LIV
roit dit tout auffi bien que lui,
&
ne poínt faire le
P' é–
dicateur , 3 moins que le fujet nc rcgarde la chaire.
Voy.
In "ouv. rlpubl. des Lettru, tome XXXIX. ('·
427.
Les qualités principales que l'oo exige d'un
l<vr~,
[ont,
felon Salden, la folid ité, la cl2rté
&
la concifion. Ütl
peut donuer
a
un ouvrage la premiere de ces qual ités '
eo
le gardant quelque tcn15 avant que
de
le donoer au
public, le corrígeaot
&
k
revoyam avec le con leil de
fes amis . Pour y répandre
h
clarté , il fa
m
difpofer fes
idées
daos un c.rdre convenable,
&
le~
randrc par des
cxpreffions naturelles.
E
u
fin on le rendra concis, en é–
cartam avec foin tout
c.:
qui u'appartitnt pas direéte–
meot au fujet . Mais qucls foot
les
amcurs qui
ob[~rvent
axaétement toutes ces regh:s, qui les remplílfent avec
fucces?
Vix totidem 'fUOt
'I'hcbarum port.,¡ ve/ divitis oflia Nili.
Ce n'efi pas dans ce nombre qu'il faut ranoer cesé–
crivains qui donnent au public des
Ílx
ou huir
''hvrn
par
an,
&
cela pendant le cours de dix o u douzc annécs,
comme L intenpius, profelfeur
a
Copenhague, qui a don–
né un catalogue de
71.
livres
qu'il cornpofa en douze
<lnS; favoJr lix vol
u
mes de T héologie , onze d'hifioire
eccléúall ique , trois de Philofophie , q'8>rze fur divers
fuj ets,
&
treme huir de L iu<!rarure.
!"f!ya:.
Linrenpios
~<lig.
ipcmd. Berg. apud nov. littor. Lub.c.
ann. 1704,
p.
247• On n'y comprendrll pas non plus ces 3\HCor¡
volumineux qui comprent leors
livre
t
par vingtaines , par
ceotaioes, tel qu'étoi¡ le P.
M
acedo, de l'ordre de [aiot
.Franc;oi¡, qui " écrit de
lui·m~me
qu'il avoi\ compofé
"-4
vulumes .
n
panégyriques,
6o
(
fuivanr l'anglois)
fpecchu
lalins,
COf
épitaphes,
fOO
élégies, t 10 odes,
2
t
2.
éplrres dédi<:atoires,
fOO
ép'itres famil ieres,
paemata
epi
ca
; uxra bis mi/le f•xcenta ;
o
u
doit fuppofer que par·
Ji
j¡
emeod 2.6oo pctits poemes
eu
vers héro"lqoes ou
bexametres,
&
eu enfin
I)O
mille vers.
Voya:.
Norris,
milamacedo.Jrn<rn. des Savani, tome XLI/l/. p.
179·
11
feroit également inulile de mettre au nombre des
écrivains qui lim en¡ leurs produétions, ces auteurs en–
fans qui out pub:ié des
livres
des qo'ils ont été en ige
de parler,
comm~
le jeune duc du
M
ame, doot ks oo–
vrages furent mis au JOUr
lor[qu'il n'avoir encare que
fept ans , fous le titre d'
d!t<'llres diverju
á''"'
auteur d.
(ept ans. P nris, in· quarta
168r.
f/oyrz
le
jo1<n1. des Sav .
t om.
Xlll.
p.
7· Daniel H eintius publia fes notes fur
Silius ltalicus,
li
jeune qu'il les mritola les hochcts ,
cre–
pund<a filiana , L ugd. Batav. ann.
16oo. On dit de' Ca–
camuel qu'il écnvJt fur la fphere avam que d'l!tre affcz
agé pour aller
a
l'école;
&
ce qu'il y a de lingolier,
c ' ell qu' il s'aJda du traité de la fphere de Sacrobofco,
avaot que d'emendre un mor de lacin .
Voy•z. la enfans
d lebra de
J'([.
Batllet, n° .
8t.
p.
300.
A
quoi l'on pent
:~jouter
ce que f'laccius racome de lui-mcme, qu'il oom–
JJien<;a
a
faire fes colle.:lions écant encare fous le gon–
vcrnement de fa nou rrice,
&
n'ayant d'autres
fecou rs
que le
livre
de, prieres de cette bonne-fernme. Place.
de ant. except. p.
190.
M.
Cornet avoir coutume de dire que pour écrire un
Ji vre
il falloit
ihr~
tres-fou ou tres-fage. Vigneul M ar–
"ille .
Diélionn. rtniv. de 'I'rlv. tome
ll[.
p.
1
5"09·
au
m ot"livre.
Parmi le ¡;rand nombre des auteurs, il y en
a Caos doute beaucoop de l'une
&
de l'aurre e[pece;
il
femble cependant que le plus grand nombre n'efi ni de
l'une ni de \'autre .
On s'efi llien éloigné de la maniere de penfer des
:\O–
ciens. qui apponorenr une atlention extreme
a
rout ce
qui regarde la compolition d'un
livre;
ils en avoient une
li
haute idée, qu'ils comparoient ks
livres
a
des rréfors '
thefnuros oportet
~JT<,
n•n libros .
JI
leur fembloit que
le t\avail , l'a
!Iidt11ré, ,l'exaétitude d'un auteo_r
n'éto~ent
point encare
d.espalreports fuffifans pour fa1re paroHre
UJ1
livrn
un
e vt1e générale, quoiqu'auemive for
l'ou–
vrage, ne fuffifoit poim
il.
leur gró. lis co nfidéroient
en–
care chaque
e~pr-effion,
chaque fentimenr, les tournoiem
fur différens poinrs
de
vt1e , n'admettoienr aucun mot qoi
ne
fU<
exaét: enCone qu'Jis apprenoient au leéleor, dans
une heme employée comme il faur, ce qui
leu r avoit
peu~-etre
coilté dix ans de foins
&
de travail. Tcls font
les
tivru
qu'Ho race regarde cornme dignes d'i'tre
arra~
fés d'huile de cedre,
lmiemla cedro ,
c'efi-3-dire dignes
d' ~tre
confervés pour l'infiruétion de la porlérité . L es
chafes o
m
bien changé de face : des gens qui n'onr rien
a
dire, OU qu'a répérer des chof.:s inutiles Otl dép
di~
tes mille fois , poor cornpofer un
livre
o nr
reco~rs
a
divers artífices ou n:ratagemes : on cammenee par Jettcr
fur le papier un
del1eiJ~
mal
di~éré, .
auquel on. faJt. re–
venir tom ce qu'on fatt
&
qu'on faJt mal, traJtS VJCU X
'I'qm& LX .
L IV
ou nouve3ll'X, comtnans ou •
extraordinaires , bons
ou
mauvais, intérelfans o u froids
&
indifférens, fans ordre .
&
fans choix, n'ayam d'autre attentio n, comme le rhé–
teur Albutius, que de dire tout ce que l'o n peut for un
fojer,
&.
non ce que l'on doit .
C urabant,
dit Barrholin,
t'llm A lhutio
rhetor~
.. de omni cau(a
(crib~re,
non
t¡tt.-e
debeant_,fedl""' poternnt. V?yez
Salmuth.
ad panetrol.
p.
J.
ttt. X
lf.
p.
144·
G uJiand,
de p«pyr. memb.
24.
R eimus .
idea foptem. ane. !itt er. p.
296.
Banholi ,
de
l'httomo di litt . p.
11.
p.
3 18.
Un auteor moderne a pcnfé qu'en traitam un fujet,
JI éJoic quelquefois permis de failir les occalions de dé –
taillcr tOUJes les auues c:onnoilr:1nces qu'on
peu~
avoir ,
&
les ramcner
a
fon delfein . Par cxemple, un anteur
qui ócrir•fur la gou ue, commc a fait
M .•
-\ i~nan,
peut
inférer dans ron ouvrage la nature des aurres maladies
&
lcors remedes, y
emrem~ler
un fyllemc de medcci–
ue, de¡ maximes de théologie
&
des regles de moral
e.
Celui qui ácrir fur l'art de batir, imitara Caramuel, qui
ne s'e(l: pas renfermé dans ce qui concerne uniqoement
1'
Architeéture, mais qui a traité en m eme tems de plu–
fieurs matieres de Théologie, de
iVlathématiques, de
Géographie, d'Hifioire, de Grammairc,
&c.
Enfurte
que
(j
nous ajoutons fui
i\
l'auteur d'une piece
inféréc
daos les ceuvres de Caramucl , ti D icu permeu oit que
toutes les ft;:iences du monde vinlfcnt
a
l!rre perdues' o n
pourroir les rerrouver dans ce fcol
livre .
Mais, en bon–
ne foi , ef\.ce la faire ce qu'on appelle des
livru ? f7oye:::.
A ignan,
T raill d• la J!.O"tte, P«ris
t 70 7.
Journal da
Savanr, tome XXXIX.
p.
41. 1.
&
fttiv . Archit•ll. ct–
vil ralla y ohliqtta. Co11{id. >Jc! temp. de J eritjal. trois
vul. in-fol. f/egev.
1678.
']ourual deJ Savans, tome X .
pa,~.
348.
N ortv. rt!publ. dts L ettres, tome
l .
p.
103.
Quelquefois les auteors débmcnr par un préambole
ennuyeu~
&
abfolument érran¡:er an fujer , ou commn–
nément par une digreffion qui donnc lieu
a
une fccon–
dc ,
&
toures deux écnrtent tdlement l'efpri< du fujet
qu'on le perd de vOe : enCuite on nous accable de prcu–
ves ¡>Our une chofe qui n'en a pas llcfoin : on f.,rn1 o des
ob¡eélions auxqoelles perf.mnc n'eOt pu pcnfer;
&
pour
y répondre on ell [ouvent forcé de faire
uuc
differra–
rion en forme,
3
laque! le on donne un t'tre particulier ;
&
ponr allonger
davama~e,
on y JOint le piJn d'un ou–
vrage qu'on doit faire,
&
daos lequel on promet de trai–
ter plus amplemcnt le [OJer dont
il
s'agit,
&
qu' on n'a
pas me me cftleuré. Q.uclqucfois cependam on difpute en
tOrn1e, on enracre railonnemenc; (ur raifonnemen:!l , con–
feqoences fur conféquences,
&
l'on a Coin d'aononcer
que ce font des démoofiratJons géométriqoes ; mais quel–
quefois l'autour le penfe
&
le dit toot feul: enfuite ou ar–
rive
ii
une chalne de co uféqoencl:s aoxquelles on nc s'ar–
tendoit pas ;
&
apres dix ou dou1.e o:-rollaire dans lef–
quels les contradiétions ne font point <!par¡;nées, on
dl:
fort étonué de trouvcr p:>ur conclufio n une propo!ition
ou entieretnent inconnoe ou
fi
éloignée qu'on
l,::!voit
emierement perdue de vt1e , ou enfin qui
n'a
nul rap–
port au fujet. La matiere- d'on pareil
liv re
en vraillem–
blablemcut une bagatelle,
par
e~emple ,
l'u(age de la
particole
Ee ,
ou la pronondation de
l'éta grec ,
<;~u
la
louange de l'ane, do pare, de l'ombre, de la fohe ou
de la parelfc, ou l'art de boire_, d'aimer, de s'hab"ller, o u
l'ufagc des épcrons, des fouiJers, des g2nts,
&~.
Suppofons
par exemple, on
livre
fur ks
gants ,
&
voyons
com~cm
un paroil ameur difpofc
Con
auvrag;.·
Si naos conúdérons fa méthode , n
u~
verro .s qu JI
commencc
a
la maniere des [ollirles ,
&
qo'll d<!bttte
par le nom
&
l'é tymologie do mor
gane,
qu'il donne
non·feuleJUent dans la latPUC ou il écrit, mais encare
daos tOUtCS cclles qu'il
fai~
Oll
mcme qu'il igno re, foit
orientales, foit occidemalcs,
mort~s
ou vivantcs, donr
il a das die.ionnaires; il accompagne ch1cun de ces mnts
do
leur é tymologie refpe&ive,
~
qudquef.>is de leurs
compofés
&
de lcurs dénvés _,
~ltanJy.oor
pret;-vc, d'unc
6rudition plUS profondo les dJé[lonnaJrCS dolll
1\ S
eft
aJ–
dé, [Jns oublier le chapitre ou le mot
&
la page .
D.u
nom il paffe
ii
la chofe a.vec un travaJI .
&
une e"aJ–
tude conlidérables, n'ottbhanr aucm1 des heux commu11S,
cotnme la matiere, la forme,
l'ufa~e,
l'abus, les accef–
[oires
les conjonétifs , les diSJOnéiifs ,
&c.
des gants .
Sur chacun de ces points il ne re conteo tora pa du nno –
veau
do fingul ier, de l'exr•aordinaire ; il épuifcra Io n
fujet'
&
dira tout ce qu'il el\ poffible d'en dire.
ll
no us
appr;ndra , par exemplc,
q•" la gants fr iJ<rven6 la
mains dtt froicf ,
&
prononcera que
ji
ton
.xp~•
fes
m.aÍnJ au
ftJ/ciJ
Jan/
gan~S
1
On s'cxpofc
a
/es
fl. lJ()IY pcr–
du~J
de taches de
rot~Jl'er-tr ~
que
fa ns ganti
u11
gagnc tlc.r
enl'd t!res
en hiver; que
dei
YAains
crcva.Dies par lts en–
gc"fures (ont defagrt!ables
a
14
v tle,
ou
que
ces
crev.>/fo~
Q
q q
cau}e>t&