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MAT

&

qu'on porte tous deux d'uu endroit froid en un en–

droit chaud. Le thermomerre qui ell daos le vuide de–

v ient chaud,

&

s'élev~

prefque auffitót que celui qui ell

dans l'air,

&

li on les reporte daos l'endroit fro1d, ils

f~

refro1diffent,

&

s'abaifient IOUS deuX

a

peu pres au

m eme point . •.::ela ne montre·t-il pas' dit-il. que la cha–

leur d'un endroit chaud fe tranfmet a-travers le

vuid~

par les vibratioos d'un milieu beaucoup plus fubtil que

l'air, milieu qui relle dans le vuide apri:s que l'air, en a

été tiré ?

&

ce milieu n'ell il pas le

m~me

qui brife

&

Férléchit les rayons de lumiere ?

&<.

Vayez

LuMtERE,

C harnb<rJ.

Le mc!me philofophe parle encore de ce milieu ou

tluide fubtil, a la

ti

o de fes príncipes. Ce fluid e , dit-il,

pénetre les corps les plus denfes;

il

ell caché daos leur

fubflance; c'efl par fa force

&

par fon al'lion que les

pa_rricules des corps s'attirent

a

de tres-perites ditlances'

&

qu'elles s'attachent fortemem qoand elles fonr comi–

gu es; ce meme

fiuid~

eíl auffi la caule de

l'aétion des

corps éleétriques, foit pour repouffer, foir pour auirer les

corpufcules voilins; c'elllui qui produit nos mouvemens

&

nos fenfarions par

fes vibrarions, qui fe communi–

quent depuis l'extrémiré des organes extérieurs jufqu'au

cerveau, par le moyen des nerfs . M ais

le philo[ophe

~jome

qu'on n'a point encore une affez grande quanri–

té d'expériences pour déterminer

&

démontrer exaéte–

ment les loix fuivant lefqnels ce ftuide agit .

On trou l'era peur-étrc quelqu'apparence de coutradi–

ltion entre la fin de cet article, od M . Newtou fem–

bl~

attribuer

a

une

mati•r•

fubtile la cohéfion des corps;

&

l'article précédent od nous avons die apres lu í que

J'anraétion ell une propriété de la

mati'".

Mais

i1

faut

avouer que M. Newton ne s'e(l jamais expliqué fran–

chement

&

nenement fur cct anicle; qu'il paroir meme

avoir parlé en certains endroits autrement qu 'il ne pen–

foit.

f/oyez

GRAVITÉ

&

ATT RACTIOS,

voyn

au.fli

ETHER

&

MII-IEU ÉTHERÉ,

au

mot

MtLI

EU. (O)

MATIERE IGNÉE

ore

MATIERE DE FKU,

princ.pe

que quelques chimiíles emploiem daos l'explic

ation de

plufieurs

elf~ts,

fur-tout pour rendre raifon de l'augmen–

tation de poids que certains corps éprouveot dans

Ia

cal–

cioation. Ceux qui ont fait le plus d'ufage

d~

ce prin–

cipe ,

&

qui l'ont mis

le plus en vogue, conviennent

qu'il n'ell pas démontlratif par lui-m€me, comme le Cel,

l'eau,

&<.

mais ils prétendem feulernent qu'il 'l'ert par

les coníéquences: donnons-en un exemple . Lorfqu'on

fait fondre viogr livres de plomb dans une

t~rrine

place

qni n'etl pas vernie,

&

qu'on agite ce plomb fur le feu

avec une fpatule jufqu'a ce qu'il foit réduu en poufjje–

re, on trouve apres une longue qlcination, que qqoi–

que par l'aétioo du feu il fe foit diffipé une grande quan–

tité de partíes volatiles du plomb, ce qui devroit dimi–

nuer fon pnids, cetre poudre, ou celle chaux de plomb,

ao-lieu de pefer moins que le plomb ne pefoit avam la

calcinarion, occupe un plus graod efpace ,

&

pefe bean–

coup plus; car au-líen de pefer

vin~t

livres , elle en pefe

vingt-cin~.

Que li au contraire on reviv i6e cene chaux

par la fufion, fon volume diminue ,

&

le plomb fe trou–

ve alors moins peíant qu'il n'étoit avant qn'on l'eQt ré–

duit en chaux; en un mot on ne trouve que dix-neuf

livres de plomb. Or ce n'Qfl ni du bois ni du charbon

qu'on a employé dans cene opération, que le plomb en

fe calcinant a pu tirer ces cinq ou lix livres de poids ;

c~r

on a iait calciner plufieurs matieres au foyer du

v~rre

ardem, dom feu M . le

ré~em

a fait

~réfent

:l

l'acadé·

rnie ,

&

on a trouvé égalemeor que le poids aogmen- ·

toit . L'air n'a pu non plus fe condenfer durant l'opé–

ralion·, en une affe?- grande quamiré daos les pores du

plomb, ponr y produire uo poids

li'

coo lidérable: cnr

pour condenfer un volume d'air du poids de cinq livres

d ans un efpace cubiq ue de quatre

a

cinq ponces de haq–

teur,

il

fauc!roit

y

employer un pojds énorme. On a

do ne conclu que cene

aug~t~entatioo d~

poi<!s ne pou–

voit procéder que des rayuns du foleil qui Ce font con–

centrés dan' la

matier.

expofée

¡¡

leur aaioq pendan!

!out le tems que dure l'opération,

&

que

c'~toit

il

la

matiue

condenfée de ces rayons de lumiere qu'il falloit

attribuer l'etccs de

pef~nteur

qq'ou

y

obfervoit;

&

pour

cet etfet on a

fuppof~

que la

mati•re

qui fer1

a

nou~

traofmettre la lumiere

&

1~

chaleur, l'aétion du foleil

ou du feu,

~toit

peCante, qu'elle

~toir

capable d'uoe

grande condenfation , qn'elle fe condenfoit en etfet pn>"

iligieufemem daos les pores de certains corps , fans

y

~tre

contrainte par aucun pqids; que la chaleur, qui ra–

réfie univer(ellement hlutes les autres

matieru,

avnit

nl!anmoins la propriété de

coqq~nfer

celle-ci,

&

que la

tilfure eles corps calcinés, quoique tres-foible, avoit

non~

obflant cela la force- de reteoir une

mtditrt

qui tead

a

'

MAT

s'étendre a-vec une te!le force, qu'une liYTe de cene

m..–

t i•r•

coatcnue daos ks por s de cinq

liv res de plomb

éraut dJns fon état naturd, devoit

n~celfa~rement occu~

per un

e!'¡J3C~ imm~nfe, puif~ue

la

~elit nreur

de cette

mat'"',

daos Con étar narurel, ell abfol ument in feo fi–

ble; quo c'étoit enCuite cette

mati•re de fm,

condenféc

daos les alkJii< , qui produitoit en nom ce gnOt vif

&

per~ant

que nous

y

éprouv<JnS,

&

dans les fornwllatinns–

ceue

ébullirioQ qui nou'\

éronnc , ce,

coulcurs

vives

que

les differente'

m<~tiereJ

prennenr en fe précipitant; en

ml

mot que c'étoir a cene

mati•r•

de fm

~u'on

devoit ar–

tihuer conformément les effets les plus délicats de la

Chimie ,

&

que fa

m

erre obligé d'entrer daos aucune

amre difcuffion, il fuffifoit d'avoir remarqué, que ces

effets

avoi~nt

quelque relation

a

ceuX que le feu pr<ldUit

communément, fans qu'on Cache commenr, ni qu'on foil

obligé de le dire,

~ela

fuf!ifoit, dis-¡e, pour rapporter

tous les etfets

a

cene caufe: voila bien des hyporhefes

précaires . Les Chimilles ont-ils done confiaré par quel–

qne ex périence [entibie , ce poic!s prétendu des rayons du

foleil? ont· ils éprouvé que

la

matier<

qui reíle daos le

récipient de la machine dtt vuide, lorfqu'on a

pomp~

l'air grof!ier,

&

qui coñrieot cenainement la

matiere

de

la lumiere, puifque nous voyons

les objers qui y font

renfermés , tenoir le vif argent fufpendu daos le barome–

tre

a

la moindre hautenr, on plutlit pour· empl oyer le

moyen infaillible que M. N cwron nous a donné ponr

jng~r

du poids des fluides, ont-ils fenti quelque réliOance

que la

mati.r•

de la lumiere faffe a un globe pcfanr qoi

la traverfe, qui ne doive

~tre amibu~e

a

l'air gro ilicr?

S'ils n'ont r1en fait de toot cela , on peor conclure que

la

mati•re ign.l.,

confidérét!' comme un amas prodigieo.t

de lumiere peCante, condenfée,

&

rédoire. en un petit

efpace, eíl une pure ch'mere.

Seion les remarques tres détaillées de M. Boerhaave,

l'air contient dans fes pares un granJ nombre de molé–

cule peCantes , de l'eau , de l'huile, des

[els

volatils,

&e.

A l'égard de l'eau, on fai t d

qoelle

fa~on

, quelque

quantité que ce (oit de fe! tanre, expofé

a

l'air' fechar–

ge en fort peu de tems d'un poids égal de molecules

d'eau, C ette

mati•r•

peCante eft done comenoe dans les

pores de l'air . La préfence des m Jlécules de foufre, de

fels,

&e.

n'eil pas plus difficile

a

conllater. Saos re–

courir

3.

aucun alembic, on n'a qu'3 fe trouvcr en rafe

campagoe dans un tems

d'ora~e ,

y

lever les

yeu~

a

u

cicl pour

y

voir ce graod nombre d'éclairs q·ti orillen!

de toutes pam ; ce font dos fe

u~

• ce font

d~s

roufres

allumés, ce fonr des fels volatils, perfonne n'en peut

d1fconvenir;

&

fi c1ans la mnyenne région, dans la ré–

gion des nuées ,

l'air fe

trouve chargé de molécules

d'huile, de

r~l'

&c.¡¡

pllll forte raifon en fera-t-11 chlr–

gé,

&

comme imbibé daos le

lieu o

u

nous

refpiruns,

puii'que ces

"14tieru

peCante¡ fortant de la terre, n'ont

pas pu s'élever

fi

haut, fans avoir palré par le• efpaces

qui nous féparent des nues,

&

faos s'y c!tre

arr~t~es

en

plus grande aoondance que daos ces

ré~ions ~ k vées

,

·D'ajlleurs ne voit on pas avec quelle facilité ,

&

a

la

m<Jindre approche du feu, le

vif-ar~ent m~me ,

qoi ell'

une

matiere

fi peCante, fe répand daos l'air;

&

qui peor

doqter apres cela que l'air ne contienne daos fes pores

un rr/:s-grand nombre de particules peCantes? Mais, di–

ra-t-ou, l'huile ne s'évapore poim, elle ne fe m€1e que

tres-diflicilement avec l'air ; n'ell -ce pas plutót 13

\JOC

preuve que l'air en ell abondammeot fourni,

&

qu'il

n'en peu t recevoir dans fes pores plus qu'il n'eo

a

Mj

ii

re~

u? D'ailleurs l'efprir-de·vin, expofé

3

l'air, ne s'•f–

foibllt-il pas continodlemenr,

&

les molécules de l'huile

qu'il coutient ne s'y répandent-elles pas fans C<ffe? Lorf–

que les mol écules de l'huile n'ont pas été développées

JU[qu'a un cerrain point, elles fonr trop pefames

&

trop

fonem' nt comprimées !'une cootre l'autre par l'aéti n

élaílique de la

mati~re

éthérée pour erre détachées !'une

de l'autre par l'aétioq diffolvante de l'air. Ainli l'huilc

cor¡tmuoe ue s'évapore pas: mais lorfque par l'aét:on dn

feu les molécnles de l'huile fe font développées

&

dé–

tachées l'une de

l'.¡utr~

daos les pores de l'e•u qui les

con¡ient, elles fe répandent daos l'air avec facilité, paree

qu'elles font deyeqqes beattcoup plus légeres . Quelle

impoffibilité

y

a-t-11 done, apre.< qn'on

a

vQ que l'air

pouvoit fournir facilemem vingt liv res d'enu

a

vin~r

li–

yre; de (el de tartre,

&

qu'il les

leur

fourniffoit

en

elfet

eo pen de rems , que le

m~

me air puilfe fournir-

a

vin~!

jivres de plomq pendaQt tout le rems que dure la cal–

¡:¡nation, ¡e ue dis pas vlngt livres de moléculc:s d'eau,

que l'aélion do feu éloigne

&

chaffe des pores de l'air,

qui environne le vafe daos lequel on calcine

le

plomb ,

mais feulement cinq livre< de molécqles de

m•tirra

plus

dcnfes, plus peCantes,

&

eu

méme tems

plu~

fubtiles •·,

qui