·MAT
elle joue en cffet un grand róle daos I'CI!conomie ani–
malc; le cnoindre dérangement de ce vil"c<re
di
fu ivi
d'un dcfordre uoiverfcl daos ¡oute la 1mchine, on pour–
roit alfurer qu'il n'cil prefque point de malad ie chez las
fe
m
mes ou la
matria
n'ait qudq ue pan; parmi celles
qui dépendcnc
prinaip~lcmeot
de
(a
lélion. il
r
en a qui
font générales connues íc1us les noms particul1ers de fu–
reur, íuffucations utérines, vapeurs , paffion hyflérique
&
rnaladies, qui, quoiqu'elles ne foient pas excité
os
par un
dép!acement réel de la
m11trice,
commc quelques an–
cieos l'on¡ prétendu, font le plus fÓuvent oceafionoées
&
eotretcnue¡ par quelque vice conlidérable daos cene
pattie que les obíervations anatomiques dé montrcn¡,
&
qui donnene lieu
a
ce femi
ment .V over.
tous ces articles
fépart!s. Les a
m
res maladie>
f.mtfpÚíalement reltreiotcs
~-
cette partie, ou locales¡ le vice de la
matriee
qui• le;
conflitue efl apparenc,
&
fortJle le fymptóme
principal~
dans cette claffe-nous pouvons ranger toutes celles qut
regardent l'évacuarlr,n men(lruelle, qui !bnt ou ferom
Crlitées
!
l'article
REGLES,
Voya.
oe mot;
enfuite la
chute
011
dofcema , l'hernie, l'hydropifie, l'inftamm1tion,
l'ulcere, le
s~:rrhe ,
&
enfin le aaocer de la
matriu
¡
nous allons expofer en peu de mots
ce
qu'il
y
de par–
ticulier fur ces tJl3ladies' relativement
a
lelir licge daos
catre partie .
Chute
ou
dc{tente de
matrice,
prol•,~fru
ttteri,
••~•1•
•1••hra.
La
matriu
dans l'état naturel efl foutenue par
plulieu rs llgan¡eos
a
l'extrémité du vagin,
a
une certaine
diflance qui varíe dlns diffóren& fujets de l'entróe de la
vulve;
il
arrive quelquefois que
la
matric.
defcend dlns
le vagin, en occupe tour !'e(pace , quelquefois mAme
elle s'étend en dehors,
&
pend entre les cuiffo;. Que!'–
ques auteurs uniquemem foodés f1u leur
inesp~rience(rels
font Kerkringius, Van-Roonhuyfen , Van-Meeckren,
&e. )
ont refufé de c;roire que la defcente de
matri–
e<
p(lr avolr lien; on pourroit leur oppofer une foulc
d'obler~ations
qul conflatent évidemmen¡ ce fait
t
on
. peut confnlter
a
ce fu jet Fabricc de Hildan, M •uriceau,
Devemer, D iemerbroek, Stalpart, Van-Derwiel,
&c.
• &
tous ceux qui oot traité des accouahemens
&
des ma-
1adies des femmes; il efl vrai que quelqudois la de[cente
du vagin peut en impofer; on peut
m
eme prendre des
tumeurs polypeufes. auachdcs
a
l'orifice de la vulve •
pour la chute de la
maJrice,
comme Seger rapporte s'y
~tre
rrompé
lui·m~me.
Meeckren
a
auffi
un~
obfcrva–
tion fcmblable; mais les ouvertures des cadavres con–
tinnent encore ce fait. Graff, i:llafius affurent avoir ou–
vert des fcmme> dans lefquelles ils trouvereur effeélive–
ment la
matrice
déplacée,
&
prefqu'enticrement con–
tenue dans le vagin;
&
Jean Bauhin rapporte qu'il avoit
pris une véritable defcente de
matria
pour un corps étran–
ger,
&
qu'il ne connut
fa
méprife que par
l'ouvorture
du cadavre; mais ce qui doit 6ter too! fujet de doute,
c'efl qu'on
a
quel~ uefois
emporté la
matria
ainfi de–
fccn"due; Ambroife Paré raconte avoir détaché une
m•–
tl'ie.
qui pendoit d<!hors le
\'a ~in;
ccuc opération rét.l·
b lit la· fanté
3
la malade
¡
mais ét31H morte d'une autre
m abdie quol que; années apres, on I'OliVrit, l'on ne troa ·
va point
d~
matrict;
on peut voir des
obf~n·atkms
,Cem–
blables daos
Beren~er,
L angius, Mercurialis , Duret,
&
pluiiour& amres, qui tous aflurent avoir euirpé la
matric.
fans fu ite facheufe. J'ai conou un chirurgien
q<~i,
en
accouchant une dame , emporta la
matrice,
&
la
f~ifoit
v oir comme nne piece cu rieufe, bien éloigné de penfer
que ce
f~t
eifeélivemenr elle; cet accident couta cepen–
dant la vie
a
la malade.
·
La
deícente de
matrice
efl accompagnée de diiférens
fymptómes, fuivant qu'elle efl pl<1s ou
moi<~s
complette,
qui fervent
a
nous
1~
faire recoono!rre; lorfqlle la
ma•
tric.
n'efl deícendue que daos le vagin, on s'en apper·
(:OÍt en y introduiíam le< doi!(tS, on feot !'orífice inter–
ne de la
matria
fe préfcnter d'abord
3
l'ouverture; le
dcvoir
&
les plai lirs du mariage font
a
oharge, infipi–
de•. douloureur . dilliciles ou impoffibl cs
a
remplir.
11
y
a outre cela une difficulté d'uriner, d'aller
ií
la fe! le,
ta
mat~Í<t
déplacée comprimant la veffie
&
le reélum ;
on fent auffi pour l'ordinaire des douleurs, des tiraille–
mens
a
u
r
lombes , partie o
u
vont s'implanter les
tiga–
m ens larges; ces douleurs fe terminent auffi quelquefois
3
l'ertérieur de la vulve; aur aincs;
&
lorfque la
ma–
trice
efl emierement tombée, on peut par la vde fe con–
vaincre de l'état de la maladie; il faut, pour ne pas fe
tromper, étre bien inflruit de la figure de la
m<~trice;
i1
~rrive
qucl qucfois que la
matrice
en
tombaot ainfi
fe
r~nverfe ,
c'cfl-a-dire, que l'oritice reí\e en-dedans du va–
gm,
ta~dis
que
la
partie intérleure du fond fe pré[ente
?U·dehor~ ;
daos ces
c~rconflances,
on pourroit, comme
•1
cfl arm-é plus d'unQ fois,
la
confondre
avec:
quelque
Tome X,
MAT
J6[
tumeur, que!que eoncrc!tion poiypeu e; mais
un
bon ana–
tomillc ne ri[que pas de combe;
da·1~
ce:rc errcur
fu r•
tour s'il fair attention que les rume11rs auJ meutenr i'n ren–
li~fement,
a11-I ieu que cene defee,;tc fe fait (ubitement
toujourS
a
la fuire d'uo 3CCOl1Chemellt !ab >rÍClii
&
par
!~
fau,te d'u.n
mauvai~
ch!rurgien, ou d' une
la~e:temme
mhab1le , D ailleurs, 11 flllnrc conr'nuellel¡¡em de
la
m.•–
tYia
quolque férofit<f jaun:ltre ou fanguinolcnte. Plufieurs
auteurs ont penft! que ceue malaJie étoit C:•éciale nent
affcélée
a~r
femmes mariées,
qu'o~
.n•
l:oo[e~voit
jamais
ehez les Jeunes tilles,
par~e
qtte, dilcm-¡\s,
le~
ligarnens
f..1nt trap forts, la
mntriet
trap ferrée
&
trop ferme •
mais · ce mauvais rai[onnement efl démo11tré
faux pa;
quelqnes oblervations: Maurieeau dit avoir v(l
la
ma–
triu
pendre entre les cui[fcs de la gcoiTeur de la
réte
d'un enfant daos deux 6 1les, qui portoietll ceue inc<H1l•
medité depuis fept ans;
il
vinr a bout malgré cela de la
remettre heureufemeot .
Obfervtttion xevj.
ll
y
a
on~m~
dan< quelquc auteur un eKemple d'une jeune enfam de
trois ou quatre ans arteinte de aette maladie. Pour ce qui
regarae le renverfement
de
la
n<aeric.,
il efl
tres·cer–
tain qu'il
efl
p~rtiaulier
au1
femmes nouvellement ac–
couchées.
L es cauí'es de eet accident confiflent daos un
rel~che
ment, ou dans la difl raélion,
&
meme
le
déchirement
&
la rupture totale des ligamens qui
retienoe~t
ll
ma–
triee
attachée
&
fufpend ue; le relichement efl principa·
lemcnt occafionnée par l'étlt cacheélique,
ch!orét1~ue,
par les fteurs.·blanches, par l'hydropifie; c'efl pourquoi
Barrholin remarque que les femmes hydropique>
f<mt
tres·fujettes
i
la chute de
matrice.
Ces cauCes font fa–
vorií~es
par la groffeffe; l'enfant qui efl alors daos la
r,¡atric.
~n
augmeme le pold• ,
~
la fJit cendre oécef-\
fairemont vers les parries
inférieure~;
les perlonoe& en–
ceintes rlfquent eette maladie lorfqu'el\es f.lllt des exer–
cices violens, qu'elle¡ font de grands eff'orts pour le ver
des fardeaox pcfans. pour aiJer
a
la felle. pour votmr.
touffer, éternuer,
&e.
lorfqu'elles danfent
&
faurent
bcaucoup, lor[qu'elles font des voyages un peu iongs
daos
d~~
voitures mal fufpendues
q t~t
cahotem beaucoup,
&c.
Mais de toutes les
cauf~s,
col le qui eflla plus fré·
q•Jente
&
la plus dangereule, c'efl l'acclluchcmeol
la·
borieux
&
opéré par un chirurgien mal·adioil, qui ébrao–
lera, fecouera vivement la
mt~trice,
tirer:l fans méuagc–
ment les valffeaux ombilicaur,
&
voudra détacher par
force
l'arriere-fai~; par-1~
il emra!nera la
malrice
en bas,
tiraillant ou déchirant fes J¡gameos, ou
i1
la renveríera,
&
m
eme, ce qui efl le plus f:lcneux, il emportera tout–
:1 ·
fa it la
matrice.
Lorfque
la
defcente efl
itlcompiette, cette mahdie
ell plus iocommode que dangereufe, elle efl, outre ce-
1¡,
un obllacle au coú,
&
par
confé~u<nt
a
la géné–
ration
¡
elle trouble par-la une de¡ food ions les plus in·
térc[fan!os
&
la plus agréabk; on a cependaot v(l quel–
quefvis eles fe
m
mes concevnir daos cet état. L orfquc
ll
matricc
efl tout-a-fait
tomb~e,
i1
etl
á
craindre qu'il
ne fe forme un étranglemelll qui amene l'in 6ammation
&
la gangrene; l'aélion de l'air fur des partles qui n'y
font point accourumées peut
~tre
facncufe; néanmnins
le•
d~uK
tilles dont M oricoau n >us a
laiffé
l'hifloire,
gardoient depuis f<pt ans cette defcente fans aucre in–
commodité, étoient tres-bien
re~lées,
&
il n'en el! pas
de meme lnrfque la
matrice
efl renverrée; l'inHamma–
tion
&
la
~angreoe
fuiv ent de pri:s l'accident,
&
la mort
etl
nrdina~rement
prochainc: les dcfcentcs qu'occafion–
ne un défaut dans l'accouchernent,
Conr
accompa~nées
d'un danger beaucoup plus prompt
&
plus prdfant que
les a
u
tres; enfin, lorfqu'elle
a
lieu dans les tilles qui te
font rédlement, el
k
efl plus opinihre
&
plus diffieila
a
réduire ,
:1
caufe que les
p~rtie&
par
lef~uelles
nn doit
faire renrrcr la
matrict,
Olturellement
for~
étroltes, n'ont
pas encare été
élar~ies.
Des qu'an ''apper9oit de
la
defcente de
matriu,
il
faut tácher de la réduire; mais on doir auparlvant
exa•
mincr ti elle efl bien fa ine, fan' intlammation
&
g•n–
¡:renc: car fi on en appercevoit
quclque~
tr3ccs , il fau–
droit, avant de
)a
rerncttre, y faire quelques légeres
fcariñcatiom avec la poinr¿ de la lanceue,
&
1~
fomen •
ter avqc des décoélions de quinquina, de Ccordium,
l'eau-de·vle camphrée, ou autres anti-fepciques , ce qu'on
pourra oontinuer quand elle fera
refferrée : avant d'ef·
fayer la réduélion, il f<tut avoir attcntion, pour la faci–
liter, de faire uriner la
fe m
me
de
la faire 21lcr du ven–
tre par un teger
l~\'ement
s'il
~fl
nécefiaire; aDres quoi
on la fait coucher íur le d<s, la téte fur t baffe,
&
le~
feffes éievées; on prend la
matrice ,
qu'ou envelopc
d'un tinge fort fnuple ,
&
l'on cache, par
des legeresfecouffes de cóté
&
d'autre, de
la
repouffer
en-deda.ns;J(
on
í