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MAG

peut-étr< allumé plus d'un buchcr; du· moins efl -il vrhi

que fo uvent

la ¡;alfion a

~u

tircr un gran.i P"rti de_In

crédulité du peup le,

&

fa~re

regarGer commc un forc1er

&

doéteur en

ma•Ít

cel ui qtt'elle vouloit perdrc, dans

le rems m

eme

qu~

fuivant la judicicufe rcmarqiJe d'Apu –

](!e accufé aurrefois de magie,

ce

crim~ ,

dic·il,

n'dJ

p 111

mime crrt par ceux qui en accuf(nt

les arttrn

;

car

ji

~~n

homme étoit bien perf uadl

t¡ll'

un ttutre ilomme

le

p,;e

faire mourir par magie ,

il

apprlhenderoit de l'irriter

a ;

J't~ceufa11t

de u

erime

abominable.

Le fameux maréchal d'1\ncre , L éonora Galiga"i

Con

époufe , font des exemples mém<>rables de ce que peut

la

funefle accufarion d' un crime chimérique, fomentée

par une paffion fecrette

&

pouffée par la dangercufe in–

trigue de cour. M ais il efl peu d'e xemples dans

e~

genre

mieu• conflatés que cclui du célebre U rbain Grandier

curé

&

channine de L oudbn, bnllé vif comme magi–

cieo l'an 1629. Qu' un philofophe on Ceulemenc m¡ ami

de !'humanicé Couifre avec peine l'idée d't¡n malheurcux

immolé

a

la Ci mplicicé des uns

&

a

la barbarie des au ·

tres ! C omment le voir de fang-froid cm¡damné co m–

me

ma~icien

a

périr par les flammes , jugé

fu.r

la

dé –

poCition d' Aflaroth <liablc de l'o rdre des féraphins; d'Ea–

L1S, de Celfus , d',:\caos , de Cédo n, d' Afmodéc , día–

bies de l'ordre des trónes, d' Alcx , de Zabulon, N eph–

talim, de Cham, d'Uriel, d'Ahaz , de J'ordre des prin –

cipautés ? comment yoir ce

mal~eur~u~ ch~noine

jugé

impitoyablemenc fur la dépoCition de

quclqu~?S

religien–

fes qui difoient q1¡'il )es avoic livrées

i

ces légions d'c–

fpri(S infernaux? commeot

n'cn ·on

pas

mal 3

fon aife ,

lorfqu'o n le voit brülé tqut vif, avec des

car~~eres

pré–

tcndus magiques, pourfuivi

&

noirci comme magicien

jufq nes fu r le bucher

m~

me o u une mouche noirltre de

l'ordrc

d~

celles qu'o n apiiclle des

bo11rdons,

&

qui ro–

doic autonr de

la tete de Grnndier, fut prifc par un

m oine qui fans doute av 0 it !u daos le

concilt

de Quie–

res' que les diables re trQQ

voi~nt

tonjouls

a

la mo re des

homme> pour les tenter, fue pris, dis·je, ponr Béelze–

but p.rince des mouchcs , qui voloir aurour de Grandicr

pour em porter fo n ame en enfer ? Obfervation puérile ,

m ai> qui daos la bouche de ce moine fut

pcu~-ctrc

l'un

des moins mauvais argnmens qu'une barbare politiq ue

fut mettre un ufage pour jufiifjer fes exces '

&

en im–

pofer par des contes abfurdes

a

la funefle crédul ité des

iimples. Q ue d'horreurs!

&

ou ne fe porte p1s l'efprit

humain lorf.¡u'il efi

avcu~lé

par

les malheureufes paf–

iio ns de l'eQ vie

&

de l'efprit de vengeance ? L'on doit

fans do ute tenir comptc

i

Ga~riel

N audé, d'nvoir pris

généreufement la défenfe des gra9ds hommes accufés de

ma/{Ít ;

mais jc peore qu'ils o nt plus d'obligations

a

ce

gou t

de Philofophie qni n fai t Cencir

¡out~

la 1'211ité de

ccc.te

accuC:·uion,

qu':m 1.ele de Jeur avocat qui a pem–

c!tre m

arqué plm de couroge dans roo emrepri(c que d'ha–

bilet.é dnns l'exécution

&

de forces dans

les ra<fonoe–

mens qn'il emploie . Si Naudé a pu juflifier bien des

grands

homme~

d'une imputation qui aux yeux du bons

fens

&

de la raifon Ce dérruir d'elle· meme : malgré tont

Con zel.e il eí\r fans dóute échoué., s'il eí\t entrepris d'in–

noccmer Cotierement

:l

CC[

'é~ard

leS fages

de

J'antiqui–

té, puifque toute leur pl¡ilofophie n'a pu les mettre ;\

l'at¡ri de cctte

gror!)er_~:

Cupedlirion, que

J.

mag it

rient

par l:t main . Je n,en citairai d'!lutre exemplc que Ca–

ton .

11

éroit dans l'idée "qu'on peut guérir les maladies

les plus Céricufcs par des paroles enchantées: voici

les

paroles barbares , an móyen defq uc)les (uivant lui on a

une

rcc~tte

trCs-affu rée pour rem.ettre les membres dé–

~is:

l n&ipe _cantare

itJ

alto

S. F. mota/ rfannta d11rda–

rze1

aflotaries, di&

11na

parite uft¡ue Jt,m &oeant, &c .

C'efl l'édition d' Alde Manuce que je

lis ; car cellc

d'Henri Ertienne , revue

&

corrigée par Viélorius, a été"

fort changée fu r Ul) point ou la grande

obfcurit~

dq

textc ouv rc un va(le champ 3 la manie des critiques.

Chacun fai1 que les anciens avoiem attaché les plus

grandes ''cnus au mot magiquc

abracadabra.

Q.

Scrc–

nus , célebre M édecin, prétend que ce mot vuide de

fens écrit fur dn papier

&

pendu au cou, étoit un für

remede

p~ur

guérir la ficvre quarte; fans dome qu'avec

de tels prmcipes

1~

fu pcrflition éroit toute fa pharmacie,

&

la foi du patirnt fa meillcore reffource.

C 'ett

a

Cette foi qu'o n pent

&

qu'o n doic rapportcr

ces

guér~fon_s

fi

cxtraordinaires dans

le réc it qu'elles

femblcnt tcmr de la

magie,

mai$ qui approfondies, fon t

prcfque toUJOurs des fraudes pieufes , ou les Cuites de

cettc fu pcr llition qui n'3 qllc trap fonvcnt triomphé du

bon fens, de la raifon

&

meme de la Philofophie . N os

préjugés , nos crreu rs

&

nos folies

fe!

tienncnt

too–

tes par la main. L a craime efl 611e de l'iguorance; celle–

~i

a produit la fuperfi ition qui el1

a

foo tour la inere du

MAG·

fanatifme , fource féconde d'erreu rs , d'illufi ons , de phan–

.

tó mcs , d'une imagination échaufé e qui change en ludns

1

en

lou ps~gnroux ,

en reven:ms , en démons meme ront

ce qui le heurte ; commenc daos ceue difpolition <l'elprit

nc pas croire

a

rous les réves de la

magit?

Ci

le fanati–

que e(l pieux

&

dévor, (

&

c'efi prefque tou jours ce ton

[ur Jeque!

il ell

1\lOllt é )

il fe croira

11\R~Ícien

pour la

gl oire de D ieu; du-mo!ns

s'attribuera~t-il

l'irnportant pri–

viiege de fauver

&

damner f1ns appel : il n'e!l pire

mag ie

q ue ce!le des fa ux dé \'otS.

Jc

finis par cettc remilfque ·

c'efi qu'on pourroit appeller

le fabbath

l'empire des ama:

zones

fou terr~ines;

du-moins il

y

a tonjours cu bt!aucoup

plus de

for~ieres

que de forciers : nons l'attribuons bcm–

nement

a

la foibleffe d'efprit o u

a

la trop grande curio–

Cité des femmes; tilles d'Eve, elles veulent fe perdrr.

comme elle pour tout favoir . Mais un anonym< (

V oye-.

A leétor

ou

le Coq ,

lib.

11.

des adtptts)

qui voud.roit

perfuader au puhlic qu' il efl un des premiers confidens

de fatan,

pr~re

aux démons un efprit de galanterie qui

juflifie lcur prédileétiun ponr le fexe,

&

les favcur s dont

il s l'ho norent : par-l a méme le juOe rctour de cette moi–

¡ié du genre humain avec laquelle pour

l'ordinaire on

gagne plus qu'on ne perd .

MAG IOTAN, (

flifl . nae.)

n,om que l'on do nne

en Pro vence

&

d:1ns d'auucs provinccs du roy:lll me,

a

une

Cub(l~ncc

pierreufc ou

a

une efpece de co ncré1ioo

ou de tuf qui s'amaffc

:\

l'~n¡pouchure

des rivieres: ori

die qu'ellc efl cendre

&

fpongieufe,

&

parolt formée

par le limon que dépofent les eaux

&

qui a pris de la

con Ji llanee .

.

MAG IQ UE ,

(Midu int .)

Voyt~

E NCHANTEME NT,

(

M l dteine .)

M I'.G IQUE,

Bag ut tte,

verge ou b3ton done fe

fer–

vent les magiciens potir nacer les cercles .daos

leurs

ppérarions

&

leurs

enchanten¡en~.

Voici la defcription yu'eo donne M. Blanchard : ,

,, Elle doir étre de coudrier, de la poulfée de l'année.

,, )1 fa ue la couper le premier mercredi de la lune, en–

,

rre onze

&

d0uze hcurcs d(;! nuit; en la coupant,

il

,

faut prononcer cenaines paroles; il fant que

le cou–

" teau [oír neuf,

&

le rerirer en haut en coupant la ba–

" guette .

11

fau t la bénir,

&

~crire

au gros bour le mot

,

ngla,

au milicu

., ,

&

le

tetragra"!maton

au petít bout,

,

avec

une croix

3

chaquc mot

&

dire;

C tmiJtro

tt:

,

cito mihi

qb~áir~ .

Venia¡ per bnJm

'JIÍVum,

·

&

faire

,,

une croix;

per l),um prrum,

une

(ccondc croix

;

.

,~

per Deum

f anélurn,

une

troiCi~me

croix

, .

M Im.

d~

1

flcad. du

l nfcript. tome

X II.

page

s6. (G)

MAG !OVINTUM,

(Géog. une.)

anden

lieu de

l'lle de la

Grande-Brc~agne

emre

LqElodomm

&

011-

rocobriv a,

a

dix - Cept mille pas de la premiere,

&

a

dou1.e !J1ÍIIe de la feconde, (elon l'itinéraire d'Aotonin.

Cambden croit que c'efi Ashwcll, brmrgade aux con–

fins d'Hertfordshire, en tirant vers Cambridge. M. Gale

penche

!1

croire que c'e(l Duo fiable , paree que la qi–

fiance emre

L aélodomm

&

Duufiable conviene beaucoup

mieux au nombre de milles dérermiué par Antonio ,

quoiqu'elle ne s'y accorde pas

tour-3-faic .

(D .

J . )

M/1(( /STER,,

f. m. (

Hijl.

mod.) maítre ;

titrc qu'on

trouve fouvcnt daos les

anc1ens écrivains

1

&

qui mar–

que que la p<rfonne qui

le ¡iortoir' étoit parvenue

a

quelque dcgré

d

1

éminence,

jn

fci~ntia

alit¡ua

pr~(trtim

litterariR.

Ancieqnement on nommoit

magi{lri

ceux

qui

11ous appcllons I'nai 0 tenam

d•éfmrs.

Voy•~

DocTEURS•

D EGRÉ

&

MAITRE .

C 'e!J un ufage eQco re fubfiflant

dans l'u

niverCité de

Paris , de nommt>r

maitres

tous

les

afpirl.ns

au do&o–

rat, qu i font

1~

coms de

1~

liccnce;

& daos )e

s

c~ameos

les thefes , les aOemblées,

&

autres aéles publiq ae la

faculté de Théologie, les doéleurs Com nommés

S.

iJ'[.

N .

Sapim tifflmi Magiflri Noflri .

Charles IX . appellqit or–

dinairemenr

&

d'amiti~

fol) préccpteur Am yot ;

mo~<

maítre .

·

M .ÁctSTER tt¡11itnm

, (

L ittlrat . )

il n'y n poi 0 t de

mor

fran~ois

qui puiffe

~~primer

ce que c'étoit que eette

chnrge ;

&

en le

rcndant par

g lnl ral

d~

/a c4palt:rit ,

comme fom tous nos traduéleurs , on n'en donne qu'

une idée

tres-imparfaite ; il fuffit de dire que c'étoit la

premier~

place apri:s le diélateur, tanr en paix qu'etr

guerre .

M .AGISTERJcrinii difpo/itionum,

(

AniÍ'f. rom.)

.c'étoit

celui qui faifoit le rapport

at!

princc des fentences

&

de¡

ju~emens

rcndus par les juges des lieux,

&

qui les exa–

mmoit pour ''oÍr s'ils avoient bien jugé ou non, & en–

voyoic fur cela la réponfe du prioce .

11

y avoit des cou–

riers établis ponr porter ces réponres , nommés

agmtes

ad rrfponjum ,

&

un fonds pour les payer , appellé

au–

rttm ad rtfponfum.

M

.A-