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i\1 A G
oragcs.
11
confirma fes feaotcurs dons la pcrfuaiion que
le fcu étoit le fymbolc de la préfcnce divine.
JI
~tablit
que le foleil étant le feu le plus parlilit, Dieu y rélidoit
d'une maniere plus glorkufe que parrout ailleurs ,
&
qu•
aprts le foleil on devoit regarder le t"cu élémentain:: com–
me
12
plus vive repréfeotation de la Di vinité.
Voulant cncore rcnd¡e les feux facrés des temples qu'il
avoít érigés, plus vénérables aux peuples, il feignit d'en
2voir spporté do ciel;
&
l'
aya.ntm is de fes propres mains
fur l'auret du premier
temple
qu'il tir
bidr,
ce m2tne
feq fm répandu daos tous les
:mues
temples de
f!l
reli–
~ion .
Les prérrcs curent ordre de veiller
JOUr
&
nuit
a
l'entretenir f.·ms cefle
3vec
dn bois f.·ms écorce,
&
cet
ufage fut rígomeufementobfervé jufqu'ii la mort d'
Ya7.de–jerde, derníer roí des Perfes ele lo religion des
·Jl1aga,
C'Cft· J-dire pcndant C0\
1
Íf011 1(
f O
SUS.
11
ne
s'agiCToit plus que de fixer les rites
reli~ieux
&
la
célébration du culte divin ; le réformateur du rr.agilnifme
y po urvut par
une
liwrgie qu'it compofa, qu'i1 publia,
&
qui
fut
poné:tuellement fuivie. Toures les pdcres pu–
bliques fe foot encare <lans l'áncienne langue de Per[e,
dans laquelle Zoroaflre les a écrites il y
3 H4f
ans,
&
par conféqnem le peuplc: ti'en
ent~nd
pas un feu\ mot.
Z oroafl re ayaot établi folidement fa rcligion en Mé ·
die.t paff.'t d2ns la Baélrianc, province la plus orient:tle de
la l'crfe, ou fe trouvant
oppuy~
de la protcétion d'Hy–
f!afpc, perc de Darius, il éprouvo le meme Cueces. Ala<'
tmnqúillc fur Pavc:mr, il
fit
un voyage
au~
lodes, pour
s' y
innruire 3 foQd de!íi fcicnces des Br3.chmanes .•
A..
}'3nt
3ppris d'eux tout ce qu'il defiroit favoir de
Mét~phyfiquc
de Phyfique,
&
de M athémacique,
il
revint en Perfe,
&
fondo ·des éco\cs pour
y
enfeiguer ces memes fciences
au x
prCrrcs
de
fa
reliHion; en forte
qu'cn
peu
de
cems
fa7Jtmt
&
mage
devinrcnt
deo; termes fynonymes .
· Comme
les prCtres
mae.e.s
étoicnc tou!'
d' unc
nlémc
tribu ,
&
que
nul ::mtre qu'un
tits..
de prCtre, ne pouvoir
prétendre
a
l'honneur
dn f:tcerdnce, ils réfervcrcot pour
e.uxleurs co m)oiffances,
&
ne tes cominuoiqucrcnt
qu•a
ccu x de la famille royale qu'il< étoient
obli~és
d'inflruire
pour les mieux formcr au
gouvcrnemcot.
Auffi voyons–
nous toujours
quclqm:s-un~
de ces prCtres dans
le
pala·s
des rois, auxquels il Cervoien t de préceprcurs
&
de
ch:~pelains tout cofemble. Tant que
cerrc
ícEtc
prévalut en
Perfe, la iamille royole fut ccnfée appartenir
a
In tribu
facerdorale, foi.t que les prCrre:s efpéraCient
s'attirer
par
ce mo yen
plus
de crédit, F >ir que les rois cru nent
p.n–
lii
rendre lenr perfonne plus facrée, foit enfin par l'uu
&
l'aurre de
ces rnotífs .
· Le
ÍJc.erdocc
fe dh,j(()it en trois ordres , qoi oxoicnt
au-deffus
d'c:us ·un
arcbimagc,
ch(f :le la religion, com–
me le grand
f.1cdficareu r
l'étnic pat mi los
Juif.~.
11 habi–
toit le temple de l3•1ck, nu Zoroaflre lui·méme réfida
long-rcms en qualité
d'arrhimng,e;
mais aprCs que les
Arabcs c:nrenr
rava~é
b
Perfe
dans
te feptil.!me lieclc,
l'archim~~e
fm obllgé dt: fe rctirer
dans
le K erman, pro·
v ince
de
P crfc:;
&
c'eCl-13 que jufqn'ici
ft.'s
fuccelfeur-5
.om f.1i t leur réfidence. Le temple de Kcrrñan n'efl pas
rnoins refpe&é de
nos
jours de
ccux
de cetre feae,
qu~;:
celni de Bafeh Pétoir anciennernent.
11
nc manqnoit plus au triomphe de Z o roaOre, que
d'établir la réforme dnns lo capitale de Perfe. Ayant bien
m éd"té ce projet épineux, il fe rend1t
a
Su1.e aupri:s de
D hrius ,
&
hu
propo fa la doélrine avcc
taot
d'art, de
force
&
d'adrcOc , qu'il le g<tgno,
&
en fit f<•n proféli1e
le plus finccrc
&
le plus zélé. Alors
i\
l'excmple du
prince,
les
courtif.-tns,
la nohlerfe,
&
rour
ce
qu'it
y
avoit
de
pedbnncs
dt!
dillinétio n dsns le royanme, cmbralfe–
rcm le
il1ngitmifme.
On cqmproit
par
mi les
natfons
qui
le profeffoien<, les Perfes, les P arohes, les Baar;ens, les
Chowart. fmiens, les Saces , les Medes ,
&
plutieurs au–
~rcs
ptupks b:trb3res, qui rnmberent fous
1:1
puiCTance
des
A rabes daus le fcptieme ficcle .
1\llahome.t tenant k fceptre d'uoe main
&
le glaive de
l'autre, établit dans tous ces pays
13
le Mufulmanifme.
11
n'y eut que les pr8tres
mag.s
&
une poignée de dé–
vots, qui
n~
voulurcnt poim abandonucr une religiou
qu'ils regardoient
comme
la
plus ancienne
&
la
plus purc
pour celh! d'une feéle cnnemie, qui ne faifoic que de
ns.irre .
1 1~
fe:
retirercnr aux cxtrémités de la Perfe
&
de
J'
Jo.:fe.
n
c•e/l
J(\
qu'i!S vivcnt aUJOUrd'hui fouS )e
OOffi
1 ,
de
Gaitru
ou
de
Gt1~hrn,
ne
fe mariam
qu'c:ntr'etJX,
,, emrercn::mr le fcu fa
eré'
fideles
a
ce qu'ils connoitreor
de leur
ande1l
culrc, mais
iguor3ns, mépritCs,
&
3 leur
1 ,
pauvreté prcs , fcmblal¡les aux Juif,, fi long·tems difper–
fés fans
s'allier
:ttn:
aurres
nadons;
&
plus
encare
aux
, Baniaus, q i ne fam érablis
&
difperfés que dans 1'1nde ,.
Le
lh·re qtT c om iem
1:1
rel1gion
de Zoroanre,
&
qu'il
¡:ampofa dans uoe retr:tit7,
f~blifle
toujours; oo l'appel-
MAG
la
'!.t H.:Id
'l
e(i,r ,
&
t>:tr
conuaélion
~e•1d .
Ce rr\ot fignitie
or:gin3hemc.:nt,
nlh:m~
fr:::;
Zon.l:tllrc p'lr ce ticrc cxprcffi!
&
l}.('j
pclH
_!)G\\S
fcmbler bif.lrrl.!, a Voulu infinu.:r que
ccn
~
qui 1iroient fon
Oll
vrage, ft:ntiroient allumcr dans
leur cccur le feu de! l'amour de Dtcu
1
&
du
e
uhe qu
'il
lui fnm rcndn:.
On
aHume
le
fen dans
I'Orient,
en
frot–
tant
deu\
ti~t~s
de
rofi-aux
!~une
contre l'aucre, juCqu
'¡\
ce
~ue
i 'unc! s'enflamme;
&
c'cll ce
que
Z ...
lronllrc
cfj>é–
roir
E)Ue fon livre fcrnit fur
les
creu~~.
Ce
livre rcnt'crn\c
la limrgie
&
le..; r-ires du
Ma~ianifme.
Zoroaflre fl'i"nit
l'avoir
re~
u du
CieJ,
&
o n en eranve eneore de010
ext~pl3ires
en vit:ux car aótercs pertJns. M.
Hydl!
qni enten·
doir
le vfcux
pcrfan comme le modcrne,
avoic oltCrt
de
publier
cet
ouvragc
avcc une vedion
latine, pour\IU
qu'on
l'aida t
3
foutenir les frais de l'impreffion. Paute de ce
fecours, qui
ne
Jui
manqneroit
pas 3UJOUrd'hni daos fa
patrie, ce projet a échoué au _grand préjudicc de la ré–
pnblique
des
leures, qui tirerOJt
de la
[rnduaion
d'un
li–
\"re
de
cette anliquité ,
des lumreres précieofes
fur ccnt
·chof!!S dom nous
n'avons
ancune
connoilfanct::.
11 fuffi.t
pour s'en convaincrc,
de
Jire
[ur
les
JVI.tt¡,~s
&
le
Ma~
g1anifme,
le
bcl
ouvrage
de
ce fav:mt anglois
1
Jz
r~li¡[iiJne veterum
Per[nrmn,
&
celui de Pncuck fur le mC–
me fujet. Zoroaflrc finit fes jours
i\
l3al k, ou ti ré¡(na
par rapport
au
fpiriwel fur
tOlH
l'empire ,. avec la mC–
me 3l110rité que le roi de Perft!
par
rapport an temporct .
Les prodiges
qu'il a 0pérés en matiere de religion, par
la fublimit é de fon
g~nie,
orné de tomes les connoitlanccs
h<tmaincs, font des merveilles fans exemple.
(D.
J.)
M
A G Es, (
Thlolog;,.)
des quatre
Evan~élilles,
laim
M atthieu
erl le
íeul
qni fu(fe
mcnuon
de
l':!dorJlion
des
mag_u
qui
vinrent
exprCs d"Oriem, de la fuite de JofCph
en Egypte avcc
r.,
famillc,
&
du ma !f.qorc des
i
nuoccns
qui fe lit dans Bethléem
&:
fes environs par ks ordrcs
cruels
d'Hérode l'aucicn
1
roi
de
Judéc. Quoiquc cette
autorité fuffife pour établir la croyom:c de ce falt dnns
J'efpric
d'un
chrétien,
&
que
l'hifloirc nous
peigne Hé–
rode
comme
un prince fo upcronneux
&
f.'tns
cdfe agué
de la crainte que fon fceptre ne lui ftlt
enlev~,
&
qui
facrifiant tout
il
cctte jaloulie outrée de puirlance
&
J'au–
rorit¿
1
nc
b:tlan<;a pas
a
tremper fes m:tins daos le
f.'lng
de fes propres enfans : cependant 11 y a des dimcultés
qn'on ne faur.oic
Ce
diffimuler,
re'
efl le fi 1ence des rrois
autrcs évongélifles, celui de l'hifl orien Jolephe
(itr
un
évenemcnt
:lU
ffi
extraordinaire,
&
la peine qu'on a d'ac–
corder le récit de
faim Loe
avcc celui
de
fainr
M aahicu.
Soint Nlatthien dit que Jefus étant né
i
Bethléom de
Jud•, les
ll1agn
vinrent d'Orient
:1
jéruf.1lem puur s'in–
former du lieu de ra naiffance, le nommnnr roi
des
j uitS:
ubi e{l qui
ntttu.r
efl rex 'Juátrorum?
qu'llé10d1! ·
wurc
la \'Ílle en furenr alla1més; mnis que ce
pr:11CC
prcn:\nt
le
pnrti de difJimuler, fir afTembler
les
princ"pauA
ci'cn–
tre les
prétrcs,
pour Gtvoir d'eux
oU
devoit n:litrc le
Chrifl; que les prerrcs lni répondicem que c"étoit
i
Bc–
th!éem de Judo; qu'Hérode laiff.1 ponir les
J)1a~.s
pour
3ller adorcr le Meffie nouvcau né; qo'il fe coñrem:t de
lcur demander nvec inllance de s'informer
av~a
foin de
tout ce qm coucernoit cet cnfanr, afin qu'c!rant
lui-m~me inflruit, il pUc. difoic-it, lui rcndre :tuffi fes hom–
mages; mais que fon deffein fccret étoir d.:
profi1cr
de!'
ce qo'il
::~pprendroit,
pour lui Orcr plos rarement la vie ;
que les
Jl1aga,
opres ovoir odore J efus-Chrifl ,
&
lui
:t
voir
offcrt lcurs
préfens,
a
vertis p:tr
D ieu mCme,
pri...
rcnt pour s'cn retouroer une rome difft!reme
de
cell
par
b.quellc ils étoient venus, évirant ainri de rcp;uoil e
a
la cour d'Hérode; que j ofcph rc.t;m p:1r un ange l'or–
tjre
d~
fe fouUrnire
:i
la cokre de ce prince en fuyaat en
Egypte avec f.1ifamille; qu'Hcrode voyant en fin 4ue l<s
ll
1
lagn
lui
nvoi:ont m:mqué de
parolc, fic ruer rous les
enfans de l:lethléem
&
des environs dcpbis l'age de deux
a11s
&
au-deffous, felon le tems de l'apparition de l'éloilc;
qu'aprCs la rnorr de ce prince, J ofeph enr ordre efe re ...
tourner avec l'enfam
&
Ch
rocre dans l:t terre d'Jfr:tCI
¡
mais qu'ayam oppris qu'Archeloü< fils d'Hérodc, régnoir
dans la J udée , il craignir,
&
n'ofa y allcr demcurer; da
forte que fur un fooge qu'il eut la nuir, il réfolut de fe
rctirer en G3li!ée,
&
d'établir fon
féjour
~
N avuerh,
afin que ce que les Prophetes avoient dit fOt occompli,
que
J~fus
feroir nornmé N:naréen :
&
vcnit in terram
·
/[rae/: nutJ'ienJ nutem t¡uod Archtlai/J
reg'!at·et
in
¡udd'll
pro 1-lerode paere Juo, 1imuie illo ire,
&
admont/111 tn
fomui.r ,
{euffie
in
pcrtn-'Jalile~
&
vcJsieru hahittJvit
i11
civitate
'f:ln!
vocatur Nnzarnh, ttt
ndimpleret&~r
'JIIoá
diélum ejl
per
Propbetat, t¡IJ!Jflidm
N .1zarnu
1·ocabtlttr.
L'~vongélifle
diflingue la Bcthléem par le territoire ou
elle éroir firoée, 3fin qu'cn ne la coufondit pas 3Vcc une
autre ville de m eme nom, fituée dans lo Golilée ,
&
dan~
la tribu de Zabuloo .
·
S~m