LOG
/ofo>H4chi~,
que tot\te la pnliteffe du fiecle, des mceurs
douces, n'out encore pu bannir de la littérature, toujours
roalheureufemeot en proie
a
des frelons'
a
de; ame$ bar–
fes, qu'uoe !!!che envie porte
a
injuricr le petit nombre
de ceux dont le vrai mérite les off11fque,
&
dout la fu–
p~riorit~
les humilie.
On trouve des excmples de la feconde efpece de
lo–
gomachie,
c'efl-a-dire,
des pures di[putrs de mots,
cians
tous les fiecles,
&
<lans tous !es divers genres de
S
cien–
ces. Les écrits des anciens ph!lofopocs partagés- fur
le
fouverain bien en fourmi!lent; les JuriCconfultes de tous
les pays re difputant
[Qr
les premiers príncipes du Droic,
&
venam tous par <les routes
diff~reme~,
au booheur de
la fociété, feul
&
vrai
fnndeq:~em
des obliga¡ions réci–
proques de ceux qui la compofenr, tous ces divers jurif–
confultes qui s'écbauffem paree qu'tls ne s'entendent pas,
om
extt~mement
multiplié les éternelles
logomachies
lit–
téraires.
Mais il en eft une fource inépulCable dans
la fureur
de vouloir expliqqer ce qui de Ca nature
en
inexpliqua–
ble, je veux dire les m
y
Iteres que la Religion propofe
a
notre foi; C01}1bien de volumes pour
&
COntre, im–
menfes recueils de
logomachies,
n'a pa• produit le zele
indifcret \le ceux qui out voultL qémontrer ce qu'on de–
voit fe contemer de croire? commem en effet ne pas
bégayer fur Qes choCes que ceul"-méme qui font inCpjrés
ne voient que
co,,ftiflm~nt,
&
comr~t
ti-traverJ ttn mi–
roir?
Am:ndqn.s prudemme
nt a en
p~rler,
que Cuivant
les fiateufes efpérances que
no.usdonne l'eCprit 'divill,
nous ayoqs le privilege de l
es voir cla(remem
&
face
a
face.
Mais
U
faut, noos dit l'efprit de Dieu, qu'il y ait des
difpme~
; fach.uns done refpeéler une néceffité orclonnée
par la Csgelfe fou.veraine, fi m6me nqus ne comprenons
pas Con but;
ma1~
plus prudeAs c¡ue
les
fau<
devo~,
foyons juges plutót qu'aéleurs daos ces diCputes, nous
entendron~
beaucoup de
logomacbies,
&
l'oo ne pourra
pas nous
eQ
reprocher .
Nous avons un e:rempl<: frappant de .ces pieuCes
f~tJo
machies,
dans la fJmeuf<! d1fpute de
l'~ghfe
grecque avec
la latine. La premiere prétendoit qu'il
y
avoit en Dieu
'T,.,,
••!'.~"'•~•.", ~
la
~atine
q'en
3chnettoi~
qu'une . Aprés
la d.ifpute la plus vive, un Cynode convoqué pour <léci–
der cette importante queftion, des éYeques venus d' halie,
d'EgyRtc, de 1'1\rabie, de l'A!ie mineure
&
de la
Ly–
bie, ('affaire débauue
d~vant
eux avec beaucoup de cha–
leur, on trQU.v" que toute ceue controverf<! agitée de
pan
&
d'aucre avec tant de vivacité, étoit une pure
lo–
gomachie
. (
1
l
Oq oevoit que
logomachie
de ce genre daos, les écrits
des
L.oJ;:iciens, des Métaphy!iciens,
&
íUrtout des Cri–
tiq
ues 15(de¡
Commemaceurs. Le troilieme Cens qu'on
peut donner au
m.otde
logom<J<hie,
eO: des ehofes fu ti–
le~
&
d'uoe per
ite importance, fuívant en cela la force du
mot grec
">'",
qui ne lignifie pas feulement des paroles
mais
'\~ffi
des bagacelles', d,es chofes v1les
&
min.imes;
ce qoi rev1ent aux:
cxpreffions latines,
'luJ·ba
funt
verha
Jar<,
~c.
les
lo,p;oma~hus,
daos ce dernier feos Cerom done
ce que Flaccus appelle
(1) Oftl
ne peut nicr qa.e
f~,
Pere, de l'Egtifc. n'aycm cu enrre cux
des lo_gomachie• autremen' dit difputes de
mou ; m01is ce'
di(putes
ent
é:t~ tr~s~tnile.
poor
\'edairciO"~ment
de plufieurs
anides
de 13.
foi
chrttien.ne. telte fue
celle
que les grea.
&
les J-1tins eurent
eat
re eme (ur le mot grco
tf1r:·o~<:LO"$t. ~n
fran,ois
hyp•ft,f•
qui. en
ruatiere
¡;{e
Theoloqie í\gni6e
fMft•nre
&
puf•••lltl :
les
laun'l,
vfi
la haine qu'
ila avotent po_ur l'héré6e arienne évitoient Je dírc: trois
l.ip•P•fn :
l
•ti.ni.~;
•.
h~er1jis Arr'•n~e
'l't[•zJcln•flt
dtur«~
tru
hrp•fl•ftlo
~~;n~:~.an:
ev!~~i::~p~c;~!:neoi:r~r t~h;~ft~(eo~~ ~~~~~fiJur~~f~:
8c
Gu S Efllrit comme une feu le k
1oe"'e.
Gr•ei •utm•
.¿,,
h•·
r1ji1 Sddli•n.t., un/Cm pur;,
•
(7 fiUi.
(r
SpirtiHI S.•nlU byp•fl•fim
dt~•r1
erohi,tf,•nr-.
Telle eft l'o\)fervlltion du
f~avant
Su ice(' dant fon
Jexacon . Cette contef'tatfoo determina
la
tenue da Concile d'Aiexan·
drie done: parle l'aureur
de
cet uticle;
on
y diffipa
routel' le•
équiv01Jucs,
&
oo
y
anéra qu'l. )'avenir les latin.s ouJrocuroienr rroi1
hvpoll.1.ft;s en Dien.
&
le• greca t(ois
pe~fo.nne•
• dans le feos hor.
tbodox;e:il
convienr de Jire
a
ce fujet 1:1
lettrc qui fur écrice :aux:
antioclliens, au llom du Concile , elle
le
tro~
,t.vedaos le.
tome 1.
dt:s
ouvra~es
de S. Athanafe qui avoir érc! pre
fc:nc~
ce Concile .
L~~
lacms craicnozcnt. qae les grea
en.
admemwt en Dieu trois
hypctfhJea n'y
rc:coAnuff~nt
trois fubf\:aacl!s différc:nt,e'; Jeur crainre
toit food4e fnr ce que (a;c.hanr ils que les greca renJoient le mot
arin
,,¡.,14
par; celui de
~p~tr~wu
ils réU:roient, quoique, mal ..
~·
pro.
pos. fe root grec
"'"'""'"-~•t
au mot. latin
f~(,JI•nt,·•.
On.
a:'eft
appliqu~
da.n• les huit"rrcmiers Concilea e,l!ntr¡lUX
~
cxpolc:r le. vrai feos de
plafieun mou éq't'\voque• afin tle..
m ÍC":.Ulo:
éclaircir le 4ogme honbo–
doxe.
&
poar 6ter
~a.z
Ariens , :mx: Sabcllicn1. aax Nefloriens.
-aaY. Euticbic:o•,
&
.aur;:
~toaothelifles.
tous lea moyen•
•
&::
tou• le'
LOG
Ri.xaJ d1
fa,a
caprillá)
difputes qui font fans nombre daos tous les !iecles,
&
dont on peut dire qu'il n'ett aucune fcience qui en foit
e•empte,
&
aucun favaltt qui du plus
~u
moins n'ait
a
cet
~gard
des reproches
a fe
faire.
O
t~mpora
,
ó
more.1
!
Qui pourroit en effet
s'cmp~cher
de rire, lorCqu'on voit
des critiques qui om la réputatioo de
fav~ns,
difputcr
avec chaleur, pour favoir
Ji
le poilfon qui engloutit le
prophete Jonas étoit mate ou femelle; quel des deur
piés j!:óée mit le premier fttr
le territoire latin-; quelle
étoit la véritable forme des agraffes que portoient les
auciens romains,
&
une multitude d'autres queftioos too–
tes auffi importantes ,
Les anc1ens philofophes n'ont point
~~~
exempts de
cette maladie; Lucilnus les caraéléri!e par pn mor qui
n'a point vieilli: il dit,
ml!,iS s'il avoit lu l<'S ouvrages de nos philofophes fcho ·
lafliques
&
qu'il eílt baillé
a
la leélure des
logomachiu
dom ils lom remplis,
il
auroit tro11vé
c~ez
ce' mefftcurs
qqelque chofe de plus
r~el
que l'ombre ¡!'un ane .
' Toute la gravitl: des Th6ologiens ne
le~
a poiot em–
¡>~ché
de dqnoer dans ces logom:¡chiqucs inepties . S.
Paul cenfure ce qu'it appclle tJ•'wM
.:t•PQII'f'••u'"
,.,..,..
t
••,
..,..,,.r,un<
f•n~u,; !l~g\Ífe
grecque
&
14 latine o'pm-elles
pas gra vemem agité ce¡ queftioos férieuCes? convient-il
au~
eccléfiartiques de nourrir leqrs barbes; les
~véque•
pcuvertt-ils porter des ann.aux;
&
ces fameufes quetlion•
dignes de la Cagacité des cafuiftes auxquels elles étoient
gravement propqfées:
an
ji
'{Uis baptha"t in '!omine
patrua, filia
&
fpiritua janéli(S, baptÍfmt<S cffet le¡¡iti–
mus?
an
afinus po(fit biber< baptifmum
!
Qui ne oralndroit une maladie que faint Jeróme
&
faim .'\uguflin n'ont point évitée,
&
s'il¡ ont été au.t
prifes avec une chalcur qui JUitifie bien le proverbe,
'Lanttene animis ca:leflibru irte!
Pout Cavoir ft la plante dont l'ombre réjouit
li
fort
Jonas étojr des citrouilles ou du lierre, faut-il s'étonner
(¡
leurs fucceffeurs s'échauffcnt pour deS
fuJets qui
1\C
font pas
~hiS
iméreffans?
Saint Augurlin avoue que la verfton de faint Jéróme
qui
avo.itin.troduit du licrre au lien de citrouilles, avoit
cau
fé dans le temple le plus grand rumulte;
&
faiot Jé–
róme de Con cóté Ce plaint amérement qu'a cau!i: de
cette fayon de traduire le
kikajuu,
on avoit
cri~
contre
\ut
au f'\crih;ge; aull\ Ca[vin qui f.: conuoiffoit en viva–
cit~,
avoue que Caint Jéróme, daos fa
réponfe
a
faint
Auguflin , étoit Corti des bornes él'une honnete modéra–
tion;
&
ccpcndant
tot capita tot
fmfu
r, fur les chofes
importantes com'Tle fur les minuti<!s. Les uns préten–
dent que cette plante de Jonas étoit vigne fauvage; d'au-
tres ,
pritextes de foutenir de faulTes doarines 1 la
f~veur
de p:1roles qui
pouvoient
.,voir un
(ens
~ql1ivoque
. Ainfi
les Logomo.chies
oe
peuvent €trc dant:ereu(es qu':turanc qu'elles n'ont p:u de• cho(e•
otiles pour objet principal. mais toutcs fes fois que
la dilcuffio".
Be
l'examen
eles
mou fait na1cre
lie.s
connoiOances utiles
aux
fcit:n-
~~o'ue~ ~~;·~~~r lo~~~~a~h~esr~ro~:edi~ne~oi
de
illo~~::ge
0
.~cta~~~~~:
doive:nt
~ere
:tpprouvél!.s; J'art de la crüique les prefcrit ponr rro–
curer
l'avant~ge
de l'halloil'e,
&
¿es fciences; il
faut cepc:nd:lnt
convenir que les mou qui donnc:nt lieu
3
des contefbtions
éunt"
une foi' t:s:pli<¡ués,
&:
dapouilté.s
de coute équ ivoquc:
la
logom:1.
~~~:en'~r!l~rm~cud'esp3~C~
1
sq~~n r~~(~:;o~~~.t au:c~c:un~ri~ ~~i~~q~~c~•l~
c'ell:
en
eA'et le feul
~ttoyen
8c.
le plus lür ponr manifcfier les
iJ~cs:
de l"efprit
hum:~in. ~
qui font
lc.s
fources de la feience •
..:llc•
p!!a–
venr a'exprimer
o
&
ce n't:ll que
par
d~
mou
que
les
homme.s
fe
comrnuniquenr les fcicnces; or
fi
rous les hommes en prononrant
un
m~me
mor ne •'en
tcndent pas de la méme maniere
o
ib doh•cnt
"E:ceffaircmc:nt difpuccr
cnr.recnx , ch;aetm d'enx doÍr cxpliquer fes
raifons conformemert,t
a r idé:e qn'il •'en efl:
formC:e .
&.
de la
nl.l–
Q.iere qu'ib Jc
con~oi~enc
&
qu'ilt cro.ycnt Jui
t!cre proprc
&;
fui
~ieux
convenir\ cene.
d,ifpu~e
cft prt!ci(ement ce qu'on enc"·nd par
J.;
mot grec logomachle. C cft ccttc
mé~e
difpute qua
•"i.'!:tnnt ele.
Yé:e entre lc:s grc:c•
~>
Se.
lea latins
;!
l'occafton d\l mot
hyp•ft•f~,
.a
n~ce([ic~
l'alferobfée du Concile pour
le~
mecrre d'ac ord, J':1uunt
f~~~n;~·~~~= d:f!n:~~c~:éa:~dir.~~~~~b,~";.~lefi~~~~~e vdr~ir:~·j ~:.~;
devoit. donner ;\ aoe cx¡,reffion qui
reJ;_~rdoit
an anicle rrincipal de
Ja foi que nou• profeffon'. ainti qu'on l'.s obfcrvé
ci-ddfu,.
(
~
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