

quali~é

de vé fi catotres ,

&

eut po ur imi–

¡g'teur An:higeges. , Nous nous fe r vons du

c:uopl~ fme

otl el1es cnirent , dit ce dernier daos Actius , porce

1

gu'il produit de gra nds. effcts, pourvu que le.s petits

,, ulceres demeurent ouverts-,

&

qu'ils tluent, mais il

,

fam a.vec foin garanrfr la ve!Jie par l'ufage du lait,

tant intérieurement qu'extérieurement , .

A_rétée n'avoit pas moins de modell ie que de

f~voir,

comme il parolr par fon détail d'ur¡e pydrQpifie vélicu–

laire, dont les autres medecjns n'avojent poim parlé ,

11

rapporte ailleurs le cas d'une maladie encorr plus rare.

11 l. a,

dii-jl

1

une efpece de mahie da\tS laqqelle les

malád.es

fe

d.echir~nt

le corps,

&

fe fonr des inciJions

daos les

· chairs, poulfés

a

ceue pieufe extraV9gance

, piu

l'idée de fe rer¡dre plus

a.~réables

aux dieu.x qu'ils .

fervent,

&

qui demand.ent d'eux ce facritice. Cette ·

,

efpece de fureur ne les

emp~che

pas

d'~tre

fenfés fur

, d'autres 'fr¡jets ; on les guérit tantót par le fon de

la

,

tlute, tantOt eo les enivrant;

&

des que leur acces

,

etl pa!fé, ils font de bonne humeur,

&

fe croient

,

initiés au fervice de D ieu. A u relle, con¡inue·t·il,

,

ces fortes de maniaques font

p~les, mai~n!s ,

Mchar–

" nés,

&

leur corps demeure lqng· tel)1

affojbli des

, blelfures qu'ils fe font fa ites , ,

Ce n'ell point ici le lieu de parler de l'anatom ie

d'

Aré –

tée; il fuffit de remarquer qu'il a coutome de Gommen•

1=er chaque cl¡apitre par une courte defcription anatOmi•

que de la pmie dont

il

va décrire les m aladies .

Junios