Table of Contents Table of Contents
Previous Page  701 / 792 Next Page
Information
Show Menu
Previous Page 701 / 792 Next Page
Page Background

iAG

qu'il en

ég~temeot

difficilc

&

dongcreux de

d~cider .

&

il

faudroit érrc bien hardi pour

s'~riger

en

JUfTC

daos un

proces

li

célebre.

0

L'illufion des rours de polTe-polTe, !'habilité de• jouenrs

de gobelcts, ront ce que la méch;:mique peut avoir de

plus

éronn~nt

& de plus proprc

a

forprendre' &

a

r:.i–

re

romber

daos Pcrrcur; les admirables fecrets de la chi–

mie, les prodlgcs fans nombre qu'oor opéré l'étudc de

la nlture,

&

les belles expéricnccs qui l'ont

d~voilée

jufques dans les plus fecreues

op~rations,

tour cela nous

eH conou auj urd'hui

Jnfqu"i

un

cerrain

point;

1nais

il

faut en convenir, nous nc connoiCTons qoe pa.u ou poi

oc

du tnut le

d~mon,

&

les puiff:mces infernales qui dé–

pcndem de tul; il fcmblc mémc que ¡¡rnce ou godt de

- la Philofophie, qui gagoe

&

preod iofcnfiblem ent le

d~f­

fhs, l'empire du démou va tous les jours en déclinant.

Ouoi qu'il en foit, Marre nous dit que les

ma,ti~i~Hs

d e "Pharaon o nt opéré de; m iracltiS , vrais ou faur ,

&

q ue lui-mt!rnc

routenu du pouvoir divin,

en a fait de

benucoup plus conlidérables,

&

a griévernent aftli¡;(!

l'E~ypte ,

paree que

le cceur de fon roi étoit endurci;

n ous devous le croire religieufc::mcnc,

&

nous a.>pb•Jdir

de n'cn ayoir pos été les fpeétareurs.

·

ous rcnvoyons ce qu'il nous rene

3.

dire rur e eue

matiere

a

l~artid~

MAGIE .

M AG fE,

rcieocc ou art occulte qui npprend

a

faire

d es chofcs qui parollTent au·dcífus dLt ponvbir humaio.

La

ma.fie,

confidérc!e comme

la

fcience des prem icrs

m ages, ne fut autre chofe que l'é tn de de la f;¡gcfft::

pou r lors elle fe prenoic

en

bonnc

pare,

mais

it

eO

rare

que

Pho mme

te

renferme

dans

les borne'i du vrai,

i1 erl:

t rop limpie pour lui.

11

cfl prerqu'impoffible q u'un pe–

ti<

nombr~

de gcos ioClrults, daos un fiecle

&

dans un

pays en proie 3. une crnfie ign rance, ne ruccop1hen r

bien~tóc

a

lq tentation de paffer pour extraordinaire'\

&

plus qu' hu::nains: ainfi les mages de la Chaldc!e

&

de

tou l' orjent, o u plutót leurs difciplei

e

car c\:fl de ceux.

ci

que

vient

d'ardinaire la dc!pr:tvation dans les idées),

les tnages

l

dis-je

1

s'auachercn t

a

l':illrologie' aux di vi–

n aríons , au x enchantemens, aux maléfices;

•&

bient6t

Je

rcrmc de

magie

dcv int o dieux,

&

11e

fc rvit plus daos

1:1

!bite qu'3 deTagocr une fcience c!gakmc:n t ilt ufoire

&

m éprir>ble: filie de l'ignmancc

&

de l'orgueil,

cctto

í cicncc

n

dü e rre des plus oocieoocs;

il

fcroit difficilc

de détcrmincr te tem s de fon origine, ayant pou r objet

d'3lle~er

les peine de tthumanité, elle a pris naifT3nce

:l\'C::c

na o;

mif,ra~.

Comtne c•cct

une fcience ténc!breu""

íé:, elle eCl fur ron tróne dnns les p•ys oii regnenr la

borb~ric

&

la groffiereté . L es L apons,

&.

en géoérnl

les peuples Cauvages culrivent

In

magic

,

&

en

fou r

g rand

en•.

P our fnire un traicé cotnplet de

ma~i~ ,

3 la conlidé–

rer dans te

funs

le plus étendu, c'e0-3.-dire dans tol)t ce

qu'elle peut avoir de bon

&

de

manvafs,

on devroit la

difiinJ;uer

en

magi6

divine,

magie

naturetle

&

magie

fur–

n awretle.

1°.

La

matie

divine

o'en

autre chofe que ceue con–

noHfance puricoliere

d~s

plans, dt:s vlles de la

fouverai~

ne fagctlé:, q lle D ieu daos fa grnce revele oux fainrs nom–

mes- animés dt: tOn efprlt. ce pouvbir furnaturcl qu'il

!eur :tccorde de prCdire \'avenir , de f:tire des 1niraclcs ,

&

de tire' pour ainfi dire' daos te cceur de ceux

a

qui

ils

o nc

3

fAi re .

11

y

fur de rels don , nous devons le croi–

re;

(i

m

eme

la PhilotOphie oe s' en fa ir

~ucune

idCe ju–

Cle, éclnirée par la foi, elle les rcvcre dans le fil cnce.

M ai en

c:O:~il

encare? je ne fai,

&

JC

croi qu'il dl per–

m is d'eo do11ter. l l ne dépend pos de nous d'ocquérir

cette

defidentble

magie; elle

7Jc vitllt

ni drt

~ourant

ni

á~

'l(otJiant; c'cP un don de

o ;eu.

2.

0

P:tr l:t

mogic

naturelle, on entend · l'écudc: un peu

. :lpprofondie de la nntu rc, les admirables recrees qu'on

y

d écouvre; les nvantages ineílimables que cette é tude a

apporté :\ l'humnnité dans

pr~rqne

tous ks urts

&

to u–

tes les fcience ; Phyfique , AClrQnomie, Médecine,

i\griculture ,

av;gation, Méchanique, Je dirai mCme

Elo•1ueoce; c.n c'efi 3 IG. coonoitrance de la nacure

&

de 1'efprit humaiu en parriculier

&

des re/Tons qui le re–

m uent

1

que les grands tnnitres font rcdevables de l'•m–

preffion qu'ils- font fur leurs nudireurs, des paffions qu'ils

cxcjteur chez eux, des lsro1es qu'ils lcur ;lrracheot

t

&~.

&<.&c.

.

Cctt

magi<

tres-touable en clle-mcme, fur poulTée

.:a.rfcz Iuin daos l'antiquité : il pnroit méme par le feu

grégeois,

&

quclques autres découvertes dont

l~s

aoteurs

nous parlcnt, qu,:l divers égnrds les

:~.ndens

uous ont

furpane. dnnc;;- cettc .:fpece de

magi~;

m

!lis

les in vafions

des

peorlc~

du N ord lol tirent éproovcr les plus fone–

Cles

ré,·olutions ,

&

la reploogercot daos cet affreux C1lhos

Tome I

.

.NI A G

doot

l~s

('dcoces

&

les

be..nu:::

!lrtS

:1voienr eu ran t de

peine

:l

fbrtir

da.ns

ootre E urape:.

A infi , bien des

ti

celes aprC!t la fphere de

VC'rre

d' A r–

chimcde, la ca lombc de bois volante d' Archft.l'> , les oi–

feaux d•or de l'en1perenr Léon qoi c-hanto ·nt,

1c

oi–

fcaux

d·a~3in

de BoCee qui ch¡nroient

&

qul vdoienr,

h:s

Cerpens de

1n~:nc matier~

qui Hffioie1u,

':.!fe.

H

tüt

uu

pars

en Europt::

e

Ol!lÍS

ce

o'éto•t ni 'e

tiecl~

ni

1'

p:urie

de Vaucanfon)

il

fot, dis-Je, u o

p::~y)

d1ns

le.:;u~l

on fut

fur le point de bruler B rinché

&

fe' m :uinnnt"ues. U u

eavalicr franc;:ois qui promenoit

&

f.1.ifoit v'1ir dath les

foires une JUOlcnt qu'il avu it eu l'habil.eté de

dreff~r

5:

r~poodre

exaétemcnt

3 lCs tigncs, comme n ous

en avons

mnt viis daos la fuite, eut la douteur en Efpague de voir

mettre

a

l'inqui!itiou un 3nima1 qui faifoit tome

(d.

ref–

fou rce,

&

eut alTez

d~:

p::iue

:r.

fe t irer

tui~tn~me

d'ntrai...

re .

On pourroit m 11tiplicr

f'ln~

n :>nlbre les exemplt:s de

chofcs tOtltes oaturdle , que Pignnrance a voulu cr"mi–

nalifer

&

fiire p.ttfer pour les :

:t.él

:es d'une

mo1-gie

nnü:c

&

di>bolique'

ii

quui ne furcm pos expo fé

c~u'

qui les

premiers oferent p:trl er d' :lntipodes

&

d' un nnu,·eau

m onde?

M ais nou; reprenons infenCibleme nt le deffi!s,

&

ron

peur d ire qo':1ux:

yeuK

mi! mes de \a m nl.ftude, les bor–

nes de

Ct{(e

préteodue

ma~it!

D3ture1Jc re rétrécilfent

tous le

JOUrc;

~

paree qu"ddairés du rl.tmbeau d..: la Phi–

Jofophie nous f.<tifons toas les JOUrs d'heureufcs décou–

verccs dans les fecrets de la nature ,

&

que de bons

fy–

Oi::mt!s ftmtenus par une m ultitude de belles exp¿rienc ·s

annonceot

:l

Phnmaniré dequoi elle peut Ctre capahle:

par

elle-m~

me

&

fans

m«gi<.

iou In boulTole, les thé–

lefcopes

1

tes m icrofcoocs,

&c.

&

de::

nos jours. les po–

lypes , l'tllecr riclré; daos la Chimic, daos la M échani–

quo

&

la St1tique, les décou vertcs les plus belles

&

les

plus utiles , vont hntn o rrali(Cr notre lit!de;

&

(i

t'Eu–

ropc reto mboit

jam:li~

daos la barbuic: dont elle en en–

fin fortie , nous ·pa1ferons chez de

bar~nres

fucceUcurs

pou r autant

de::

•nagiciens .

3°. La

mn~ie

furn::Hll relle efi tn

ma(i~

proprcment d!–

te ,

cecee m"6H'

naire qui

re

prend tou)ours en m.utvaife

part, que produirent l'orgueil ,

l'i~nornnce

&

le

1nrwque

de Philofophic: c' etl cclle qu ' Ap,nppa co:11prcnd fous

les

noms de

r~leflialis

&

cer~moninlis;

elte n'a de Ccicnce

que

lo no m,

&

n'efl nutre chofe que !'amas confns de

principes obfcurs, incertains

&

non détnn ntr6s, de pr:t–

tiques la plGpart arb:tcaires, puériles ,

&

dant

\'inéfficacc

fe prnuve par la nature des chafes.

Agrlppa nuffi peu phólofophe

qu~

U13!(icien, co"od por

la

magte

qu'il :tppel le

cJXIe{Jiaf;,,

l'tlflrologic

judiciaire

qui attribue 3 des efprits une certainc don1ination fur les

pl:tnctes,

&

aux planetes fur les hon1mes,

&

qui pré–

tend que les dtvcrfes conOellations influent fur les iucli–

narions ,

le

for t, la bonne

oci

mau vaife

fortune

...des

hu–

rnains ;

&

fur ces foiblcs

fllHdemono;

b:itit un

fyll~1nc

ri–

dicule, •nais qui

o~ore

pnroitre auj01ud'hui

qu:

d11H l'at–

m anach de L ie¡;e

&

autres liv res femblnbles; trilles dé–

pórs des Lnnténaux qai

ilirv~ot

i\

n urrir des

rr~J<lgés

&

des errenrs popolaircs.

La

mogie

c~rrmonialiJ ,

ftti\•aut

gripp:1.,

cft

bien fJn-..

contredit

ce

qu'il

y

a

de plu odieux dans ces vaines

fcienccs! elle coo!iOe dans l"invocatiou des détnons,

&

s•arro"te enCuite

t.Pun

p.:téte e¡prCs ou t:tcitc

t:1ir

a"·~c

les

puilfances infernales , le prérecidu ponvoir d.: nuirl!

:i

leurs enne•n is, de produire des eft'ers rn

\U

vais

&

perni–

cieux, que ue fauroient

~viter

les matheureufc:s viélimcs

de leur fureur.

Elle fe

p:trtn~c

en pluficurs branches, fu iv.nnt fes, di–

vers objecs

&

opérations; la cabale , le forult"ge,

1

cn–

chanrement l'év cation

d~s

m ns ou

de~

1n'l1ins e(prits;

·la découve;te des tréfors cnchés, des plus graods

fe·

crets ; la divinntit•n , le don dt: p;ophétit", c_clui de! gtlé–

rir par des prstiques myflérieufcs les nuladtes les plus

o piniatres; la fréquentation

du fabb:tt ,

&c.

De qu<:ls

tr:tvers

n'efi

pas cap:tble l'cfprit

hUinain! On a donné

dans tomes ces révcries; c'cll le dcrnier effort de

la

Pht–

torophie d'nvoir cnfio dcf.•bufé l'humJuité de ces hu–

mili~ntes

chimerc";

elle a

eu

3 cornb:ntre la fuperflir.ion,

&

n1~me

1!1 Thé logic qui ne

fJ.it

que trap 1buvcnt caufc

commune avec elle: Mais en fin dans le p:1ys

oii

l'on

fJ.l t

penf~r,

réfléchir

&

doutcr, le dé'll

"ltl

fait un

petit

róle,

&

lo

ma_~i<

diaboliquc reile fan< e

ni

me

&

crédit.

Mais ne tirons

pa'>

vamté de notre fa¡;on de penfcr;

nous

y

fommes

venus

un pcu cud; ouvre1. Jes r giOres

de

h.

plus petite

collr

de jullice, vous

y

uouvcrc;1. d'irn–

Inenfes c-:.thiers de procédares contrc. les

íorcre~c; ,~

IC:s

1naoicie11s

&

los enchaoteurs . L ec; fc1gncors de

Jllnrdl–

él:i;ns fe fon t enrichis de leurs d(!pouhtc-s,

&

la

~onfi ~

fGatiOO des biens applrtenans

aux

préteudu

forc1~rs

a

S

,

s s

2

peut-