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LOC

reOe paul'te:

Locke

ie [avoir

&

nc s'en foucioit gue1e.

Le chevalicr Ashley,

G

connu dans la [uitc (ous le no

m

de

ShaftibrtY)',

s'attacha le philofophe, moius encore p;ir

les pen!iom done il

le gratifia, que par de J"eOime, de

la confiance

&

de l'amuié. Oo acquiert un homme du

mérite de

LocJ.~,

1nais

on ne l'achete pas. C'ell ce que

les

riches, qui font de leur or la me[ure dé tout, igno–

rent, excepté

peuc-ctr~

en Auglcterre.

ll

en rare qll'un

lord ait el\

a

fe pJaindre de

l'in¡;r:nitude d'uc [avnnt.

Nous voulons etre aimés:

Lockc

le fut de milord Ashlcy,

du duc de Bukiugan¡, de milord Halifax; moins jaloux

de leurs

titres que de leurs lumieres , ils é.toicm vains

d'etre Con égal.

Il

accompagna le cornee de Northum–

berland

&

fou épouíe en France

&

en

ltalie.

l1

tir l'é–

ducarion dn fils de milord Ashley :

les pareos de ce

jeune reigneur lui laitrereor le foin de marier

fcm

éleve.

Croit-on que le philofophe na fue pas pi us fenlible

3

certe marque de conúdération, qu'il ne l'eut été au dun

d'une bour(e d'or?

I1

avoir alors tremecinq ans.

11

avoit

connu que les pas qu'.on feroir dans la recberche de

13

vérité feroient toújours incertains

~

tant que l'inflrument

uc fer<)ir

p~s

micux connu,

&

i1

forma le projet de f<>n

efiai fur l'enrendement humain. Depuis, ra forrune foof–

frir différcntes révo!utions; il perdit fuccelfi ve¡nem plu–

fieurs emplois auKquels la bienveillance de 1es prmeaeurs

l'avoir t!levé. 11 fur atraqué d'éthifie; il quirta fon pay·

il vine en France o•l il fut accoeilli par les perfonnes les

plus dillinguées. Attaché

a

milord A shley, il

part~¡;~a

1.-t

fa1•eur

&

fes di(graces. De retom

ñ

L o ndres, il

n'y

dcmeura pas

lon~·tems.

11 fur obligé d'aller chercber de .

la fécndté en

Ha

llande, ou

il

a'che,·a fon gro nd ouvr,–

·ge. L es hommes puiJTans font bien

ínconféquens; ils

perfécurenr ccux qui fout par leurs talcns In gloire des

n:Hions qn'ils gouvcrncnr,

&

ils craignent leur défertlon.

Le roi ·d' Angleterre offcnfé de la retr:llte de

L ocke,

fir

rayer ion nom des regillres du collége d'Oxford. Dans

la rnac, de

s amis

qui le regrettolem folliciterent fon par–

don; mais

Loc.íe

rejetta avec fierté une grace qui l'au–

r.oit accufé

d'un c

rime qu'il o'avoir pas comrnis. L e roi

indigné Je

fit

demander

aux ¿tats généraux, avec

qua~

trc-vingt-qnatre perfonnes que le mécootentcment de l'a;l–

lOiniOration avoir attachées au duc de Monur..oorh dam

une entreprife rebelle.

Locke

ne fue poim liv ré , il fai(oir

pea de cas du duc de Montmouth; fes delfeins lui pa–

roitToient auai périlleux quo mal éoncertés.

11

fe fépara

du duc ,

&

re réfugia d'f\mllerdam

a

Urrech t

&

d'U–

trecht

i\

C leves, ou il vécur qnelque tems caché.

c~pen:hnt les troubles de l'érar celferenr, fon innocénce fut

reconnue; on le rappclla, on lui rendit les honneurs aca–

démi'j\Jes dont oo l'a•·oit injuOcment

priv~;

on lui offrir

des polles importans.

Il

rentra daos fa patrie fur la mi!–

rne fiarte qui y conduifoit la princelfe d'Or:mge; il ne

tim qll'ii lui d'erre envoyé en d ifférentes coors de l'Eu-

. ro pe, mais Con

~out

pour le repos

&

la médiration le

détacha des affa1res publiques,

&

mit la derniere main

a

fon rraité de l'entendement humain, qui parur pour la

premí<;re fcis en

1697·

Ce

fue

alors que le gouvernernenr

rougit de l'indigence

&

de I'ob[curiré de

L ocke;

on le

contraignir d'entrer daos la commiffion

~tablie

pour l'in–

t~rl!r

du commerce, des colonies

&

des phntations.

S

a

fanté qui s'affoiblilfoir ne lui

permi~

pas de

vaq~er

long–

rems

a

cene importante foné.lion; ,, s'en dépoutll:l, fans

ríen retenir des honoraires qui y éwient

nttach~s

, fe

retira

a

VÍ)l~t-cinq

milles de L o ndres , daos une terre dn

cornee de Nlarsham .

[1

avoit publié un petit ouvrage fur

le gouverncment civil,

de imperio civifi;

il y oxpofoit

l'in¡unice

&

les inconvéniens du defponfme

&

de la ty–

rannie.

Il

compofa

a

la campagne fon traité de l'édo–

c ation des enfans

fa lettre fur la tolérance, fon écrir

íilr les moonoies ,'

&

l'ouvrage lin)\nlier intitulé

le chrí–

flim~ifme

raifonnable

oii. il bannit rnus les mylleres de

Ja reli"'•on

&

des

au~eurs

[acrés, reOime la raifon dans

fes.

dr~its,

&

ouvre la porte de la vie éterne!le

il

ccu>.;

qlll

auront cru en J. C. réformateur,

&

prattqué la !01

naturelle . (

r)

Cet ouvrage !ni [u[cita des haines

&

des

difpure.s

&

le dé...outa du travail : 'd'ailleurs

fa

fanté

s'affoibdJToit.

11

e;

livra done rout-i-fait au rep"s

&

a

la leé.lure de l'écrirure fainte.

11

avoit éprouvé que l'ap–

proche de l'été le ranimoit. Cette failon ayanr ceJTé de

produire en luí cer

eff<t,

il en eonj eé.lura la fin. de fa

vi<:,

&

fa

conje~ure

nc;

fm

que trop vraie.

Ses

¡ambes

'I'Qme IX.

(2}

Toat homme fage • Jet_tré,

&

vrai

C<\thollqlte •

f~ait

1 quoi s'cn

ten ir pour

poner

(on

JUgt!meo.t (nr eet ouvrage . comme fur

totu

les aqtre

1

de Lockt:.

~

trouvera

pcu

cX"aétes

fes exprcaions dont

LOC

s'entlerent; il aunan<;::\

lu i-mi!me

fa

mort

a

ceux qlli

l'environnoient. L es malades en qui les forces défaillent

avcc rapidiré, prelfenteot, par ce qu'1ls

en ont pcrdu

dans un cenain rems, ¡u(i:¡u'otl ils

p~uvem

allcr avec ce

q:~i

leur en

re(te,

&

ne fe rrompent guere dans

leur

calcul.

Lode

mounH en 1704, le

8

Novembrc, dans

fo n fautc:uil ,

1n

ahrc

de fes pt:nCées,

conlnle

un

hon1n1c

qui s'éveille

&

9.ui

s'alfoupit par intervalles jufqu':lu mo–

mem ou il

cefl~

de fe réveilkr; c'en-a-dire que lon

dernier jour fut l'image de come notre vie.

JI

étoit fin

fans

~ue

faux, pbif:mr fans amertume,

ami de l'ordre , cnncmi de la difpute, confultanr volon–

tiers les autres, Jcs

cpnrcillant

a

[on

tour ,

s'acc;onl mo–

dao t aux efprits

&

au>: caraél:eres, trou vanr par-tour l'oc–

caliou de s' éclairer ou d'inltruire, cutieux de tout ce qui

.

appartient aux.

ans

prompt

a

s'irriter

&

a

s'appailt::r ,

hounéte homme,

&.

rnoins cml vinifle que focimen.

11

renouvella l'ancien axiomc,

il

ft'y

a rien dans l'en–

rendernent qui o'ait été aupa(avant daos la fenfation,

&

il en conclur qu'il n'y avoit aucun pnnc1pe de fpécul:\–

tion, aucuue idéc de Jnorale innée.

D'ml

¡¡

nuroit pu tirer une au<re conféquence tres -oti–

le; c'en que cauce idée doit

~e

réfon?re en derniere dé–

compofitiun en une repréfenrauon fenltble,

&

que pu•fque

toLH ce qui etl dans narre eotendemeot ell venu par la

voie de la (enfation

tour ce qui íort de narre enteuáe–

mem e!l chlmérique', ou doit en rerournanr par le mé–

me chemin trouver hors de nous un ob¡et feofible pour

s'y rattacher.

D e-13 une grande regle en pbilofophie, c'efl que tome

exprellion qui ne rrouve pas

hor~

notre efpr!t un ob¡ct

fenlible auquel elle puitTe fe rattacher , etl vutde de feus.

11

me parott "''oír pris

fonv~nt

,pour des

idées

~es

chofes qui n'en fonr pas,

&

qUI neo peHvent l!tre da–

pres fon príncipe; te! en, par

exem~le,

le frmd, le

chaud, le plailir, la douleur, la mémotre, la penfée, la

réflé:don,

le fommeil, la volonté,

&c.

ce fom de•

états que nons l\Vons éprouvés,

&

pour le(quel• nom

avons jo venté des figncs, maiS don t nous n'avons

null~

idée, quand nous ne les éprouvo'?s plus. J e

?e

mande

3'

un homme

e~

qu'il entend par platlir, quand tl ne JOUit

pas,

&

par douleur, quand il

n~

fouffre pas. ,J'avouc.,

pour moi, que ¡'ai beau rn'exammer, que Je n apperc;:ots

en moi que des mots de r.éclame. pour

recherch,~r c~r­

tains objers o u poor les

év~tcr,

R1en de plus. C en. un

grand malheur qu'll n'en

f~ir.

pa.

a~tre.ment;

car

11

le

mot

plai/ir

prononcé ou ml!d!té ré\•e¡llolt e!1 nous quel–

que fenfation, quelque idée,

&

li

ce o'érou pas un

f~<;>

pur, nous rerions heureult

a

utam

&

auffi fouvcnr qu 11

nous plairoit ,

Malgré tour ce que

L ocke

&.

d'autres ont.

~cric

fur.les

idées

&

fur les

liJ;~nes

de n

os tdée

s, ¡e cro1s la m:wcre

route nouvelle

&

la fourcc

ímaé.le

d'une infiuité de vé–

rítés

done la connnoiOauc

e timplif

iera beaucoup 13

ma–

chín~,

qu'on appellc

~.fprit,

&

com?liq~era

prodigieule·

mene la (cience qu'on appelle

gr.-rmnuure.

La log•que

vratc peor fe

r~duire

ii an tr<:s-pcdr nombre de pages;

mais plus cette étude fera courre, plus celle des mots

fera longue.

1\,pres avoir férieufemeot

r~H échi ,

on trouvera peur–

etre,

{O •

que ce qL1C

tlOUS

appclJOOS

/iaijon

d'

Jdlu

da~S

notre eotendement, n'efl que la rnémmre de la

r;oex•–

tlence des phénomenes dans la namre;

&

que ce que

nous appellons daos notre

entendemen~

conflquence

n'e(t

autre chofe qu'un fouven ir de l'encnatnemem ou de la

fuccellion des effets dans la nature.

,.o.

Qne coutes les opérations de l'entendcmen_t

~7

ré–

duifent ou

a

la mémoire des ligoes ou ro

m,

o u

a

l

tma~

gination ou mérr,oira des formes

&

figures.

Mais ce n'.;n pas alfez, pour i!tre hc;ureux , que .de

jouir d'un bon efprir, il faut encare avotr le c;orps. fam.

Voilii ce qui dé_rermin.a

L ocke

a

co.mpol~'<

[on rra1té de

J'éducation, aprcs avou· publlé celu1 de

1

entendemenr.

L ocke

prend

l'enfam qnand il efl né.

l1

me

femble

qu'il auroit dil remonter un pen plus !1aut. Quoi done?

n'y auroit-il point de regles

a

prefcnre pour la P!·odn-

S

s s

ébon

on u(e

ici

poor expofer le lnlt du

~hr(flianijmt '!'••"f,nn•H~

·

11

?..:~.~

..

roit

été

beaucoup micux dit; •,}

i/

prétend

..-,lnsnnt~ ~c.

door:e

._

raifon des

droiu

qu'c:lJes n'a pas.

~ ~l!nte

d.

og,vnr

la porte !;:;;c. lZ}