MAT
fonr, que les fécrétions ue fom pas faites, que la quan-
' tité de femcnce n'efl
pa~
augmenrée; au-lieu que le 11ta·
tin
la derniere coélion, pour parkr avcc Hippocrate, efl
achevée , le corps efl daos cet état d'égalité qui ré[ultc
de l'harmouie
&
du bien·étre de toutes les parties, que
le fommeil précédent
a
rendu le corps agile
&
difpos ;
que le
matin,
femblable au printems , efl plus commodo
&
plus rur pour
la
génération; qu'alors auffi les defirs
·font plus vifs; que c'd l une erreur de CfOire que, quand
o n
~e
porte bien, l'eflomac foit plein de
ma~ieres
crues
&
p1tuitenfes. E t ils foutiennent apri:s Santorius, qne les
plaifi rs du mariage modérés dép gem
&
rendeor légers,
loin de fatiguer; mais qu'au C3S qu'on rcffemlt que! que
laffirude , il étoir tour fimple de fe rendormir un peu. li s
citen r l'exemple des payfan; vigoureux
&
robufles , qui
font des enfans aufli bien conflirués,
&
qui laffés des
travaux de la joornée, s'endorment di:s qu'ils font au
lit,
&
ne rempliffent leurs devoirs conjugaux que le
m"–
tin
:\
leur réveil . En fin, ils n'ont qu'ii.
fa ire obfervcr
que les oifeau x choififfent pre[que tous ce tems, qu'ils ré–
moignellt leurs plaifirs par leur chant,
&c. &c. &c.
Cec–
'te opinion parolt affez vraiflemblable
&
méritcroit
d'~rre
adoprée ,
li dans des affJires de certe natu rc, il falloit
confttlter des lois
&
obferver des regles,
&
non pas fui·
vre fes deli1s
&
profiter des occafions.
L 'inftuence
&
les effets du
matin
font encore b:en
plus fenfibl es dans l'état de ma!adie ou le corp5 efl bien
plns impreffi<>nable . On obférve dans pre[que toutes les
tievres,
&
pour mienx dire, dons toutes
les maladies,
que le ma!ade efl pour l'o rdmaire
moin~
mal le
»¡atin
que le foir. Prefque tous les redoublernens
(e
fo m le foir ,
&
il u'efl pas náce(flire pour les
e~citer
que le malade
ait mangé ; ca r foit q\l'il ait fait des exd:s ou ob[ervé
la diete_)a plus exaéle, ils n'en revieonent pas moins dans
ce tems ?(-!!s ou moins forts ; la nuit efl alors rn:1uvaiíe,
troublée,
&
le redoublement ne
[e
diffipc que vers le
lever du foleil . Alors le rnalade efl plus tranquille, il
s'affoupit
&
fe li.vre
a
un fommeil' d'autant plus agrél·
ble, qu'il a été plus attendu.
f7oyez:.
l NFLU ENCE DES
~'\S T RES .
L a confidération de cen e rranquillité que procure le
matin,
ii
la plus grande partie des rnaladies, n'efl pas
une limpie [pécul ation; elle ell d'nne grande utilité
&
d' un uíage fréquent dans la pra!ique. L oríqu'on a qud–
que remede ii. donner
&
qne l'on peut choifir le tem' ,
o n préfere le
mtzein,
c'efl le terns d'éleélion de la jour–
née, comme le printems l'efl daos
l'année; on ne le
manque que lor[que
la
néccllité preffante oblige d'ad mi–
niflrer
les
fecou rs ii.
toute heure. Le
matin
efl le tems o
u
l'
on purge, o
u
1'
on fait prendre les apo7,emes ,
le ·
bpiats , les eaux minéralcs .
&c.
c'efl auffi celui que le
médecin éclairé
íait choifir au chirurgien manouvrier
pour faire les o pérations , quand le mal n'efl pas de na–
ture
a
exiger des fecours prerfans. En un mot, le
matin
efl le
temJ d'lldl ion,
toutes les heures peuvent etre le
1em1 de nlceflitl. (m)
M ATIN, (
Criti'{. fatrle.)
ce mot
Ce
prend d'abord
daos l'Ecriture potlr le commencement on la premiere
partie du jour artificiel , qui efl diflingué en trois ,
wfpe·
re,
mane,
&
meridie ,
&
il fe prend en ce premier (ens
daos ce paffage: ""''
tibi, lerra, C!ljru ·rex pmr ejl,
&
~ujuJ
principe1
mane
comedunt .
Ecclef.
10,
t6,
20 .
11
fe prend aufJ) pour le jour artificiel tou t entier:
f.télttm ·
que
ejl
vefpere
&
maue
dieJ 11nu1.
Genef.
1,
5'·
Le jour
pamrel fe fit du
matin
qui efl
le
;our artificiel,
&
du foir
qu i fe mct au com!Tiencement, paree qn'il précéda le
jonr artiticiel qui commcnce par le
matin,
&
fe compte
du lever du foleil
ii
un aune; c'efl pour cela que les
J uifs
commer¡~oient
lcur jour par le [oir,
a
vefpertÍ in
'!'efperam
:
ce mot fe met [ouvent pour
promptement;
vous m'.cxaucere7. le
matin,
c'cfl-ii.·dire, de
bonn~
heu–
re.
11
déli)lne la diligence avcc laquelle on fait quelque
chofe: le Seigneur dit qu'il s'efl
levé de graud
matin
pour inviter fou peuple ii.
retourner
a
lui, mane
&o1'1frtr–
gem &onvcr{atttJ frmt ,
&
dixi, aurfite vocem mearn.
Jer.
p,7. (D.
'].)
Mt\
T INE, (
Glqg. anc. ) Mfltinum,
ville maririme
des Sa!entins fur la mer Ionniene, daos le pays qu'on
liPPelle
~ujourd'hui
la
terr' á'Otrante .
Lucain
&
Pline
parlent des
M aw¡i,
peuples de la Poui!le. Horace di–
flin~ue
matinum lit ttu, mati;Ja
palui,
matina
ca&1tmina;
m ais tous ces no ms paroiffent
corrompo~,
il faut Jire
¡3antini, J3antin11m, B antina.
(D .
'J.)
MAT JNES,
f.
f.
hiJrd! matrttince , officium
noE!unJJJm,
(
Liturg . )
c'efl le nom que !'on donne vulgairement ii.
la premiere partie de l'oflice eccléfiaflique compofé de
tro1s noélu rnes,
&
qu'on récite o
u
la vcille des fe tes,
e~
a
min!Jit ,
0'!
le
~a.tin.
MAT
Ceu-x qui ont traité des
offi~c~
eccléfiafliques t'ond<nÍ
la convenance on la néceffité de cette prierc de
la
nuit
fur ces paroles du Pülmifle,
meduí noél< furg,ebam ad
confitmdum tibi:
&
dc-!ii vient l'u[age établi datls plu–
Geurs cathédra!es , chapitres
&
commnnautés religieufes
de commencer les
matinu
a
minuit.
Ou tronve dans I'Hifloire eccléfiarlique divers monu–
m ens trcs-anciens qui auerlent cettc coutume de priec
la nuit . Les conrlitutions auribnées aux
A
penrcs ordon–
nettt at1x
ti
deles de prier au chant dt1 coq. paree que le
wrour du jot1r rnppelle les eofans de la
lumiere au tra–
vail
&
ii.
l'ceuvre du falut . Caffien
d< cant. noél.
nous
apprend qt1e les moines d'Egypte
récitoi~nt
douze pfeau–
mes pendant la nt1it
&
y
ajoutoient det1X ler;ons rirées
dt1 nouveau Teflament. D aos les
monaf~eres
des G au–
II!S ,
[e
ion le
m~me
ameur, on chamoit dix-hu\t pleau–
me<
&
nenf ler;ons, ce qui fe pratique encare le diman–
che dans le brev iaire romain . Saint E piphane, Caint Bafi–
le ,
f.1int Jean-Chryfoflome,
&
plt1fiéurs autces Pcres
grecs font nne memion expreffe de l'oflice de la nuit .
En Occident, on n'a p:r.; été moins cxaél [ur cene
panie de
la
prierc publique 4ui fut, dit-on, imroduitc
par rain¡ /}mbroi[e pendan t
la
per[écution qu.e lui fufcira
l'impératrice Ju Oine, arienne ,
&
mere de Valentinien le
jeune. Le quatrie me concile de Carthage veut qn'on
pri ve des diflributions les clercs qui manquent fans rai–
fon aux otlices de la nuir. Saiut l fidore, dans Con !ivre
des offices ccclélialliques, appelle celui d.e la nuit
••igi–
leJ
&
no{hrnei,
&
celui du marin
matinu
on
larrdu.
O n voit dam la
re~le
de íaint Benolt une grande
conformité avec ce qu i
f~
pratique aujonrd'hui daos ton–
te l'Eglife. ,L'office de
1l
nuit .y eommenee par
Dau,
in adiutorium'
&c. enrnite le pfcaume
venite '
l'hymne
t
(j
~
p[eaumes qui doivcnt ctre récircs
a
deux chrears, le
verfet
&
la bénédiélion de l'abbá Enfuite trois
le~ous
entre lefquelles on ehaute des répons , au dernier on ajou–
te
gloria P atri.
Enfuite fix autres pfeanmes
&
une ler;on
de l'apótre par chreur.
Le
dimanche , on li[oit huir le–
r;ons, puis on ajoutoit aux dou1.e pfeaumes trois canti–
ques de l'ancien Teflament, trois !er;ons du nouvean
avec les verfets
&
le
ti:
Deum.
Enfuite l'abbé lifoit une
ler;on de I'Evangi!e, ce qui
étoi~
íuivj t!'une hymnc
apri:s
laquell~
on cl¡antoit
mntinet ,
c'efl-ii.-dire, ce
qe~
no
ti>
appellons aujourd'hui
laudeJ. Voyez
L A u
u
Es.
Thomaffin,
difc¡p. ecclljiaflir. pqr.
l.
liv.
l .
ch. :<xxi'l•.
&
{t<iv .
D ans la ¡..lupan des
brevi~ires
modernes , excepté dans
le romain pour le di!Tianche,
les
matineJ
[ont compo–
fées du
D eus , in adjutorium,
d'une vcrfet nommé
in–
'lÚtat ¡ire ,
du pfeaume
venite,
d'n ne hymne. En fuice fui–
vent trois noélurnes compofés de neuf p[oaumes fous
trois ou neuf anriennes [e!on la folemn ité plus ou moins
grande, trois ou neuf
le~ons
précédées chacune d'une
cvurte oraifon dite
ht!nl.liélion,
&
fuÍI' Íes chacune d'un
répons . A la fin du troilieme noélnrne, on dit dans les
grandes fétcs
&
les dimancl¡es,
e~cepté
l'avent
&
le ca–
re me , le camique
te Dmm
que Cu it ¡¡n verfet nommé
fac erdotal,
apres qooi l'on
e
hanre laudes .
f7oyez
LAu–
DES, R ÉPONS, VERSET , L E<;ON,
é:J'c .
MAT IR
ou
AMAT IR ,
(Grav.)
en terme de Ci–
feleur, Graveur en creux
&
en rclief, c'e(l cendre ma–
te une panie de l'ouvragc en
1l
frappant avec le matoir
(
voyez
MATO IR), qui répand fur l'ouvrage un grain
uniforme qui dé rache les parties . marées des atltres qui
[ont polies .
M ,~
TI R, LIME A , c'efl un outil dont (e forvent les
Gravenrs en relief
&
en creux pour former
le> grains
d'u matoir,
.,oyez
M ATO IR. En le frappanr deffns , les
grains du matoir
[o
m
plus on moins [errés, [elon que
la
lime
dont op s'efl fcrv i pour les former efl plus ou
moins groffe.
MATtR,
terme d'Orfevre. V oyez
AMI).TIR.
MATISCO, (
Glog. anc.)
villc des G aules daos le
pays
de~
JEduens. J u!es-Céfar,
de
bello g a/1. l.
1711.
c.
xc.
efl le premier qni en fa (fe mention,
&
il
la place
fur la Saoue. Le meme nom de certe vil!e fe rrouvc
fu r la table de Pcutinger
&
l'irin éraire d' Antí>nin . On
ne peut guere douter que ce ne
[oit
M
a
con .
Voy ez
M
A–
coN.
(D.'}.)
MATITES, f. f.
( H i(f.
nat.)
no m donn é par que!·
ques Naturalifles
~
des pierres qui font en mamelons,
ou qui ont
1~
forme du bont d'un teuon. On croit que
ce font des poinres d'ourfins qui ont fait des empreimcs
daos de éertaines pierres, d'amant plus qu'il y a des our–
fins qui ont jes mainelons.
!VIATMANSKA,
(Gt!og. )
lle du détroit qui fépare
le ) apon du pays d'Yerfo, ou
de
Kam[chatka . C 'efl l'lle
de Matfumay des Japonois .
( D.
'J)
MA -