LIV
cmpereurs f3ifoient conferver.
Sclon d'::J.Utrcs ,
c'étoient
€ertam<s co!leétions volumineufes en
35'
,·o!umes qu i
contenoient les uoms de tous les citoycns des treote–
c :nq . tribus romaines . . Fabricius,
tf~[Grip_t:
rtrb.
c.
vj .
D on•t,
d• urb. ··om. lrb. ll.
c. -"""} ·
Piufch.
L. A n1.
loe .
át.
pag.
84
&
fuiv.
Par rap
1
JOr t
a
leur manufaaure, ou au commerce
qu'on en en fait, on peut
dillin~uer
l¡!s
livr«
en
1Wanu[critJ
qui font écrits fo11 de la main de l'au·
teur,
&
o n les appclle
rtNtogrr~phu ,
foit de celle des bi–
bliotécaires & des cepilles .
V oyc:z:.
Ma NUSC RrTs , BJ –
ll LIOTÉ CAlRE .
lmprimiJ,
qui font travaill és !iJUS une ptcife d'im–
primeur & avec des car;¡aeres d'imprimerie.
Voy<>:.
lM–
PRtM ER t.E .
L ivreJ ot
biA11c,
qui ne font ui liés ni
CQttfus;
li–
vr« in-fo lio,
daos lefquels une feuille n'ell pliée qu'u·
ne tOis ,
&
fOrme
dcux feuilles ou quatre pagcs;
in·t¡llnr–
lo ,
oU le fen;ltet fait quatre fenilles ;
Í11·tJllavo,
oU il
en
fuit
huit
t
ir¡-duJtZ.(
1
oii il en fa it douzc;
in-j ci:::.(,
o4,
il en fait feiz.e ,
&
in-24.
o
u
il en fait vingt-quatre .
Par rapport aux circonflances ou aux accidens des
li–
'llr~J,
on pcnt les divifer en
Livru
p~rduJ,
qui font ceux qui ont péri par l'in–
jure do tems, o u por la malice
&
par le faux zelc des
homrn¡:s .
T
d s font pluñeurs
livru ,
m eme de l'Ecri–
mre, q ui a:voien t été col)1pofés par Salomoo,
&
d'au–
tres
livr n
des Prophetes.
Voya:.
Fabric.
cod. pfo!d<pig.
veter. teflam. t om .
ll:
p4g_.
' 7-' .
] o(cph.
Hypoúm. lrv.
V.
<.
cxx. apud Fa6n c. lib. <:t. p.
247·
L ipru prflmil,
c~:ux
que des auteurs ont
fait
auen–
d rc,
&
n'ont Jamais donné ou public. Janfon ab almc-
1pveen a donné un
catalngu~
des
/ivres promiJ ,
tnais
qu1 n'ont jamais paru.
V oye:z:.
Srru v.
introd.
a
á
~totit.
r<i litt.r.
<.
vii¡. part.
XXI.
p.
7f+
L ivre.s
imag ina1r~J ,
ce funt ceux qui n'ont jamais
~xirlé;
te!
e(t
le livre
d• tribut impofloribut,
dont quel–
ques-uns ont foit taru de bruit,
&
que d'autres ont fup–
vofé
e' ill~nt ,
auxquels on peut aj o uter divers qtres
Je
livrn imax inairo,
done
i1
en parlé dons M . Baillet
&
cjans d'am res auteurs. Loefcher a publié un grand uom-
1¡¡
e
de plans ou de pro1ets de
livr«,
dont plu íocurs
pourro ient Crre utiles
&
bien faits,
~~ils
étoicnt cxécu–
tés d'apr.l:s ces plans , s'il ert poffible de faire guclque
chofe de bien d'aprCs les idécs d'an aotrc , ce qu'ut)
n'a pas encare
-rft.
f/oy ez
Pafch.
de
var. mod.
mor,~/.
l rad. c. ii¡. pa,rr.
283 .
Baillet ;
du fatyret
perfonn.ll«,
Loefch.
arca:-:. Jittcr. pru etJ
liulrairu.
']ournal
lit~
t l r. tmu l . p.
470.
Livra d'ana
&
d'a11ti. Vo y<:t.
A NA
&
AN rt.
L e but ou le deifdn des
livret
font différens, felon
)J
nature des ouvrages: le uns
Iom
faits po ur montrer
l'ongine des chofes ou pour expofer de nouvelles
d~cou
vertes , d'aUtres pour fixer
&
établir que!que vérité, ou
pour poutfer une fcicnce
!i
un
plus haut degré ; d'autres
pour
déga~er
les efprirs des idées fauifes,
&
pour tixer
plus précilcment les idées des cha fes; d'autres pour ex–
pliquer les noms
&
les rnots dont fe fervent différen–
tes nations ou qui étoient en ufagc en diffé rens lges ou
parmi différemes reGles; d'aUtres ont pour but d'éclair–
cir, de cooilater la vérité des
f.~itS,
des évenemens ,
&
d'y montrcr les voics
&
les ordres de la providen ·
ce;
d~auues
n'cmbr:1Clcnt que quelques-unes de ces par–
ti~s,
d'autr<s
<t)
r.éunitfent la plllpart
&
quelquefois ton–
res.
Voyc:t.
L oeCch.
áe Cauf ling. hebr. in
pr~fat.
L es ufages des
livres
ne
fon~
ni moins no mbrcu x ni
moins
v::~riés :
c 'e!l par eux
que
nous
acquérons
d~s
connoiffi,occs : ils f<>nt les dépoío¡aires des Jois, de la
1némoire, de éveoernens , de$
ufag~s,
mreurs, coutu–
mes,
&c.
le véhicule de toutes les Scien::es; la religion
m eme leur doit en panie fon établitfement
&
fa con–
fer vat•on.
S2ns
eux,
dit
B3rtho1io, ,
D~us
jam
fil~t,
,,
Juflrtia t¡ure}út, torp<t Medicina, P hilofophia m an–
,1
~a
efl, lit.Ur4 mut.z,
GUUiia
t e11rhris
i~1voluta cimm~"
riit .
,
D e lib. legmd. drffut. l . p.
f ·
L es éloges qu'on a donnés aux
livreJ
font infinis :
on les repréfctlle connne l'afyle de la vérité, qui fou–
vent ell
bJnnie
d~s converf::~tions;
co mme des confeil–
lers tt..>UJOUrS
pré[S
3
OOtiS jofiruire
che2
OOUS
&
quand
oous voulons , & tOUJOUrs dcfintéretfés. lis fu ppléent
au
défallt d: s maitres,
&
quelc¡uefois au manq ue de gé–
nic ou d'invcntion ,
&
élevcnt quelquef01s e cut qui n'on[
que de la mémoire au-detlus des pe•funues d'uu cfprit
plus vif
&
plus brillan!. Un auteur qui écrivoit fort
é légomrncnt , quoiquc dans un (iecle barbare, leur
donne routes ces
louang~s. 1/oy~r,
L ucas de Penu::J.,
a¡ud !riorholf.
Polyhil!. li v.
l.
ch. ilj, p.
27.
L ih<r,
P,it-11,
ejl
lurn!n cordis, fpe culrrm corporis
1
virtretron
ma-
/
LIV
gificr, 'lnltorron
d~p:11[or,
corona
prut:l~~tNm,
comes iti–
nrris!
d~m~Jliou am~c
tll,
co11g~r~
Q
jac~;,tn ,
col/e-a
&
coUfiltaruu
P_r.e.fiJ~ntu, myroph~cium aoqtunti~E ,
'íurtru
pi~':IJJ
frrt.éli./nu,
pratHm
flotib~ts
Jiflinllum
monon~
P~III!J ,
-vitn
recortlar.ionis .
Vo~atltJ prop~rat
',
ftdfru
r~jltnat
1
f~mp~r pr~fto ~/1,
num¡uam
non
.-norig~rus ,
ro–
g :zttll
confeflim
rt[pondt:t ,
ar~ana
rnulat, oh[c11ra
tiiN–
flrat ,
a11}bígrt.a
c~rtior11t, p1rpl~xa r~Jolvit ,
contca
aá–
v~rfam
fo rtunam
d~fenfor , foc~tndtC moá~nuor,
opu
a–
daul?,et, jaél11rttm pro¡)JIIfar,
&c.
Pcut-~tre
leur plus grande r,loire v icnt-elle do s'ecre
auiré l'affeélion des plus grands hommes dans tous les
a¡¡es. C.céron
d~
de M . Caton :
Marntm
Carowon vi–
¿,
in
!Jibliou cá
~'Jnfodent~m
multis
~irGtanfufian
Jlorco–
rttm
/ibris .
Erat
~ni
m, ut
f~is ,
in
eo
in~xbatifla
a'lJi–
ditas
l~gendi,
nu .Ja.tiari
poternt .
Quippe qui ,
n~~ r~pr~b~nfio1J~m
vrJ!g,
tnm:em
r~formidans,
in
i~(d
cttrili
fol~nt
l egen,
f.ep<áum ft'!a!ut <•s.•batur, n
1
hil oper.r
rnpiJblrca: d<trahmt.
D e d1vmat.
lrb.
/ll.
n°.
11.
P!i–
ne
l'~ncien,
l'empercur Julien,
&
d'autres dont il feroit
rrop long de npporter ici les noms fa meux, étoient autli
fort patlionnés pour
b
leélure: ce dc:rnier o perpétué
COn amour pour les
livru,
par quelques épigrammes
grecq~u'il
a fai( an leur honneur R ichard Bury, é·
veque de Durham, & grand chaocelier d' An¡¡lcterre, a
fai~
un traité fnr l'amour des
liv rn . V oyn
Phne ,
epijl.
7,
lib
TI
l. P hilobiblion fiv• tle amore l;brorJJm .
Fabri·
ce .
bil-1. la_t . med. 4'Vi !.om .
l .
p.
842.
&
fitiv. Morholf.
Polyhifl.
lrv.
l .
ch. XVtf. p_ag.
190.
Salmuth.
aá I'anei•
rol. lib,
J.
tit.
:¡.2.
p.
.67.
Barthul.
de lib. lcgcná. áif[trt.
1,
p.
¡ .
&
ficiv .
L es m3.uvais effets qu'on pem irnputer aux
livr~1
1
c'cll qu'ils emploient rrop de notrc rems & de notre at–
temion, qu'ils engagem:
notrc
efprit
a
d_es cho[es qui ne
rournent nullernent
a
l'utilit~
publique,
&
qu'ils nous
infpirent de la répugoance pour les aaions
&
le train
o rdinoire de la vie ci vile; qu'ils rendem paretfeax
&
empechenr de faire u(age des talens que l'on peut avoir
pour acquérir par
foi·m~me
certaines connoiifances, en
nous fouruiifant
a
tous momens des ehofes invent ées
par les
~u¡
res; qu'ils étouffem nos propres lumieres, en
nous faifant voir par d'autres que par nous-memes; ou·
tre que les
cara~s
mauvais peuvcnt
y
puifer
~ous
les
moyens d'infeéler !¡: onde d'irréli¡:ion, de fuperllition,
de corruption daos es ma:urs, doot on en IOUJOUrs
b:aucoup plus avide que des lec;ons de fnge tfe
&
de
vertu . On peut aJouter encere bien des chofes contre
l~nutllité
des
liv ru ;
les erreurs, les
fa
bies , les folies
dont ils font remplis, leor multitude e<eetli ve, le peu
de certitude qu'on en tire, fo nt
telle~;
qu'il paro!t plus
aiCé de découvrir la vérité dans la nature
&
la rai(Otl
des chofes, que dans l'inccrtitude
&
les contradia ions
des
livru .
D'ailleurs les
livru
ont fait négliger les au–
tres moyens de parvenir
a
la cor¡noiifance des chofes '
comme les obfervations, les
cxpérieoc~s,
&t.
fans lef–
quelles les fciences oaturelles ne peuvl'nt étre culrivées
avec fncci:s. Dans les Mathématiques , par exemple,
tes
li'llres
ont tellemen[ abattu
l'erercice
de
l'invention
1
que la p!Opart des Mathématiciens fe cqntentent
de
re–
foudre uu probleme par ce qu'cn ont dit les
a
utres,
4
non par
eux·m~mes,
s'écartant ainfi du but principal de
lcur fcience ' puifque ce qui en contenu daos les
liv ru
de Mathématiques, u'ell (culcmeot que l'hilloire de
M~•hé•natiques,
&
uon l'art ou la fcience de réfoudre des
qu~llions,
chofe qu'on doit appreodre de la narure
&
de
h
ré Hexion, ·
&
qu'on r¡c peut acquérir fa cilemcot
par la Ílmple leGlure .
A
l'égard de la maniere d' éerirc o u de eompofer des
/iv ru,
il y a auffi pel! de regles fixes
&
univerfelles
que pour l'art de parler, quoique le premier fon plus
diffi cile que l'autre; car un !ea eur u'ell pas
(j
ai[é
a
rur–
prendre o u
a
éblouir qu'uo auditeur' les défauts d'uo
ouvrage ne lui échappeot pas ovec la méme rapidité .que
ceox d'uqe converfation . C ependant un cardinal de g ran·
de réputation réjuit
a
tr~s-peu
de points les regles de
l'art d'écrire; mais ces regles font-elles autli ai(ées
~
pra–
tiquer qu':i prefcrire? ll
f
ut, dit-ill qu'on auceur con–
lidere
a
qt¡i il écrir' ce q ll
~crit'
C(
comment
&
pour–
quoi il écrit .
Voyez
Aug ll. V aler.
de <aut. in eámá.
lib.
Pour bien écrire
&
p ur compo(er un bon
livr<,
il
faut choifi r un fuj et int relfaot, y réfléchir long-tems
&
profondérnent; é viter d'étalcr des feotimens ou des
_chofes déja dites , ne
int s'écortcr de (on futer,
&
ne
faire qu:
p~u
ou
poin de
digreffions;
ne citer que p2.r
nécet1i1é pour appuyer une vérité , ou pour embellir fon
fujet par une rcm:trque otile ou neove "'- cxruordinaire;
fe
garder de citer, par exemple, un ancien philofophe pour
!ci faire dire des chofes que le dernier des hornmes an,
·
roit