LOU
On a pour ch2ffer le
loup
des <!quip
ages de chtcn>
COlH:lns, compofés comme ceuK a\·cc
h:f
~u.dson
chaU:c:
le• bt!tcs f1uves.
f/oyez
VE.Nt:IUE.
Mats
1\
e~
ntccl–
flire que les chiens (!'un
t'quipage du
loup
fotent plus
v1tes · c'en pourquoi on les tire ordinoirement d' .'\ngle–
terre:
11
faut auffi que les chevoux aient plus de vigueur
&
de fond& d'halcine; paree qu'il en impoffible de:
pl~cer furement les relais pour la chalfe du
loup.
Quoique
c~s
onimaux :1ient
comtne
les nutres., des rcfuit($ qoi
leun font famillore•, leur dériance naturelle
&
la tiuelfe
de
lco~r
od'>rat
y
meuent beaucoup plus d'incertitude:
ils en changenr. des qu'il
fe prél(nte quelqu'obnacle
fur leur route. D'ailleurs le
/,Jttp
va toujours en avanr,
&
il
ne
f:lit gueres de rcrours
:l
moins que quclqiJ< blef–
fure ne l'air affoibli .
La raifon des re:ours qui font fomilicrs
a
la ploport
des bEter fauves qu'on chaflc, ell pour les uns
la foi–
blelfe.
&
pour d'autres la crlintc de s'é¡;orer dans des
lieux inconnus. Les cerf&: nés d3ns un pays, ne s'écar–
teot gucrc quand ils font chalfés de l'cnccintc des rrois
ou quarre licues qu'ils connoilfenr . Mais, lorfquc dans
le rems du rut, l'effervefcence amoureufe
&
la difene
de tc¡pelles les a forcés de quitter le lieu de l.cur naif–
Canee, pour chercher au loi!' la
joui1f.~nce
&
le plailir!
s'ils font artaquts, 011 les vol! aufli ·tót prendre leur parto
&
refyir f:ws rerour daos les hois d'oti ils c!toient ve–
nus. Or , le
loup
connolr toujours nne grande érendue
de pays; fouvem il porGo nrt vingt licues dans une fcule
nuit.
Né
vagabond
&
inquiet, il n'en retenu que par
l'abondance de gibier;
&
cer attrait en atfément détruil
par le )>ruit des chiens
&
la néceffiré de fe dérobcr
i
jeur puurfuite.
On va en
qn~te
avec le limier pour dérourner le
lottp
¡10ffi bien que pour le cerf, mais
il
f•ur baaucoup plus
de prl!cautions pour s'affurer du premier.
Ü11
pcut ap·
procher alfe1. pros dt1 cerf
{JOS
le faire lever
de
la re–
pofée, mais le moindre bmir fait partir le
loup
du liteau.
Ainfi quand on l'a rcmbuché, il faut prendre les dcvans
de tres loin pour s'slfurer s'il n'efl pas paffé plus avan<.
On efl forcé íouvent de faire ainfi plulieur5 lieues
:l
la
fuitc d'un
lostp.
Souvent encore,
d'en~eintc
en enceinre
l
on arrive au bord d'unc plaine oii 1,on trouvc qu'il s'eft
déchauff¿, c'en-a-dire qu'il a pifié
&
graué comme fair
le chien: alors il en sOr q'il a pris íon pani de percer
en avant,
& il
efl tnmile de le fuivre.
11
íeroir tres-rare de forcer les
loupt
avec des chiens
courans, paree q'il en pcu d" chicos qui puirTonr joOrer
de v1gueor contre ces
animau~.
Ainli quand on chalf!,
des gens a cheval cherchent
a
gagoer
les devans pour
tuer, o u du moins l>kffer le
loup
/¡
coups de fufils. On
l'mend aufli dans les plaioes qu'on fuppofe qu'il doir
travertC.r,
&
on l'y fa ir auaquer par des Jevriers
&
des
tná
rins qu'on tient
en laiífe pour cet
ufa~e.
Les
levricns
auei¡;¡nenf afle1. promptemeut le
loup:
peudant qu'ils l'a·
rnutent, lei m tirios plus
lourds onr
le
tems
d'arrivcr.
i\lors le combat devfent
in~gal
&
r.~11glant
¡
&
pcndant
que le
loup
di
occupé
a
fe défendre, on le tuc aiTez
f~cilement
a
conps
d'~pées.
L a ehalfe du
loup
en en général vive
&
piquonre , par
le d<lir que les chafiC:ur& ont de tuer l'aoirnal, par la
rapidilé du troin
&
la lingularité des refuites. Mois elle
a cct
inconvénient,
qu•on n'efi jamais sOr
d~
trou \'er
l'occafion de cha!fer. Le moindre bruit fait vuider l'en ·
ceinte oux
loupt
les mieux dérourné' : &
les builfons
creux font trl:s-ordi>1aircs
a
aeue chalfe. Daos les pror
vinces oU les feigncurs
n'ont
pas d'équipages, on
s•ar–
femblc pour tuer les
lottpt
en battue. Les payfans ran–
gés
&
fcrrés p•lfent dans les bois en faifant bcaucoup
de bruit,
&
les chalfeurs íe ponenr pour attcndre
&
tuer
les oeres effrayées : mais ordioairemenr il en échoppe
bc:uucoup; ourre que foovenr les battues font mal t'lir<s,
&
le> polies mal gardés, ces animaux défiaos évcntent
de loin le, embuícades, & rerournent íur le¡ botteurs
mal)lr<~
le bruir.
Toute> ces cha!f<S d'appareil o'ont pas un grand fue·
ces pour la denruélion des
loupt.
L e plus sOr moycn
d'y
porv nir ,
e'
en
d'~tre
affidu
i
leur tendre des pié–
ge~,
ii
muhiplier les dongers fans
leurs pos,
&
~
les
:muer par des op:tts convenabl<s . Le meilleur pi<!ge,
lorlqu'on íait en faire ufage' en celui qui en connu
daos beaucoup d'endroits lous
le
nom de
trat¡lunará.
Avsnt de le teodre, on commence par trainer un che–
val ou quelqu'aurre animal mort dans une ploine que
les
loupt
por
cotlrume de rraverfer; on le lailfe daos ou
gueret; on paffe le rareau íur la rerre des environs pour
¡u)\er mieux les p1s de !'animal, & d'ailleurs
le 6mi–
ltuifer avec
la
terre tgalée qoi doit couvrir le pié¡(e.
Pendant quel<¡oes. ouits le
/;np
rode autour de cet ap! t,
LOU
f•n• orer
co
lpprocher .
11
s'cnhardit enfin: i!
faut le
lai!í~r
s'y alfurer ph1licurs foi . Alors on reod
pl>~lieu"
p1éges :J.Utour,
&
on les coo,•re de truis pouccs de terre
pour en dtrober la conoo'lfsnce
:1u
dt!'Jhnt onimol .
Le
re:muemtnt de la
terre que cela
ncc:~.linnnc,
nu
p~ut
Ctre des particules odorontes de l'homme qui
y
rcllenr
rtveilient toute
l'inqui~tode
du
loup,
&
il ne faut
p.t~
e[perer de le prendre les premicres 11u1t'. Mai
entin
l'habitude tui fait pcrdre la dé6ance
&
lui don11c un·
fécurité qui le trahir.
11
ell un aoit 'd'un aurre gen
re
qui auire bien plus puiflammeur ·les
luupt,
&
dont
le~
gens du mt'tier font communémcnt un mynerc.
11
f;~ut
t:lcher de fe procurer lo matrice d'une
lo11V<
en pleine
chaleur. <;>n
la fait fécher dan¡ le four,
&
011
la garde
dans un heu íec. On place enfuire
3
plulieurs endroits,
foH dans )e
buis,
foir
dans la
pl:lirte un..: pic:rre, 3Utour
de laquel!e on répand du
fablc. On frottc
lo
(¡:melle
de fes fouliers avec cene marrice,
&
on en froue bien
fur·ruut les difftrentes pierres qu'on
~
pl:1cées. L'odeu r
s'y
.couíerve pendanr plulieurs
jour~,
&
les '""/'' miles
&
temeJies l'éventent de trCS-IOio : elle
le~
3ttlrC
&
Jes
occupe fortement . Lorfqu'ils fe font accoarumts
3
ve–
nir grauer 3 quelqu'une des pierres, 011 y
rcnd
le pié–
~,;e'
&
raremeor íans fucccs lorfqu'il en bien tendu
&
bien convert.
Quclque défiant que foit le
lo11p,
on le prend avec
alfcz de facilité par-rout oti les pitges
ne
tui font pns
c<>nnus. Mais lorfqu'il en inrlruit par l'ctpéricnce, il met
en défaur tour l'art des louvetiers. Cet anim•l naturcl–
lement grofiier , paree qu'il en fort, :1cqutert :1lors un
dcr¡ré fuptrieur d'intelligence,
&
il apprcnd
il
fe fervir
de rous les avantage5 que tui donne la
tineffc de fes
fens : il devienr néceffaire de cnnnoitrc route&
les rufes
de l'2nimal,
&
de
varier 3 Pinfini cellcs
qu'on
leur op–
pofc. Cct affemblagc d'obíervarions
&
de connoilfanccs
forme une fciencc dont la perteaion, comme celle de
tomes les autres, palfe
les bornes de l'efprit hum:1in.
f/oy<z
PtÉGE.
JI
en certain que fallS
tous
ces
moycns
de denruclion, la mulriplication des
lo11pt
devieodroit
funclle
:1
l'efpece humaine. Les
louvu
foot ordioaire–
mcnr
en état de porter 3 dix-hutt mois : elles fonr quel–
quefois juíqu'a huir ou neuf perits,
&
J3mais moios de
rrois. Elles les défcodent avec furcur lorfqu'il¡ íont at–
t~qué~,
&
s'expofent au.x plus grands ptrils pour
les
nournr.
Lo
u
P,
(Mal. m/Jic.)
L.s
parties mtdicamenteufe¡
do
loup Cont,
li'lon l'éoumtration de Schroder, les dents,
le creur, le foic, les boyaux, les os, la grailfc, la tien–
te,
&
la pcau:
&
encore Schroder a-r-il oublié la chair.
On préteod que les hochers f.1its
~vcc
une den< de
loup
fom
trc~-uriles
pour rendre la denridon plu• aiféc
aut enfan•;
&
que
(j
on leur fait portcr des denrs de
loup
en amuletle, ils ne font point IÍ!Jcts
i
la pcur.
l'armi les venus at1ribuées aux a111res partics dont nous
avons fatt mention, les rlus céiC:brées
fo~t
du
m~rnc
ord:e que ceue deruierc: il s'agir d'une
Cf.-..inture
de peau
ou de boyau d"
loup
contre la colique; Jc
r.-.
ñeorc ap–
pliqnée .aux bras ou aux jambes, 3lt moyen d'une bao–
delctle taite avec la laine d'une bre!>is qui air t'rt égor–
gée par
UO
/or.p,
&e.
ÍJ en ÍnutiJe d'o¡outer <JUe le peu–
ple meme croit
i
préfent
a
peine 3 ces cunres .
La graiffe de
lo~tp
n'a abfulomenr que le> qualités
trl:s·gé11ériques ,
tres-communcs des
graiiTcs
(
1/oya::
G
RJ\ISSE),
&
c'en encore
t:i
un remede rres-peu em–
ployé.
La íeule partie encare mife en
ufa~c,
a·cn le foie.
Les payfaos
&
les chaUeurs qui prcnnenr de<
l011ps,
oc
manquem poim d'eo cooíerver le foie
qu'il~
font f.!cher
au four' uu de le vendre
a
quelqu'a?Oticairc .
e•
en une
drogue qui íe rrouve alfe?. commonément dans les bou–
tique> : elle en vamée comre rous les vices du foie,
Oc
prin;:ipalemenr comre les hydropilies qui dtpendeot d'un
vice de ce viícere . On le doone en poudrc,
a
la dofe
d"nn gros: e'en on remede peu éprouvé. (
b)
On prérend que le
loup
fournit luí·
m~me
un remede
trcs-efficace contre ía voracirt;
&
l'on alfure que
li
o n
frotte les brebis avec fa 6eote, il ne leur
f~it
plus aucon
mal. Pour cer effct, on dit qu'il o'y a qu':l détremper
de la fienre de
loup
daos de l'eau; on
en
frotte enfuite
la gorge, le dos, & les cOtés des brebis: cene fiemo
•'auoche
(j
fortement
:1
leur laine' qu'elle
y
rene pen–
daot tres-long rems . O o prétcnd que les
lo11pt
oot de
l'antipathie pour l'odeur qoi en part,
&
qu'ils ne
rou–
chem poiut aux animeu.x qui om ért aiofi frouér. C'ell
a
l'erpérience
i\
connater
UD
foit qui, s'if
(~
trOOVO't
vtrimble, feroit d'un grand ovanuge daos l'tcooomie
ruOique.
Voy,z les M/m$iYa de
ra~li
1
H1tr ~le S:ud~,
amtle
17f3·
LooP.