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686

i\1 A G

oragcs.

11

confirma fes feaotcurs dons la pcrfuaiion que

le fcu étoit le fymbolc de la préfcnce divine.

JI

~tablit

que le foleil étant le feu le plus parlilit, Dieu y rélidoit

d'une maniere plus glorkufe que parrout ailleurs ,

&

qu•

aprts le foleil on devoit regarder le t"cu élémentain:: com–

me

12

plus vive repréfeotation de la Di vinité.

Voulant cncore rcnd¡e les feux facrés des temples qu'il

avoít érigés, plus vénérables aux peuples, il feignit d'en

2voir spporté do ciel;

&

l'

aya.nt

m is de fes propres mains

fur l'auret du premier

temple

qu'il tir

bidr,

ce m2tne

feq fm répandu daos tous les

:mues

temples de

f!l

reli–

~ion .

Les prérrcs curent ordre de veiller

JOUr

&

nuit

a

l'entretenir f.·ms cefle

3vec

dn bois f.·ms écorce,

&

cet

ufage fut rígomeufementobfervé jufqu'ii la mort d'

Ya7.de–

jerde, derníer roí des Perfes ele lo religion des

·Jl1aga,

C'Cft· J-dire pcndant C0\

1

Íf011 1(

f O

SUS.

11

ne

s'agiCToit plus que de fixer les rites

reli~ieux

&

la

célébration du culte divin ; le réformateur du rr.agilnifme

y po urvut par

une

liwrgie qu'it compofa, qu'i1 publia,

&

qui

fut

poné:tuellement fuivie. Toures les pdcres pu–

bliques fe foot encare <lans l'áncienne langue de Per[e,

dans laquelle Zoroaflre les a écrites il y

3 H4f

ans,

&

par conféqnem le peuplc: ti'en

ent~nd

pas un feu\ mot.

Z oroafl re ayaot établi folidement fa rcligion en Mé ·

die.t paff.'t d2ns la Baélrianc, province la plus orient:tle de

la l'crfe, ou fe trouvant

oppuy~

de la protcétion d'Hy–

f!afpc, perc de Darius, il éprouvo le meme Cueces. Ala<'

tmnqúillc fur Pavc:mr, il

fit

un voyage

au~

lodes, pour

s' y

innruire 3 foQd de!íi fcicnces des Br3.chmanes .•

A..

}'3nt

3ppris d'eux tout ce qu'il defiroit favoir de

Mét~phyfiquc

de Phyfique,

&

de M athémacique,

il

revint en Perfe,

&

fondo ·des éco\cs pour

y

enfeiguer ces memes fciences

au x

prCrrcs

de

fa

reliHion; en forte

qu'cn

peu

de

cems

fa7Jtmt

&

mage

devinrcnt

deo; termes fynonymes .

· Comme

les prCtres

mae.e.s

étoicnc tou!'

d' unc

nlémc

tribu ,

&

que

nul ::mtre qu'un

tits..

de prCtre, ne pouvoir

prétendre

a

l'honneur

dn f:tcerdnce, ils réfervcrcot pour

e.ux

leurs co m)oiffances,

&

ne tes cominuoiqucrcnt

qu•a

ccu x de la famille royale qu'il< étoient

obli~és

d'inflruire

pour les mieux formcr au

gouvcrnemcot.

Auffi voyons–

nous toujours

quclqm:s-un~

de ces prCtres dans

le

pala·s

des rois, auxquels il Cervoien t de préceprcurs

&

de

ch:~pelains tout cofemble. Tant que

cerrc

ícEtc

prévalut en

Perfe, la iamille royole fut ccnfée appartenir

a

In tribu

facerdorale, foi.t que les prCrre:s efpéraCient

s'attirer

par

ce mo yen

plus

de crédit, F >ir que les rois cru nent

p.n–

lii

rendre lenr perfonne plus facrée, foit enfin par l'uu

&

l'aurre de

ces rnotífs .

· Le

ÍJc.erdocc

fe dh,j(()it en trois ordres , qoi oxoicnt

au-deffus

d'c:us ·un

arcbimagc,

ch(f :le la religion, com–

me le grand

f.1cdficareu r

l'étnic pat mi los

Juif.~.

11 habi–

toit le temple de l3•1ck, nu Zoroaflre lui·méme réfida

long-rcms en qualité

d'arrhimng,e;

mais aprCs que les

Arabcs c:nrenr

rava~é

b

Perfe

dans

te feptil.!me lieclc,

l'archim~~e

fm obllgé dt: fe rctirer

dans

le K erman, pro·

v ince

de

P crfc:;

&

c'eCl-13 que jufqn'ici

ft.'s

fuccelfeur-5

.om f.1i t leur réfidence. Le temple de Kcrrñan n'efl pas

rnoins refpe&é de

nos

jours de

ccux

de cetre feae,

qu~;:

celni de Bafeh Pétoir anciennernent.

11

nc manqnoit plus au triomphe de Z o roaOre, que

d'établir la réforme dnns lo capitale de Perfe. Ayant bien

m éd"té ce projet épineux, il fe rend1t

a

Su1.e aupri:s de

D hrius ,

&

hu

propo fa la doélrine avcc

taot

d'art, de

force

&

d'adrcOc , qu'il le g<tgno,

&

en fit f<•n proféli1e

le plus finccrc

&

le plus zélé. Alors

i\

l'excmple du

prince,

les

courtif.-tns,

la nohlerfe,

&

rour

ce

qu'it

y

avoit

de

pedbnncs

dt!

dillinétio n dsns le royanme, cmbralfe–

rcm le

il1ngitmifme.

On cqmproit

par

mi les

natfons

qui

le profeffoien<, les Perfes, les P arohes, les Baar;ens, les

Chowart. fmiens, les Saces , les Medes ,

&

plutieurs au–

~rcs

ptupks b:trb3res, qui rnmberent fous

1:1

puiCTance

des

A rabes daus le fcptieme ficcle .

1\llahome.t tenant k fceptre d'uoe main

&

le glaive de

l'autre, établit dans tous ces pays

13

le Mufulmanifme.

11

n'y eut que les pr8tres

mag.s

&

une poignée de dé–

vots, qui

n~

voulurcnt poim abandonucr une religiou

qu'ils regardoient

comme

la

plus ancienne

&

la

plus purc

pour celh! d'une feéle cnnemie, qui ne faifoic que de

ns.irre .

1 1~

fe:

retirercnr aux cxtrémités de la Perfe

&

de

J'

Jo.:fe.

n

c•e/l

J(\

qu'i!S vivcnt aUJOUrd'hui fouS )e

OOffi

1 ,

de

Gaitru

ou

de

Gt1~hrn,

ne

fe mariam

qu'c:ntr'etJX,

,, emrercn::mr le fcu fa

eré'

fideles

a

ce qu'ils connoitreor

de leur

ande1l

culrc, mais

iguor3ns, mépritCs,

&

3 leur

1 ,

pauvreté prcs , fcmblal¡les aux Juif,, fi long·tems difper–

fés fans

s'allier

:ttn:

aurres

nadons;

&

plus

encare

aux

, Baniaus, q i ne fam érablis

&

difperfés que dans 1'1nde ,.

Le

lh·re qtT c om iem

1:1

rel1gion

de Zoroanre,

&

qu'il

¡:ampofa dans uoe retr:tit7,

f~blifle

toujours; oo l'appel-

MAG

la

'!.t H.:Id

'l

e(i,r ,

&

t>:tr

conuaélion

~e•1d .

Ce rr\ot fignitie

or:gin3hemc.:nt,

nlh:m~

fr:::;

Zon.l:tllrc p'lr ce ticrc cxprcffi!

&

l}.('j

pclH

_!)G\\S

fcmbler bif.lrrl.!, a Voulu infinu.:r que

ccn

~

qui 1iroient fon

Oll

vrage, ft:ntiroient allumcr dans

leur cccur le feu de! l'amour de Dtcu

1

&

du

e

uhe qu

'il

lui fnm rcndn:.

On

aHume

le

fen dans

I'Orient,

en

frot–

tant

deu\

ti~t~s

de

rofi-aux

!~une

contre l'aucre, juCqu

'¡\

ce

~ue

i 'unc! s'enflamme;

&

c'cll ce

que

Z ...

lronllrc

cfj>é–

roir

E)Ue fon livre fcrnit fur

les

creu~~.

Ce

livre rcnt'crn\c

la limrgie

&

le..; r-ires du

Ma~ianifme.

Zoroaflre fl'i"nit

l'avoir

re~

u du

CieJ,

&

o n en eranve eneore de010

ext~pl3ires

en vit:ux car aótercs pertJns. M.

Hydl!

qni enten·

doir

le vfcux

pcrfan comme le modcrne,

avoic oltCrt

de

publier

cet

ouvragc

avcc une vedion

latine, pour\IU

qu'on

l'aida t

3

foutenir les frais de l'impreffion. Paute de ce

fecours, qui

ne

Jui

manqneroit

pas 3UJOUrd'hni daos fa

patrie, ce projet a échoué au _grand préjudicc de la ré–

pnblique

des

leures, qui tirerOJt

de la

[rnduaion

d'un

li–

\"re

de

cette anliquité ,

des lumreres précieofes

fur ccnt

·chof!!S dom nous

n'avons

ancune

connoilfanct::.

11 fuffi.t

pour s'en convaincrc,

de

Jire

[ur

les

JVI.tt

¡,~s

&

le

Ma~

g1anifme,

le

bcl

ouvrage

de

ce fav:mt anglois

1

Jz

r~li¡[iiJne veterum

Per[nrmn,

&

celui de Pncuck fur le mC–

me fujet. Zoroaflrc finit fes jours

i\

l3al k, ou ti ré¡(na

par rapport

au

fpiriwel fur

tOlH

l'empire ,. avec la mC–

me 3l110rité que le roi de Perft!

par

rapport an temporct .

Les prodiges

qu'il a 0pérés en matiere de religion, par

la fublimit é de fon

g~nie,

orné de tomes les connoitlanccs

h<tmaincs, font des merveilles fans exemple.

(D.

J.)

M

A G Es, (

Thlolog;,.)

des quatre

Evan~élilles,

laim

M atthieu

erl le

íeul

qni fu(fe

mcnuon

de

l':!dorJlion

des

mag_u

qui

vinrent

exprCs d"Oriem, de la fuite de JofCph

en Egypte avcc

r.,

famillc,

&

du ma !f.qorc des

i

nuoccns

qui fe lit dans Bethléem

&:

fes environs par ks ordrcs

cruels

d'Hérode l'aucicn

1

roi

de

Judéc. Quoiquc cette

autorité fuffife pour établir la croyom:c de ce falt dnns

J'efpric

d'un

chrétien,

&

que

l'hifloirc nous

peigne Hé–

rode

comme

un prince fo upcronneux

&

f.'tns

cdfe agué

de la crainte que fon fceptre ne lui ftlt

enlev~,

&

qui

facrifiant tout

il

cctte jaloulie outrée de puirlance

&

J'au–

rorit¿

1

nc

b:tlan<;a pas

a

tremper fes m:tins daos le

f.'lng

de fes propres enfans : cependant 11 y a des dimcultés

qn'on ne faur.oic

Ce

diffimuler,

re'

efl le fi 1ence des rrois

autrcs évongélifles, celui de l'hifl orien Jolephe

(itr

un

évenemcnt

:lU

ffi

extraordinaire,

&

la peine qu'on a d'ac–

corder le récit de

faim Loe

avcc celui

de

fainr

M aahicu.

Soint Nlatthien dit que Jefus étant né

i

Bethléom de

Jud•, les

ll1agn

vinrent d'Orient

:1

jéruf.1lem puur s'in–

former du lieu de ra naiffance, le nommnnr roi

des

j uitS:

ubi e{l qui

ntttu.r

efl rex 'Juátrorum?

qu'llé10d1! ·

wurc

la \'Ílle en furenr alla1més; mnis que ce

pr:11CC

prcn:\nt

le

pnrti de difJimuler, fir afTembler

les

princ"pauA

ci'cn–

tre les

prétrcs,

pour Gtvoir d'eux

oU

devoit n:litrc le

Chrifl; que les prerrcs lni répondicem que c"étoit

i

Bc–

th!éem de Judo; qu'Hérode laiff.1 ponir les

J)1a~.s

pour

3ller adorcr le Meffie nouvcau né; qo'il fe coñrem:t de

lcur demander nvec inllance de s'informer

av~a

foin de

tout ce qm coucernoit cet cnfanr, afin qu'c!rant

lui-m~me inflruit, il pUc. difoic-it, lui rcndre :tuffi fes hom–

mages; mais que fon deffein fccret étoir d.:

profi1cr

de!'

ce qo'il

::~pprendroit,

pour lui Orcr plos rarement la vie ;

que les

Jl1aga,

opres ovoir odore J efus-Chrifl ,

&

lui

:t

voir

offcrt lcurs

préfens,

a

vertis p:tr

D ieu mCme,

pri...

rcnt pour s'cn retouroer une rome difft!reme

de

cell

par

b.quellc ils étoient venus, évirant ainri de rcp;uoil e

a

la cour d'Hérode; que j ofcph rc.t;m p:1r un ange l'or–

tjre

d~

fe fouUrnire

:i

la cokre de ce prince en fuyaat en

Egypte avec f.1ifamille; qu'Hcrode voyant en fin 4ue l<s

ll

1

lagn

lui

nvoi:ont m:mqué de

parolc, fic ruer rous les

enfans de l:lethléem

&

des environs dcpbis l'age de deux

a11s

&

au-deffous, felon le tems de l'apparition de l'éloilc;

qu'aprCs la rnorr de ce prince, J ofeph enr ordre efe re ...

tourner avec l'enfam

&

Ch

rocre dans l:t terre d'Jfr:tCI

¡

mais qu'ayam oppris qu'Archeloü< fils d'Hérodc, régnoir

dans la J udée , il craignir,

&

n'ofa y allcr demcurer; da

forte que fur un fooge qu'il eut la nuir, il réfolut de fe

rctirer en G3li!ée,

&

d'établir fon

féjour

~

N avuerh,

afin que ce que les Prophetes avoient dit fOt occompli,

que

J~fus

feroir nornmé N:naréen :

&

vcnit in terram

·

/[rae/: nutJ'ienJ nutem t¡uod Archtlai/J

reg'!at·et

in

¡udd'll

pro 1-lerode paere Juo, 1imuie illo ire,

&

admont/111 tn

fomui.r ,

{euffie

in

pcrtn-'Jalile~

&

vcJsieru hahittJvit

i11

civitate

'f:ln!

vocatur Nnzarnh, ttt

ndimpleret&~r

'JIIoá

diélum ejl

per

Propbetat, t¡IJ!Jflidm

N .1zarnu

1·ocabtlttr.

L'~vongélifle

diflingue la Bcthléem par le territoire ou

elle éroir firoée, 3fin qu'cn ne la coufondit pas 3Vcc une

autre ville de m eme nom, fituée dans lo Golilée ,

&

dan~

la tribu de Zabuloo .

·

S~m