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MAT

qui étoicnt contenues dans les ¡>ores de

l'air parmi ce6

mémcs molécules d'cau, lefquelles n'étant plus

foute–

nucs dans ces pores par les moléculcs de cette eau, que

le fcu en

3

éloigné, fe

dég1~eronr

des porcs de l'aír

par lcur propre pcfautetH, víendrom fe JOíndre aux mo–

lécu les du plomb

done elles augmenteront le potds

&

le volume.

Efl-c~

qu'íl efl plus diflicile de concevoir

que l'aír fonrniífe

a

víngt Jívres de pl•lln

un poids de

cinq livrcs, qu'tl l'efl que le meme

~ir

foun.tilfe

~

une

méme qu2nttté de fel de tartre le p01ds de vmgt ltvrcs:

c 'efl tout le contraíre,

pui(q~e

ce poids ell qnadruple dn

précédent. On concevra done en fin di[\inétemettt qu'i

mefu re qu'on calcinera vingt livres de plomb, l'ardeur

du fen échanffera l'air voilin du vafe qui cont ient

la

matieu'

qu'elle en éloignera toutes les

molécul~s

d'eau

que cet air peut contenir dans [es pares,

&

qt¡e les mo–

lécules de cet air étant devenues plus gr:tndcs,

l~ur

venu

díífolvante aura diminué; d'ou

i1

[uit que les molécules

des autres

matieru

plus peCantes qni

y

[ont en meme

tems contenues ceífant d'y etre foutcnues' tomberont [ur

la fuperficie du plomb; qu'enfuite ce vol ume d'air

s'é–

tant promptement rarefié,

&

étant dcvenu plus léger que

celuí qui efl au-deflus , montera

&

cedera fa place a vee

la

meme viteífe

a

un nouvel air, qui dépofera de la

mé–

me

f.1~on

fur le plomb les molécules peCantes qu'il con–

tient,

&

ainti de fuite,

fi

bien qn'en fort peu de tems

totHcs les panies de l'air cantenu dans un grand e(pace,

pourront par cette méchanique fim ple

&

intelligibl~,

;'ap–

procher ruccefiivement !' une apri:s l'autre du plomh que

l'on calcine,

&

dépofer les molécules peCantes que O<t

air contient dans fes pares ..

D ans l'expérience dont

i1

s'agit principalement ici,

a

m efure qu'on bat le plomb avec une fpatu le , cene poufr

fi ere répandue 1ans l'air s'y infinue

&

comme fes par –

ticules ne font pas

adhérent.es

les unes aux autres . elles

s'anachent f•cilern

ent a la ílt

perficie des molécules du

plomb , formam une e[pece de crome fur les fuperficies

de ces molécules, qui les emptche de fe réunir,

&

qu i

xéduit le plomb

a

paroitre (ous la forme d'une poudre

impalpable . Par ou l'on voit que le feu, ou les rayons

de lumierc, réunis au foyer d'une Ionpe, ne

fou r~tilfent

ici

qu'un . grand mouvement qui dé[un it les parttes du

m étal, en caloinant les (outfrcs, qui les lient entre elles,

&

lei flem aux particules peCan tes , quí vienuent des pn–

res de l'air ,

&

qui n'on t pas la

·m~me

vifcofité, la li–

berté d'cnvironner les tnnlécules du plomb ,

&

de réduire

ce métal en poudre . Et

fi

dans

1~

révivífi cation de cene

c haux de plomb , il arrive que non-feulement elle pcrde

le poids qu'ellc avoit a<;quis, mais qu'on tro uve au con–

traire le plomh qul en renáit encare plus léger que n'é–

t oit celui qu'on avoit d'abord employé, ne voit-on pas

que cela ne vient que de ce que les particules

pef~nt<s

&

fubtiles que le plomb a reques de l'air

dnr~n t

la cal–

cination,

&

qu onveloppant les particule< de ce métal,

l'avoieot réduit <:_n

poudre

&

en avoien t augmenté

le

poids

&

le volun'te , s'nniífant aux molécoles onétueu(es

du fcif que l'on joint

ii

la

matitre

dans cene opéra¡ion,

ou que la ftamme meme leur fournit ' fe volatilifent de

nouveau,

&

fe répandem dans J'air d'ou elles étoíent

venues. De fi)rte que ce nouvcau plomb dellittté de cene

maeiere

&

des (oufres grofiiers qu'il a perdus dans l'o–

pér~tion,

doit pefer moins qu'il ne pefoit avam qu'ou

!'cut réduit en chaux; ce qui arriveroit dans tomes les

maeiereJ

que Ion calcine, li le poids des particules qui

s'exhalent dunnt la calcination n'exoédolt p1s quelque–

fois le poids de celles qui vienuent s'y joindre .

Voy<>:.

FEu, CHALEUR,

&

FEu ÉLASTIQUE ,

llrt . de M.

.f'o P.MET.

MATtERE' SU JET'

e

Gramm.

)

h

matiere

efi ce

qu'on emploie dans le travail; le

fujet

cfl ce fur quoi

l'on travaille _

L a

matitre

d'un difcours coolifle dans le> mots, dan>

les

~hrafes

&

dans les penfées. Le

fujet

efl ce qu'on

expltq ue par ces mots, par ces phrafes

&

par ces pen–

fées.

L es raifonnemens, les paífages de I'Ecriturc-fainte, les

caraélercs des paffions

&

les maximes de morale, Cont

la

maeicre

des fermous;

les myfleres de ia foi

&

les

pcéceptcs de l'Evangile en doivent étre le

fi1j et.

Syno·

nyme1

de l'abbé G ir;¡rd .

e

D . '}. )

MATJERE MORD tFIQU i! '

e

Médi<. )

o n a donné le

nom de

maeiere morbifi'!ue

a

toute humenr étrangcre ou

altErée , qu'on a cru fe meler au fang,

&

y

devenir le

ger!lle, le. levain, la cau(e de que! que maladie. Les ma–

ladtes

exctt~es

par ces hume•Jrs nuillbles, ou déplacées,

Otl~ ~té

appellées

maladio avec matiere

ou

humoralel.

S~uvant

les

théori~s

vulgaires, des que la

maeiere mor-

11ifiqrre

ctl dans le fang,

~lle

y produit une

~ltératioo

Tome X .

'MAT

IJj

plus. ou. moins prompte,

Cel~n

le

de~ré .

d'énerg_ie qu'elle

a,

&

d•fféreme, felon le v¡ce paruculter de

1

humeur .

~oerhaave ~ prod i~ieufemem

multipl ié , di ver[ement com–

bmé,

&

tres-méthodiqucment claífé les prétendus vices

des humeurs' de

fa~on

a

établir pour chaque malad ie une

maricre morbifirue

p!lrticulie[e;

il

a cru appcrcevo1r

dans

le (ang

&

les humeurs qui circulent daos les vaiífeaur

formés d'un corps organique ' les me mes altérations qui

auroiem pü leur arriver par différens mélauges, ou par

leur dégéntratio n [pontanée lailfées 3 elles-memes

&

en

repos dans des vaiífeaux ouverts expofé¡

a

l'aélion de

l'ai,: ainfi il a [ubflirué

a

l'hilloi re

·&

a

l'évaluation jufle

des phénomenes de la nature fa propre maniere de les

concc\•oir ; de-lit font vem1es ces divifions minuticufes

&

ces claífes nombreufes de

vica Jimpla

&

fpontm2f!J

do humwrJ, de vifco/ieé glutinwfe fpontan le , de diver–

f~J

ttcrirnonieJ wzéchanil¡ues, (alineJ ,

huileufu

'&

f:zuon–

netJfeJ,

&

de cellcs qt•i réfultoient de la differente com–

binai[on des quatre efpcces; cel [oudivílions ultérieures

d'

acrimfJnÍe [afine

&

m¡u·iatic¡ue

ammoniacale , acidr:,

alk.•lefrente, fixe , volatile, limpie ou compo[ét, d'an·i–

mowie buileu(e , [pirittteufe, faline, ttrrtflre

&

tÍcre,

&c.

Les humorifles modernes ont retenu beaucoup de ce¡

vices· ils o nt prétendu que l'on en ob[crvoit toujours

quelq;,•un dans toutes les maladies,

&

qu'il n'y en avoit

point fans

maeitre,

fitns altération propre

&

primitivo:

des humeurs ·

&

c'efl (ur cette idée purement théorique

qu'e!l

frondé~

la regle générale (ur l'u(age prérendu in–

di(penfable des évacuans . Quelques-nns ont )Ugé que

b

(ueur

&

la tran(piration retenuos ou .dérangées, four–

niíf" ient toujours la

matiere morbifiqrre,

qui jettoit les

premiers fondemens do la maladie ; d'autres en plus grand

nombre, ont pen(é que la

matiere m•rbifique

dans to n–

tes les maladies aigues, n'étoit autre chofe que. des hu–

tneurs viciés qui (e préparoient

&

s'accumulotent dans

l'ellnmac par une (uite de m•uvai[el digeflions, d' o\i

elles étnient ver(ées par la voie des veines laélécs con –

tinuellement ou périodiquement dans la maífe des hu–

meurs

&

y produifoient d'ordinaire un

épaiffiífem~nt

confiÚrable, qui, (uivant eu x, déterminoir la tievrc ,

l'acci:s ou le redoublcmen t . En con(équence, dans le

traitement des maladies aigu es, ils ont eu principalement

en vue d'épuifer le foyer de ces humeu rs ,

&

d'en rarir

la (ourae; c'efl d'une théorie auffi fauffe qu'in[ufli fame,

qu'a pris naiífJnce un des dogmes

fnndamcntaux de la

Médecine pratique

la plus nccréditée! c'efl qu'il faut

dans les maladies aigue< purger au mnms tous les deux

jours ·

le pen de (ucoes répond

~

l'incon(équcnce du

précejne:

&

il efl tres-cerrain qu'il feroit moíns

indif–

férent

&

plus nuilible, s'il étoit exécuté aufii efficace–

ment qu'il efl vivement reccmmandé,

&

qtt'on s'em –

preífe de le fuivre avec ponétualité . Les anciens

mc~e­

cins chimifles ont au fii prétcndu que toutes le maladte>

étoieor 3VeC

m atÍere

i

i!S CO attribuoietH }.'origine

a

des

fermens morbifiqoes indéterminés, mais pas plus ob(curs

ni plus incertains que la

m•tiere morbifi¡ue

des mécha–

niciens modernes. Les écleéliques p::>u r fourenir les droits

de leur

amt ouvriere

r~

(out accordés rur ce point a

ve

e

les humoriflcs

perfu~dés

que !'ame

~toit

la cauCe efli–

ciente de toute; le¡ maladies ,

&

qu'elle n'agiífoit pas fans

motif· ils (e

(ont

vus contraints de recou rir tunjours 3

un

vi~e

humoral

it

une

maeiere marbifique

qui excitar

le courroux

&

détcrlllÍil~t

les e'tfetl de ce príncipe nuffl

fpirimel que bienfaifanr. L'ab[urdité de l'humorifme trop

généralifé,

&

la connoiff•nce aífurée de qudques afie–

élions purement ncrveu[es ont fai t tomber quelqucs mé–

decins dans l'oxcus oppo[é; ils ont conclu de quelques

f.1its particulíers bien confiotés, au général,

&

n'ont pas

fait difliculté d'avancer qu'il n'y avoit point

d~

mala–

dies avec

matier~,

&

que touc; _ces .vices

dd

hun~curs

n'é toíem que des (uppofitions chtménqoes; que .le de ran–

gement des [olides tltoit [eul copable de produtre toutes

les difiérentes e[peces de maladie:

&

partant de cette

idée, ils out bhi un nou veau fyfleme pratique; les émol–

liens, relachaos., narcotiques

leur ont paru les

Ce~o~ rs

les plus indiqués p2r l'état

d~

fpaf1!1c

&

de conOr!éttOil

toujours fuppofé daos les (oltdes ; tls ont horné a ces

remedes divcrfemcm

combin~s ,

toute leur

matrert

mé–

dicalc. On voit par

13,

&

c'etl ce qui el! le plus pré–

judiciable

a

l'hu¡nanité' que toutcs ces variétés de théo–

rie ont produit des chanl(ctnens qui ne peuveot rnanquer

d'etre nuifiples dans la pratiquc: on ne s'd l

~as

.conteo.

té de déraifonner, o n a voulu f1ire des

ap?ll~atton~ ,

&

l'on a rendu les malades des viétimes d'une b•farre tma–

gination. 11 s'el1 en fin trouvé des médecins

fag~s

qui,

apres avoir murement

&

fans pré!ugé pefé les dtfféren_–

tes aífatíons

&

(ur

-tout confu!te la narure , ont décl–

qu'il y

a~oi~

d.es

m~ladies

ou le> llCrfs feuls étoient

v

1.

att<1·