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LIV
L;,,~
de
b~nque.
Ce
livre
en
n~celfaire
dans les vil·
les ou
il
y a banque, comme Venife , Amncrdam, Hnm–
bourg, & L o ndres. On y tiene un
ét~t
des fommes qui
Ont
~té
payées a la baoque, OU de celles qu'on en a
rec;;ucs.
Livre,
fans
y
ajou rer rien de plus,
lignifie ordinai–
rement
¡,
J!.'""d livrc,
quelquefois
/~
journal.
C'en en
c e feos qu'il faut le prendre, lorfqn'on dit:
'J'ai portl
eette fomtnl! fru mon
livre;
¡e
'VOhl
donnera;
11n
extraie
Je m rJn
livre,
&c.
Voye ~
Savary,
D itl. de comm.
til.
J.
p.
f6;7.
au
m ot
LIVRE.
On appelle en Ang lererre,
livre de tarif,
un
livr~
qui fe garde au parlement. dans lequel o n voit rur quel
pié les différentes marchandifes doivent erre taxées
a
la
douane. Cdui qui a force de loi, a été fait l'ao
12
de
Charles
11.
& etl foufcrir par mef!ire H:arboute Grim–
{lo ne, pour lors prélident eje
la
chambre des commu–
nes .
11
y en
a
cependant un fecond qu' on ne hiife
pas de fuivre
d~ns
l'ulill\e, quoiqu'il ne foit
pas
expref–
fément conrenu daos le premier foofcrit l'an
11
du re–
gne de Georg
es
l.
par le chevalier Spencer Compton,
pour lors préfident de
la
chambre des communes.
L 1
V
R E
S'
(e
•mmere<. )
au pluriel s'entend en ler–
me' de commerce, de tous les regillres fur lefquels les
négocians, m:uchands
&
bauquiers
écrivent par o rdrc,
foit en gros, foit en déraíl, tO!ltes les affilires de leur
fiégoce, & me! me Jeurs 3tfaires domeniques qui y ont
rapport .
Les mar<!hands ne peuvent abfolument f.: palfer de
ces
livr<~;
& en France ,, ils fo nt obligés par les or–
donnances d'cn avoir, mais• ils en oot befoin de plus
ou de m oins, felon la qualité du négoce & la quanti–
té des affaires
q~'ils
fo nt, ou frian la maniere dont ils
veu1ent ten ir
leurs
livr~.J.
O o
).es
tient ou en panies
do•1bles, ou en partíes íimples . Prefque tous les auteurs
couyienoent que ce font les Jtal iens,
&
particuliércrnent
les V éniriens, les Génois
&
les Floreotins qui ont eo–
feigné aux
autr~s
nations: la
1naniere
de tenir
les
li1;r·(.r
en
p~rties
doubles.
P our
tenir
les
livres
en parties limpies, ce qui ne
coovicnt guere qu'3 des merciers ou de perirs marchands
qui n'ont guere dlaffaires ;
il
fuffit d'un journol & d'un
gr~nd fivr~ ,
pnu r
écrirc les
articleS
de foite,
&
8.
JTIC·
tu
re q ue les affaires les fournilfent. Mais pour les groJ •
négocians qui rkn nent Jeurs
livre.I
a
parties doubles' il
leur en
faut plulieurs, do nt oOU$
alloos rapporter le
noml¡re, & expFquer l' ufoge .
L es trois principam:
livru
pour les parrics doubles,
font
le
mlmorial,
que l'on nomtne auffi
brouillon
&
qudquefois
brout/lard,
le ¡ournal , &
le grand
livre,
qu'on appelle aurremel}t
/ivrc
d'~xJrait
ou
livre de rai-
fon .
.
Outre ces trois
liv•·es,
dont un nét:ociant ne peut f.:
paffcr,
il
y ef).
3
eocore jufqu'3
trel'l.C
aurres, qu'on
nomme
Jivres
d'
aid~J
ou
/ivreJ auxiliaires
dont on ne
fe fert qu'a proportion des affaires qu'on fait, ou felo n
~e;
commerce dom on fe
mi:
le. Ces treize
liv rn
fom:
Le
livr~
de cailfe & de bordereaux .
Le
liv re
des échéances, qu'on nomme auffi
livrc
des mois ,
livr~
des notes ou d' annotatiom, ou des paye–
mens ou quelquefois
<anut .
LIV
Le
livr~
des numeras.
Le
livre
des fa.élu res.
Le
liv re
des compres courans .
Le
lrvre
des commíffions, ordres, ou avis.
Le
livr~
des acceputioru ou des traites,
Le
/ivre
des
r~mifes.
Le
liv,.
des
d~penfes.
Le
livre
des copies de leures.
Le
livr~
des ports-de-lettres.
Le
/iv re
des vailfeaux .
Le
liv re
dc::s ouvriers.
.'\ ces treizc qui poúrtant peuvent fuffire, on peut en
ajouter d'autres, fuivant
la nature du commerce o u la
multiplicrté des affaires .
LIVRE MÉMORIAL. Ce
livre
en ainli nommé,
a
caufe qJI'il fert de mémoire; on l'appelle auf!i
/ivr~
hTJu1illou
OJJ
livre brotti/14rá,
paree que toutes Jes atfai–
res du négocc s'y trou vent comme mElées confufément
& , pour ainfi dire, m elées enf.:mble. Le
livr~
mémo:
rial
en le premier de mus, & celui
dt~quel
fe
tire en–
Cuite tout ce qui compofe les aurres, auffi ne peut·on
le
tenir avec trap d'cxaélitude & de netteté, fur·tout
paree qu'on
Jf
a recours daos les contena<ions qui peu–
vcnt furvel)ir
pou~
caufe de comrnerce .
Le
/i-r,re mlmorial
peut
(e
teoir en
deux:
manieres: la
premiere' en écrivanr limplement les affaires
a
mefttr!'
qu'elles
re
font'
comme achetl
á'ull
te/' ventitl
a
""
"',
payl
a
Hn t<l' pritl te/le
fumm~'
&c. La fecondc
maniere de le tenir, en en débiraot & c:réditant tout–
d'un-coup chaque article : o n ellrme celle
ci
la meilleu–
re, paree que formant d'abord une efpece de journal
elle épargne la peine d'en faire no autre.
'
Quelques-uns, pour plus d'exaélitude, divifeot le
li–
vre mlmoria/
en quatre autres, qui font le
livre d'a–
chat,
le
livre de vente,
le
livre de caiffi
&.
le
livre
ti~
notes.
Des négocians qui fuivent cet ordre, les uns
portent d'abord les articles de ces quatre
livus
fur
le
graod
livr~,
fans faire de journal ; & les aotres, en met–
tant ces quatre
livreJ
au net, en font leur journal dont
ils portent enfuire les article fur le graod
livri .
'
LIVRE JOURNAL . Le nom de ce
livr1
fart alfez
entendre qu'oo y écrit jour par jour toutes les affaires,
a
mefur~
qu'elles fe font.
Chaque
a
n icle qu'on porte fur ce
livu,
doit étre
compofé de fept parrie$, qui font la date, le · débiteur
le cré•ncier, la fomme, la quantité & quditt! , l'aélio1;
ou commeot payable, & le prix.
Ordioairement ce
livr.
ell un
regi{lre
in-f•lio
de
cinq
a
lix mains de papier, numeroté & reglé d'une
li–
goe du cOté de la marge, & de trois de l'aqtre pour
y
rirer les fommes.
G
1
cn du
liv r. journal
dont l'ordonnance du mois de
Mars
1673
eotend parler, lorfqu'elle preferir au
ti
t.
JI!.
art.
t. •·
&
f . que les oégocians & marchaods, tant
en gros q11'en détail, ayent un
livre
qui comieone tout
leur négoce, leurs lertres de change, leurs dettes aéli–
ves & paf!ives'
&c.
& c'en aum faute de teoir ce
Ji–
vr~
& de le repréfenter, qne les négocl:tns,
lo rs des
faillit¡!S, peuven't
~tre
réputés banqueroutiers frauduleux,
& en cooféquence pourfuivis extraordin:airement, & con,
damnés aux peines portées
3U
tit.
XI.
~<rt.
1 1 .
&
u .
de la
m~
me ordoonance .
llfod~le
d'un
articl~
du
livre
jo~trnal .
19
Flvrier-
1
¡o8.
V in doit
a
caifTe -
f. r6oo .
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
. acheté de Duv•l comptant
IÓ muids de vio de Bourgogne,
a . . . •. • •• . .•.• ....• . .
f.
100
L 1v R E
G R
A N
D •
Ce
/iv u,
outre ce nom qui lni
vient de ce qu'il en le plus grand de
tous
les
/ivru
dont fe fervent les négocihos, en a enca re deux autres ,
fa voir
lrvre
d'
extrait
&
/ivr~
de
raijo11 .
O
o
l'appelle
liv re
J.'~xtrait,
3 cauCe
qu'on
y
pone to us
les articles
eitraits du
livre
journa\
&
livrlf
á~
raifon,
paree qu'it
rend uifon
a
celui qui le tient de to utes fes affaires .
S
a forme en d'un tres-gros volume
in-folio ,
compo–
fé de plulieurs mains plus ou n¡oins de pap•er tres·forr,
tres-large &
tres-~rand ;
chaque page fe
regle
ii
íix
li–
gue~ ,
deux du cbté d.e
la marge, & quatrc du
cOt~
des fomrnes.
C'ell fur ce
livu
qu'on forme tous les
compres en
¡lébit & crédit, doot o n rrouve les fu¡ets pour le
livre
¡o~rnal
. Po'lr former chaque
co~pte ,
11 faut fe
fcrvir
de
deu~
pages qui, au folio oii l'on veut le mettre, fe
trouvem oppofées !'une
a
l'autre. La page
a
gauche
fert pour le débir, & la page
a
droile pour
le crédit :
le débit fe marque par le mot
doit,
que l'o n met apres
le nom du débiteur, & le crédit par le mot
avoir .
Chaque anicle doit étre compQfé de c inq parties ou
membres, qni font :
1"
la
date:
2°.
celui
a
qui
00
dé–
bite le compre, ou par qui on le crédite:
3°.
le fu¡et c'ell–
~-dire
pourquoi on le débite, ou
cr~dite:
4°.
le folio
de renconrre; & enfin
f
0
•
la fomme on le mootant de
l'arr:cle.
Deux exemples, l'un d'un article de débit, l'autre
d'un article de crédit, feront m ieux connoirrc la fbrme
& l'ufage de ce
li••u .
Ex~mple