Table of Contents Table of Contents
Previous Page  237 / 760 Next Page
Information
Show Menu
Previous Page 237 / 760 Next Page
Page Background

MED

\ Vedelius, avec une

~rande

rabie des matieres,

JeHd!

1713.

¡,.8".

11 efl inutilc de cÍ!er les autres éditions, qui

oot

ra~ilité

par·tout la leaure de cct excellent aureur.

Cbri/ippc

de Gnide vivoit fous le regne de Phi lip e,

p<re d' .'\Jexandre le grond

&

fut nn des premiers qui fe

déclarerenr conrre la

Méde~inc

expérimemole . Pline l'ac–

cufe d'avoir bouleverfé par fon babil les fa¡{es maximes

de ceux qui J'avoient précédé daos fo profeflion. 11 dé ·

fopprouvoit la faignée, ufoit raremcnt des purg:ltifs,

&

leur fubfl ituoit les clyfleres

&

les vom itifs. Ses écrits

déJa fort

rare~

du rems de Galien , ue !ont· pas venus

jufqu'a nous.

Criton,

contcmporain de Martial,

&

dont

il

parle

dans une de fes épigrammes ,

lib. 11. lpig.

6r. efl appa–

remment le

m~me

qlli e

U

fouvcnt cité por Galien, com–

me ayanr tres-bien écrit de la compofition des méd ica–

mens . 11 avoit en porticulier épuifé lá matÍ<re J es cof–

m étiques , c'cfl-3-dire , des compofitions pour l'embellif–

fement, pour telndre les cheveux, la barbe ,

&

tomes les

diverfes efpcces de fords . H éraclide de T arente en avoit

déja dit qllelque chofe; mais

les femmes ne s'étoient

pas encore portées

á

J'e~ces

mi elles étoient parvenues

de ce c6ré-la dans le fiecle de Criton, qu1

d'aillcurs

étoit

m!duin

de cour,

&

qui defiroir de s'y maintenir.

D lmocede,

famcux médecin de Crotone, vivoit en

m eme tems que Pythagore. Ce méd<cin,

a

ce que d;t

H érodotc, apnt été chaffé par la févérité de íon pere,

qui· s'appelloit C alliphon, vint premieroment

a

E~ine,

&

en fuite ;\ A thencs, ou il fue en gránde eflime . D e-l :i•

il

pa~a

a

Samos, ou il eut occailnn' de guérir Polycrace,

rol de cette ?le ,

&

cette guérifon luí valu t

dc~x

talens

d'ur , c'ell-a-dire enviran llx mille Jlvres flerling . Quel·

que tems apres ayant été fait priíonnier' par les Períes,

il cacho:e fa profeflion; mais on le découvrlt,

&

on l'cn–

gagea

a

donner fon miniflere au

foula~emcnt

du roi D •–

rius qui n'avoit aucun repos d'tlne dislocation de

l'un

des piés. 11

traita auffi la reine A toCf.1, femme du me–

me Dariu; , d'un cancer qu'elle avoit au íein . H érodo–

te ajoute, que D tmocede ayant

réuffi dans ces doux

cures , ret;ut de tres· riches préíens,

&

s'acquit un

(j

¡;rand

cr~dit

auprcs du roi, qu'il le faifoit

man~er

a

ía

table . Ccpendant il cut la liberté de retouroer en Cirece ,

~ous.

la promeffe ?e fer vir d'efpion ; mais

il

s'y tixa tnut–

a-fa~t ,

le garda b1en de jouer ce r6Je inrame,

&

épour:1

une tille du fameux M ilon íon compatriote . On ne f.1ie

aucune autre particularité de la médecine de D<'moce–

dc, ni de celle des autres

mlduim

de C rotone .

_D émorrit<

d'.Abderc voya¡¡ea beaucoup,

&

fe plut

i1

fa1re des expénences; mais 11

y a long-eems que

llOllS

avons perdu fes ouvrages,

&

ce que J'hifl oire

n"u~

ap–

prcnd de fa >te

&

de

[es·

fentimens, efl pleln d'ince· t't•J–

~e .

On fa1t íe_ulemenc,

a

n'en pouvoir douter, qo' 11 étoit

G'A bdere en fhrace, qu'il deícendoit d'une fam ille ;)Ju–

Ore,

&

que ce fue daos de lon!(s

&

pénibles voyages, o

ti

le porra l'ardeur ioíatiable de s'inflruire qu'il employa ía

Jeunelfe,

&

diffipa íou riche patrimoine. Revenu daos fa

patrie ' agé'

fo~t

!itvant

&

trcs-p:luvre ' il ra!Tel]lbla tou–

tes fes

obfervatlon~ ,

&

écrivir fes livres, daos lefquels

o n a

prée~ndu

qu'tl avoit traité de l'an1tomie

&

de la

chimie. C_e qu'1l y a de cenain, c'efl qu'il efl l'auteur,

ou du-moms le reflaurateur de la philoíophie corpuícu–

l~lrC , q~e

les mérh_odique_s appliquerent enfuite

a

la méde–

CIIle. H !ppocrate Vlot un JOUr le voir

a

Abdere ;

&

char–

rné de fes lumieres,

i1

conferva toute fa vie ponr _lui la

plus _grande eflune.

Voyn ci-aprh Hippocrate.

Droc/(J,

de Carille, fuiv it de prcs H ippocrate quan t

ao tcms,

&

fe ti t uoe réputation des plus cé lebres. 11

paffe pour auteur d'u ne lettre que nous avous,

&

qui

e

U

adre!fée 3 l\ oti¡¡onus

1

roi d' Afie

ce qui marqueroit

q u'il vivoit fous le regne de ce

fucc~!feur

d'AieX1ndre.

S es ouvra¡¡es cités pas Athénée íe [ollt perdus , ainfi

q oe celui Intitulé,

du

maladies,

dont Galien rapporte

vn fragment .

JI

po!fedojt , ajou te-t-il, autant que per–

fonne L'are de guérir,

&

exer~a

la M édecine par prin–

c:ipe d'humanité,

&

non comme la plílplrt des autres

m édecins, par

intér~t

oo par vaine gloire : 11 a écrit le pre–

mier de la msniere de difféqner les corps.

Empt!do_clt,

difciple de Pythagore ,

&

philoíophe d'un

gra~d

génre, étoit d'Agrigeme en Sicile ,

&

ftori!Toit

au~

env1rons de la 84< olympiade , ou 430 ans avam la naif–

Canee de Jefus-Chrill . 11 faifoit un tel cas de la M édc–

cin_<, qu'li élevoit prefque au rang des immortels ceui

qut

~xc~J ioienr

daos cee art . 11 étoit en cela bien él oigné

des_t?ées du

fa~eux

H éraclite, qui diíoit que les Gram–

malnons pourr01ent íe vanrer d'étre les plus grands fous,

s'tl n'y avoit point de

M tdecins

au monde .

~rafiftratt,

diti:iple de Crifippe de Gnide, étoit de

Juhs daos i'lie de Céa,

&

fut inhumé (ur le mont M yca-

'l•m•

X .

·

MED

le , vis-a-vis de Samos.

JI

t'ene un rang dillingué entre les

anciens t;rtédecin;, par íon eíprit, par fes ,fyflemes , (es

calens

&

fl!s

ouvra~es,

done

nou'

JeV'>IIS

re~ retter

la-per·

te : il fteuriffoit fou< le

re~ne

de Séleucus N icanor · l'hi-

floirc futvante en efl la preuve.

'

A nr'ochus devint éperdu ment am,.,nreut de Stratoni–

ce , feconde fe mm< de '.iéierrc•Js

fon pere . Les elforts

qn'Í) fit pour dérObCf C<lte paffi

Hl

0 )• COil iiOÍ!faOCC de

ceu:t qui l'environnoiem, le Jeut rcru d::l!ls

u~'l::

langueur

mortelle. La-deffus

'> t!le•Jcus appel la les médecins les

pl us ex pem, entre lefquel< fue Er1fi1lrate qui íeol dé–

cou,· rit la vraie caufe du mal d'A•HÍolchus.' 11 annons-a

1

Séleucus ,

~ue

J'amour étoit la mJiaJie dtl prince ma–

Jadie '

ajo~ta-t-il '

d'aucaot piu;

dan~ereuíe.

qu'¡l en' épri•

d'une per!onne dont

i1

ne date ríen eípérer. Séieucus fur–

pris de cene nouvelle,

&

plus encore de ce qu'il n'étoit

' poiot au pouvoir de fon tils de íe rad,fai re, demJnda qui

étoit done cene perfoune qu' Amiochu$ devoit aimer fa ns

efpoir. C'efl ma femme , ré?ondir EratiOrate. Hé quoi,

reprit Séleucus 1 caulerez vous la mort d'un ñls qui m'ell

cher, en luí refu lant votre femme? Sei,gneur, reprit le

médecin,

ti

le prince étoie amourcux de Stratonicc, la

luí céderie'l.

vous~

Sans douce, reprie Séleucus avec íer–

ment. Eh bien" lui dit Erafiflrate , c'ell

d'e1te-m~me

dont

Aen iochuydt"épris. Le roí tint fa parole, quoiqu'il edt

déji't de ;Scratonice un enfant.

,

Aucó'n anatomifle n'ignore qn' Erafiflrate pou!Ta cette

fcience concurremment avec Hérophíle ,

a

un hauc degré

de perfcél io n . 11s connurent les premiers les principaux

uíages du eerveau

&

des nerfs, du-moins les ufages que

les Anatomilles ont depqis

a!li ~nés

a

ces parties. Erafi–

flrace découvrie en particulier daos

les chevreaux

les

vaiffeaux Jaaés du méfentere . 11 tit auffi la découverte

des valvules' dtr creur. G alien vous inflruira de fa pea–

tique ; c'efl affe1. de dire ici que reaateur de Crifippe fon

ma!tre,

iJ

defapprouvoie la

íai~née

&

les purgatifs , les

Javemens acres'

&

les vomicifs violens . 11 n'employoit

aufli que les remedes limpies . mépri(ant avec railc>n ces

com;>olltions

roy~les

&

tou> ces anddotes que fes con–

rompo~ins

appelloient

/u mainr du diot:..

li étoit affe1.

é lolgne de la

r~ae

des empiriq ues: jugeant néceilaire la

recherche des cauíes d.1ns le> maladies des parties orga–

niques ,

&

dans t Hite

m~ ladie

en géuéral . L e Jivre qu'il

compofa (ur

ce

fo>jee n'eil pas parvenu Jufqu'a nous, aiuli

que fes autros écrits , dont Galien

&

C celius

Aurélianu~

ne n >us ont coníervé que les tirres. Sa franchife méritc–

des éloges , car il avnuoit ingénuement au fu jet de cene

efpece de f•im qu'o n ne

;>eue raff1fier,

&

qu' il appellc

bordimia

(

rerme qu' il er¡¡ploya le premier) , qu'il tgno–

roÍI po•1rquoi cene maladie regno't pldt<'lt daos le graod

froid que dans les chaleu rs . C'efl Aulu-Gelle.

liv.

XVI.

<hap. iij.

qui rappnrte ce trait de la vie d'Erafiflrate. Pe–

trus Callellan us raconte, que cet illullre médecin, acca–

blé daos la vie1lleffe des douleurs d'un ulcere qu'il avoit

au pié,

&

qu'1l avoit vainement tenté de guérir, s'empoi–

fonna avec le fu e de cigue,

&

en mourut.

E[<uilzp•,

efl ce grand médecin fur le compte duque!

on a débité tant de fables, qu'il efl maintenant impofli·

ble de les téparer de la vérité. Paufanias

&

d'aueres au·

teurs comptenc jufqu'a foixame·trois temples qu'on lui

avoit é levés daos la G rece

&

les colonies greques . Les

peuplos

y

iCCOUrOÍent de !ClUteS p3rtS pour etre guéris de

leurs maladies, ce que J'on faifole aoparammcnr par des

moyens for t narurels , mais qu'on dé¡;uifoit adroilemeut

par mille céré munies aux maJades , qul ne manquoient

pas d'attribuer leur guérifon

!

la proteaion miraculeufe

du dieu.

U

nc

vétité que l'on

app~r9oit

au-travcrs de eou–

tes les fables que les

Grec~

ont débitées

fur le compte

d'Eícuhpe, c'cfl que ce fut un des bienfaiteurs du genre

humain,

&

qu'il dut les autel s qu'on lui· éleva, aux ef:

forrs heureux qu'il tit pour donner

a

la M ¿decine, im–

parfaite

&

groíliere avant lui, une forme plus ícientiti–

que

&

plus régnliere. Ces princi¡>es pa!Terenr aux Aíclé–

piades, fes defcendans, jufqu'ii H ippocrate, qui y mit

le fceau de l'immorfalité.

Pour ne nous en rapporter ici qu'aux gens du mérier,

je oroirois que d'apres le té moignage de C elfe

&

de G a–

lien, on pourroie for mcr quclques conjeaure< affrz ap–

prochantes de la vérité íar le compte d'Efculape. l l pa·

rolt d'abord qu'il

fut

ri ls naturcl de quelque femme d'nn

rang dillingué, qui le tit expofer ftH une

monea~ne

ti–

ruée daos le territoire d'E piJatrr,, pour cacher fa fau–

te,

&

qu 'il romba entre les m tins d' un berger, dont le

chien l'avoit découvert . L a mere de cet enfant retrou•

fe chargea íecrcttement de fnn éducation ,

&

le tit

ret~ettre

a

Chiron

qui élevoie daos ce tems-1:1 les en–

fans de

la Grece' qui éroient de quelq ue naiffance.

Efculap.e protita-

d~ l'occ~fion

de li'avancer

·a

la gloire

Ff~

PU