49 2.
LIV
4°. Un
li-vrt,
a
la com pofilion duque! un auteur a
donné beaucoup de tems, ne peut maoqoer d'étre bon.
V illalp2nd, par exemple , employa quarame ans
a
!aire
fon co mmemaire fnr
E1.~chic:l;
Baro nius en mit trente
i
fes ann:tlcs ; Gouffet n'co fur pas moins 3 écrire fe
comment•ire$ fur l'hébreu,
&
Paul Emile fon hilloire .
Vau~elas
&
Lamy en donnerent autant, !' un
a
fa tra·
duélion de Quinte-C urce, l'autre
a
Con
traité du tem–
ple. Etll. T hef.1uro fut quarante ans
a
travailler fon li–
vre intitu
~' idea
argutte dillíonis,
auffi·bien que le
Jé–
fuire Carra,
&
fon pocme appellé
coJo.,bus .
Cependanr
ceux qui confacrent un rems fi
confidérable
a
un
m~m e fu1et , font rar<ment méthodiques
&
(outenus, outre
qu'ils font fujets
a
s'affoiblir
&
:l
devenir froids; car
l'efprit h•main ne peut pas étre tendu
(¡
long-tems fur
le méme fujet fans fe fatiguer,
&
l'ouvrage doit natu–
re11ement s'en reffc:ntir. t\uffi a-ton remarqué que daos
les ma!fes volumineufes , le cornmencement
en
chaud,
le milieu tiede,
&
la
ti
n frolde:
apud vafl orum
<~olmni
num autoru, principia fervent, medium
tepn,
ulr.ima
f rig m t.
11
faut done faire provifion de morériaux excel–
leos , qu3nd on veut traiter un fujet qui demandt: un rems
ti confidérable. C'ell ce qu'obfervent les écrivains efpa·
gnols , que cette e'"8itude di!lingue de leurs voffins . Le
public fe
trompe rarcmenr daos les jugemens qu'il po rte
fur les auteurs,
~
qui Jeurs produétions ont co llté tant
d'années , comme il
~rri va
3 Chapelain qui mit treme ans
i
compofer f'>n po cme de la P•celle, ce qui luí anira
ceue épigramme de M ontmaur .
l ila Capelltmi dudum expd14ta puella
Pojl
tanta in l11ctm ¡empura
prodit antu
.
QuelqueS·UnS,
if
el\ vrai,
Ont
pouffé
le fcrupule
3
un exces mifé rable, comme Paul Manuce , qui employoir
trois ou quatre mois
a
écrire une épitre'
&
lfocrate qai
rnit trois olympiades
~
co mpofer un panégyrique. Qu<l
emploi ou ph.'ltót quel abns do tems !
:1°.L es
livro
qui rraitem de doél:rine,
&
fon t com·
po.espar des autcurs
imparcian1
&
defintérerfés , fonr
m eilleurs que les on vrages faits par des écrivains attachés
i
une fe8-e p:uriculiere.
f
0 .
11
taur
contidérer
¡·~~e
de l'auteur . L es
livro
qui
dem:~ndcm b~aucoup
de [oin, font ordmairement
n1ieu
't
fa:tS par de )CUnes gen< que par des perfoones av>nc"ées
en age. O o remarque pln< de feo dans les premiers ou–
vra6~s
de Lurher, que daos ceux qu'il a douués fur la
fi
n defa vie . Les forccs s'éner• ent avec l'l ge ; les em–
b:
trr:J.Sd'c::fprit augmeurenr; quand on a dé
j i
vécu un
ccrtain tems,
00
IC
COr)fie trap
a
fon
jugement, on
né–
glige de faire les recherches nécerfaires.
6°. On doit avoir égard
a
l' état
&
a
la condition de
l'au reur . Ainfi Pon pcm
regarder comme bonne une
hi.-.
ftoire donr les fails fo nt éctits par un ho mme qui en a
été tém in oclllaire , o u employé
a•tX
affaires publiques ;
o u qui a eu communicntion
des aa es
publics ou autres
munumens authl'oriques , ou qui a écrit
S'~prCs
des mé–
rnoires
Í
lirs
&
VT3
"s,
O U
qui
en
imparcial
1
&
qui n'a été
ni au t gages des gr:mds , m
honor~,
c•en-3-dire corrompu
par les bienfaits des princes. A in fi
Sallune & C icéron
étoknt rre1-capables de bien écrirc l"billoire de la con·
JUra{lon de Cadlina, ce fa m ;:l1X évenement s'étam palié
fous
leurs yc:u t . D e metne D:tvil:t , Commines, G ui–
chardin , Clarendon,
& c.
qui étoient préfens
a
ceux qu'ils
décrivenr. X énophon, qui fut emplr>yé dans les affaires
puhlique>
a
parte' ell un guide f!lr pour tout ce qul
conceroe ceue républíqllc. Amelot de la H ouífaye , qoi
a
vécu
tongt~ms
a
Venife, a
été
trCs-capablc de noüs
déc.ouvrir les fecrets de la polirique de cet état. Cambden a
écm les annales de fon rems. M . de Thou avoit
d~s
cor–
refpnndances avec les meilleurs écrivains de chaque pays.
Pulfendorf
&
Rapin Toyras om eu communicotion des
archives publiques. Ainli dans la T héologie morale
&
pratique on doit confidérer davamage ceux qui foot char–
gés des fonaions palloroles
&
de
la
direélion des con–
fcie"':es, que le$ auteurs puremcnt fpéculatifs
&
fans
expértence. D Jns
le~
maueres
de
Liu érarure, on doit
prc'fumer en fJveur des écrivaios qui o ot eu la direéliou
de quetquc biblintheque.
¡'oJ
11
faut t'".lire auemion au tcms
&
:m
liecle oñ vi–
vo it I'J.uteur, ch!lque
~ge
1
dit Barcl:ai
ayam foo oéoie
parúculier.
Voye<.
8Jrthol.
d•
/,b. leg;,d. di/Tert. "pa7..
J.
f·
truv.
hb.
e.t. c.
.
parag.
3·
P""·
390. Bodd.
dif–
~rt.
d e
trt&.
bont li!Jri, p:trag.
7·
p.
.
H euman.
~omp.
re~p.
litter.
P".!.·
tp.
truv.
lib. cit.
p.ra$_·
4·
pa".
393·
111•[«/1.
L~pf t~"'· ~-
pa_g.
287.
Struv.
J.b. cit. par.
f·
P<~g.
396.
&
fu•v.
B>illet,
ch. x . pag.
&
ch. i.r. pag.
.
Id. c.
J.
pag.
121.
&
fui71.
Bartbol.
dif!crt .
_P.
pag.
LIV
3·
St
ruv. par11g.
6.
pag.
46
&
P"'"~·
r
r.
pa
.
4·
&
430.
Hcum:J.n,
Via aá hiflor.
lrtler.
~-
'IJij.
par'V~·
7·
P"!-·
3f6.
Quelques·uns croient qu'on doir
JU~er
d'un
/itJre
d'a–
pre fa grorfcur
&
fun volume , fuivant la regle do gram–
mairien C2llimaque; que plus un
li<1re
el\ grm,
&
plus
il
ell rempli de mauvaife
eh fes,
¡«.,...
!J,C),.ur
~·>'.e .-
•., .
Voy«.
Barrhol.
lib. cit . IJif!crt.
3·
pag.
6L.
&
[luv.
&
qu' une feule feuille des
J.vr.s
des libylles étoit pr"fé–
rable aur valles annales de Volufius. C epcndan t Piine
etl d'unc opinion contrairc,
&
qui fouvent fe
trouve:
vérirablc ;
favoir, qu'on
bon
livre
ert d'amnnt mtilleur
qu'il el\ plus
~ros,
bonta
liber mel1or
eft
q11i['f."',
'!"•
ma¡or.
Plin.
epi(l.
20.
lib.
f .
Manial nous cnletgne
un
re1n ede fort aifé contre
l'immenlité d'un
/i-vre
1
c'e(t
d'eu lire peu .
Si
nimíru
-videar, feráf{ut cor(miáe
lo11gus
EJTe liber
1
lcgito paNca, libeiiNs ero.
A infi la
briéver~
d'un
liv re
el\ one préfomption de
(3
bonté .
!1
faut qu'un auteur
foir: ou
bic:n
ignorant,
ou
bien Clérile, pour ne
pouvo ir
pas
prod uirc
une
feuille,
ni dire qndque chofe de c urieu)", ni écrirc
ti
pc:u de
ligncs d'une mariere inté reffantc . Mais il fant bien d'au–
tres qualités pour fe fourenir egalement , f''" dan
le
chofes, fnit dans le ll yle , d•ns le cou r
d'un ¡:ros vo–
lume: auffi dans ceux de cetce derniere efpecc un
:lU–
t~u r
el\ fujet
a
s'affoiblir'
a
fommeiller ,
a
dire des r ho–
fes vagues ou inmiles. D aos comb1en de
lim·tl
rencon–
tre-t-on d'abord un préambulc alfomm::mt ,
&
une lnn–
~ue
file de mots fuperft us avant que d'en venir •u fu¡ct ?
Enfutte,
&
dans le cours de l'ouvragc , que de
lon~ueurs
&
de cha fes uniquement placées pour le grollir! V ell
ce qui
fe
rencomre plus rarcment
d:1os
UIJ
ouvrage co urt
oU l'auteur doit cntrer d':1bord en m:u lcrc , trairer chaque
partie vivemenr
1
&
anacher
égalemem
le leélcur
par la
nouveauté des idées,
&
por l'énergie ou les g races du
llyle; au lieu que les mcillenrs ameors
m~mes
qui com–
pofent de gros volumes , év itent rarement les détails inu–
tiles,
&
qu'il en comme impo ffible de n'y
pas
rcnco n–
rrer des expreffions hazardées, des obfervations
&
des
penfées r<battues
&
communes .
Voy. le Spelfatw r d'
Adif–
f~Jn ,
n.
124.
Vovet.
ce qui co ncerne les
livrn
daos les auteurs qui
ont é crit fur
l'hiftoire
littéraire, les bibliothcqucs
1
les
Sciences, les Arrs ,
& c.
fur· tout dnns Salden.
Chrifl.
LibtriuJ,
id~fl
Gu11.
Saldenus ,
fJ,fh.u''"'• ,
fiv~
de
liln·.
ftrib.
&
l<g . Hutrech¡
t68 t
in·n
&
/J,nflerdon
t688
in-8Q.
Srruvius ,
i~trod.
ad
bift . litter. r.
"·
pt, ·a,g.
1 1.
P".~·
4f4· B9rthol.
de lib. legend.
t671.
in-8° .
&
Fran–
c•f.
t 71
r .
in· 1
2 .
H odannus,
differt. d, lib. Iet..
1
la»ov.
I70f .
in-8°.
Sacchinuc:·,
de
raeion~
libros cum
prof~llr~
legendi . Lipf
r
7,
r.
Baillet ,
j ugm1ent des Savans f ur
la
pri~tcip_aux
ouvra(eJ da atl.lertrl ,
Jom~
l .
Buddeus,
d~
criteriÍJ boni
lihri .
']u:te
1714 . Saalbach ,
frhedra–
fma,
d~
liln·.
vtt~r1u;1
griphis.
170f.
in·4°.
Fabriciu<,
bibl. ant. c. x ix . part. V Il . p.
6o¡.
Relmm2n,
idea
jj–
Jiun.
a>1tÍt[· lieter. pag.
1l9·
&
fm v .
Gabb. Putherbeus ,
de to/h,du
&
expttrgamliJ malis
lrhr11 partr.
Jf49·
in-
80. Srru vius,
lib. <it. c. viy.
p.
Ó94·
&
fuiv .
T héo–
phil. Raynaud,
cr(Jmata
de
bonis
&
maliJ ltbru. Lyon
t 6~3 -
in-c¡
0 •
M orhoff,
poly. bijlor. litter. l .
l .
<.
xxxvj.
"· 18.
p.
" 7· Schufner,
di/Tcrl . acad. de multitud.
li –
bro r.
'J~ntr,
1701.
in-4°. L nuffer
1
áij{to.
aávu'{.
ni–
~niam
libr.
mulr.illeá.
(/;¡y~
t.
au/fi
1~
journal deJ
{av11nr ,
tQme
XV ,
pag.
f]L.
chr. got.
Scwartz,
de or.
lib.
apu.t
verer. L ips.
I70f.
&
1707.
R eimm .
itiea fyflem. a111.
litter. p.
33f·
Erenius
de
libr.
ftn ptor. optunis
&
ttiÍ–
Iif. L ugd. Batav.
1
704.
1n-8°.
done on a donttl
1111
ex –
trait áims les alf. lrudie. L ips. amt.
r
704.
p.
p6.
&
[uiv.
O n peor aum coofulter divers amres amcurs ·qui
o nt écrit fue Ja mCme madere .
c~n{utrJ
rü lit reJ.
Vo)'e::.
CE!'rfSEUR.
Privil~ga
áe livrts.
p·O)'(_'l'..
PR JVILEGE.
Le mo t
livri
fignific
parr•c.ulirremem
une
áívijiot1
ou
[clfion d< ¡.olu!"<. f/oyn
SECTION. A infi
l'on d't le
ltvre
de
la
genere,
le prcmier
livre
des rois, les cinq
livra
de
Mo'ife qui fQnt autanl
de
panics de J'anc¡en
rcn:tment. Le premier
1
le
fecond, le
ving1tc:me,
le trcn–
tiemc
livre
de l'hilloire de
M .
de Thou.
Le
digelle
comienl cioquante
ltvra,
&
Jc code en rcnfcrme dou?e.
O n
~ivifC:
ordinairemeo r un
livr~
en cha.pitres
1
&.
qoel–
qoclotS en fcélions ou en paragraphes. Les tcnvoins exaeh
citent les chapitrcs
&
les
hvres.
On fe fen onffi du mot
livre ,
poor exprimer un c:n:alogue qui
renferme le
nom
de plufiedrs perfonnes . Tels c!toíent parmi
le~
ancien<
les
li11r<I
des cenfeurs,
libri unforii.
C'l'toicnt de• ta-
bla