LIV
ll e!l n<!anmoins nécerraire de connoitre
J'&f
r,.¡.
me–
me, autant qu'on le peut, le meilleur
livre
en ehaque
genre de L iuératurc : par excmple, la mcilleurc Logi–
que, le meilleur D iél:ionnaire, la meilleure Phyfique,
le meillem Commentairc fur
b
Biblc, la meilleure Con–
cordance des
E
vau¡¡~lines ,
le meilleur Traité de la re–
ligion chré:ienne,
c:rc .
par ce moyen on peur
fe fbr–
mer une bibllothequc compofée des meilleurs
livrts
en
chaque genre. On peut, par excmplc, confulter pour
cet effet, le
livrc
de PoJ>Ie, iutitulé ,
cm(ura cclebrium
autlorum ,
ou les ouvrages des plus confidérable
s écri·
vains
&
de< meilleurs autenrs en tout genre font
cx.po–(és: connoicrancc qui conduit
a
en fairc un bon
choix.
Mais pour jnger de
b
qoalité d'un
livre,
il fant feloa
quelques-uns , en confidérer l'autenr, la date,
les édi–
tions, les traduélions , les commcntaircs, les épitomes
qu'oa en a faits, le Cueces, les éloges qu'il a mérités,
les critiques qu'on en a faites, les condamnations on la
fuppreffi on dont on l'a f!étri, les adverlaires ou les dé–
fenfeors qu'il a eus, les cominuateurs,
&c.
L'hitloire d'un
li·vre
reuferme ce que ce
livre
eomient;
&
c•en ce qu'on appelle ordinaircmcnt
cxtraie
ou
tma–
lyfe,
Ca mme font les JOUrna!ines;
OU
fes acc.(foireS, Ce
qui
reg~rde
les littérateurs
&
les bib!iothécaires.
Voyez
jaUR~AL.
L e corps d'un
li·vre
confine dans les matieres qui
font traitées;
&
c'eflla partie de l'autcur : entre ces ma–
tieres il
y
a
un fujet principal
a
1'6.,ard duque! to ut le
rene en feulement accclfoire.
Les incidens accecroires d'un
livre
font le ticre , l'épt–
trc dédicatoire , la préface, les fammaires, la table des
matieres, qui font la partie de l'éditeur ;
i\
l'exceptioo
du titre, de la premiere page ou du fromifpice, qui dé–
pend quelquefois dn libraire.
Vo yez:.
TJTRE.
Les feotimens doivent entrer daos la compofitio!l d\m
livre,
&
en étre le principal fondemen t : la méthode ou
l'ordre des matieres doivent y .ltgner :
&
en fin, le nyle
q11i confine
dan~
le
choi ~
&
Y""arrangement des mors,
en camme le coloris qui doit étre répandu fur le tout.
VoleZ
S E~Tt~{E ~T'
STYLE' M ÉTHallE .
On attribue
au~
i\llemands l'in vention de¡ hifioires
littéraires, comme les
iourntriiX
, les
catalogues,
&
au–
tres ouvrages , ou l'on rend compte des
livrei
nou veaux;
&
un auteur de cene nation ( J ean-Albert Fabricius)
dit modenement que fes compatriotcs fout en ce genre
fupérieurs
a
toutes les autres nations .
Voyez
ce qu'on
doit penfer de cene préteotion au mot J OUR NAL . Cet
~uteur
a donné l'hinoire des
livrei
grecs
&
latins: W ol –
fius celle des
li•wn
hébreu~
: Boecler celle des princi–
paur
livres
de chaque fcience: Struvius
celledes
lh•rcs
d'Hinoire, de L ois
&
de Philofophie : l
'ab.béFabrieins
celle des
livres
de fa propre bibliothe
que: Lambecius
ccllc des
livres
de la bibliotheque de Vienne: Le long
celle de
l~rn
<le
1'
Ecriture: Mattaire celle des
livres
i:n primés avant
' ffO.
"Voyez
R eimm.
Bib/. tJCrMm. in
prd!fat.
P'""$:
t. pag.
3·
BoC
ad m;t. {cript. ee&lef cap.
iv. parng. xtij.
p.xg.
124.
&
fu¡.
M ais
a
cen~
foule d'au–
teurs , fans parl
er de la Croix-du Maine, de Duverdier,
d« Fauchet , de Colomiez,
&
de nos ancien bibliothé–
caires, ne pouvons-ncus pas oppofer MM . Baillet, D u–
pin, dom _Cellier, les auceurs du J ournal des favans, les
JOU~nalines
de Trévoux, l'abbé D esfontaincs,
&
tant
d'autres, que nous pourrioos revendiquer, commc B;ty–
le,
Bernard, Barna)(
e,
&e?
Braler un
liv":
Corte de puoition
&
de í\étricrure fort
en
ufa~e
parmi les Romains: on en commettolt le fain
aux triumvirs, quelqGefois ant prétems o u aux édiles .
Un certain Labienus, que fon génie tourné
a
la
r.~tyre
fit furnammer
R abicmu,
fut,
dit-on le premier contrc
les oovrages duquel on fév it de la Corte. Ses ennemis
abtiureot
\m
fenan1s-confnlce, par lequel il fut ardonné
que cous les ouvrages qu'aYoit campofés cet aateur pen–
daot p!ulieurs aonées , feraiem recherchés pour etrc hrd–
l~s :
chofe étrange
&
nouvelle , s'écrie , Sén.eque, févir
comrc les Sciences!
Res nova
&
infruea, fupplicium
de fludiis fmni!
e~clamation
au re!'e froide
~
puérile;
puifqu'en ces occafions ce n'efl pas contre les
S
ciences,
m'ais centre l'abus des Sciences que fév it l'aotoriré pu–
blique . On
~joute
que Caffius Servius ami de Labicnus ,
entendant prononeer cet arrét, die qu'il
f~lloit
auffi le
nller, lui qui avoit gravé ces
/ivrcs
dans
r.~
mén¡oire :
'"""me vivum comp11ri oportet, qui illos didici
i
&
que
Lab!enus ne pouvam furvivre
a
fes ouv rages,
S
e nferma
dans le tombeau de
f<S
ancetres,
&
y
ffiOllrllt de lan–
gueur.
Voy•z
Tacit.
in agríe. cap. i;. n.
;. Val. Max.
lib.
J.
cap.j. n. xij.
T acit.
.!lnnal. lib. IV. c. xxxv. n.
iv.
Seneq,
C~'!_tro'!'-
in
pr<~:fat. para~.
r- _
Rhodi~.
anti_r¡..
Lea. cap. x'':l· ltb. Il.
Salm.
ad·e lll1&1rol. tom. l .
tlt.
LIV
x xij. pag.
68. P itifeus,
L d l .
ami .-
tom.
lf.
pag.
84.
On rrouve plu fi eurs autrcs preuve< de eet ufage de con–
damner les
livres
au feu dans Reimm.
l d.a fyfl•m.
a11t:
litter. pa,e.
389.
&
Jttiv.
A l'égard de la matiere des
livru,
on croit que d'a–
bord an grava les caraaeres fur de
h
pierre: témoins
les tables de la loi
donné~s
a
M u.lfe , qu'on re<>arde
comme le plus ancien
liv r<
dont
il
foit fait
men~ion :
en fuite on les rrap
fur des feuilles de palmier·, fur l'é –
co rce imérieure
&
extérienre du tilleul , fur celle de la
plan te d'Egypte nnmmée
pap1r11I .
On fe fecv it enct>re
de tablettes minces enduites de cire, fur
lefquell cs on
tra<;nit les caraélere< avec un nilet ou poinr;:on, ou de
peaux, fur-tout de cclles de
boucs
&
des montan< don e
oa fit <nfuire
le
parchemin. Le plomb, la toile; la foie,
la corne,
&
enñn le papier, furent fu cceffivement les
matieres fur lefq uelles on écrivit.
V.
Calmet ,
Diffirt. l .
[~<r
la Gm. Comment. t. l. ditlion. de la Bibl. , t . l .
p.
3 16. Dupin,
L ibr. Dif!¡;rt. IV. pag.
7a.
hifl. d< l'a–
cad. d<I lnjcript. B ib!V>t. ecc!ef tom.
XfX.
p.
38 r. Bar–
thole,
¿,
leg•nd. t .
1
!/. p.
ra3. Scbwart7. ,
de &rna,m.
Lihr. D ifl<rt.
l .
Reimm.
ld<a
Sy/l.
""tir¡. Litter.
ttr.
235"·
&
286.
&
f uh•.
M.o ntfaucon,
Pal•ogr. liv.
1!.
<hap. viii.
p.
180.
&
fuiv.
Guiland,
papir, mtmb
3·
Vnyez t'article PAPrER.
L es parties des végétaux furenc
lon~·tems
12 matiere
dont an faifoit les
/i.,nn ,
&
c'efl méme de ces végó–
raux que font pris la pl(lpart des noms
&
des terrne<
qni
conce~nent
les
livrn,
comme le nom grec
¡;,c.,, :
les noms latins
folhtm, tab11l<t:,
libe~· ,
d'ou nous avons
tiré
feuillet, tablcttc, livn,
&
le mor angloit
boolr.
On
peut ajouter que cette coamme en encare fu ivie par
quelqnes penples du nord, tcls que les Tanares Kal–
mouks , che1.
lefqllels les Rll ffiens
trau verent eo
I
7
2 1
une bibliothcque dont ies
liv ru
étoieot d'une forme ex–
rraordinaire . lis étaicnt extrémemeot longs
&
n'avoi<nt
prefque point de largeur. Les fcuillets étoient
ton
épais,
compof~s
d'une efpece de cotan ou d'écorces d'arbres,
enduit d'un double verni<,
&
dont l'écriture était blan–
che fur un fond noir .
.11-lém.
de l'acad. des B e/l. L<ttr.
tom.
V. pag.
S"·
&
6.
L es premiers
/ivres
éroient en forme de bloc
&
de
tables dont il en fait mention dans l'écriture fau< le nom
de
[eph.r,
qui a été traduit par les Stptanle
~Eme, t~<hies
quarrlu.
11
femble que le
liv re
de l''allia nce, celui
de la loi, le
liflre
des tnalédiélions,
&
celui du divorce
ayent eu cene forme.
Voyex. lo Commentaires de
Cal–
met
fur la Bible .
Quand les anciens avoient des matkres un peu lon–
gucs
i
trairer ' ils
r~
fervoient plus commodérnent de
feuilles ou de
pcau~
coufues les unes au bout des aurres,
qu'oo nommoit ronleaux, appellés pour cela par les La–
tins
volumina ,
&
par les G rccs
xoan•x•,
coUtume que
les anciens Juifs, les Gree<,
les
Romaius ,
les Per(es,
&
mcme les lnqiens ont fuivic,
&
qui a continué quel–
ques ficcles aprcs la naicrance de j erus-Chrin .
La forme des
livres
efl préfentement quarrée, com–
pafée de feuillets féparés; les anciens faifuicnt p¿u
d'n–
fage de ccrte forme, ils ne l'ignaroient pourtant pas . Elle
avoit été inventée par Attale , rni de Pergatr.e,
a
qui
l'an attribue auffi l'invention du parchcmin . Les plus an–
ciens manufcdts que nous connoicrons (om tans de cene
forme quarrée ,
&
le P. M ontfaueon acrure que de
[Ol!S
les manufcrits grecs qu'il a v{ls, il n'en a trouvé que
deu~ q~i
fu(fent en forme de rauleau .
Palto.~rap.
er&r.
lib. [.
ch. iv, p.
26. Reimm.
idea fy f/em . aF>ti9. littcr.
pag .
227. ltern
pag.
242. Schwl rt7.,
d< ornam. lib. Dif–
fert.
ll.
Voye1. l'article RI'Ll URE.
Ces rouleaux ou volumes étOient compares de plu–
fieurs feuilles artachées (es unes aux aucres
&
roulées au–
rour d'un batan qu'on nommoit
umbtficu¡,
qai fervoit
commc de centre
il
h
calonne ou cylindre que formoit
le roalean . Le cóté extériel\r des fenilles s'appelloit
f roni,
les ettrém'tés du batan fe nommoient
cornua ,
&
étoient
ordinairemellt
déeo~és
de petits morceaux d'nrgont' d'i–
voire,
m~ me d'o~
&
qe
pierres précicufes; le mot
:%•»•'''
étoit écrit fur le cóté extérieur. Quand le volume éroit
dtpl oyé, il pouvait avoic une verge
&
demic qe I3Cge
fur
qu~tre
ou cinq de long.
Voy•z
SalmUth
nd P awci–
rol.,
art. l . tit .
XLII.
pa¡:.
143·
&
[t~iv.
\oVale
p.xrer¡:.
aca
.
PJ.·
72. Pitrit.
l. anp.
!om.
ll.
pag.
48 . Barth.
adwrf
.
XXll.
c.
¡ 8.
&
fu tv.
ldem
pag.
2)!.
au~quels on peuc ajoO ter plur.eurs autrcs auteur< qui ont
écrit fur la forme
&
les
orn~mens
des anci6ns
livru
r.lp–port~s
daos f'abricius
, B ibl. a11tir¡.
ch~p.
xix.
§.
7.pag .
6a 7.
A
la forme des
livru
appartient auffi
l'arrangemcllt
de leur partie intéricure, ou l'ardrc
&
la di(potiuon des
poims ou matieres,
&
des Jemes en
li¡¡n~s
&
eo poges,
avcc