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LOG

l'cfprit hun11in

~

non pour en découvrir la nature,

1nais

pour en conuoi tre les

opérations.

ll

obG:rve avec

~el

a1t elles fe cotnbincnt,

&

cotntnent nous devo ns

les

conduire, afin d'a

cqut'rir rour

e

l'inlelligeocf;!

dont •nous

íommcs capables

~

Retnont3.Ut

a

!'orig ine des idées ,

il

en

dévcloppe la

génér~tion,

les

fuit jufqu'aux limites que

la n ature kur a prcfcrites,

&

fixe par-1'1 l'étcodue

&

les

bornes d.:: nos connoi!Taoces. L:.t Haifon des idéc:s, foit

2vec

les

tignes, fo it entre

elles,

efl

la ba[e

&

te

fonde.–

menr de Ion fy!lbne. A

la faveur de ce príncipe fi

limpie en lui-meme

&

ri

t'écond en méme te:ns d:ms

f~s

conf6quen=ei,

il

montre quclle efl la {()urce de nos con–

noilfanccs .. quels e1.1

foru

les matériaux, co:.nment ils

font m is

Ctl

ceuvre, quels inllrumens on

y

emplo¡~ ,

&

quelle ell la maniere dont il faut s'en

fcrvir.

Ce pria.–

cipe

n'efl ni une propofition vag ue, ni une maxime ab–

ttraite, ni une

fuppofhion gratuit:c;

mais une expérience

conflante, dont

toutes lc!s conféquences font

confirm<!es

par de n o uvel les c:xp¿rit!nces. Pour exécuter fon

def–

fein '

11

prcnd les choies d'aum haut qu'il !ni en poffi–

blc.

D'un

córé, il

re1nonte

a

la

perceptioo,

paree que

e"ert la pretniere

opération

qu'on peut

remarquer

dans

l'atne;

&

il

f::ut voir

commeot

&

dans quel

ordre, elle

produit

totttes cellt>s dont nous

pouvons

acquérir l'cx:er–

cice.

D "un

~utre

cóté,

il

commence

a

u

langage d':tél:io n.

11

explique

commcnt

il

a

produit

tous ks arts qui

font

p ropres

a

cxprii11C:f

no;

penf~~s;

l'art

des

gellcs'

la

dan–

te,

la parole, l3 déclatnJtion, l'<lrt de la

note r,

celuí

des p-:n:omitnes, la mufique, la poétie, l'élaquence, l'é–

críture,

&

lc:c;

ditférens caraéteres 4cs lan5ues.

Cene

h10o:rc

du

lau gsge fcrt

:i

moncrer les

circonflau

ces

h:s

lignes OIH été i1naginés;

elle

en t:1it

connoic.re

le vrai

lc.:n:; , apprend

a

en

prévenir les

abus,

& ne laitre

aucun

t..iou te

rur

t•originc des

idécs .

En

ti

u aprCs ::i.Voir déve–

lopp¿ les prog rl:s

dc::s

opé rarion$ de l'ame

&

ceu1:

du

l.1u1:p.~c,

il

indiq ue

par qucls moyens

on

peut

'vi

ter

Pc::r–

r~:ur ,

&

tnonrrc::

les

rou

res qu

'oq doit

fulvre, foit

pour

fair~

des

dt!couvcncs,

foit pour in(lruire

les

autres de!

t:d:cs

qu•un a faites.

Selon

cct 3.Uteur,

les fenfauons

&

les npé• acious de

n utre

a1pr;

font les

matériaux

de tou–

tc

n.:1s

coanoiffaoccs;

tna;s c ·dl

la

n!R<:" xion

qul

les mct

en

a:

u ' re , t:a cherchant

par

des combtnaifons

les

rap–

ports

qu'il.; reufcrmc:nt. Des geOes, des fans, des

chif–

fn::. ,

d~S

lcttres, font

)CS

inflrll'llCOS dont

elle fe fe¡-t,

qtH.:I'-}n.:

étr3ngcr

s qu'i

ls

foient

i

nos

i::tées ,

p our uoui

élc::ver

aux

conn•

\Ítf.ln

::es

les plus fublimes,

Ce1te

liai–

fon

né:-::ífJ.irc-

de

s Ci;:;n

es

a\'ec

n o s

idées

1

que

Bacon

4\

fo.,pc;onnéc ,

&

que

4 o cke a l'ntrevue,

il

1'~

parfaire–

m -:ur

approfondie.

M.

Loe

k

e

s'e(l:

irnagiu<!

qu'au

ffitót

que l'a:ne rec¡:oit des idée• par les reos' elle peut

a

ton

grc!

le~ ¡·~péccr ,

!es

c:>mpof~r,

les

unir enft:ln!llt: avec

u ne

•¡:~riété

i

nfir:i

e,

&

.en f:tirc:

toutes forres

de notions

complcxcs. I

\1-a.is

il cO c onfiant que

dc~ns

l

9

enf

,tnce

no us

:1vons

éprnuv

é de

s

f<.:nratiorJs,

lqnotc~s

:

:tTJ.nt

que d'en

t3voir ti:cr des

id~cs.

i\inli ,

l'::tm~·

n'ay

ant p

a~

des

le

prcn1ic..·r

ioilallt

l'c:xcrcice de

toures

íes

o pérarions, il étoit

clf~.:nr:cl,

poor

1n :cux

développer

lc:s

reffiHts

de

l'enten–

dclncnr hunu:o, Je tn()ntrer cotn,enr elle acquiert cet

cxerctcc,

&

qut:I e u etl le:

proKrC:s.

M. L oke,

comme

J~

vicns

d~

le

dire,

0

9

a fait

que

l'e ntrevoir;

&

11 ne pa–

rolt pas que perfuu ne lqi <;:o

ait fair

le reproche, ou

ait

c:f"yé de fu¡>pléer

á

ce<te panie de Co n ouvrage . En fin,

ponr conclure

ce Que

J'ai

a

dire fllr cet ouvrage, J'ajou–

tcrai que

ron

principal métite

ell:

d'~tre

bien fon:tu'

&

d'érre aav3illé

a vcc cet efpric d'analyfe,

cette

liaifon

¿'id~es,

qu'.on

y

p:"pof~

co:nme le príncipe le plus fim–

p!c., le plus

hlfll(t~t:ux

6(:

le:: plus fécond, auqnel l'efprit

hun:aiu

dc,~oit

tau s

fes prngrCs dans te

retns meme

qu'il

n'C!'n rcanar'Juoic pas

l'intluc;Qce.

Quclquc dlvc-rll.:s

fo rn1es

~U

1

:\it

pris la

lo~it¡ru

entre

ran r de

ditférc::ntes •naios qu\

y

onr rouché, toutes con–

v icnncnr

cepend.ant qu'elle n'eft qu'une

méthode

pour

n ous

f..~.irc

déc0uvdr le

vrai

&

nous

fai(·~

éviter le f:tui'

:i

qud ..

.p.le

Cujct

~u'on

la puilTt! appliquer;. <;'efl

pour

cela

qu•t:lle

cll

appeliée

l'organ~ á~

la vértt¿,

la

t;J¿

der Scint–

'~s , ~~ /~ ;:~úde

dcr connoiffancei h:tm.:incr ..

Or

il

paroit

qu•clh:

rcinr>l.t-a

parfaitemcn t

ces fo nétions, pourvu

qu'd–

lc d1rige bien

n<~s

ju&emens:

(ji;

teU

e:

c;lt, ce m.e fcmble

.fi)n

nnique t:in.

Car ti F

poffede l'art de jn"er fainement de tous les

fu~els

fnr

lefquels I:OA

r~ifon

pe;t s'eJ;ercer,

ceHaiot:lnenr

dC~-l1. tnCn~e

J'3ura\

la

lo_r:iq~~

univc:ríellc.

Quand

a vcc

cd.t

Ull

ponrruit

re

tigurer qu'il

o'y

eOt

plus

:J.U

m o nde

3l1C.Joc.

regle

pour

dirigcr

1~

premlerc

&

la noifit:tne

opt!–

ration de

l'efprit

t

c~e(l-3)clirc

ta

ftmolc

repréfentation

de'>

o~lJ<'ts

&

la

conclufion

des fyllogiCtnes, ma

logiqu~

n•y

pcrCrnit rien . On

vqic

par-1 3, ou

que la

prt!micre

&

}a

troilic,nc

OtJération.

n.::

fan c

eúcnt'ellctneot

autres

que

LOG

le

ju~cmen.t,

foir

d~ns f:~ t~H:t.lité,

foit d

:t.ns

fes parties •

ou

du-lnCJtns

que la prem•ere

&

la fec

ond

e opéradon

tendent

cllt:s·m~mes

au jugement, c otnme

:1

leur der–

n iere

fin.

Ainfi J'aurai droit de

conclure

que la deroiere

fin de la

logu¡ue

elt de diriger nos ju.;emcns

&

de

n o u•

3ppreodre

3:

bien

juger; eof1rte

que

(OUt

le

refie :\ quoi

elle peut

fe

rapporrer, doit

uniqu~Inent

fe .-rapporter to ut

eotier

3

ce bu

t.

Le jugement

en

done la feule fin de

la

logirne.

un grand nombre de philofophes re récrienc

eontre

ce

fentilnenc,

&

prétendent

que

la

I(Jgh¡~ee

a p0ur

fin

les

quarre

opérations de

l'cfprit;

mais

pour faire

voir

combjen

ils

~'.a:bufettt,

il

n'y a

qu'i

lever

l'"~qnivoque

que produit le mot

fin.

Quelques-uns fe fig urent

d'~bord

la

lo.~irue

(

&

a

pro–

portiou

les

aurrcs ans ou

fctences-)

commc

\lne Corte:.

d'iotelligence a bfolue ou de

divioité

qui

p1efcrit certs.i–

nes

lois

3.

q110i

it

faut

que

\'univcrs s'affuj ettilfe; cc:pcn–

dant cette prétcndue .divinitt

en

une chinl ere.

Qu't:fi:-ce

done

réeltemeot

qu~

Ja

Jogique?

rien

autre

chofe

qu~uu

arpas

de

r~tle);ions

éeritC'S

o u n on

.écrites,

appelléc::s

re–

.(ÜJ'

pour facilitcr

&

diriger

l'efprit

a

faire

fes

opéra–

tioos

auffi·bicn qu'il

en

ert capablt!: voi13. au jullc ce que

c•ect que la

logi'f"'.

Qu'en-ce que

fin

préfentemem?

c'el~

'" l:>ur anquc) un étre in¡etlig-em fe propofe de p>r–

ventr.

Ceci fuppofé, dcmander

(j

la

logirue

a pour fin tel–

Jcs o u te

!les opér:¡.tions

de

l'a•ne, c'etl de:nander

(i

un

alnas de! réflexions

écrites

ou non écritcs a pour

fin tetle

o u telle chofe. Que! feos peut avoir une pr•>po firio n de

cetce

n at:ure? Ce

nc

font

done

pas les

rétl cx ions

me

mes

ou

Jenr

amas qui peuvenr avoir une

fin,

m 'liS

unique–

ment

ceux

qui

fon t

ou qui ont

f:1it ces

réfl¿xio ns, c'ell-

3.-dire

que

ce

n'cll

p3s

la

loe;i91u

qui a une fin ou qc.i

en peut

avoir une,

tnais uniq11ement

les

logiciens.

Je

fais ce qu'on

d :t

co1n tnJn<!ment

2. ce fu

)Ct,

qu'

aucre eCl la fin de la

lo.eiru~,

&

ancre

efl

Id

tin

du

lo–

gicieo; aatre la fin de l'ouvrage,

finis operis,

.&

autre

Ja fio de celui qui fait

l'ouvra!{e

a u de t'ouvrier.,

finif

operan#s.

Je fais, dis· je ,

qu'on

parle ainfi co-nlhuné–

Ol~nt,

tnais

ji:!

fais

auffi

q 1..-te

fouvcnt ce

lan~ar.e

ne

ri–

gni6e

rien de

ce

qu'on

imagine: car quelle

fin, qllel

bot,.

qqclte

intcntion peat íe

prooof~.:r

un

ouvragc: ?

11

ne fe

trou

ve

done aucuO. fc:us détenniné G1us le tn"1t dt! fin,

finiJ,

quand

H

s'attribue

:l

d!.!s

chafes

inanitnées,

&

non

aux pcrf<>nnes qui (eules Cont capables d'avoir

&

de Ce

pro_pofer

une

6

n .

<..¿ttd

efi

d t)OC

le

Vrt:.i d'!

ceS

mots

finh operiJ?

c'efl::

h

fin que fe propofent comn1unément

c~ux

qoi

s'ap–

pliqq~nt

a

CCtte forre d'OUVr:l({e;

&

la fin

de

l'ouvrier ..

fini¡ qpeym¡tir ,

ert la fin p3rticnlit:re que re

propoferoi~

quclqu'un qui s'applique

a

1~

meme forre d'ouvr3ge:

outre la fin cotnlnune que l'o n s'y

proporc

d'ordiaaire

en

Ct!

tens,

on pcur dire qul.!

la

fin

de

h.

pc::inrure

eU de

rep1

éfenter des objcts corporels p:1r

le

n1oyen des

lméa–

mo:::ls

&

-des

COUICUCS;

C:l.C

telle e r\ la fin COllllnune de

ceux r¡ui travaillent 3

peindre: au

lieu

que

la fin du pe!n–

tre

e!l une fiu

particlllierc;:, outre cettc:

fiJl co1nmune,

ravoir de

g~gocr

de l'argenr' ou d'acquérir de la répu–

tation, ou

fimplc;rneQt

dt: fe divertir.

Mais

en

quclqu~.:

feos qu'on le prenne, la

fin

de l'art efl tOUJO\Hs

celle

que

fe:

pro pofc:,

nou

pas

l'Jrt

lUClne, qui

n~etl

qu'un :11nas

d<:

réfl~~ions

incapables de re propofer une fin. m ais cd–

le que fe propofent en

géu~1

al ceult qui ont cnfeigné mt

étud'é cct art.

L~

chofe

~tant

expofé" fou• ce jour, qua dcvient

cette

qn~nion,

que! k ell la 6n de 1>

logique?

Elle fa

réfout

a

celle-ci: quelle en la fin que re fo nr

propof<~c:

eommunémcnt:

ceui

qui ont donné des regles

&

fait cet

amas de rétlexions

1

qui s'appelle

I'Art

ou

!tJ

jcit:nce

d~

la logirue?

Or c cttc queltio n n:ect plus qu'un point ?.e

fait

avec lequel

on

trouv~ra

qu'tl

y

a aurant de

fins

dtt–

férentes de la

logirr

u,

qu'•l y a eu de différcns logiciens.

L3.

plüpart

ayJ.nt

d o nné des

re~les

&

dirigé leurs re–

tlexions

¡¡

la f

or me

&

a

h

pratique du

fyllogifm~.

la

fin de la

logique

en

ce

Cens Cera la maniere de

faire

des

fyllogifmes daos to utcs les Cortes de modes

&

de fig

u–

res

dont on <:Xpliquc

l'artifiee

daos les éC<lles; tn

'l.ÍS

une'

J,gi:¡tu

oU

les

a.uteurs

otu

rcgardé comnH: pcu

i

1n ~

porrant t'e,nbarra' des

re~les

&

des

réftc::xio•'s nécdTai–

res

pour

f:~irc

des fyll og ifmes en

toutcs

fortes de

1nodcs

&

de

figures, une

lo(i¡zu

de_

ce cara_tle_rc , di;-jc, n'a

point

du tour la fin

de

la

logtt¡u~

ordtna.tre, paree que

le tooicieu ne s'erl poinr

propof¿ cette fin.

A~

rclle

il

fe

uouv~ra

néantnoins une fin

commone

3.

tOUS

les

logiciens,

c'efl d'atte"ndre

tOlljOtlfS

i

1a

vé–

,·ité interne'

c'eCl~3.-dire

a

une jutle

liaifon

d,idé'es puur

former des jngemens vrais, d'une

vlritl

int~rne, ~

?O[]

pas d'ttne

-vér·ité

externe,

que le commuu

des

logtctens

ont